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EAN : 9782707153494
462 pages
La Découverte (27/02/2008)
4.21/5   7 notes
Résumé :

Dans les années 1970 et 1980, les dictatures militaires du Cône sud de l'Amérique latine ont férocement réprimé leurs opposants, utilisant à grande échelle les techniques de la guerre sale (rafles, torture, exécutions, escadrons de la mort...). C'est en enquêtant sur l'organisation transnationale dont s'étaient dotées ces dictatures - le fameux Plan Condor - que Marie Monique Robin a découve... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Une enquête remarquable et particulièrement bien documentée, par les protagonistes qui ont fait cette histoire. Et tous ces haut gradés Français, ainsi que leur élèves Sud Américains parlent sans far de leur activités anti subeversives pendant la guerre d'Indonchine, la guerre d'Algerie , la répression sauvage qui a fait des dizaines de milliers de victimes en Amérique sud. La France a exporté avec beaucoup de zèle ses méthode pour combattre «  le danger communisme ». La France a collaboré avec presque toutes les dictatures d'Amérique du Sud des années 70 et 80 . La France a appris à cibler, torturer, faire disparaître et assassiner les opposants à ces régimes sanguinaires.
Ces même gradés Français se vantent de leur exploits mais n'ont pas le courage, à l'exception d'Aussaresse, de nommer leur méthode alors ils utilisent l'Euphisme ......
Ce livre doit être lu . Je recommande aussi remarquable documentaire qui va avec. La barbarie enseignée et théorisée par le pays de droit de l'homme.
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Une page d'histoire sombre et assez méconnu, Si ce n'est par le biais de documentaires et journaux éparses. C'est un livre très bien documenté sur les escadrons de la mort formé par les Usa et la France en Amérique latine pour contrer la poussée communiste du bloc de l'Est en pleine guerre froide. Objectif qui pourrait paraître logique, mais qui débouche sur des camps de la mort, des salles de tortures et autres exactions. Qui ne seront surpassés que par le tristement célèbre camp de Guantánamo à Cuba !
A lire.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Jouissant d'une tradition démocratique plutôt rare au regard des autres pays du continent, l'Argentine connait sa première « grande crise institutionnelle » en 1930. Le 6 septembre de cette année-là, le général José Uriburu, qui incarne le secteur le plus conservateur de l'armée, renverse le président radical Hipólito Yrigoyen. Un « coup d'état funeste », pour reprendre le mot du colonel espagnol Prudencio Garcia, qui ouvrit la porte à une longue période d'interventionnisme militaire : des seize présidents qui gouverneront le pays de 1930 à 1973, onze seront des généraux … A l'époque, les officiers au pouvoir sont très influencés par l'Allemagne, où la plupart ont été formés, et notamment dans la très prussienne Kriegsakademie de Berlin.
Quand les nazis arrivent au pouvoir, en 1933, l'Allemagne maintient à Buenos Aires une mission militaire importante, et nombreux sont les officiers argentins qui suivent avec ferveur les « exploits » de la Wehrmacht sous la férule d'Hitler, dès qu'éclate la seconde guerre mondiale. De plus, maintenant une réserve hostile à l'égard de la Grande-Bretagne, considérée comme l'occupant illégal des îles Malouines, l'armée ne cache pas son admiration pour le régime de Mussolini, en Italie, d'où proviennent la majorité des immigrants argentins, mais aussi pour le soulèvement du général Franco en Espagne, en 1936, censé sauver, à l'instar du Duce, le pays du chaos social et de l'anarchie républicaine.
[...]
Comme le souligne le sociologue Gabriel Périès, « l'armée argentine intervient au XXe siècle, dans la sphère du politique, depuis 1930. Son savoir-faire en la matière est grand et lui est, dans une très large mesure, spécifique : c'est-à-dire que la doctrine de la guerre révolutionnaire ne doit pas être considérée comme le deus ex machina du « golpisme » des forces armées argentines et de leur participation aux affaires publiques. De plus, lorsqu'elles accèdent au pouvoir, elles ne le font pas, en règle générale, de manière solitaire. Elles sont accompagnées dans l'établissement du pouvoir de facto d'un personnel civil aux orientations politiques et aux choix idéologiques très marqués dans la mouvance nationaliste argentine : le national-catholicisme.
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Escadrons de la mort, tortures, disparitions, supplétifs et mercenaires : ce sont aussi les techniques utilisées de manière systématique par l'armée russe en Tchétchénie, lors de la première guerre conduite de 1994 à 1996, puis lors de la seconde engagée depuis 1999 et toujours en cours en 2004. Des guerres à huit clos, atroces, qui ont fait sans doute plus de 200 000 morts (sur une population estimée de 734 000 personnes en 1989). Dans la capitale Grozny (400 000 habitants avant la guerre, moins de 100 000 aujourd'hui), « rasée en l'hiver 1999-2000 au nom de la lutte antiterroriste », la guerre sale menée par les soldats de Vladimir Poutine a atteint un sommet de démence meurtrière par la multiplication à un niveau inimaginable des méthodes utilisées, en leur temps, par les paras de Massu à Alger. On retrouve dans ces guerres la même justification théorique, si bien développée par le colonel Trinquier, qui réduit les combattants tchétchènes à des « terroristes hors-la-loi. » Faisant écho aux généraux argentins, le gouvernement russe viole ainsi en permanence les conventions de Genève, puisqu'il estime fort opportunément que les « terroristes tchétchènes » se placent d'eux-mêmes hors des lois de la guerre et qu'ils doivent donc être traités avec un « statut à part ». De surcroît, et par un glissement qui caractérisait aussi les praticiens français de la guerre antisubversive en Algérie, le tour de passe-passe théorique s'applique également aux populations civiles tchétchènes, soupçonnées d'apporter un soutien logistique aux « terroristes ». Au nom de la lutte contre le terrorisme, Vladimir Poutine a crée en Tchétchénie un système hors de l'État de droit, ouvrant la porte à toutes les exactions …
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Si l'on reprend, une à une, les guerres sales qui ont ensanglanté le Vieux Continent au cours des vingt dernières années XXe siècle – dont certaines jusqu'à ce jour – on est surpris de la continuité des méthodes utilisées. A commencer, bien sûr, par l'ex-Yougoslavie, où la vielle amitié franco-serbe explique très certainement le mutisme longtemps observé par les dirigeants français face aux exactions commises par l'ex-président Slobodan Milosevic. Ou par son acolyte le général Ratko Mladic, chef des milices serbes de Bosnie, responsable notamment du massacre des 7 000 musulmans à Srebenica, en juillet 1995.
Le programme d'épuration ethnique mené par les idéologues et militaires serbes contre les populations croates et musulmanes de Bosnie-Herzégovine s'appuyait sur l'usage systématique des méthodes développées à grande échelle, qui découlent en droite ligne des enseignements dispensés par les théoriciens de la « guerre psychologique » : « snipers » - tireurs isolés – juchés sur le toit des maisons, comme pendant le siège de Sarajevo, dont la mission n'était pas seulement de tuer à l'aveugle, mais aussi de terroriser les populations pour, finalement, les contraindre à fuir ; expéditions punitives, tournant généralement aux massacres, menés par les milices serbes qui se comportaient comme des escadrons de la mort institutionnalisés ; pratique planifiée du viol des femmes comme une arme de la guerre, au point que le Tribunal pénal international de la Haye pour l'ex-Yougoslavie a estimé qu'il s'agissait d'une nouvelle forme de « crime contre l'humanité ». Sans oublier les enlèvements suivis de disparitions, pratique caractéristique de la sale guerre menée par les serbes : « Près de 17 000 personnes sont toujours portées disparus en Bosnie-Herzégovine, notait Amnesty International dans un rapport daté du 30 août 2003. Avant de disparaître, précisait l'organisation humanitaire, nombre d'entre elles ont été aperçues pour la dernière fois aux mains des forces armées, de la police ou de groupes paramilitaires. »
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Ce devait être la plus grande fête de l'histoire argentine et ce fut un massacre … Le 20 juin, dès l'aube, quelques trois millions de personnes affluent vers l'aéroport d'Ezeiza, dans la banlieue de Buenos Aires, pour accueillir le général Perón. Tandis que l'orchestre entame la Marcha peronista sur le podium, où, dès son arrivée, le vieux héros doit tenir un discours triomphal, une colonne de la jeunesse péroniste, brandissant des pancartes avec l'insigne des Montoneros, est attaquée par des tueurs embusqués. La fusillade dégénère, faisant une vingtaine de morts et quatre cents blessés. En fait, ainsi que l'a démontré l'enquête de mon confrère Horacio Verbitsky, le scénario macabre avait été minutieusement préparé par l'aile droite du péronisme, qui a décidé d'éliminer ce qu'elle appelle « l'infiltration marxiste » dans la mouvance justicialiste, à savoir son aile gauche, incarnée notamment par les Montoneros.
Un paradoxe? Pas vraiment. Populiste et admirateur déclaré de Mussolini, le vieux général fut aussi un chantre sincère de la classe ouvrière, et, de ce fait, il a toujours su « user de ses deux mains, la droite et la gauche », pour reprendre l'expression d'Alain Rouquié. Et c'est donc tout naturellement que son parti finit par couvrir un spectre politique allant de l'extrême droite fasciste à l'extrême gauche révolutionnaire : le 20 juin 1973, la première a manigancé un plan infernal pour faire porter le chapeau à la seconde et à ses alliés honnis de l'ERP le chapeau du chaos, selon une tactique de déstabilisation qui fera bientôt le lit du putsch de mai 1976.
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Est-ce le délitement de la chaîne de commandement ou une conséquence directe de la théorie de la « guerre révolutionnaire », ainsi que le suggère Pierre Vidal-Naquet dans son livre consacrés aux « Crimes de l'armée française » ? Toujours est-il que, d'après des témoignages concordants, les exactions commises par les français furent loin d'être exceptionnelles : « C'est en Indochine que, pour la première fois dans l'époque contemporaine, l'armée de métier, au contact d'une révolution coloniale, tente de penser politiquement, écrit l'historien. C'est là que se forge la théorie de la « guerre révolutionnaire ». C'est aussi là que sont théorisées les pratiques criminelles de l'armée. »
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Vidéo de Marie-Monique Robin
Marie-Monique Robin est journaliste et réalisatrice, lauréate du prix Albert-Londres (1995), auteure notamment de "La fabrique des pandémies. Préserver la biodiversité, un impératif pour la santé planétaire" (La Découverte, 2021), également le titre d'un documentaire sorti après le confinement. Elle montre les liens entre maladies émergentes et équilibres écosystémiques.
Barbara Demeneix est biologiste et professeur au Museum national d'Histoire naturelle de Paris. Elle a publié "Comment les énergies fossiles détruisent notre santé, le climat et la biodiversité" (Odile Jacob, mai 2022).
Elles sont les invitées d'Olivia Gesbert.
#climat #environnement #écologie
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