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Jean-Marc Roberts est parti trop tôt, vaincu par ces saloperies de métastases. « Deux vies valent mieux qu'une » paru quelques jours avant sa disparition raconte sa lutte au quotidien face à la maladie. Mais aussi porte un regard sur ces heureuses années adolescentes passées en Calabre, son amour pour l'oncle Félix et ces premiers émois devant de ravissantes calabraises, la fierté aussi de partager avec ces cinq enfants des moments précieux. Ne croyez pas que ce court récit est celui d'un homme abattu, Jean-Marc Roberts n'était pas de cette trempe là. Lorsque que la tristesse ou la peur pointent leurs nez, Roberts dédramatise, esquisse avec humour, légèreté. Son texte n'en devient que plus fort, plus intense.
A lire évidemment.


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Quand on a vaincu un cancer du poumon, on se sait en sursis, on s'espère guéri. Quand une deuxième tumeur se présente quelques mois plus tard, on se sent condamné, on se rêve invincible.
"Je ne veux rien, sauf guérir.", voilà ce que disait Jean-Marc ROBERTS quand son cancer a récidivé. Il n'a pas été exaucé mais sa maladie lui aura au moins offert l'occasion de se tourner vers son passé à la recherche des bonheurs enfouis. Alors il évoque ses étés adolescents en Calabre, ses chastes amours pour Mariella et surtout Amalia, son oncle Félix qui lui servait de père deux mois par an et c'est un peu du doux soleil de l'Italie qui s'invite dans la froideur aseptisée d'une chambre d'hôpital. Il parle de ses enfants, les cinq avec lesquels il a partagé des voyages lointains ou simplement dans Paris et de leurs mères qu'il n'a pas toujours su aimer et d'autres femmes, sa tante, sa mère, et Anna, la dernière, la seule à le comprendre, celle qu'il ne veut pas pour infirmière. Deux vies valent sans doute mieux qu'une mais il en a eu plus de deux : enfant amoureux de Matilde et des tartines à la sardine, adolescent lorgnant les bikinis sur les plages de Calabre, homme de plusieurs femmes, père de cinq enfants, écrivain, éditeur, etc.
Malade certes, mais toujours vivant, toujours prêt à rassurer ses proches, toujours prompt à dédramatiser d'une boutade, jamais pitoyable, jamais raisonnable, jamais résigné (sauf peut-être quand sa voix l'abandonne), Jean-marc ROBERTS signe un livre -le dernier- pudique, insolent, drôle, optimiste et d'une sincérité désarmante.
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De Jean Marc Roberts, je crois que je n'avais lu que Mon père américain, qui ne m'a pas laissé grand souvenir. le personnage lui-même, je le trouvais, de très loin, assez sympathique.
Là, que dire de ces notes dans lesquelles il fait alterner lui malade , mais ne voulant surtout pas s'attarder sur ce sujet, et lui, dans la période qui lui a laissé les souvenirs les plus heureux, ces séjours en Calabre, adolescent?

Que c'est un peu..léger? Il serait content, c'est ce qu'il voulait. Que cela n'a pas grand intérêt? Il en était conscient..
Qu'il a pas mal d'humour, ce qui ne devait pas être si facile.
Qu'il confirme mon opinion sur Michael Haneke qui ne doit pas être facile à vivre tous les jours.. Ah, l'Amour ..:
J. M. Roberts a perdu sa voix lors d'une atteinte du nerf récurrent lors de son opération, il raconte:
"A quelques heures d'un repas mémorable avec Michael Haneke, l'Autrichien ne s'intéressait qu'à la sélection cannoise, au choix de l'éventuel président et à une future Palme d'or, Paul Blinde ( son orthophoniste) fit une entorse à sa méthode et me conseilla de m'abreuver de perles du Bolchoï, dix gouttes infâmes à avaler avec de l'eau qui se révélèrent totalement inefficaces. Comment oublier l'irritation du réalisateur me lançant entre la sole meunière et le soufflé au chocolat: "Je ne comprends rien à ce que vous dites, vous êtes épuisant, mon petit vieux. " Je l'étais."


Et qu'il est redoutablement honnête.. C'est très rare que quelqu'un parle du sentiment d'imposture qu'il ressent plus ou moins à juste titre:
"Fraudeur. le mot excessif sonne finalement assez juste. Je constate ainsi que mon salaire m'est versé chaque mois, intact. On m'affirme que j'ai cotisé trente-huit années de ma vie pour être protégé un jour en cas de malheur.
Suis-je bien sûr de vivre un malheur? Ne revient-on pas au sable dans les chaussures et à son petit inconvénient? Restons humbles en adoptant ces termes d'empêchement. D'autres évoqueront un malheur si cela n'a pas fonctionné et si je rejoins trop tôt de vraies victimes, Robin Gibb, Donna Summer, Brigitte Engerer, l'emblématique Muriel Cerf. Nous n'en sommes pas là.
... J'ai si peur des gens, la même sale trouille qu'à vingt ans. Eternellement peur d'être découvert et démasqué tel l'acteur Jean Rochefort dans Tandem de Patrice Leconte. Il incarnait un Mortez vieillissant, animateur d'une sorte de jeu des 1000 francs, sillonnant la France. Un jour, dans une ville de l'Est où il s'attardait, un dîner lui était dédié chez des notables. Il ignorait bien sûr qu'il serait soumis à la question dès le premier plat. Prénom du grand amour de Lamiel. Dix secondes pour répondre. Et bien, Jean ne savait pas comme je n'aurais rien su moi-même.
Je dois mieux connaître le cinéma ou la variété française de 1960 à 90 que la littérature du XIXè. Aurais-je du réviser? M'en tiendra-t-on rigueur? Vont-ils me renvoyer pour ça?
Si c'était le cas, il me faudrait trouver une nouvelle parade afin que l'on ne me transforme surtout pas en bouc émissaire. J'y parviendrai, j'ai toujours développé un faible pour les coupables. Si nécessaire, je séduirai celui ou celle qui exigera ma tête."

D'un peu plus près, je le trouve toujours sympathique..


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L'auteur se livre à une véritable introspection alors qu'il apprend la récidive de son cancer. Dans ce voyage intérieur et littéraire, il évoque sa jeunesse , sa vie d'homme, de père et de patient. Avec une lucidité désarmante, voire déroutante, avec un talent certain, Jean-Marc Roberts livre un message de vie.
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Un cancer du poumon en rémission. Malheureusement pas de répit une deuxième tumeur apparait quelques mois plus tard. Je veux guérir ? Dans son esprit de combattant, contre ce cancer il se replonge dans son passé. La magie des étés ensoleillés d'Italie, la joie de se remémorer son enfance dans le dédale de la maladie.
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Faut-il bien connaître l'oeuvre et la vie d'un auteur pour l'apprécier?

Je découvre Jean-Marc Roberts avec ce livre qui restera son dernier, juste terminé avant sa mort, en mars dernier, à 58 ans, ce dont les journaux ont beaucoup parlé. Directeur de Stock, il était en couple avec la directrice des éditions «J'ai lu». Un clic et on est vite renseigné à son sujet. Mais ça, ce n'est que le côté officiel et people. le meilleur, c'est lui qui l'a évoqué dans ce récit écrit pendant sa lutte contre la maladie à laquelle il a fini par succomber: un cancer du poumon après 40 ans de cigarettes.

Deux cancers en réalité : il en parle toujours comme «Tumeur 1, saison 1 … Tumeur 2, saison 2.» Ce n'est ni grave ni triste, c'est juste ainsi. Pour tout supporter, il évoque les meilleurs étés de sa vie, ceux passés en Calabre, chez son oncle Félix, quand il était adolescent et qu'il aimait chastement et sauvagement Amalia et Mariella, jamais revues depuis. La réalité, ce sont ses cinq enfants, de trois femmes différentes. Il les chérit et les protège mais il préfère vivre seul pendant qu'il écrit. Et son livre commence ainsi, en parlant, non pas de lui, mais de son voisin de chambre à l'hôpital et de son désir d'écrire et de guérir simultanément.
Pas facile comme exercice sûrement mais réussi.
La réalité désespère? Alors évadons-nous! J'ai aimé. A relire s'il le faut puisque j'ai aimé.
Lien : http://liratouva2.blogspot.f..
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Jean-Marc Roberts a écrit ce livre au soir de sa vie. Imaginait-il une rémission possible à ce deuxième cancer ? Probablement pas. Se savait-il à la fin ? Certainement, car ce livre ressemble à un testament.
Ce n'est pourtant pas une somme de regrets, ni un livre d'adieux, mais un hymne à la vie.
Jean-Marc Roberts a fait un récit de souvenirs au soir de sa vie donc, comme au soir d'une journée, au seuil de la nuit, quand le rêve s'amorce et que les images défilent.
Ce sont des instantanés de la mémoire. Une vie heureuse ; une enfance calabraise, une carrière d'éditeur parisien, des femmes aimées, des enfants tout autour du ventre… et le couperet de la maladie qui arrête en plein élan.

C'est un homme serein qui écrit, il nous offre un texte comme un miroir ; regardez vos vies, aimez-la, profitez, jouissez !
Il va beaucoup nous manquer.
Lien : http://loeilquifume.wordpres..
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L'écrivain et éditeur Jean-Marc Roberts nous a quitté le 25 mars 2013, parti trop tôt d'un méchant cancer. C'est ce combat contre la maladie qu'il raconte avec un humour féroce dans cet ultime ouvrage paru le 13 mars 2013 ; l'occasion aussi pour lui de raviver de radieux souvenirs d'enfance et d'adolescence dans l'Italie de l'après-guerre. Ce récit, portrait en creux de Jean-Marc Roberts, nous montre un homme, faux dilettante et vrai bosseur, plein de tendresse pour ses enfants et les femmes de sa vie ; un homme libre et amoureux de la vie. L'éditeur a longtemps éclipsé l'écrivain (on espère que sa collection, la Bleue, qu'il a créée chez Stock, lui survivra) mais aujourd'hui c'est bien l'auteur qui reste vivant en nous à la lecture de ce texte lumineux. Roberts le joueur écrit : « Je ne suis pas encore mort, tellement vivant au contraire. » Pari gagné.
Lien : http://0511926s.esidoc.fr/re..
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Jean-Marc Roberts mêle le présent et le passé : le présent avec son cancer et ses récidives, et un passé ensoleillé au soleil d'Italie quand il était adolescent. Il nous parle de ses médecins, de ses enfants (cinq), de Paris, de la Calabre, de Muriel Cerf, la belle romancière qui vient de mourir d'un cancer. Paris et l'édition, l'Italie et l'adolescence, l'oncle aimé… J'ai aimé ce récit autobiographique mais pudique.

26 mars 2013 : Jean-Marc Roberts est mort hier. Je suis triste en songeant que "ses" auteurs (chez Stock), qui étaient un peu ses bébés, devront poursuivre leur chemin littéraire sans lui. Et je suis triste bien sûr que nous perdions un très bon écrivain.
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Dans sa condition de cancéreux, l'auteur-narrateur souhaite retrouver ses moments les plus heureux, loin de sa vie actuelle consommée par la maladie. Or, ses souvenirs semblent s'arrêter plus particulièrement sur des vacances estivales d'adolescent en Calabre, périodes de ses premiers émois amoureux. Et, la fugacité de cette mémoire et la finesse de ces états d'âme d'alors l'incitent à s'accrocher à ces instants en essayant de les faire revivre. Cette relecture de ce passé se déroule dans des allers et retours fréquents entre sa vie actuelle et celle d'antan, comme pour s'assurer de la réalité et la beauté de cet autrefois. Mais, en prenant ce recul, ce qu'il devait probablement chercher de positif dans ces souvenirs lui échappe car au bout du compte, ne ressort à leur égard que l'impression d'occasions ratées, et ils semblent lui redire sa difficulté de toujours à véritablement aimer. Cette quête se trouverait-elle n'être donc qu'une dernière tentative pour se persuader de sa rencontre avec un tel amour ? En tout cas, elle s'achève dans le grand rire des masques qui tombent, de la supercherie découverte puisqu'avec lucidité, il finit par s'apercevoir que le meilleur moment de sa vie est finalement celui de l'amour… du goût du pain à la sardine ! (Les sensations plus fortes que les sentiments ?) Ainsi, malgré le ton plutôt enjoué du livre et le dandysme de l'écrivain, on ne sait pas si on doit rire avec lui de la bonne blague ou pleurer de ce vide. Mais, l'ouvrage étant paru quelques jours seulement avant la mort de l'auteur, on comprend mieux ce qui se joue d'existentiel dans ce récit. La perspective est alors plus grave et l'appréhension du texte plus aiguë. Ce rire est finalement triste !
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