Larry et moi

Un titre "chiné" sur Babelio, un essai qui parle de finance, pour le coup je suis loin de mes lectures habituelles, cela dit, il est bon de s'instruire un peu de temps en temps.
Le Larry du titre, c'est Larry Fink, président de BlackRock, le plus puissant groupe financier de la planète, incontournable aux Etats-Unis et dans de nombreux pays.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que Denis Robert fait une sacrée fixation sur Larry, il va beaucoup nous parler de cet homme très discret et nous le faire mieux connaitre, il n'a en fait qu'une hantise, c'est de le voir arriver en France et s'emparer de notre épargne.
Je ne m'attendais pas à ce que ce livre traite de politique, il est pourtant tout à fait d'actualité, car il sera beaucoup question de retraite et de l'âge de départ, il sera aussi question de nos pensions de retraite, et là je dois dire que mon attention a été captée sans peine.
L'auteur nous décrypte dans un langage accessible le monde de la finance et la méthode BlackRock, et ça fait froid dans le dos.
BlackRock est un monstre protéiforme, tentaculaire, doté d'une intelligence artificielle d'une puissance incomparable nommée Aladdin, IA censée être infaillible et prévenir tous les risques.
BlackRock possède des actions dans plus de 17 000 sociétés et brasse un volume d'affaires en dizaines de milliers de milliards par an, le tout sans prendre de risques, car Larry ne risque pas son fric, seulement celui de ses clients.
Les produits que "vend" Larry sont des "ETF", acronyme de "Exchange Traded Funds", je vais ici citer Wikipédia :
"BlackRock, qui conseille la Banque centrale européenne (BCE), est le plus important gestionnaire d'actifs au monde, avec près de 10 000 milliards de dollars sous gestion à la fin décembre 2021. Cette entreprise est active dans le développement des FNB* via son produit iShares. La gamme iShares de BlackRock a été lancée au début de 2000. En 2005, elle détenait une part de marché de 44 % des actifs de FNB* sous gestion."
Aux États-Unis, le plus grand émetteur de FNB est BlackRock iShares avec une part de marché de 39 %.
* => Un fonds négocié en bourse (FNB, ou fonds coté en bourse, en anglais Exchange Traded Fund ou ETF)

Ce qui est le plus inquiétant en fait, c'est que BlackRock pour grandir encore, doit trouver de nouveaux terrains de jeux, et la France en est un. Il se trouve que Larry, à plusieurs reprises depuis deux ans a été reçu par Emmanuel Macron ou ses conseillers pour pousser, entre autres, au vote de la réforme des retraites par capitalisation.
Un sujet rattrapé par l'actualité semble-t-il, Il faut dire que la réussite de Larry est aussi due en grande partie à ses réseaux, je suis curieux de voir si l'auteur a vu juste, nous allons le savoir dans quelques années.
J'ai apprécié cette lecture pour la clarté du propos, et aussi parce que j'ai eu l'impression d'en comprendre l'essentiel et donc de m'instruire. Denis Robert est-il un lanceur d'alerte ? Est-il parano ?
Je ne sais pas, de toute façon, cela me dépasse...

Je me suis procuré ce livre pour deux raisons.
La première était que l'actualité vaccinale autour des chiffres exceptionnellement magnifiques sur la protection conférée par des potions préparées en un temps record pour nous protéger DU Covid (désolé, je n'adopte volontairement pas le féminin, pour moi français c'est UN virus et cela le restera jusqu'à ma mort) m'a incité à faire deux trois recherches simples sur la toile.
Quel est le point commun entre Pfizer, Astra Zeneca, Sanofi (Et oui, LE sanofi de Pasteur...) ou Moderna ? Un seul : Blackrock.
La deuxième : un matin de la même semaine, au petit déjeuner, moment où je m'informe de l'actualité de la veille sur la toile (ex-adepte de la radio, j'ai laissé tomber cette propagande) je tombe sur l'interview de Denis Robert sur thinkerview, souvent excellente émission qui donne une longue parole (2h) à des voix intéressantes.
Et devinez quoi ? Il parle de Blackrock ! Quand Jupiter et Saturne s'alignent...
J'ai donc dévoré ce livre en une nuit. Je ne vais pas le résumer, ce serait inutile tellement c'est énorme. C'est du Denis Robert de l'époque Clearstream (au fait c'est devenu quoi ces révélations?), ça pique, ça gratte, ça fait réfléchir. Demandez comme moi à votre bibliothèque locale de se le procurer, ainsi chacun pourra se faire une idée.
Lisez-le, vous regarderez peut-être les objets autour de vous différemment.
Vous réfléchirez peut-être à vos priorités de société différemment.
Vous regarderez peut-être les marionnettes en costard cravate qui s'agitent sur les plateaux télé en nous donnant qui des conseils, qui des ordres, qui des injonctions, différemment.
Bref, vous allez avoir peur. Pas une peur de thriller pour un personnage fictif. Une vraie peur.

Denis Robert est écrivain, journaliste, plasticien, scénariste. Il est surtout connu pour avoir révélé l'affaire Clairstream au grand public. Affaire qui aura pris dix ans de sa vie et pour laquelle il ne recevra aucun dédommagement moral mais seulement le remboursement de ses frais de procédure : « la cour d'Appel de Lyon a considéré que les attaques dont j'ai été l'objet faisaient partie des risques du métier de journaliste. » et ainsi de ne pas créer une jurisprudence qui aurait permis à d'autres journalistes ou lanceurs d'alerte de se prévaloir de ce jugement.

Malgré cela, il continue son métier et veut comprendre pourquoi des pays aussi riches que les nôtres (États-Unis, Grande Bretagne, France, Allemagne) fabriquent autant de pauvreté. Et c'est en se penchant sur la finance, les banques, les multinationales... qu'il a commencé à tisser des liens et à voir apparaître de plus en plus fréquemment le nom de Larry Fink et de Blackrock.

Alors c'est vrai, je n'ai pas tout compris aux rouages de la finance, mais assez pour comprendre l'engouement de ce cher Larry pour nos retraites, nos sociétés, les prêts étudiants (pour déjà bien plomber l'avenir)... mais pas côté humain non mais côté mathématique. C'est que Larry fonctionne aux algorithmes. Et pour ça, il a créé Aladdin, un super calculateur qui collecte des tonnes de données sur les transactions du monde entier, les exploite pour « prédire » les fluctuations des marchés financiers, et rachète des parts de la plupart des entreprises cotées en bourse.
« Aladdin consiste en une armée de milliers d'analystes et environ six mille ordinateurs qui exécutent des centaines de millions de calculs par semaine. Une installation à rendre la Nasa jalouse. »

« Même si Blackrock n'a pas le statut de banque (et fait tout pour ne pas l'avoir afin d'échapper au contrôle bancaire. Il se définit comme gestionnaire indépendant de fonds), le mégafonds de Larry Fink est devenu la « simili banque » des marchés financiers. La différence étant que Blackrock ne risque pas l'argent de ses actionnaires, seulement celui de ses clients. Un tour de passe-passe géant.
Pile, Blackrock gagne. Face, ses clients perdent.
Pile, je gagne ; face, tu perds : c'est une blague de bonimenteur. »

En France, Blackrock détient 4% du CAC40 et son patron, Larry Fink, a rencontré plusieurs fois notre Président pour lui parler de réforme des retraites. Bref, Blackrock continue à dévorer les marchés financiers et... nos vies.
Alors il faut continuer à se questionner : « comment en est-on arrivé à laisser des fonds de pension américains décider de l'avenir de notre industrie ? de notre commerce ? de nos vignobles ? de notre vie politique ? »
Allez encore un petit effort, lisez l'enquête de Denis Robert et vous pourrez enfin comprendre comment sont redistribuées les cartes de la finance. Un vrai tour de magie !

Blackrock avant la lecture du livre cela me parlait vaguement en lisant cet ouvrage.J'ai appris et compris beaucoup.
C'est le premier livre de Denis Robert que je lis et je pense pas le dernier.
Ce journaliste , je l'ai découvert avec le film l'Enquête que je vous recommande .
Ce documentaire est vraiment accessible en revanche on peut vite être écoeuré quand on a pas l'habitude de lire ce type ouvrage.
Pourquoi ? Vous entrez dans un monde ou la morale n'excite pas.L'argent est roi est certains sont prêt à tout.
Le ton est franc est sans chichis.
Il rend un très bel hommage à Viviane Forrester qui hélas n'est plus de ce monde.Dans un livre parut en septembre 1996 L'Horreur économique elle dénonçait ce monde sans règle ni morale.
Denis Robert nous montre avec Backrock le danger des dettes mais aussi que le pouvoir est donné à une poignée de personnes et le risque que cela apporte à nos économie et nos démocratie.
Il est aussi question du déclin de l' Europe que l'on peut plus caché.
Vous allez comprendre pourquoi Backrock est acteurs majeurs des retraites même en Europe.....
L'influence et le pourvoir que Larry Flink à sur les personnes qui nous gouverne.
Un nom qui devrait être autant connu que certains nom de patron connu.
Aladdin est l 'outil que j'ai découvert et que j'aimerai avoir au travail.

Cette lecture, je ne peux vous la recommander pour comprendre ou nous sommes.

Mes amis, c'est un livre à lire, à dévorer et à méditer.
Encore une fois, Denis Robert a vu juste en désignant sa "victime", un certain Larry, inconnu pour la plupart d'entre nous. Larry est le patron de Blackrock. On en a entendu parlé lorsque Macron l'a reçu et lors du projet de réforme des retraites. Je le croyais patron d'un fond de pension un peu plus gros et plus gourmand que les autres. Que nenni!
Blackrock et Larry, c'est autre chose.
Zuckerberg et Bezos sont des petits bras. Certes, leurs fortunes sont plus que confortables et se comptent en milliards (avec 9 zéros derrière). Certes, ils niquent les états en ne payant pas ou très peu d'impôts. Amazon, Microsoft et Google détiennent 57 % de part de marché de l'informatique en nuage.
Microsoft et Apple détiennent 95 % du marché des systèmes d'exploitation pour ordinateur de bureau. Sur les mobiles, Google et Apple détiennent à eux seuls quasiment l'intégralité de la part de marché des systèmes d'exploitation.
Larry c'est le niveau au dessus.
Il ne détient pas grand chose mais il contrôle la finance mondiale.
Il gère 7500 milliards d'actif en direct. C'est 3 fois le PIB de la France. C'est pas son fric, c'est le fric de ses clients mais ils les tient en laisse ses clients. Macron en face, c'est même pas le valet de chambre, c'est le palefrenier.
Aux écuries, Manu!
Il gère indirectement 21000 milliards d'actif (c'est 1/3 du PIB mondial) grâce à son logiciel d'Intelligence Artificiels Aladdin.

Qui sont ses clients ?
Des entreprises privées de toutes sortes mais aussi des banques centrales et des états.
Obama l'a appelé à la rescousse en 2008 pour savoir combien l'état devait injecter dans les banques pour qu'elles survivent.
La commission européenne vient des lui confier le dossier de la transition écologique. On rigole, s'il vous plait. Ben oui, parce que Larry ne se contente pas de gérer, il conseille les plus grands. Bien-sûr, il a promis que le mur qu'il avait construit entre ses deux activités de conseil et de gestion était parfaitement étanche. Et bien-sûr, tout le monde le croit. On pouffe de rire.
On rit aux larmes.

Et on n'a pas fini de pleurer.

Merci Denis pour cette superbe enquête, facile à lire et passionnante.
L'ennemi c'est lui et il ne va pas être facile à dézinguer.
On a intérêt d'avoir un peu préparé le sujet quand Mélenchon sera président en 2022.

Venant du journaliste d'investigation qui a brillamment dévoilé les micmacs de Clearstream, ce livre est plutot frustrant. Son contenu se résume a mettre en garde contre la mainmise indubitable de BlackRock sur l'univers des fonds d'action indexés et donc sur l'un des grands moteurs de la spéculation boursiere, mais surtout a mettre en garde contre la tentative de mainmise de BlackRock sur les capitaux des fonds de retraite du monde occidental afin de les escamoter dans ses fonds d'action indexés.

On comprend intuitivement le danger qu'il peut y avoir a confier le sort des fonds de retraite a la bourse-casino, mais l'on aimerait que l'auteur développe un peu le sujet et nous parle aussi (surtout) des alternatives envisageables selon notamment les grands manitous nobelisés de l'économie. Apres tout, il est journaliste et donc en principe bien placé pour aller récolter les idées et concepts de ceux qui sont censés en avoir. Au lieu de cela, le livre tourne en boucle tel un disque rayé sur le constat initial d'un BlackRock évoquant bien évidemment une bombe nucléaire a retardement prete a vaporiser les fonds de retraite qui s'y laisseraient piéger.

Livre simple à lire dans la forme même si pour moi - novice en finance - quelques passages techniques sont difficiles à comprendre. L'auteur fait un travail absolument nécessaire et les informations dispensées aident à comprendre certains enjeux, à éclaircir la situation (économique, politique, sociale entre autre), à prendre du recul et se former une opinion en quête de critique.
Donne envie par ailleurs de pousser les recherches et de se documenter sur la finance (pour ma part).
A partager en masse.

ps : je vais envoyer le courrier suggéré par le livre à ma banque ;)

J'apprécie beaucoup Denis Robert, depuis très longtemps.
Ce n'est donc pas lui faire injure que dire que, cette fois, il ne s'est pas vraiment beaucoup fatigué au niveau de l'enquête. Il s'agit plus de l'enchainement d'éditoriaux pas trop structurés, avec pas mal d'attaques un peu lourdes contre la journaliste à l'origine de ce livre, des pages de citation.
Un peu baclé, on attendra le prochain pour s'enthousiasmer.