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EAN : 9782843378157
182 pages
Anne Carrière (17/03/2016)
3.51/5   346 notes
Résumé :
Roland est mort. Les sapeurs pompiers l'ont retrouvé la tête dans la gamelle du chien. Ils viennent enlever le corps et se débarrassent du caniche en le confiant à son voisin de palier, un homme proche de la quarantaine, au chômage, très seul.
Roland est mort depuis une semaine. Son voisin ne le connaissait pas vraiment, mais il aurait dû s’en douter : il n’entendait plus les chansons de Mireille Mathieu, derrière le mur.
Il écope du chien puis de l'ur... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (113) Voir plus Ajouter une critique
3,51

sur 346 notes
Mince, Roland est mort.

Je ne spoile pas, tout est dit dans le titre. Une bonne idée, d'ailleurs ce titre, il interpelle le futur lecteur. le titille et l'accroche. D'ailleurs, ce titre est cette couverture rose, dans l'édition originale, donnent tout de suite envie de se lancer !

Donc, je disais, Roland est mort.

Mais rien de grave, hein. Car le narrateur ne le connaissait pas.

Pourtant, c'est l'histoire d'un mec comme les autres, un peu looser sur les bords, qui va devoir affronter les conséquences d'un voisin mort sans crier gare !

Mais surtout il se retrouve à devoir gérer Mireille. Alors oui, c'est très grave, en fin de compte.

Au fait, Mireille c'est un chien. Enfin, un caniche, je crois que ça reste bien un chien.

Roland, celui qui est mort, faut suivre un peu, lui a donné ce joli prénom en hommage à Mireille Mathieu. Bien que Mireille, elle, ne soit pas morte, hein... La chanteuse. Elle vit. Dieu merci …

Donc, il se retrouve avec Mireille (vivante) dans les bras mais aussi avec Roland (mort donc) car les pompes funèbres vont gentiment le laisser prendre soin de l'urne funéraire.

Comédie douce amère qui oscille entre rire sincère et rire jaune, Nicolas Robin nous offre une comédie loufoque et tendre sur le deuil, la mort sans langue de bois et les affres de sa « gestion ».

C'est un livre sur la solitude. Celle imposée par notre époque. C'est un livre pour sourire jaune. Qui oscille entre le sourire et l'émotion. Tu ne sais pas vraiment si tu dois éclater de rire ou fondre en larmes. C'est ce qui fait de lui un roman précieux, impertinent et émouvant !

Une plume qui virevolte et qui fait que tu ne lâche pas ta lecture comme ça ! Nicolas Robin fait partie de ses écrivains que j'aime lire. Que j'aime rencontrer. Pour la vérité de sa plume, cette étincelle irrévérencieuse sous un glacis de bienséance. Un écrivain qui ressemble à ce qu'il écrit, pince sans rire et plein de générosité.

Roland est mort et il m'a donné envie d'aller toquer chez mes voisins.
Heureusement, ils n'ont pas de chien eux …

Lien : https://labibliothequedejuju..
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Le titre et l'image de la couverture m'ont influencé dans le choix du livre de Nicolas Robin, ainsi que l'espoir de découvrir une biographie d'un fan de Mireille Mathieu.
Il n'y a pas de révélation sur l'oeuvre de Mireille Mathieu dans ce court ouvrage, et le style est intrigant : commencer les vingt sept chapitres par " Roland est mort ...", est un peu particulier.
Cookie, le surnom du personnage principal, est sur le coup d'une grosse déprime, sa femme l'a quitté, et il a perdu son emploi. Toute la vie qu'il s'était projetée a été anéantie. La mort de son voisin, qui lui était étranger va être le détonateur qui le poussera à sortir de sa torpeur. Tous les essais pour sortir de son état dépressif seront par rapport à cet événement: " Roland est Mort ...". A chaque tentative défaillante ( toutes ses tentatives le sont ), il repart de ce socle.
L'histoire de Cookie ressemble au mythe de Sisyphe qui reçut le châtiment de remonter un énorme rocher jusqu'au sommet d'une colline et de le rejeter de l'autre côté pour qu'il retombe. Il n'a encore jamais réussi. Aussitôt qu'il est près d'atteindre le haut de la colline, il est rejeté en arrière sous le poids de l'énorme rocher, qui retombe tout en bas, et là, Sisyphe le reprend péniblement et doit tout recommencer.
Cookie a assez de recul pour ne pas s'apitoyer sur son sort , et partage son sort avec un humour un peu désespéré.
Le roman est une critique de l'égoïsme que crée le monde contemporain, et comme Cookie suscite de l'empathie, le message est bien reçu !
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Roland est mort. Seul, chez lui. La tête dans la gamelle du chien... C'est la voisine du dessous qui, les yeux en pleurs, lui annonce ça. Ce n'est pas qu'il avait une dent contre ce voisin de palier, non, mais ils ne se côtoyaient pas plus que ça. Un bonjour, bonsoir dans les escaliers. Ça n'allait pas plus loin. Alors cette voisine qui, par ailleurs, a toujours le chic pour lui annoncer de mauvaises nouvelles, l'emmerde à pleurer sur son paillasson. D'autant qu'il était en train de se mater un porno et qu'il voudrait bien le terminer. Une fois le cortège des pompiers passé, Roland en chef de file sur une civière, la voisine du dessous en queue de peloton, toujours l'âme en peine, c'est le chef des pompiers qui, cette fois, vient le déranger, un caniche dans les bras. Roland est mort mais ils n'emportent pas le caniche. le voilà bien empêtré maintenant flanqué de cette bête à poils qui pue ! Qu'est-ce qu'il lui avait fait, au voisin, pour mériter ça ? D'autant que les emmerdes ne font que commencer...

Ce n'est pas que notre narrateur soit au bord du gouffre mais presque ! Quarante ans bien sonnés, au chômage depuis qu'il a envoyé chier son patron, une douloureuse rupture amoureuse dont il peine à se remettre. Et voilà qu'il se retrouve en plus affublé d'un caniche qui répond au doux prénom de Mireille en hommage à notre star internationale. Tentant, tant bien que mal et aussi discrètement que possible, de se débarrasser de ce clébard, il va bientôt se retrouver avec autre chose dans les bras, tout aussi incommodant. Dans cette fresque sociale drôle et piquante, l'on suit les déambulations de notre narrateur, dont on ne connait pas le prénom, qui se débat dans la vie de tous les jours. Roland est mort et pourtant, ce roman est plein de vie, est empreint de tendresse, de délicatesse, de jolis moments, de bons mots et de situations décalées, cocasses ou incongrues. Roland est mort, leitmotiv répété à chaque début de chapitre, dresse le portrait d'une société en perte d'humanité et un brin nombrilliste. Un roman drôle et touchant à la fois, intelligemment et cyniquement croqué par Nicolas Robin.
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Acte 1 /
( Coup de sonnette) . Notre narrateur est tranquillou en train de mater un porno. Une voisine vient lui annoncer la mort de son voisin de palier qui s'appelle Roland .
Acte 2 /
( Coup de sonnette ). Notre narrateur , quarantenaire , célibataire et au chômage est tranquillou en train de mater un porno et un pompier lui confie le caniche, qui s'appelle Mireille (parce que Roland aimait beaucoup M Mathieu) .
Acte 3/
(Coup de sonnette quelques jours après) Roland est toujours mort et un type des Pompes Funèbres confie l'urne à notre narrateur qui était en train de mater tranquillou un porno ( pas le même ...)
Ils ne se connaissaient pas vraiment ( un bonjour/bonsoir poli dans les escaliers ...) et pourtant Roland (mort) va s'immiscer peu à peu dans la vie de son voisin solitaire et peut-être même , en bonus, lui apporter la vie après l'avoir sacrément emmerdé avec sa mort .

C'est farfelu, comme histoire, un peu désespéré , un peu grinçant sur les bords mais assez drôle aussi . Nicolas Robin a un style bien à lui , et j'ai aimé son ton , et son humour pince sans rire . Tout le charme vient du ton décalé et de la parfaite maitrise de la construction (tous les chapitres commencent par:" Roland est mort " et le narrateur a un tic qui revient souvent , un peu comme le son d'un métronome ...
Une plume, un talent à suivre ...

[ PS : Alors que mon édition est toute simple, rose avec un bandeau noir citant Gérard Collard " Une pure merveille ..." , j'ai été toute surprise de voir apparaître cette couverture avec un magnifique spécimen de caniche ... ]
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Roland est mort. Les lettres blanches se détachent sur le fond rose de la couverture. Nicolas Robin me sourit sur le bandeau. Ceci m'intrigue. L'auteur a-t-il décidé de me parler de la Chanson de Roland ? Ou de me raconter les mésaventures de Roland the Thompson Gunner ? Non, pas vraiment. le ton est donné dès la première page.

Cette histoire tragique me rappelle un événement qui a eu lieu il y a une vingtaine d'années. Je vivais à l'époque dans un vieil immeuble rénové dont les cloisons étaient aussi épaisses que du papier. J'entendais mes voisins respirer. Pour un peu, je les aurais même entendus penser. Nous avions tous nos noms sur les boîtes aux lettres. Mais était-ce dû à des horaires différents. Ou plus vraisemblablement à un acharnement à ne pas vouloir se croiser. Toujours est-il que je ne connaissais personne, mis à part mes voisins de pallier dont la mine respirait la joie de vivre. Je cohabitais avec Droopy qui n'osait pas me dire ‘I'm happy'. Et dont les effluves d'un boeuf bourguignon et l'intégrale de Pierre Bachelet me réveillaient invariablement tous les dimanches matins.
Jusqu'au jour où après des salutations polies, Droopy m'annonce que le voisin du dessous est mort. Suicidé. Complètement sidérée, je ne lui pose aucune question. Et me dispense de quand comment où. La porte de l'appartement refermée, c'est avec étonnement que je réalise que personne n'a mentionné la date de l'enterrement ou une quête pour l'achat d'une couronne.

Contrairement à moi, l'anti-héros de ce roman, dont nous ne connaitrons jamais le nom, va se souvenir longtemps de son voisin.

Roland est mort. Comme un cri. de surprise, de résignation, de révolte, d'angoisse, de victoire. Cette nouvelle, répétée comme un leitmotiv au début de chaque chapitre va définitivement changer sa vie. Ce célibataire chômeur et asocial qui va faire des rencontres improbables. Qui va renaitre à la vie grâce à la mort d'un inconnu.

L'auteur dénonce l'égoïsme, votre vie qui change lorsque l'amour de votre vie vous largue, que vous devez pointer à Pôle Emploi sans espoir de retrouver un travail, et que le seul intérêt de votre soirée consiste à visionner du porno.

A partir d'une idée de départ intéressante, le rythme s'essouffle et l'histoire traîne en longueur. D'humour il n'en est guère question. Et surtout, l'auteur prend un malin plaisir à répéter de trois façons différentes une même situation ce qui devient vite lassant. Un livre qui se lit facilement mais qui s'oublie aussi vite. Dommage.
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critiques presse (1)
LePoint
11 juillet 2017
Les situations sont burlesques, l'écriture est simple, directe et très incisive.
Lire la critique sur le site : LePoint
Citations et extraits (70) Voir plus Ajouter une citation
Dans les jours qui suivent une rupture, il y a toujours un vieux compagnon de boisson prêt à vous dire : "Une de perdue, dix de retrouvées". C'est sûr. Il faut juste espérer que si on vous en enlève une, logiquement celle que vous aimez, on ne vous balance pas dix bécasses qui attirent votre attention sur vos poignées d'amour, et qu'il faudrait arrêter de fumer, et que ronfler au lit c'est un tue-l'amour. Et les dix bécasses se transforment en dix casse-couilles. Le vieux compagnon de boisson n'en reste pas là et ajoute dans la foulée : "Tu verras, ça t'arrivera quand tu t'y attendras le moins". Donc ça devrait bientôt m'arriver car je ne m'y attends plus du tout.
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La voisine du dessous vient toujours m'annoncer des mauvaises nouvelles. Elle me parle des gens dans le monde qui n'ont pas de bras ni de jambes, qui font la manche à la sortie du métro, des gens qui ont des maladies congénitales et qui démarrent dans la vie du mauvais pied. Elle me parle des trous dans la couche d'ozone et des vaches qui pètent au Paraguay. Elle me donne sa théorie sur le désordre climatique, et même qu'il ne faudra pas s'étonner si un jour il neige en juillet. Elle me parle des célébrités qui divorcent, se droguent ou se jettent par la fenêtre. Elle me dit que finalement l'argent ne fait pas le bonheur. La voisine du dessous croit toujours bon de me sortir des phrases toutes faites et de me raconter des choses qui ne m'intéressent pas.
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Faudrait que je fasse comme ce type qui s'arrête avec une poussette devant la terrasse du bar. Il a l'air plus jeune que moi. Il est svelte, d'allure sportive. Son pantalon est propre, sans taches de gras. Il porte un pull à col V. Il sourit à son bébé, le prend dans ses bras, ne le fait pas tomber. Il a l'air d'avoir une belle vie. Je me rends compte que je ne suis pas le genre à avoir un pull à col V. Je ne porte pas de chemise parfaitement amidonnée. Je ne suis pas baryton dans une chorale qui organise des concerts à but non lucratif. Je ne provoque aucune étincelle de satisfaction dans les yeux de mon employeur. D'ailleurs je n'ai plus d'employeur. Je n'embrasse aucune belle-mère au téléphone pour lui souhaiter joyeux anniversaire. Je ne rame pas dans une barque sur un étang le dimanche avec quatre enfants qui m'admirent en silence. Ai-je raté ma vie ?
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Roland vivait seul. Il n'aimait peut-être pas les femmes. Il aimait peut-être les hommes, un peu gros, un peu poilus, des hommes qui restent au lit toute la journée à lire des romans policiers. Roland était peut être un Village People. Il était le moustachu en cuir, il était le militaire en treillis, il était l'ouvrier du bâtiment.
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Un jour, Roland a compté autour de lui et il n'a compté personne. Il a réalisé qu'il n'avait plus de parents, pas de famille proche, pas de femme ni d'homme, encore moins d'enfants, pas d'amis et aucun collègue de travail charitable. Il a réalisé qu'il n'avait personne à qui confier son urne [funéraire ], personne à qui ça ferait plaisir, personne qui l'aurait serrée dans ses bras ou fait un selfie avec.
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Videos de Nicolas Robin (23) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Nicolas Robin
Interview de Nicolas Robin par Patsy Monsoon pour parler de son roman Sexe Bombe paru chez Fayard.
D'autres interviews d'auteurs par Patsy sur la page youtube officielle : @patsymonsoonofficiel
#patsyfaitdesinterviews #patsyMonsoon
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