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EAN : 9782747052344
583 pages
BD KIDS (22/10/2014)
3.57/5   22 notes
Résumé :
John Coal est une étoile montante du cinéma. Déjà- riche et célèbre, il accepte à contre-coeur un rôle dans le prochain film d'un réalisateur renommé. Le sujet ? La vie du Poverello, François d'Assise... John va découvrir et incarner le personnage de François. Sa jeunesse frivole, ses doutes, sa conversion radicale... Puis son rayonnement auprès de ses frères et de ceux qui l'approchent. Huit cents ans les séparent. Mais les questions et les choix de François sont-i... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Commençons par le commencement :
C'est l'histoire d'un mec, John Coal, star montante du cinéma et tombeur-qui-culpabilise à ses heures perdues (ce qui peut s'avérer problématique pour la suite puisqu'il est dès le départ dans un processus de recherche de soi).
Il va être engagé pour tourner un film avec le Spielberg français sur la vie de Saint François d'Assise, ce qui ne l'enchante pas particulièrement mais bon, faut bien bouffer et tourner avec Steven, c'est pas un truc qui se refuse.

Le bouquin alterne donc des séquences de film au fur et à mesure que le tournage avance (couleur sépia) faisant (parfois un peu lourdement) écho aux séquences de la vraie vie de l'interprète de son personnage principal (couleur bleu jeans).

Même si on sent dès le départ poindre le procédé, la corrélation n'est pas si évidente au début du roman : le John, déjà majeur pas tatoué mais vacciné, a des états d'âmes vis à vis de sa vie "dissolue" (symbolisée par le fait qu'il se tape une fille dont il ne se souvient pas du prénom et qu'il en éprouve immédiatement des remords, c*l nu face à Venise) alors que le François, avant d'avoir sa révélation, il est plutôt en mode "No Future-Life is a b*tch", bref il s'en fout complètement : il fait la teuf avec ses potes, il fait ch*er le voisinage en général et son père en particulier, sans se poser de questions (lui ce qu'il veut, c'est être chevalier, pas vendeur de fringues ! Bref, c'est un ado quoi).

Le sujet est donc amené lentement mais sûrement : le mec est réticent au départ car pas spécialement porté sur la religion et, une fois lancé, il n'a même pas besoin d'être touché par la grâce divine ou d'agir en bon mercenaire cinématographique, le côté prêchi-prêcha redouté étant absent.

Il n'émet donc à aucun moment de jugement négatif sur le thème du film qu'il est en train de tourner.

Et on perd très rapidement cette dualité du propos qui aurait pu être fort intéressante dans le pitch pour tomber dans une sorte de parallèle entre les vies du héros et du futur Saint devenu adulte, dans leurs quêtes de sens respectives.

Malheureusement, ce parallèle semble bien artificiel tant il atteint rapidement ses limites : là où François prend sa vie en main et impose ses convictions, c'est la vie qui s'impose à John, qui ne fait que la subir au final, un peu lâchement d'ailleurs.

Une oeuvre très morale, très "aimez-vous les uns les autres" et "tu honoreras ton père et ta mère", très pro-life aussi, sur comment la vie, le destin, la providence ou les hormones, vous mettent devant vos responsabilités, vous poussent à faire des choix et à rentrer dans le droit chemin, pour le salut de votre âme (ou être enfin en paix avec vous-même).

Un entremêlement de comédie romantique et de récit hagiographique en somme.

Alors c'est sûr que quand on est respectueux des croyances mais qu'on n'est soi-même pas trop versé dans tout ce qui est discours mystico-religieux (ni dans tout ce qui est love-story cousue de fil blanc) le récit peut paraître un peu simple (voire limite simpliste).

Mais n'est-ce pas là une métaphore des valeurs prônées par François d'Assise voulue par l'auteur ?

Ou bien la volonté relativement pauvre de John se veut-elle être l'écho du titre du bouquin (ouais, ça valait le coup de passer 3 ans à l'université à étudier l'italien pour pouvoir se la péter à se demander si ça n'est pas ce personnage-là le véritable "Poverello", dans le sens littéral et non spirituel du terme) ?

Quoi qu'il en soit, il convient de préciser à qui s'adresse ce livre :
Pour les enfants ? Y'a du sexe et de la nudité frontale post coïtum donc on va éviter.
Les adultes pourront trouver l'intrigue faible, stéréotypée ou convenue (voire qui bouffe un peu à tous les râteliers, désir d'actualité et de modernité oblige, puisqu'on aura même de l'expulsion de sans-papiers et un brin de saphisme light avec de la réflexion métaphysique type "pourquoi j'aime un homme qui en aime une autre alors que toi tu m'aimes mais que je ne t'aime pas ?"), bien que le parallèle entre la vie de l'acteur et le tournage du film ne soit pas une mauvaise idée en soi.
Et pour de fervents croyants, les anachronismes linguistiques pourront facilement passer pour du blasphème...

Ce livre s'adresse donc à des ados, et pas nécessairement à des scouts mais plutôt à des curieux qui souhaiteraient enrichir leur culture générale (et en terme de roman pour ados, ça reste quand même moins con que Twilight !).

Un beau roman graphique, donc, aux illustrations plutôt chouettes et chiadées (surtout les décors et paysages), sans fioritures inutiles, un peu à la Peynet ou Sempé, qui a le mérite d'humaniser et de moderniser la vision traditionnelle que l'on peut avoir du Poverello (ou de l'article qui lui est consacré sur Wikipedia).
Lien : http://www.delacritiquehyste..
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Un gros "pavé" graphique de près de 600 pages qui fait le parallèle entre un acteur à la mode et le personnage historique qu'il incarne : saint François d'Assise ! Il fallait oser le faire....
On peut trouver un peu artificiel les deux univers graphiques : les pages en bleu-gris qui racontent le tournage du film et les pages en brun-orangé qui déroulent la vie de saint François. Mais ces deux univers se répondent et le cheminement de l'acteur fait un peu écho à celui du saint. Certes certains traits de John Coal sont un peu exagérés, mais c'est une histoire bien agréable à lire, bien documentée et qui ne tombe pas dans l'hagiographie simpliste. Au contraire, François et ses frères ont même parfois des expressions modernes à la bouche et ces anachronismes nous rendent encore plus proche cette vie franciscaine de l'origine.
Les pages qui m'ont le plus touché sont celles où saint François, arrivé à la fin de sa vie, aveugle et seul, dicte à frère Léon le Cantique des Créatures : la nuit de sa cellule s'ouvre sur les étoiles.
Je suis heureux de voir comment cette vie du XIIIe siècle a des échos contemporains puisqu'elle peut inspirer un dessinateur de BD. Je pense aussi qu'elle peut nous donner des clés pour nos relations dans la vie de tous les jours. Je suis tout à fait de l'avis du réalisateur du film qui fait même référence au "Très Bas" de Christian Bobin !
Et pour terminer, un autre clin d'oeil de lecteur avisé offert par l'auteur : la mère du héros offre à un autre personnage "Rosa Candida" de Audur Ava Olafsdottir !!!
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Poverello est la deuxième bande dessinée de Robin après le fils de Rembrandt paru en 2010 aux Editions Sarbacane. Au niveau du dessin, on mesure tout le chemin parcouru. Il y a incontestablement un réel progrès avec 3 ans de travail pour cette oeuvre un peu novatrice. Je suis véritablement tombé sous le charme.

C'est surtout au niveau de la mise en scène qu'il y a une certaine virtuosité. La vie d'un acteur gâté est chamboulé lorsqu'il accepte d'incarner le rôle de Poverello à savoir Saint-François d'Assise dont s'inspire actuellement notre bon pape. Cette oeuvre va jouer sur les deux tableaux et s'en tirer à merveille. Point de bondieuserie car je n'aurais pas supporté.

Attention car il s'agit d'un pavé de 600 pages mais qui se lit avec un certain bonheur grâce à une fluidité des scènes: 3 à 4 cases par page. le texte n'est guère envahissant. C'est en tout cas une manière astucieuse d'aborder la vie de l'un des saints les plus célèbres.

En conclusion, c'est une belle découverte d'un auteur encore inconnu du grand public sauf pour les fans de Bayard Presse. Cependant, la tonalité ne sera guère enfantine avec quelques dessins de nus. Par ailleurs, on va passer de la superficialité, de l'argent facile, de l'égocentrisme, des aventures d'un soir à quelque chose d'autre, de plus humain, de plus beau, de plus sincère. Un livre qui rend étonnamment proche la quête de sens d'un saint très moderne.
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(NB971) Belle surprise. Un montage parallèle entre la vie de St François d'Assise et celle d'un acteur interprétant son rôle au cinéma. Il ne faut pas se laisser impressionner par le pavé (600 p.), l'album est très fluide, le dessin sans artifice. Je pourrais dire que je ne suis pas très fan du choix de ce graphisme, que la fin est attendue, mais le projet est tel que je me suis laissée emporter. Je m'en remets à vos avis pour la sélection, en tout cas, je le recommanderais pour le fonds de nos CDI de lycées.

(EM971) J'ai lu cette BD après avoir vu le spectacle de l'Artchipel, "François d'Assises", magnifique écho à ma lecture qui m'a sans doute aidée à entrer dans le sujet... J'ai beaucoup aimé cette BD, graphisme comme scénario : c'est un pavé mais je l'ai dévoré. L'aller-retour entre les deux époques ainsi que les résonances entre l'une et l'autre sont plutôt bien faits même si l'histoire d'amour de notre acteur réserve malheureusement peu de surprises. On devine assez rapidement le dénouement...Pour le prix, bof bof. Je dirais non. Les élèves risquent de s'ennuyer je pense.

(JC971) Les histoires croisées du comédien et du personnage qu'il joue sont toutes les deux intéressantes. Les choix de John ne sont-ils pas influencés par la personne même de François d'Assise? Cette BD met en lumière l'empreinte que se laissent mutuellement comédiens et rôles, peut-être plus forte qu'elle n'y paraît... En dépit de son important nombre de pages et de sa sobriété chromatique, je pense qu'elle sera appréciée. Moi j'ai adoré!

(LX971) Désolé ce n'est pas mon cas. Perso, je ne suis pas parvenu à aller au bout, je n'ai adhéré ni au graphisme ni au récit croisé qui m'a semblé vraiment cousu de fil blanc. Les relations entre les personnages ont un petit air de "Plus belle la vie" ou bien, ce qui est fort possible, je suis passé à côté de certaines choses. Peu de chance que cet épais album rencontre notre public élèves selon moi.

(IK971) J'ai apprécié ce pavé qui se laisse lire assez facilement, d'autant plus si on a vu la pièce, François d'Assises adaptée de l'oeuvre de Joseph Delteil. La simplicité du graphisme cadre avec le désir de simplicité du personnage...Recommandation de lecture mais hors Prix pour moi.



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Une bande dessinée de 585 pages ce n'est pas banal, ou peut-être devrait-on l'appeler "roman graphique". le titre est révélateur du contenu : Saint-François d'Assise était nommé "Poverello", soit le petit pauvre et on s'attend à lire sa biographie. Une biographie qui a été abordée de façon originale. le dessin de la couverture interpelle : un moine du XIIIème siècle installé sur une moto du XXIème siècle c'est complètement décalé et cela augure du contenu de l'ouvrage. Il a été écrit sur deux plans :
1. le tournage du film sur la vie de Saint François d'Assise, avec la description de la vie des personnages qui y participent et en particulier de l'acteur qui endosse le rôle de Saint-François. Ces pages sont dessinées en noir/blanc/gris et les cases ne sont pas cloisonnées mais se placent l'une sous l'autre sans séparation stricte.
2. La vie de Saint-François d'Assise au XIIIème siècle (en fait à chaque fois qu'une scène du film est tournée). Ces pages sont dessinées en jaune/orange/brun et les cases sont cloisonnées et bien alignées.
Cette différence de graphisme aide à la compréhension des deux narrations.
La subtilité consiste à enclaver les chapitres de la biographie du "poverello" entre les scènes de la vie ordinaire de l'équipe de tournage.
Il a été très intéressant de voir l'évolution de l'acteur dans son rapport aux autres et de comprendre que dans une certaine mesure il endossait, non seulement les habits de Saint-François, mais également ses idées.
Je recommande cette lecture à tous ceux qui aiment l'histoire, la religion, le cinéma, le rapport aux autres et l'amour.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Très haut, tout-puissant, bon Seigneur, à toi sont les louanges, la gloire et l'honneur, et toute bénédiction. A toi seul, Très-Haut, ils conviennent, et nul homme n'est digne de te mentionner.
Loué sois-tu, mon Seigneur, avec toutes tes créatures, spécialement messire frère soleil, qui est le jour, et par lui tu nous illumines. Et il est beau et rayonnant avec grande splendeur, de toi, Très-Haut, il porte signification.
Loué sois-tu, mon Seigneur, pour soeur lune et les étoiles, dans le ciel tu les as formées claires, précieuses et belles.
Loué sois-tu, mon Seigneur, pour frère vent, et pour l'air et le nuage et le ciel serein et tous temps, par lesquels à tes créatures tu donnes soutien.
Loué sois-tu, mon Seigneur, pour soeur eau, qui est très utile et humble, et précieuse et chaste.
Loué sois-tu, mon Seigneur, pour frère feu, par lequel tu illumines la nuit, et il est beau et joyeux, et robuste et fort.
Loué sois-tu, mon Seigneur, pour soeur notre mère la terre, qui nous soutient et nous nourrit, et produit divers fruits avec les fleurs colorées et l'herbe.
Loué sois-tu, mon Seigneur, pour ceux qui pardonnent pour ton amour et supportent maladies et tribulations. Heureux ceux qui les supporteront en paix. Car par toi, Très-Haut, ils seront couronnés.
Loué sois-tu, mon Seigneur, pour soeur notre mort corporelle, à qui nul homme vivant ne peut échapper. Malheur à ceux qui mourront dans les péchés mortels, heureux ceux qu'elle trouvera dans tes très saintes volontés, car la seconde mort ne leur fera pas mal.
Louez et bénissez mon Seigneur,et rendez-lui grâces et servez-le avec grande humilité.
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- Moi aussi, j'ai une question : pourquoi avez-vous eu envie de faire un film sur François ?
- (...) Quand j'étais petit, on m'a raconté l'histoire de François. Une vie de saint, quoi... Ethérée.... Dans un autre monde. Plutôt sympathique. Il parlait aux oiseaux et aux loups.... Mais bon...Et puis bien plus tard, je suis tombé sur un livre de Christian Bobin :"Le Très-bas" vous connaissez ?
- Jamais entendu parler.
- L'auteur y évoque de manière légère et poétique la vie de François. Et là c'est le déclic. Je découvre un personnage humain. Complexe. Emmêlé dans ses désirs, ses aspirations (...) Je crois qu'aujourd'hui, cette histoire peut nous questionner. Pour certains, sur Dieu. Mais plus largement : qu'est-ce qu'on fait de notre vie ? Après quoi court-on ?
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C'est la course avec le nombre de frères qui ne cesse d'augmenter.on est déjà plus de cinq mille... Rien que de les rencontrer une fois chacun avant qu'ils s'engagent, ça me prend un temps fou ! Ceci dit, ces rencontres, c'est du bonheur. Tous les frères sont si différents ! Il y a des marchands, des nobles, des pauvres, des savants, des ignorants, des jeunes, des vieux...
Ce qui est un peu plus compliqué,c'est de préserver notre voeu de pauvreté. Parfois les frères sont tentés d'avoir des maisons solides, des livres, des réserves...
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François est un des personnages du XIIIe siècle sur lequel on a le plus de manuscrits. Presque autant que sur Saint-Louis.
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L'abbé ne fait pas le moine.
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