Pourtant que de grands poètes la littérature française peut s'enorgueillir !
Et souvenons-nous, lorsque nous étions adolescents, nous aimions coucher sur le papier nos espérances, nos sentiments, nos regrets, nos amours, nos déclarations, nos envies. Ecrire était un exutoire, et il ne nous venait pas à l'idée d'être publié, connu, sauf certains qui véritablement possédaient ce talent inné et entrevoyaient une sorte d'idéal à atteindre.
Nous n'étions pas des
Victor Hugo en puissance, des
Verlaine, des
Rimbaud, des
Jacques Prévert dont les
poèmes se transmettent, sur papier ou de bouche à oreille, pour le plus grand plaisir des amateurs de mots. Et il faut compter sur ceux, et celles, qui prennent la relève, livrant leurs impressions, leurs émotions, leurs visions, et les partageant.
Toutefois, si nous nous sentons parfois l'âme d'un poète, il faut avouer que nous ne lisons guère de textes qui faisaient le
bonheur des lecteurs des siècles précédents. Peut-être par rejet de ces
poèmes écrits par
Charles d'Orléans,
Ronsard, et tous les autres dont nous devions apprendre lors de notre vie scolaire les
poèmes par coeur, les analyser, les disséquer, les expliquer.
Heureusement, il existe encore de nos jours de grands poètes, malheureusement méconnus, dont l'ami
Guy Allix, un poète local. Sans oublier
Céline Maltère et
Chantal Robillard, qui font parties de mon Panthéon.
Chantal Robillard, nous offre de découvrir Venise autrement qu'à travers les guides, la petite fûtée, ou redécouvrir pour qui a, contrairement à Ulysse, n'a pas fait un beau voyage, ou alors en canapé.
Mais
Chantal Robillard ne s'est pas contentée d'écrire des bouts rimés, elle s'est imposée des contraintes, jouant sur les mots et les sonorités, déclinant en début de phrases l'alphabet, mêlant assonances et allitérations, en un jeu de construction syllabique, en acrostiches, haïkus en 357, par exemple, et autres formes modernes.
Les photographies de
Chantal Robillard viennent en appui de ces/ses textes, les enluminant, leur conférant une saveur particulière. Comme des cartes postales véritablement personnalisées, sortant de l'ordinaire.
En tout, quarante-cinq
poèmes écrits avec ce regard énamouré que seule peut partager une amoureuse d'un lieu emblématique.
Et comme le précise la quatrième de couverture :
Chantal Robillard est une poétesse, inconditionnelle de Venise, où elle se rend toujours hors-saison. Elle nous offre ici ses
poèmes sur le difficile vie quotidienne des Vénitiens, qui doivent tout se faire livrer par voie fluviale, nourriture ou objets usuels, et sont obligés d'écoper inlassablement l'eau sournoise à chaque acqua alta. Nous découvrons avec elle une Venise vivante et frémissante, lors de nos flâneries au long des canaux, dans les ruelles labyrinthiques, les petites places à puits centraux…
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