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EAN : 9782857072447
239 pages
Guy Trédaniel éditeur (01/01/1990)
4.83/5   3 notes
Résumé :
Dans ce livre, l'auteur divulgue tous les liens entre nazisme, islamisme et sociétés secrètes. Il révèle que les Bektashi qui furent la matrice du Comité Union et Progrès organisateur du génocide de 1914 ont formé un des inspirateurs d'Hitler, le Baron Rudolf Von Sebottendorf , fondateur de la Société de Thulé, ancêtre du nazisme : autrement dit ceux qui ont perpétré le génocide de 1915, non contents de cela, ont également perpétré la shoah par procuration
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Tout le monde connaît la vision de Daniel, dans la Bible : sur la dernière bête qui monte de la nier — et dont les 10 cornes symbolisent les principaux royaumes nés de la dissolution de l’empire romain — pousse une petite corne nouvelle, qui croît subitement. Daniel est frappé d’étonnement quand il voit apparaître dans cette petite corne non point un homme d’abord, mais des yeux, un regard qui vient de traverser la nuit des temps. Le prophète considère attentivement ce regard glacial, « comme les eaux du lac de Königssee », qui hypnotisa littéralement le si catholique Alphonse de Chateaubriant. Il veut évoquer l’homme. Alors apparaît non pas encore un visage mais une » bouche grandiloquente », Il ne s’agit pas de celle d’Antiochus Épiphane, le persécuteur des Juifs qui n’en est que la préfiguration, car la vision de Daniel « se rapporte à un temps lointain », quand s’élèvera « un Chef au dur visage, prospecteur des choses occultes ».

Son apparition dans l’Histoire est entourée de signes et facilitée par des mages. Les astrologues hantent le château où il s’isole, sur la montagne, dans une enceinte d’arbres noirs. Ces sortes d’accès qui portent cet antéchrist-là à se retirer soudain du monde ne sont pas prophétisés mais ils appartiennent à la tradition, comme le rappelle opportunément Marcel Hamon (les Prophéties de la Fin des Temps. La Nouvelle Édition, 1945) ; sans doute parce qu’ils correspondent en mode inversé et parodique aux fuites de Jésus qui s’éloignait subitement des foules pour se recueillir et prier à l’écart même des apôtres. Quant à l’utilisation de la magie, elle se déduit indiscutablement de tout ce qu’annoncent Jésus et ses disciples au sujet des prodiges et des faux miracles. En fait, on a vu comment des foules immenses pouvaient être soumises, à leur insu, à des forces non pas certes spirituelles, mais psychiques, magnétiques. Tel était le pouvoir d’Adolf Hitler. Et pas seulement sur les foules réunies, bien sûr, mais sur les individus même les plus cyniques. Écoutons Goebbels, relatant sur le mode mystique sa visite à Hitler, à Berchtesgaden, en juillet 1926 : « Ces journées m’ont indiqué la voie ! Une étoile luit, qui me conduit hors de l’abîme ! Je suis à lui jusqu’à la mort. Mes derniers doutes se sont évanouis. L’Allemagne vivra. Heil Hitler ! » C’est à dessein que nous avons utilisé le mot « mystique », Tous les théologiens savent en effet qu’il existe une « mystique diabolique » s’opposant à la « mystique divine » — les apparences extérieures pouvant être les mêmes dans les deux cas.

Mais surtout, comme le préfigurait, donc, Antiochus Épiphane, Hitler se distingue par sa haine du sang de l’Incarnation. Toute son action tend à l’extermination du Juif. Il ne peut en être autrement. La Parodie doit produire ce signe horriblement concret puisque la Bête dont il est le serviteur transpose tout sur le plan matériel. Et son opposition fondamentale (quoique masquée) au Verbe incarné doit nécessairement déterminer la persécution du sang humain que le Christ reçut de sa mère.

Mais, ainsi que l’écrit Raoul Auclair (le Jour de Yahvé, éd. Téqui), « (...) une fois de plus. Satan fut vaincu par sa victoire. Satan hait les Juifs qu’il sait fort bien, lui, être demeurés le peuple de Yahvé. Inspirant à ses féaux de les exterminer, ce fut l’excès du carnage qui permit aux Juifs de «remonter» à Jérusalem. » (chap. VII)
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Cette affinité entre le nazisme et un certain Islam messianique — dont témoigne entre autres l’exemplaire du Coran qui ne quittait pas le bureau de Himmler — revêt un caractère (« doctrinal » cette fois) des plus troublants si l’on sait que pour Ibn Arabî (1165-1240), le « maître » du soufisme, « le «chemin» qui conduit du Principe à l’ultime frontière de la création [« le plus bas de l’abîme » (...)] reconduit de cette limite extrême au lieu originel (...) dont les âmes ont la nostalgie. (...) En raison de l’infinitude divine, qui exclut toute répétition, le retour ne peut être une simple inversion du processus d’éloignement : les créatures ne reviennent pas sur leurs propres pas. C’est la courbure de l’espace spirituel où elles se meuvent qui les ramène à leur point de départ. » (Michel Chodkiewicz, le Sceau des saints. Prophétie et sainteté dans la doctrine d’Ibn Arabî, éd. Gallimard, 1986.)

Ce n’est donc qu’après avoir atteint le point le plus bas que la remontée « spirituelle » est possible. Cette théorie ne pouvait que séduire Hitler et il est en tout cas frappant de la mettre en parallèle avec cette profession de foi d’Harold Beckett — maître de Trebitsch-Lincoln qui sera, comme nous le verrons, un autre véritable inspirateur du Führer (cf. Werner Gerson, le Nazisme, société secrète. N.O.E., 1969)

« L’Humanité évolue selon une loi cyclique. Elle décrit une spirale successivement descendante puis ascendante. Pendant la descente, tous les maux, toutes les erreurs, tous les crimes s’accumulent. Quand la descente aura atteint le Très Bas, le Cosmos remontera et nos descendants remonteront (sic) et baigneront dans la Vérité, (...) En accélérant la descente, on contribue à précipiter la remontée qui suivra immanquablement. (...) A notre époque, la seule façon de préparer le Bien futur, c’est de porter à son comble le Mal présent. Règle d’or pour le destin collectif comme pour chaque destin individuel. » N’est-ce pas là, répétons-le, la « clef » métaphysique du penchant d’Hitler pour un certain Islam ?

En tout cas, comme le remarque judicieusement Jean Amsler (Hitler, éd. du Seuil, 1960), les meilleurs passages de Mein Kampf « se prêtent fort bien à une typographie en versets ; passés par le «gueuloir», ils ressemblent curieusement, par leur harmonie sourde et leur rythme contraignant, aux sourates du Coran psalmodiées dans les règles. »

Hitler ne revêt-il pas lui-même certains caractères du Prophète destiné à prêcher une foi nouvelle ? Comme Mahomet, il est la proie, au début de sa « mission », de terribles doutes. Il confie en 1937 à un groupe de propagandistes, qu’après des combats intérieurs difficiles, il s’était enfin libéré des conceptions religieuses de son enfance, « Je me sens maintenant, déclare-t-il, aussi joyeux qu’un poulain folâtrant dans la prairie. » (Il y avait une marge entre ces confessions et ses déclarations publiques.) (VI)
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Hitler, de surcroît, était obsédé par l’idée d’un tournant de l’Histoire, et ce n’est pas par hasard que l’expression suprême de l’Opéra était à ses yeux le final du Crépuscule des Dieux. « Lorsque sur la scène de Bayreuth, le château des Dieux s’effondrait au milieu du tumulte de la musique, il saisissait toujours dans l’obscurité de la loge la main de Winifred [Wagner] assise à côté de lui pour y déposer un baiser ému. » (Joachim Fest, le Führer, t. II, éd. Gallimard, 1973.)

De fait, selon Rauschning, il prophétisait un bouleversement de la planète « que nous autres, non-initiés, ne pouvions comprendre dans son ampleur. Acquérir la « vision magique » lui apparaissait comme le but de l’évolution humaine, (...) Une espèce nouvelle s’annonçait, qui allait refouler l’ancienne humanité. De même que, suivant l’immortelle sagesse des vieux peuples nordiques, le monde devait continuellement se rajeunir par l’écroulement des âges périmés et le crépuscule des dieux, de même que les solstices représentaient, dans les vieilles mythologies, le symbole du rythme vital, non pas en ligne droite et continue, mais en ligne spirale, de même l’humanité progressait par une série de bonds et de retours. (Hermann Rauschning, op. cit.)

S’opposant directement à l’eschatologie judéo-chrétienne, qui postule une « assomption » de l’Histoire, il s’inscrivait ainsi de plein droit dans une perspective antéchristique. Que si l’on préférait accorder désormais au seul marxisme ce statut infamant, au double titre de sa persistance hic et nunc et de son athéisme militant, nous rétorquerions que le nazisme lui aussi, dans ses structures d’action vivantes et agissantes, continue d’étendre son ombre sur le monde — nous l’allons montrer contre les sceptiques — et que pour être antéchristique, une doctrine (ou plutôt, en l’occurrence, un courant mental) se doit précisément de n’être point matérialiste, mais pseudo-spiritualiste. Ce que n’est pas le marxisme (au moins officiellement...), mais ce qu’est le nazisme.

Car comme l’écrivait René Guénon dans le Règne de la Quantité et les Signes des Temps (éd. Gallimard), les représentants du « Satellite sombre », ou si l’on préfère les serviteurs de l’Antéchrist, « ne peuvent jamais être des mécanistes ni des matérialistes ». En effet, après avoir enfermé l’homme dans une sorte de coquille étanche qui lui procurait une relative impression de sécurité, lui interdisant toute communication avec des domaines supérieurs mais le protégeant d’une certaine façon des influences dissolvantes du psychisme inférieur et de ses courants mentaux, le matérialisme passe le relais au néo-spiritualisme, dont le rôle est de percer par le bas la coquille, permettant ainsi aux puissances de dissolution assimilées symboliquement aux hordes de Gog et de Magog, de pénétrer dans notre monde. Cette seconde phase est d’autant plus dangereuse qu’elle donne à certains l’illusion de s’opposer au matérialisme (voir la croisade antibolchevique d’Hitler) et de réintroduire la spiritualité, alors qu’il s’agit d’une spiritualité à rebours qui ne peut aboutir qu’à une communication avec les états inférieurs de l’être. (I)
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