Juste une endométriose

Dans la famille couleur, je voudrais du jaune, du jaune et encore du jaune...
Le jaune comme…
Le soleil pour réchauffer un ventre endolori,
Les cheveux de la mère dans les trois âges de la femme de Klimt,
La vanille pour rendre plus douce la vie,
La moutarde qui monte au nez et fait tout oublier,
Le poussin qui sort de sa coquille au printemps pour une vie nouvelle,
Le péril car l'endométriose a pour habitude de prendre les commandes,
La fièvre provoquée par la maladie,
La ligne à franchir pour dépasser ses limites,
Le rire amer de ne pas se faire entendre,
Le maillot de la gagnante du gros lot,
Les pages de l'annuaire pour enfin reconnaître l'endométriose...

« Parfois, quand j'ai mal, je me dis que si l'endométriose provoquait des décharges dans les testicules ou un pincement du gland pendant quatre jours tous les mois, l'Organisation Mondiale de la Santé aurait déjà déclenché un plan sanitaire mondial ! »

Une bande dessinée intégralement vêtue de jaune, délicate et drôle, intelligente et objective.

Des maux et des mots pour parler d'une maladie que l'Organisation Mondiale de la Santé peine à valider dans la liste des Affections Longue Durée, en dépit des symptômes sévissant toute une vie de femme.
Une maladie de femmes, rien que pour les femmes. Alors pourquoi la distinguer ?

Gribouilles et griffonnages animent avec humour, situations vécues par les narratrices. Un bel hommage à toutes les femmes en souffrance.

« L'endométriose, ou quand tu es tout le temps fatiguée mais que tu veux continuer d'avoir une vie sociale... »

Il y a vraiment de quoi en faire une jaunisse...

Lue le 2 mai 2021

Une femme sur dix est concernée par l'endométriose. Un chiffre Inserm qui n'est pas négligeable pour montrer son importance. Mais les laboratoires et industries pharmaceutiques arborent l'argument que cela concerne uniquement les femmes donc pourquoi vraiment s'intéresser à leur maladie? Pourquoi les contraceptifs, ces derniers les développent presque uniquement à destination des femmes. Ce qui veut dire que l'argument est fallacieux. Grâce à l'implication des associations, les choses ont récemment changé. L'endométriose peut ouvrir des droits à la reconnaissance de travailleur handicapé et l'affection de longue durée. Vivre avec une maladie n'est jamais aisé. Fanny Robin et May fait des gribouillis savent au combien s'est vrai. Alors elles partagent la dureté de leur quotidien. Il faut gérer les douleurs, la fatigue, les examens, le fait de répéter inlassablement la même chose aux professionnels de la santé, l'absence d'écoute médicale, les violences gynécologiques, la méconnaissance des maladies de la part des médecins et leur manque d'intérêt, les idées préconçues sur les douleurs féminines... Les sujets ne manquent absolument pas. le système doit progresser pour le respect des malades. Les deux créatives mettent beaucoup d'humour pour détendre l'atmosphère assez tendue. Une façon de rendre moins dramatique la situation qui l'est beaucoup. Et surtout cela permet aux lectrices qui se reconnaissent de rire simplement et avec détachement de leur peine.

"C'est normal d'avoir mal", "T'es chiante aujourd'hui, t'as tes règles ou quoi ?", "T'exagères, allez, viens, on sort ce soir, ça fait plus d'une semaine que tu viens pas, dis que t'as juste la flemme, assume !", "prenez cette pilule, ça règlera vos douleurs"... Si vous êtes une femme, vous avez dû y avoir droit vous aussi à ces phrases. Peut-être pas toutes, certes.

Cette bande-dessinée m'a tapée dans l'oeil par ses super couleurs, ce jaune pop, lumineux qui donne tout de suite une note légère à un sujet pourtant sérieux et douloureux : l'endométriose. Maladie méconnue, il s'agit néanmoins d'un mal qui touche de très nombreuses femmes, à divers degrés, avec différents symptômes et une tolérance différente en fonction des femmes.

Je ne sais pas pour vous, mais moi, rien que d'entendre ces phrases plus haut, ça m'agace. Ça m'agace parce que quant on sort ça, même sans penser à mal, ça revient un peu à dire que les personnes touchées par cette maladie exagèrent. Or, la douleur est propre à chacun. Les gens ne se rendent pas compte à quel point cette maladie empêche de vivre une vie "normale" et à quel point celle-ci devient vite un enfer.

Certains disent "non mais ça va, y a pire comme maladie." C'est pas faux. Mais c'est faux aussi. L'endométriose ne se soigne pas vraiment. Il existe des traitements mais dès qu'ils cessent, elle progresse de nouveau. Les douleurs, l'infertilité, les kystes, les ménorragies... toutes ces petits choses qui font de votre vie un enfer. Parce que non, ce n'est pas juste pendant les règles que l'endométriose se manifeste. C'est au quotidien. Et cette bande-dessinée nous le montre clairement.

Mais heureusement, il y a toujours moyen de positiver. Juste une endométriose est une super bande-dessinée qui aborde avec humour ce sujet difficile. Tout y passe : les douleurs, les remarques de l'entourage, la fatigue chronique, le regard des gens, le quotidien, l'errance médicale...

Fanny Robin et May Fait des Gribouillis sont toutes les deux atteintes d'endométriose. Elles savent donc bien de quoi elles parlent. Pour être moi aussi concernée, je me suis tellement reconnue dans certaines situations. Et j'ai beaucoup ri à cette lecture ! Sans dédramatiser, certaines situations typiques dans ce genre de maladie est tournée en dérision : la publicité pour les serviettes Superdry, les bas de contention, l'attente au supermarché... C'est tellement dur à vivre qu'au quotidien que voir ces situations mises en scène avec humour avec de jolis "gribouillis", ça fait vraiment du bien !

Pas besoin non plus d'être atteinte d'endométriose pour apprécier cet album. Loin de là. Déjà, rien que par sa qualité, on a envie de le feuilleter, les couleurs et les dessins attirent l'oeil et l'humour est présent tout le temps. C'est aussi l'occasion d'en apprendre un peu plus sur cette maladie que l'on voit un peu plus qu'avant dans les médias. Il faut dire aussi qu'il y en a marre d'entendre que "c'est normal d'avoir mal."

Conclusion
Un peu de bonne humeur dans un quotidien compliqué par la maladie, avec Juste une endométriose, Fanny Robin et May fait des griboullis nous montrent que même si c'est difficile à vivre, même si on nous dit que c'est normal, il ne faut rien lâcher car oui, il est possible d'aller mieux et de vivre au quotidien avec de l'endométriose sans se laisser écraser par elle.
Lien : https://flowerpanda04.wixsit..

Je n'ai pas pour habitude de lire des bandes dessinées mais j'ai tout de suite été intriguée par le titre !
On suit donc l'histoire de 2 femmes, l'auteure et l'illustratrice, qui, à travers une succession de sketchs mettant en scène leur vie quotidienne, celle des femmes atteintes de l'endométriose, une maladie chronique méconnue et dont 1 femme sur 10 est atteinte.

L'auto-dérision et l'humour sont les maîtres mots de cette bande dessinée qui ne dédramatise pas pour autant les douleurs et les "effets secondaires" (infertilité, kystes, ménorragies et j'en passe) que l'endométriose provoque. Fanny Robin et May fait des gribouillis apportent avec cette BD de la bonne humeur et de l'espoir pour les femmes atteintes de l'endométriose. Elles permettent également de faire connaître un peu plus cette maladie et montrent qu'il est normal de souffrir mais que ce n'est pas une raison pour se taire ou ne pas être soignée, qu'il ne faut pas avoir honte et ne pas se laisser écraser par l'endométriose.

J'ai vraiment aimé cette bande dessinée et je pense sincèrement que le format est bien choisi : des sketchs courts qui permettent de parler de toutes les situations possibles de la vie quotidienne avec humour. J'en ai appris un peu sur cette maladie que je connaissais principalement de nom. J'apporte tout mon soutien à ces femmes courageuses qui souffrent et vous invitent à lire cette BD qui apportera un peu de bonne humeur dans ce quotidien compliqué.

Il y a deux jours, j'ai reçu cet exemplaire dédicacé par May fait des gribouillis pour ma fille qui souffre d'endométriose. Elle a été diagnostiquée il y a presque 2 ans. Après une errance diagnostique qui nous a bien agacées, surtout que très rapidement nous avions émis l'hypothèse de cette maladie auprès de SA gynéco (oui, oui, j'insiste!!! Une femme!). 🤬

J'avais déjà offert à ma fille Il était une fois... mon endométriose, de la même formidable May fait des gribouillis, un livre illustré extraordinaire de clarté et de vulgarisation qui permet de bien comprendre le calvaire vécu au quotidien. Un bouquin que j'ai même offert à son lycée, compte tenu du manque de compréhension général de l'équipe pédagogique et éducative... pas sûre cependant qu'ils aient pris le temps de le lire, ce qui est bien dommage... mais bref! 🙄

Dans Juste une endométriose, on change de format, il s'agit ici d'une bd, succession de petits sketchs illustrant le quotidien là encore des malades. Des errances médicales aux douleurs en voiture, de l'incomprehension de l'entourage à la patience amoureuse du conjoint, tout y passe, toujours sur le ton de l'humour. 😉

Si ma fille et moi avons toutes les deux une préférence pour Il était une fois... mon endométriose, cette bd est un bon complément pour comprendre la réalité de la maladie et accompagner au mieux les malades que nous connaissons dans leur combat. Car réellement, c'en est un!