Les héritiers d'Enkidiev, tome 9 : Mirages

En un tour de main,Fabian enleva ses vêtements et passa la chemise de nuit par-dessus la tête de sa bien-aimée.

-Mais qu'est-ce...

Les baisers brûlants du jeune dieu eurent raison de Kaliska,qui ne lui opposa plus aucune résistance.Puisqu'elle n'avait aucune expérience dans l'amour,elle se laissa guidée par ses caresses dans un océan de délices et d'abandon.Mais lorsque leur passion fut assouvie,la jeune fille se rendit compte de ce qu'elle venait de faire et se mit à pleurer.

-Viens avec moi,la supplia Fabian.

-Non...peu importe où nous nous cacherions,il nous retrouverait.

-Alors,je l'affronterais à nouveau.

-Si tu m'aimes,Fabian,pars maintenant et ne reviens plus jamais.

-C'est vraiment ce que tu veux?

-Je veux que tu restes en vie...

Le visage en larmes de sa bien-aimée fit comprendre au milan qu'elle avait choisi sa raison plutôt que son coeur.

-Très bien...se résigna-t-il en se rhabillant.Mais sache que j'ai l'intention de retrouver mon père et de me réconcilier avec lui.Si tu changes d'idée,c'est là que je serai.

Il recula lentement,se transforma en oiseau de proie et s'envola par la fenêtre.Kaliska se cacha le visage dans les mains,regrettant le jour où elle avait inconsciemment jeté le sort qui l'avait fait vieillir de quelques années.

Aux confins des mondes célestes, le domaine d'Abussos avait également subi une forte secousse. Lessien Idril avait laissé tomber les petites biles colorées qu'elle cousait sur un vêtement et s'était précipitée sur le sentier qui menait jusqu'au grand lac, persuadée qu'un terrible malheur venait de lui enlever son époux. Elle s'arrêta net en sortant de la forêt : Abussos était agenouillé devant le canot qu'il était en train de sculpter. Il avait ressenti la destruction d'un grand nombre de ses descendants. Tout son corps était secoué de spasmes et un torrent de larmes coulait sur ses joues.
_Mais qu'ont-ils fait ? s'étrangla-t-il dans ses sanglots.

-Nous ne serons plus rien si l’univers cesse d’exister.

– Ton courage est toujours aussi exemplaire, mon ami, car c'est une tâche colossale qui t'attend.
– Ce qu'on aime faire n'est jamais un fardeau.
– Tu n'as jamais aussi bien dit.

-Ce qu’on aime faire n’est jamais un fardeau.