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EAN : 9782253260431
936 pages
Le Livre de Poche (24/03/2021)
3.66/5   262 notes
Résumé :
Veillée par une lune rose, Wink, au Nouveau-Mexique, est une petite ville idéale. À un détail près : elle ne figure sur aucune carte. Après deux ans d’errance, Mona Bright, ex-flic, vient d’y hériter de la maison de sa mère, qui s’est suicidée trente ans plus tôt. Très vite, Mona s’attache au calme des rues, aux jolis petits pavillons, aux habitants qui semblent encore vivre dans l’utopique douceur des années cinquante. Pourtant, au fil de ses rencontres et d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (93) Voir plus Ajouter une critique
3,66

sur 262 notes
Quelque part entre Stephen King, Lovecraft et Neil Gaiman...
Mona, ex-flic qui a sombré à la suite de la mort de sa fille, hérite d'une maison à Wink, une petite ville du Nouveau Mexique aux Etats-Unis, une ville mystérieuse, difficile à trouver, où le temps semble s'être arrêté et dont certains habitants sont fort singuliers…
La première moitié de ce gros roman ((780 pages) comporte des longueurs, il ne faut pas hésiter à parcourir certains chapitres, d'autant plus qu'on devine assez rapidement quelle est l'origine des habitants en question et comment ils sont parvenus à Wink ; mais l'auteur a su créer une atmosphère particulièrement inquiétante et des personnages énigmatiques, aux relations parfois ambiguës, dont le lecteur souhaite vraiment cerner davantage les motivations et les potentialités.
En revanche, la deuxième moitié du roman (à partir de la page 433) abonde en moments dramatiques et en scènes spectaculaires, si bien qu'il est difficile d'en abandonner la lecture jusqu'à son impressionnante apothéose finale !
C'est donc finalement un très bon ouvrage que nous propose Gilles Dumay pour inaugurer la nouvelle collection de science-fiction qu'il dirige chez Albin Michel.
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Livre lu dans le cadre de l'opération Masse Critique. Merci à Babelio de m'avoir sélectionnée, et merci à Gilles Dumay ainsi qu'à Albin Michel Imaginaire pour l'envoi de American elsewhere.

Amis de l'étrange, bienvenue à Wink! Venez visiter cette sympathique bourgade nichée dans une vallée reculée du Nouveau-Mexique, 1243 et quelques habitants, image-même de l'American Way of Life, sa mesa brillant sous la lune rose. Les pelouses y sont impeccables, les gens souriants et les nuits très très calmes.
En fait, mieux vaut ne pas sortir la nuit.
En fait, mieux vaut éviter certains endroits de la ville.
En fait, mieux vaut ne pas venir à Wink.
Surtout qu'elle ne figure sur aucune carte.

Pourtant Mona Bright, ex-flic cabossée par la vie (c'est rien de le dire...) s'y rend pour hériter la maison de sa mère, morte suicidée trente ans plus tôt, lorsqu'elle-même avait sept ans. L'occasion de se poser après deux années d'errance plus ou moins alcoolisée et d'apprendre des choses sur Laura, avant sa schizophrénie et ses idées suicidaires.
Mona découvre ainsi une petite ville qui semble idyllique. Idéale. Parfaite. Un peu trop même. Certaines choses lui paraissent singulières. Voire carrément bizarres. Son instinct l'incite à se méfier des apparences trop belles...

Après un premier chapitre qui prend le lecteur à brûle-pourpoint, Robert Jackson Bennett déroule une intrigante et étrange histoire. L'auteur se plaît à nous perdre dans les recoins infinis de Wink et de sa réalité altérée. Les éléments d'explication arrivent par infimes particules, histoire de maintenir l'effet déroutant du récit le plus longtemps possible. Sans doute un peu trop longtemps parfois, un petit élagage aurait été bénéfique au texte, à mon goût.
Autre bémol, la manie compulsive de Mona de dire "putain" dans toutes ses phrases ou presque. Certes, elle en a bavé dans la vie, elle est très garçon manqué, néanmoins sa façon de parler devient assez vite agaçante. Son langage ordurier n'apporte rien; même sans cela on aurait compris qu'elle était une dure à cuire.

Concernant l'univers mis en scène, Lovecraft s'invite dans une bourgade américaine qui rappelle les Derry et Castle Rock des premiers ouvrages de Stephen King. Avec mesa et canyons arides en plus, Nouveau-Mexique oblige. Un univers qui s'avère plus intrigant qu'effrayant mais réaliste dans l'ensemble (une réalité altérée réaliste, c'est vraiment possible?).

Robert Jackson Bennett rassemble en un seul livre des éléments fantastiques, policiers, scientifiques, un petit côté saga familiale (et quelle famille!), et globalement, ça fonctionne. Il ne s'agit pas d'un roman inoubliable mais j'en ai trouvé la lecture divertissante et plaisante. Compte tenu que le bébé fait tout de même près de 800 pages, c'est déjà une belle réussite, à défaut d'être un coup de coeur.
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Bienvenue à Wink, avec ses jolies petites rues bien propres, ses habitants bien sages, ses gentils petits commerces à la mode des années 50, son mode de vie rétro et ses publicités respirant le bonheur pour toujours.
Bien sûr, tout n'est pas si rose à Wink, bien que ce soit justement la couleur de la lune ici !
Mona Bright vient d'hériter d'une maison dans cette petite ville.
Elle découvre donc la ville en même temps qu'un secret familial.
Mais le pire est à venir.
On est dans un roman qui flirte avec le fantastique et la science-fiction, il y aura donc des tas de phénomènes étranges, des endroits bizarres, des gens avec des réactions inhabituelles.
Le suspense est habilement amené, la tension monte en même temps qu'on découvre à quel point Wink est particulier.
Vous aimez la physique, les créatures de toute sortes, les expériences mystérieuses et interdites ?
Entrez dans Wink et laissez-vous entraîner dans une aventure palpitante et angoissante.
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A l'occasion du lancement de leur nouvelle collection imaginaire (dirigée par Gilles Dumay, ancien directeur de collection chez Denoël), les éditions Albin Michel ont publié fin septembre trois romans relevant respectivement de la fantasy (« Mage de batailles »), de la SF (« Anatèm ») et du fantastique avec « American Elsewhere ». le pari était assez risqué puisque, bien que déjà publié en France (« Mr Shivers » paru chez Panini en 2011), Robert Jackson Bennett reste un auteur assez méconnu du grand public. le roman mérite pourtant qu'on s'y intéresse, même si tout n'est évidemment pas parfait. L'auteur y met en scène une baroudeuse d'une trentaine d'années, Mona, qui vient d'apprendre la mort de son père. Si la nouvelle ne l'atteint pas particulièrement, il en est autrement de son testament dans lequel elle découvre que sa mère (décédée elle aussi il y a plusieurs années) disposait d'une maison qui lui revient maintenant de droit. Mais plus que la maison, c'est la ville dans laquelle elle se trouve qui éveille la curiosité de cette ancienne flic. D'abord, elle ne trouve aucune mention de Wink sur aucune carte, et l'état lui même semble ignorer non seulement son emplacement mais aussi son existence. Ensuite, cette petite ville à priori paradisiaque qui semble tout droit sortie d'une brochure pour vanter les mérites de l'Amérique des années 60 a été construite autour d'un centre de recherches classé top secret et à propos duquel, là encore, presque rien n'a fuité depuis des années. Et surtout il y a les habitants, tous plus étranges les uns que les autres : certains ont des lubies complètement farfelues, d'autres des réactions inappropriées, et la majorité d'entre eux semblent craindre quelque chose et obéissent à des règles tacites extrêmement strictes (ne pas sortir le soir, ne pas s'approcher de la forêt…).

L'arrivée de Mona va déclencher toute une série d'événements qui va venir bouleverser le quotidien de cette étrange petite bourgade et de ses habitants. le récit mêle habillement SF et fantastique, et parvient dès les premières pages à happer le lecteur qui se retrouve à dévorer avec avidité ce pavé de huit cent pages. Difficile en effet de refréner sa curiosité à l'idée de voir les mystères de Wink enfin révélés, d'autant que ces derniers ne font que se multiplier au fil des pages : pourquoi la ville est totalement coupée du monde ? Qui sont vraiment ses habitants ? Sur quoi portaient les recherches du laboratoire autour de laquelle la ville s'est construite ? Quelles sont les créatures terrifiantes qui hantent les bois ? On suit donc avec intérêt l'évolution de l'enquête de Mona qui se révèle être un personnage attachant, tant par ses capacités d'adaptation que par sa force de caractère, et ce en dépit d'un drame personnel particulièrement traumatisant. Les autres personnages sont évidemment plus en retrait, mais la plupart on malgré tout droit à leur petit passage sur le devant de la scène. L'auteur n'hésite en effet pas à changer de temps en temps de points de vue, laissant de côté Mona pour se focaliser brièvement sur un habitant ou un observateur extérieur. Les curieux habitants de Wink restent cela dit les plus marquants, moins par leur nature elle-même que par tout un ensemble de petits détails dont l'auteur se sert pour les définir et qui font sentir au lecteur que quelque chose cloche. Quoi de plus inquiétant en effet que la monstruosité cachée derrière la banalité la plus confondante ? Quoi de plus perturbant que d'imaginer la parfaite mère de famille ou le parfait voisin passant son temps à bichonner sa voiture ou entretenir son jardin comme de simples rôles ou costumes ? le malaise s'installe ainsi rapidement, et ne quittera plus le lecteur avant la dernière ligne qui offre une conclusion satisfaisante et apporte enfin des réponses à toutes les questions posées depuis le début.

De nombreux lecteurs font le parallèle avec de grands auteurs comme Stephen King ou Lovecraft, mais le roman peut aussi faire penser par certains aspects à Dan Simmons (« L'échiquier du mal » surtout), voire même China Mieville (pour le « bestiaire » un peu farfelu). Les comparaisons sont flatteuses (et globalement méritées) même s'il faut bien reconnaître que l'oeuvre de Robert Jackson Bennett reste tout de même un cran en dessous de celles de ces maîtres du fantastique. Plusieurs bémols empêchent en effet à l'angoisse de vraiment s'installer dans l'esprit du lecteur, à commencer par la prévisibilité de la plupart des événements. La majorité des rebondissements sont ainsi assez faciles à anticiper, ce qui nuit non seulement au récit mais aussi à l'héroïne dont on a trop souvent l'impression qu'elle ne comprend ni ne réagit assez vite. Alors certes, celle-ci ne dispose pas de tous les éléments auxquels le lecteur peut avoir accès, mais il n'empêche qu'il est un peu dommage de la voir laborieusement assembler les pièces du puzzle, alors qu'on est nous même arrivé tout comprendre bien plus tôt. Ce phénomène s'explique en partie par la fâcheuse manie qu'a l'auteur de vouloir expliquer plutôt que de se contenter de suggérer, même si cela part sans aucun doute d'une bonne intention à l'égard du lecteur. le problème, c'est que servir toutes les explications sur un plateau empêche le lecteur de faire véritablement travailler son imagination, or c'est justement généralement ce qui permet à l'angoisse de s'installer : c'est parce qu'on ne sait pas vraiment à qui ou à quoi on a affaire qu'on prend peur. Il est également dommage de voir la plupart de ces explications êtres délivrées de manière assez maladroite, à savoir d'un seul bloc et par le biais d'une seule et même source.

Lancement réussi pour le volet fantastique de la nouvelle collection Albin Michel Imaginaire. « Amercian Elsewhere » est un roman solide qui, malgré quelques bémols liés à un surplus d'explications, permet au lecteur de passer un bon moment d'angoisse aux côtés d'une héroïne d'une sacrée trempe. A découvrir !
Lien : https://lebibliocosme.fr/201..
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Un sacré pavé ! American Elsewhere raconte l'histoire de Mona, une femme un peu perdue, qui hérite d'une maison à Wink, au Nouveau Mexique. Une ville qui ne semble pas exister sur les cartes. Mona s'y rend et découvre en effet un endroit insolite, où sa mère semble avoir joué un rôle crucial.
J'ai eu l'impression de lire du Stephen King ! Que ce soit l'ambiance ou le traitement des personnages. L'écriture est vraiment fluide, le récit prenant, j'ai donc pris un grand plaisir à lire ce roman très original. On est clairement dans un récit fantastique dans lequel les enjeux se dévoilent au fur et à mesure. Je n'ai pas été surprise par les révélations mais elles permettent de comprendre le but de chacun des personnages. Car on pense qu'ils font tous partis d'une même équipe avant de comprendre que chacun à ses propres buts. Mona, elle, lorsqu'elle en apprendra plus sur sa mère, devra faire des choix. J'ai aimé ce personnage, une femme résiliente et courageuse . Un bon roman donc, j'ai hâte de découvrir sa nouvelle saga fantasy.
Challenge Mauvais genres 2021
Challenge Pavés 2021
Challenge USA
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critiques presse (1)
Elbakin.net
01 octobre 2018
A vrai dire, American Elsewhere fait partie des romans que j’aurais eu envie d’écrire moi-même. Evidemment, ce constat ne vous parlera pas forcément, mais j’espère que cette chronique, elle, saura le faire et vous parler comme ce roman m’a parlé, car j’ai vraiment été happé dans cette lecture ; ce qui n’avait pas été le cas depuis longtemps, finalement.
Lire la critique sur le site : Elbakin.net
Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
C'est un petit crâne de lapin aux orbites vides et aux dents pareilles à des perles. Il le tourne, et le retourne dans ses mains,

(sent-il une porte invisible et minuscule s'ouvrir quelque part dans la maison, une lésion dans la peau du monde à travers laquelle s'engouffre l'éther noir?)

l'examine et se dit que c'est un drôle de cadeau, mais quelque chose interrompt le cours de ses pensées.
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Lorsqu’elle était à l’école, dans son minuscule patelin du Texas, les notes d’une de ses camarades de classe, Nola Beth, avaient vertigineusement plongé au cours de sa deuxième année. On avait rapidement découvert que la vue de Nola baissait de plus en plus : elle ne percevait même plus le tableau. Un jour, elle était arrivée à l’école avec des lunettes aux verres incroyablement épais, et malgré leur laideur, Nola était ravie : elle voyait tout, désormais, y compris des choses dont elle ne soupçonnait même pas l’existence. Elle disait qu’elle ignorait jusque-là que les arbres étaient aussi jolis. À présent, elle distinguait la moindre feuille s’agiter dans le vent.
L’idée avait terrifié Mona. Pas parce que la vue de Nola avait changé, mais parce que sa vue avait changé à son insu. Toutes sortes de choses se produisaient autour d’elle sans qu’elle en soit consciente, sans qu’elle les voie. Sa vision du monde lui avait paru juste et entière alors qu’elle était incomplète, criblée de zones d’ombre, et elle n’en avait jamais rien su.
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On vit souvent d’étranges expériences, la nuit, à Wink. Par exemple, il n’est pas rare de se réveiller avec l’impression tenace que quelqu’un rôde dans la cour ou le jardin. Vous ne saurez jamais si un inconnu est venu contempler votre maison en particulier, ni s’il vous espionne, vous et votre famille ; il est là, simplement, ténébreux et immobile. Le plus insolite, c’est que tout cela ne relève que du pressentiment, de l’irrationnelle conviction d’un rêve. Quand ça arrive, la plupart des habitants de Wink ne regardent même pas par la fenêtre, essentiellement parce qu’ils savent que cela confirmerait leur intuition : il y a bel et bien un inconnu sur la pelouse, sombre, sans visage et immobile.
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Il y a, dans Wink, certaines maisons dans lesquelles on ne voit jamais personne entrer, et pourtant la pelouse est tondue, les arbres taillés, les parterres bien entretenus et en fleurs. Parfois la nuit, pour peu que vous regardiez - bien sûr, vous n'en ferez rien -, vous verriez des visages pâles apparaitre aux fenêtres noires.
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Il est un type d’obscurité particulier qu’on ne peut imaginer tant qu’on n’y est pas plongé. Des ténèbres si profondes et totales qu’elles vous font douter d’avoir jamais vu la lumière, et de l’existence du monde même.
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Vidéo de Robert Jackson Bennett
Découvrez le nouveau roman de Robert Jackson Bennett, "Les Maîtres Enlumineurs"
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