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« Ce n'était qu'une claque, disais-tu en me caressant la joue. »
Phrase typique de la violence conjugale. Ce qui est moins typique, c'est que la personne qui la prononce est une femme : Marylène. C'est elle qui vient de frapper son mari pour un pull en cachemire qui n'a pas supporté le lavage en machine, c'est elle qui tente de minimiser ce qui s'est passé, c'est elle qui vient se faire pardonner en devenant douce et tendre.
L'auteur nous raconte dans ce livre la spirale infernale vécue par Jean-Mi. Rugbyman, papa heureux, roi de l'immobilier, une compagne brillante, il a tout pour être heureux. Et quand, de remarques blessantes, en claques, puis coups qui finiront par le conduire aux urgences, cette femme se transforme en dragon incontrôlable, il ne comprend pas. Pire que cela, il a honte :
« … mais c'est gênant d'être tabassé par une femme. Honteux et humiliant, surprenant par rapport aux faits divers qui s'affichent dans les journaux, où la femme est victime et l'homme bourreau. »
On assiste au cheminement de Jean-Michel, de l'incompréhension à la décision de partir, parce qu'il n'y a pas d'autre solution, parce que la situation empire, parce qu'un jour, il pourrait répondre à la violence par la violence. Une femme religieuse rencontrée sur le parvis de la Défense va l'aider dans ce parcours. L'auteur décrit avec beaucoup de sensibilité les sentiments de Jean-Mi, son incapacité à admettre devant quiconque ce qui lui arrive, de peur qu'on se moque de lui dans les vestiaires du rugby, de peur de ne plus être considéré comme un homme. « un homme battu, c'est le déshonneur, mais battu par sa femme, c'est l'extrême soumission »,
C'est toute sa vie qui va voler en éclats.
J'ai trouvé moins réussi le personnage de Marylène, plus caricatural, moins abouti.
J'ai lu beaucoup de livres traitant de la violence conjugale, c'est la première fois que je la vois traitée sous cet angle, la première fois que la victime est un homme. Et ses 30kgs de plus que sa femme ne pourront pas le sauver de cet engrenage dangereux.
Un grand bravo à l'auteur pour cela.
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Une claque.
Une baffe.
Une mandale.

Tellement de mots pour l'inconcevable.

Jean-Mi est un mec comme les autres. Un papa-poule, un mari aimant et un rugbyman du dimanche. Un costaud, un gentil, un chouette type.

Ça commence comme ça, bêtement, dans un moment d'énervement pour un pull en cachemire rétréci au lavage. Ça devrait s'arrêter là. Mais non.

Rien dans son existence ne l'avait préparé à cette baffe. Celle que lui collera sa femme, son épouse, sa bien-aimée, sa dulcinée.

Passer notre amour à la machine comme disait Souchon.
Il y a de ça chez Robin. Cette façon de raconter le monde dans lequel nous vivons avec poésie, avec ce ton parfois un peu emprunté d'un vieux chanteur dégingandé qu'on aime écouter en boucle, pour la beauté du geste.

Ce roman est l'histoire d'un homme. de la première claque et de celles qui suivront.

C'est l'histoire d'un mec, comme les autres qui va tenter de comprendre et de sauver la famille qu'il s'est construit.

Nicolas Robin s'attaquait à un sujet casse-gueule, il s'en sort avec les honneurs. Ce roman est un véritable coup de coeur tant je l'ai trouvé juste. Sans facilité, avec amour pour son héros de papier, Nicolas Robin raconte une histoire grave avec toute la douce ironie qui le caractérise si bien.

Comme toujours, avec cet auteur que j'affectionne particulièrement, j'ai retrouvé une galerie de personnages tendres, à la limite de la poésie. Cette bonne soeur qui prêche la belle parole sur le parvis de la Défense me restera en mémoire.

Bref, venez prendre votre clacounette, vous n'allez pas le regretter.
Lien : https://labibliothequedejuju..
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Messieurs, notez cette mise en garde : ne vous aventurez pas à laver le pull en cachemire de madame au risque de le faire rétrécir.
Je plaisante alors que le sujet est dramatique : la violence faite aux hommes, mais je pense que Nicolas Robin accepterait cette galéjade car il nous propose lui-même un récit à la plume légère, avec un style “djeun” qui n'appuie pas sur le pathos.
Il saupoudre même son écrit d'un peu d'humour.

Nous suivons avec attention les pérégrinations du narrateur, ses tentatives pour sortir de l'impasse, ses atermoiements et ses humiliations…

Les hommes lorsqu'ils sont battus n'ont pas de possibilité de se confier au risque d'afficher l'image d'un sous-homme : “Si un gaillard se laisse battre par sa femme, il devient un pauvre type. Il est anéanti, émasculé…”.
Ils n'ont aucun endroit pour se réfugier, ils n'imaginent pas aller porter plainte : “Il m'est difficile de témoigner de coups et blessures. Face à un homme, je serais ridicule. Face à une femme, je serais pitoyable. Ils me pointeraient du doigt en se fendant la poire. “Attention, monsieur, après ce sera la fessée! des rires gras entrecouperaient leurs phrases.”

Heureusement qu'il existe une nonne à son écoute : une “lovecoach”, mais ça c'est dans le roman que vous le découvrirez !

Toute cette narration est crédible (seuls 3% des hommes battus osent porter plainte !) et c'est la force de ce livre d'avoir fait de ce récit une histoire sensible, réaliste tout en gardant la légèreté d'un écrit romanesque touchant.
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Marylène frappe son mari. Marylène ne plaisante pas, la claque, ce n'est que l'antipasti. « Comparé à toi, Marylène, mes coéquipiers sont des chatons de calendrier ».
On parle toujours des femmes victimes de violences conjugales mais qu'en est-il des hommes ? C'est le sujet du roman de Nicolas Robin qui raconte avec espièglerie la descente aux enfers d'un homme qui avait tout du parfait compagnon.
Notre homme battu se rend compte que sa situation est inacceptable mais surtout, non acceptée. Il doute, il a honte. Qui le croira ? Un homme, ça ne pleure pas, c'est naturellement dominant. Une approche intéressante de notre société où les rapports humains sont stéréotypés, voire figés. L'auteur, par l'absurde des situations et le renversement des rôles, en fait une critique très juste et très drôle.
J'ai aussi fait une lecture parallèle de ce livre, ça m'a paru criant dès les premiers chapitres. Adoration de la mère, vestiaire de rugby, victimisation des homosexuels, questionnement du couple traditionnel et de la paternité, il ne faut être ni psy ni enquêteur pour lire entre les lignes et faire surgir des thèmes chers à l'auteur. Un jeu de piste qui m'a beaucoup plu.
Je finirais par deux bémols. le premier, c'est le refus de choisir un registre. On oscille entre le comique et le tragique, comme si l'auteur n'osait pas aller au bout de sa démarche. le second, ce sont les répétitions et le didactisme.
Bilan : 🌹
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Un début en conte de fée avant une lente descente aux enfers; Un couple parfait en apparence, mais derrière le tableau idyllique, une réalité bien plus sombre.

Sur le thème des violences conjugales, NicolasRobin aborde un aspect peu documenté et rarement traité, celui de l'homme battu.

Tout est crédible dans ce récit, les mécanismes qui se mettent en place, la sidération première, la réaction de déni et ce silence que la victime s'impose par peur des représailles et crainte de n'être pas crue.

Percutant et perturbant, un roman qui permet d'ouvrir les yeux sur ces violences aussi...
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Jean-Mi et sa gueule brisée, son amour bafoué, sa vie en miette !

Jean-Mi, 85 kg, battu par sa femme, 60 kg ; et qui ne répliquera jamais !

Jean-Mi qui ira jusqu'au bout du supportable.

Jean-Mi , une mauviette ?
NON

Un homme, qui avait tellement de tendresse et d'amour à donner , et qui a bravement enduré tous les coups infligés à son corps, mais aussi à son coeur ; par une femme qui aurait juste eu besoin de soins et l'admettre - Sa femme.

Jean-Mi je l'ai bien aimé cet homme là !

Une vraie claque ce livre, sujet délicat amené avec intelligence et où il y a également beaucoup d'amour et de tendresse.

Vérité dérangeante , si peu souvent abordée.
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Quand Roland était mort dans une folie passagère avant d'avoir su dire "je t'aime", c'était super tragique, et même si vous n'avez encore lu aucun de ces précédents - et excellents - romans, vous ne devez pas manquer la sortie en librairie de ce dernier roman, plus inattendu mais toujours réussi.

Jean-Mi est un grand gaillard, un rugbyman qui s'entraîne avec ses copains toutes les semaines, du genre armoire à glace. Pourtant, si dans la vie professionnelle c'est un bébé requin, un agent immobilier qui se fait des couilles en or comme il dit, dans sa vie amoureuse tout se complique.

Marylène sa compagne depuis quelques années est en plein pétages de plombs. Un jour, pour un pull en cachemire sacrifié par une machine mal programmée, une première claque part, suivie d'insultes. Puis d'excuses, de câlins, et d'une sorte d'amnésie. La première d'une longue série, qui plongera Jean-Mi dans le trouble : comment et à qui peut-il confier qu'il est un homme battu sans qu'on le regarde de travers ?

C'est auprès d'une religieuse tonitruante sur le parvis de la Défense qu'il trouvera la meilleure écoute, et qu'il pourra prendre les bonnes décisions concernant son couple et le petit garçon qu'ils élèvent ensemble et dont il craint de ne pas avoir la garde s'il quitte Marylène.

C'est toujours un très grand plaisir que de retrouver Nicolas Robin en librairie, cela annonçait une belle lecture et je n'ai cette fois encore pas été déçu par ce dernier roman sensiblement différent de ses précédents, abordant subtilement les sujets difficiles et délicats des violences conjugales et de la paternité avec la juste dose de légèreté et d'humour qu'on aime dans la plume de l'auteur. Un très bon roman, peut-être celui de la maturité d'un écrivain ?
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Jean-Mi et Marylène forment un couple amoureux, uni et une famille comblée avec le petit Antonin.

Jusqu'au jour où le rétrécissement d'un pull en cachemire vient tout faire basculer. Une gifle est donnée.
La victime ne se prénomme pas Marylène mais Jean-Mi.

Il va passer au-dessus, ne pas lui en tenir rigueur. Mais la violence s'installe au sein du foyer. Les insultes se répètent, les coups également.
Les questions se posent alors...

Comment en parler à son entourage lorsque la honte prédomine ? Faut-il porter plainte contre Marylène ? Sans se confronter aux moqueries et à l'incrédulité, cela paraît impossible.
Faut-il la quitter ? Quel serait le prix à payer ?

La violence n'a pas de sexe et demeure inacceptable, qui qu'elle touche.
𝘓𝘢 𝘤𝘭𝘢𝘲𝘶𝘦 aborde la question des violence faite aux hommes, vous l'aurez compris. Les données chiffrées sont rares mais seulement 3% des victimes porteraient plainte.

L'histoire de Jean-Mi m'a bouleversée. La thématique est difficile et les scènes de violence ne peuvent laisser de marbre. Les témoignages sont pourtant nécessaires et j'ai apprécié d'avoir accès à celui d'un homme, même fictif.

Je garderai une pensée émue pour Jean-Mi, évidemment, mais aussi pour Soeur Solange #bestnonneever.

J'aurais, toutefois, espérer une fin différente. J'en ai imaginé dix mais pas celle-ci et j'en aurais préféré une autre... Simple question de goût qui ne remet aucunement en cause la force du récit. Récit que je vous recommande vivement.
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Que se passe t il derrière les portes ?
L'intimité d'un foyer
Le secret d un foyer

Jean-Michel, costard cravate, agent immobilier à La Défense mène une vie tranquille.
Mais une lente descente aux enfers se déroule devant lui : une première claque, puis d autres.
Le questionnement, le doute… la routine entre gestes violents et mots cruels.
La solitude, jusqu'à cette rencontre improbable avec cette soeur sur le parvis. L'aidera t elle à cheminer ?

Nicolas Robin propose un roman juste sur la violence conjugale, l emprise, y aborde également le thème de la paternité. La nécessité d'une lumière auprès de ces personnes victimes.
Très joli roman.
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Livre lu sur la recommandation d'une amie et je l'en remercie. Je ne connaissais pas cet auteur que j'ai découvert avec beaucoup de plaisir. Son écriture est très agréable.
J'ai trouvé que le sujet des violences conjugales était abordé avec beaucoup de justesse.
Un livre fort, très touchant.
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