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Pierre Guglielmina (Traducteur)
EAN : 9782080689177
871 pages
Flammarion (31/01/2007)
  Existe en édition audio
4.4/5   857 notes
Résumé :
Australie, 1980. Lin s’évade de prison, et atterrit sous une fausse identité dans les rues fourmillantes de Bombay, où il espère disparaître. Il pénètre peu à peu le monde secret de la « ville dorée », où se côtoient prostituées et religieux, soldats et acteurs, mendiants et gangsters. Fugitif sans famille, Lin cherche inlassablement à donner un sens à sa vie, d’abord en improvisant un dispensaire dans un bidonville, puis à l’échec de celui-ci en faisant ses premièr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (109) Voir plus Ajouter une critique
4,4

sur 857 notes
Un roman fleuve. le livre de toute une vie. Et quelle vie ! Car Lin, personnage central de cette prodigieuse et funeste histoire, est excessif. Excessif en tout : dans son amour, sa fidélité, sa tendresse, ses renoncements, ses haines et ses vengeances. Vous verrez notre bel Australien recherché par toutes les polices du monde en Robin des bois et en second couteau de mafieux sanguinaires ; en médecin des pauvres, en Shantaram (Homme de paix) et en assassin ; en amoureux transi d'une femme qui toujours lui échappera ; en homme viril, fier et en cocu magnifique…
Mon moment préféré fut celui où Lin se retrouve médecin improvisé dans un immense bidonville ! Lui qui est revenu de tout a enfin donné un sens à sa vie. Ceux qui vivent dans cette pouillerie ne sont ni tristes, ni fatalistes. Leur générosité, leur appétit de vivre, leur foi en l'avenir sont inébranlables. Je ne suis pas prêt d'oublier Prabaker, l'ami fidèle au sourire lumineux, ce drôle de Zébulon grâce à qui Lin connaîtra et aimera la grande ville de Bombay. J'ai détesté ces grands mafieux qui fascinent tant Lin : des manipulateurs redoutables aux desseins tortueux. Côté face, des hommes respectables, religieux jusqu'au bout des ongles ; côté pile, des criminels implacables.
Un roman fleuve qui raconte Bombay. Tout comme Lin, la mégalopole passe d'un excès à l'autre. Ville de toutes les religions, de toutes les tolérances et de toutes les haines. Ville éruptive et empreinte d'une sagesse millénaire. Ville foisonnante et tentaculaire ; ville miséreuse et m'as-tu-vu dans son opulence. Cité corrompue, pourrie jusqu'à la moelle, mais qui fait naitre les plus grandes espérances.
Un roman fleuve où Lin goûte au lent poison de la trahison ; où il se retrouve seul, désespérément et stupidement seul, à se remémorer ses amis perdus, ses amours enfuis, et tous ses égarements, toutes ses folies ; où, un brin amer, il prend soudainement conscience que sa vie – nos vies− n'est « rien de plus qu'un peu de sable dans un poing serré ».







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Waou ! Quel roman d'aventures grandiose ! Shantaram, c'est un peu comme si les trois mousquetaires s'étaient transformés en mafieux humanistes et étaient partis pour Bombay... Pas de la grande littérature, donc, mais un immense plaisir de lecture.

Ce pavé impressionnant retrace 10 ans de la vie de Linbaba-Shantaram en Inde après son évasion d'une prison australienne. Tantôt philosophe, mais aussi parfois bagarreur ou amoureux, Lin vit mille vies en une : confident des touristes et expatriés, médecin du bidonville, voyou et homme d'affaires au grand coeur, prisonnier malmené, amoureux quasi-mystique, apprenti paysan dans un village reculé, américain de service lors de la guerre d'Afghanistan, fumeur de charras...

Étranger partout, il s'intègre d'autant mieux et rencontre une impressionnante galerie de personnages de toutes les langues, ethnies et religions : Prabaker au coeur pur et au sourire contagieux, Khaderbbai le théologien musulman qui commande à ses heures perdues son armée de truands du marché noir ou de soldats afghans en mission, la mystérieuse et dure Karla, tous les paumés de Bombay : junkies, putes, dealers, mais aussi les Standing Babas, les Blind Singers, les héros ordinaires du bidonville, les stars de Bollywood, la terrible maquerelle Mme Zhou...

Sa vie est tout simplement extraordinaire et fait oublier au lecteur qu'il ne s'y retrouve pas parmi les 123 personnages secondaires, que certains rebondissements sont cousus de fil blanc et que les passages pseudo-philosophiques sont assez naïfs et répétitifs. Bref, malgré plein de petits défauts, le lecteur plonge complètement dans cette histoire de vie dépaysante, épique et étonnante et en ressort plein d'optimisme, d'amour pour le genre humain et d'envie de visiter Bombay...

C'est en tout cas l'effet que Shantaram a eu sur moi ! J'ai d'ailleurs été très étonnée en découvrant que c'était une autobiographie, un peu comme si on m'avait dit que Phileas Fogg avait vraiment fait le tour du monde en 80 jours.
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Une fois n'est pas coutume, je vais faire court.
Court, pour vous parler de plus de mille pages !
Mille pages d'aventures trépidantes, que l'on tourne presque sans reprendre son souffle.
Une histoire haletante, prenante, que je ne vais surtout pas vous résumer : primo, ce n'est pas l'objet d'une critique, deuxio, je ne veux surtout pas gâcher le plaisir de la découverte à ceux qui ne l'ont pas lue.
Une amie me l'avais conseillé il y a quelques années, alors que je lui confiais que j'allais partir en vacances totalement exténuée. Elle m'a dit : "Prends, c'est le livre idéal !"
Shantaram est-il un ouvrage parfait ?
Non, loin de là.
Mais il fut pour moi le bon livre au bon moment. Un livre que j'ai dévoré, une vraie lecture-plaisir. Une lecture qui m'a remise en selle pour aller vers d'autres.
Shantaram est loin d'être exempt de défauts. Il y a des invraisemblances, des longueurs, des personnages secondaires que l'on a du mal à appréhender... mais je me suis complètement prise au jeu et j'ai suivi avidement les tribulations du héros.
C'est donc que Shantaram, malgré tous ses défauts, est drôlement bien ficelé !
Shantaram ne fait pas partie des ouvrages que je peux qualifier d'inoubliables ou d'incontournables ; le fait que j'aie laissé traîner mes notes de lecture si longtemps en est la preuve. Mais c'est une lecture parfaite pour qui veux se plonger dans une histoire distrayante et s'évader.
Certains livres sont faits pour ça, et Shantaram est excellent dans son genre.
Merci Sylvie pour ton conseil : Shantaram a été le livre idéal à un instant donné.
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Ce roman-fleuve ( mon édition comptabilise 1081 pages ) aura marqué mon année 2022, et il restera pour moi un livre majeur dans un genre où se mêlent action, aventure, amour, amitié, social, guerre, quête initiatique, conte philosophique, autobiographie.

Ce best-seller mondial traduit dans une trentaine de langues et publié dans une centaine de pays, adapté en film et en série, reste assez peu connu en France et c'est vraiment dommage...

Linbada-Shantaram est le nom de baptême indien que donnent à GDR Prabaker - son chauffeur de taxi, son guide, l'un de ses meilleurs amis - à son arrivée à Bombay, la famille de Prabaker et les amis que ce fugitif va se faire dans cette mégapole dont il va tomber éperdument amoureux.

Lin est donc le nom d'emprunt d'un taulard australien en cavale dans les années 80.
Dans son pays d'origine, GDR était un jeune homme anarchiste qui, par déception amoureuse, a basculé dans l'héroïne puis dans le grand banditisme.
Responsable d'une série de braquages réalisés à l'aide d'une arme factice ; il a été surnommé " le Gentleman Bandit".
Arrêté, il a été condamné à 19 ans de prison.
Là a commencé son apprentissage de survie dans un univers où la violence des gardiens et des détenus est omniprésente ; une jungle où la mort est le pendant de la faiblesse et la conséquence de l'insoumission.

Après une évasion digne d'un "Papillon" ( référence à Henri Charrière ), il fait cette fois la connaissance des planques, des fausses identités, se réfugie dans un premier temps en Nouvelle-Zélande avant de s'envoler pour l'Inde et Bombay où il va séjourner une dizaine d'années.

Là, Lin va vivre mille vies, mille aventures.
D'abord touriste, puis résident, sa condition de fugitif en cavale va faire peser au-dessus de sa tête la menace permanente de l'extradition.
Pour y échapper, il faut des appuis, de l'argent, des planques toujours, la fuite quelquefois.
Pour cet homme en quête d'identité et de rédemption, les bonnes opportunités vont côtoyer à part égale les chausse-trapes, mais jamais, tout au long du roman il ne perdra de vue que
"Il m'a fallu du temps et presque le tour du monde pour apprendre ce que je sais de l'amour et du destin, et des choix que nous faisons, mais le coeur de tout cela m'a été révélé en un instant, alors que j'étais enchaîné à un mur et torturé. Je me suis rendu compte, d'une certaine façon, à travers les hurlements de mon esprit, qu'en dépit de ma vulnérabilité, de mes blessures et de mes chaînes, j'étais libre : libre de haïr les hommes qui me torturaient, ou de leur pardonner."

Il y a donc cette amitié fraternelle avec le "petit" Prabaker, sa folle passion amoureuse pour Karla, sorte de "dé-mante religieuse", trait-d'union entre la mafia et son parrain local et la mystérieuse Madame Zhou, maquerelle sadique et tueuse à l'occasion...
Il y a plus d'une centaine de personnages qui font lien ; le lecteur n'est jamais égaré.
Tous ces personnages ne sont que quelques-unes des expressions du plus grand d'entre eux : la superbe Bombay.
Ville de tous les contrastes, de toutes les chimères, des mythes, des légendes, de la plus haute spiritualité fondue dans les paradis artificiels, des apparences bollywoodiennes et des bidonvilles où les rats n'ont pas besoin de trucages pour être gros comme des chiens et chasser en meutes, où le luxe le plus insolent flirte avec des maladies moyenâgeuses, où l'intégrité de quelques exceptions confirme la corruption de la grande majorité pour qui elle fait office de règle.

Lin va être tour à tour paysan dans l'Inde des petits paysans, ceux qui ne possèdent rien.
Il va pendant deux ans faire office de médecin de fortune dans le plus grand des bidonvilles de l'enchanteresse et cruelle Bombay.
Devenir homme de main, faussaire et passeur de faux passeports pour la mafia.
Retrouver la geôle, sorte de colonie pénitentiaire entre le bagne et "Midnight Express".
Mercenaire projeté du Pakistan en Afghanistan.
Celui qui se croyait enfin libre, au moins au niveau de ses choix de vie va apprendre avec dépit, acceptation et pardon qu'il n'a été qu'un jouet entre les mains de...

Exotisme, aventures, action, rebondissements, suspense, il y a tout dans cet épais roman dont le poids ne pèse que par la qualité du narratif de GDR.

J'ai lu, étonné, qu'il y avait beaucoup d'invraisemblances, des longueurs et une qualité d'écriture relative.
Pour ma part, je réfute ces critiques.
J'ai eu entre les mains un excellent bouquin qui m'a passionné durant 1081 pages riches d'un narratif tenu, d'une pléiade de personnages tous remarquablement restitués, tous d'une indéniable présence, et une écriture travaillée à laquelle je ne peux faire d'autre reproche que celui d'avoir monopolisé mon attention durant des heures de lecture(s) haletantes.
Uu roman qui respire Bombay, un roman de couleurs, d'odeurs, de sonorités exotiques.

GDR a mis treize ans pour écrire ce roman trop riche pour être réduit aux quelques banalités que je vous livre.
Si vous en avez l'opportunité, ne passez pas à côté de - Shantaram - sans le lire.

Mes meilleurs voeux à tous pour l'année naissante !

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Titre : Shantaram
Auteur : Gregory David Roberts
Editeur : Flammarion
Année : 2003
Résumé : Lin s'est évadé d'une prison australienne où il fut condamné à plusieurs années de prison pour attaque à main armée. Muni d'une nouvelle identité, libéré du démon de la drogue,il parvient à fuir son pays pour rejoindre Bombay, la mégalopole indienne dont il tombera éperdument amoureux. Bientôt sous la coupe d'un parrain local, Lin sera mêlé à de nombreux trafics qui le mèneront en Afrique puis aux confins de l'Afghanistan. Pourtant, celui que l'on surnomme Shantaram, veut donner du sens à sa vie. La création d'un dispensaire de fortune au beau milieu des bidonvilles fera de lui un homme respecté. Dans un milieu où les trahisons et la violence sont légion, la rédemption de Lin sera semée d'embûches et d'événements tragiques qui vont mettre à mal son nouveau statut et ses aspirations.
Mon humble avis : ‘Un chef-d'oeuvre littéraire plein de réflexion et de drôlerie' the daily telegraph, ‘Résolument unique, absolument audacieux et merveilleusement sauvage' Elle . N'en jetez plus… Certains bouquins sont auréolés d'une telle réputation élogieuse, de tellement d'avis dithyrambiques qu'on aurait presque du mal à donner un avis sincère et objectif sur cette prose sous peine de passer pour un inculte ou un éternel insatisfait. le roman de Roberts ou plutôt ce témoignage, best-seller international, adapté prochainement par Hollywood, fait partie de ces bouquins ‘événement' dont le succès dépasse largement le cadre de la littérature traditionnelle. Un roman de près de 900 pages, un pavé dans lequel je me lançais avec énormément d'envie et de curiosité tant la lecture de tant d'avis élogieux me promettait de longues heures de lecture passionnante. Et puis les premières pages : un style ampoulé, des réflexions pseudo psychologique à n'en plus finir, un héros à la recherche du sens de la vie, des personnages à peine esquissés, d'autres plus mystérieux, notamment le grand amour de Lin, la belle Karla dont les motivations m'ont semblé troubles et presque toujours incompréhensibles. La lecture des premières pages ( je dirais même des premières 200 pages) est laborieuse, je me perds dans les personnages, ne ressens aucune empathie pour le narrateur, reste à la surface de cette histoire qui pourtant devrait me passionner puisqu'il s'agit là d'un best-seller unanimement salué ! Las, quelques jours plus tard, je finirais ce roman avec un sentiment plus que mitigé, heureux de refermer ce livre pour tenter de retrouver du plaisir auprès d'un autre auteur, sous d'autres cieux… Evidemment l'histoire de cet évadé australien en quête de rédemption est superbe, les passages sur l'épopée afghane de Lin sont prenants, l'épisode prison est également à couper le souffle mais que de scories, que de pages absconses pour enfin parvenir à ces passages intéressants. A mon humble avis, Roberts n'est jamais aussi à l'aise que dans l'action, lorsqu'il est au plus prêt de son personnage, lorsqu'il décrit la réalité d'une ville tentaculaire et sordide. Les multiples introspections, les passages interminables sur le sens de la vie, l'amour, la religion, plombent son récit et n'apporte rien à ce texte qui aurait mérité d'être amputé de quelques centaines de pages. Je suis passé à côté de ce roman, c'est le moins que l'on puisse dire, je vous épargnerais donc mon sentiment sur d'autres passages liés à l'histoire d'amour entre Lin et Karla qui m'ont parus presque grotesque pour ne retenir que la jolie description de cette ville enivrante que semble être Bombay. Une fois n'est pas coutume, j'attends la sortie de l'adaptation cinématographique de Shantaram avec impatience. Plus d'action, moins de réflexion pourrait bien faire de cette histoire un excellent film à défaut d'avoir été un immense roman.
J'achète ? : Des millions de lecteurs se sont procurés cette oeuvre et ont adoré. Franchement, ce n'est pas un petit blogueur de Nouméa qui devrait te faire changer d'avis !
Lien : http://francksbooks.wordpres..
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Citations et extraits (107) Voir plus Ajouter une citation
La première chose que j'ai remarqué à Bombay, le premier jour, était l'odeur d'un air différent. J'ai pu la sentir avant même de voir ou d'entendre quoi que soit de l'Inde, dès que j'ai parcouru le tunnel qui reliait l'avion à l'aéroport. J'étais excité et ravi par l'odeur de cette première minute à Bombay, évadé de ma prison et prenant un nouveau départ dans le vaste monde, mais je ne l'ai pas reconnue et j'en étais incapable. Je sais maintenant que c'est l'odeur douce et suintante de l'espoir, qui est le contraire de la haine ; et c'est l'odeur aigre et confinée de la cupidité, qui est le contraire de l'amour. C'est l'odeur des dieux, des démons, des empires et des civilisations en pleine décomposition et résurrection. C'est l'odeur de chair bleue de la mer, où que vous soyez dans Island City, et c'est l'odeur de sang et de métal des machines. C'est l'odeur de l'agitation, du sommeil et des déchets de soixante millions d'animaux, dont plus de la moitié sont des humains et des rats. C'est l'odeur des chagrins, de la lutte pour la survie, des échecs et des amours qui font naître notre courage. C'est l'odeur de dix mille restaurants, cinq mille temples, autels, églises et mosquées, et de cent bazars consacrés exclusivement aux parfums, aux épices, à l'encens et aux fleurs fraichement coupées. Karla a dit un jour que c'était la pire bonne odeur du monde, et elle avait raison, bien sûr, avec cette façon d'avoir raison pour tout. Mais lorsque je retourne à Bombay aujourd'hui, c'est ma première impression de la ville - cette odeur, avant tout - qui m'accueille et m'annonce que je suis arrivé.
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Mon cri a fait sursauter le chauffeur de taxi, qui a fait une embardée juste à temps pour éviter la collision avec un char à bœuf qui commençait à tourner devant nous. Le chauffeur - un type imposant, à la peau sombre et à la moustache hérissée - a eu l'air outragé par mon arrogance à vouloir sauver nos vies. Quand nous étions montés dans le taxi, il avait ajusté le rétroviseur de manière à ne plus voir que mon visage. Après la collision manquée, il m'a regardé avec un air furieux, en marmonnant des insultes en hindi. Il conduisait son taxi comme dans une cavale, se déportant sur la gauche, puis la droite, pour dépasser les véhicules plus lents. Il y avait dans son attitude une pugnacité, à la fois furieuse et brutale, vis-à-vis de tout autre usager sur la route. Il se ruait sur chaque voiture un peu lente qui barrait sa trajectoire, s'arrêtant à quelques centimètres, donnant un coup de klaxon, faisant tout ce qu'il pouvait pour se frayer un chemin. Si la voiture lente se déportait légèrement sur la gauche pour le laisser passer, notre chauffeur allait se coller contre elle et ralentissait, le temps de proférer ses insultes. Quand il repérait un autre véhicule lent devant lui, il accélérait pour répéter la procédure. De temps en temps, il ouvrait la portière et se penchait au-dessus de la chaussée pour cracher du jus de "paan", perdant de vue la circulation devant lui pendant de longue secondes pendant que le taxi déglingué continuait de foncer.
- Ce type est un malade mental ! ai-je murmuré à l'attention de Prabaker.
- La conduite n'est pas très bonne, a répliqué Prabaker, les bras tendus contre le siège du chauffeur. Mais je dois dire que la façon de cracher et d'insulter, c'est du boulot de première classe.
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- L'Afghanistan est un enjeu, a commencé Khaled. On n'y trouve aucune réserve importante de pétrole ou d'or, rien de ce que les gens cherchent, mais c'est quand même un enjeu important. Les Russes veulent l'Afghanistan parce que c'est sur leur frontière. Ils ont essayé de contrôler les choses par la voie diplomatique, avec des programmes d'aide et de soutien. Puis ils ont soutenu les types qui leur étaient favorables en formant un gouvernement de marionnettes. Les Américains ont détesté ça, parce que c'était la guerre froide, avec tout cet art de la provocation et de l'escalade. Ils ont donc déstabilisé le pays en soutenant les seuls types qui emmerdaient vraiment les marionnettes : les mollahs. Les barbus étaient fous de voir comment les Russes étaient en train de transformer le pays - les femmes pouvaient travailler et aller à l'université, se balader partout sans porter la burkha. Lorsque les Américains leur ont proposé des armes, des bombes et de l'argent pour attaquer les Russes, ils se sont jetés sur l'occasion. Au bout d'un moment, les Russes ont décidé de mettre fin aux faux-semblants et ils ont envahi le pays. Et maintenant, nous avons la guerre.
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Les bons médecins ont au moins trois choses en commun : ils savent observer, ils savent écouter et ils sont fatigués. Hamid était un bon médecin et lorsque, après une heure de discussion, j’ai regardé attentivement son visage prématurément ridé, ses yeux irrités et rougis par le manque de sommeil, son état d’épuisement m’a fait ressentir une certaine honte. Il aurait fait fortune, je le savais, et vécu dans le luxe, en exerçant dans le privé en Allemagne, au Canada ou en Amérique, et pourtant il avait choisi d’être là, avec les gens de son peuple, pour une récompense bien plus modeste. Il était un des milliers de professionnels de la santé travaillant à Bombay dont les carrières se distinguaient autant par ce qu’ils renonçaient que par ce qu’ils obtenaient à la fin de chaque journée de travail. Et ce qu’ils obtenaient, ce n’était rien moins que la survie de la ville.
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" Mais, d'une certaine façon, on peut dire qu'après avoir quitté la mer, après ces millions d'années passées dans la mer, on a emporté l'océan avec nous. Avant qu'une femme mette un bébé au monde, elle le fait grandir dans l'eau, à l'intérieur de son corps. L'eau qui se trouve là est presque exactement la même que l'eau de mer. Elle est salée, dans des proportions presque identiques. Elle fait un petit océan à l'intérieur de son corps. Et pas seulement ça. Notre sang et notre sueur sont salés, avec une densité presque identique à celle du sel dans l'eau de mer. Nous portons des océans en nous-mêmes, dans notre sang et notre sueur. Et nous pleurons des océans dans nos larmes.
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Après avoir passé les premières années de sa vie à lorphelinat en Nouvelle France, le jeune Jack devient mousse dans la marine marchande britannique. Il est embarqué sur le « Virginia » commandé par le vieux loup de mer Lucky Roberts, avec un équipage de vauriens, anciens bagnards, enrôlés de force et autant le dire, pas très recommandables. A bord un autre gosse, Andrew Socks, gallois, orphelin lui aussi, en fuite Au programme, des traversées transatlantiques, la traite desclaves, une tentative de viol, une révolte contre « la tyrannie de la couronne », lenlèvement dune jeune fille et nos héros devenus des pirates
Une histoire complète en un seul Album.
104 Pages, dont 1 cahier graphique de 20 pages, 16,50 euros
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