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J'avoue, autant j'aime aller au théâtre, autant j'ai du mal à lire des pièces de théâtre.
Mais là, j'ai été totalement happée.
L'auteur l'a déclaré il aurait pu transposer son histoire à n'importe quelle période de l'histoire de l'humanité, tant celle-ci est malheureusement classique.
Un peuple opprimant, qui a été lui-même opprimé, un peuple opprimé, et des hommes et des femmes qui se révoltent contre cette oppression.
Montserrat officier de l'armée du roi d'Espagne ne supporte plus la cruauté dont font preuve les espagnols contre les natifs du Venezuela et va aider dans sa fuite Simon Bolivar à la tête de ceux qui veulent l'indépendance des colonies espagnoles en Amérique du sud.
Mais il sera dénoncé, et l'officier espagnol qui doit l'interroger à la suite de cette trahison, sait qu'il ne parlera pas et ne trahira pas Bolivar, il va donc procéder de la pire des manières pour inciter Montserrat à parler.
Un texte court, mais d'une telle force qu'il est impossible de ne pas se poser à nouveau la question sur ce dont les hommes sont capables de faire à d'autres hommes, femmes et enfants, seulement parce qu'ils sont « dans le camp d'en face ».
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Il y a des pièces de théâtre qui font l'effet d'un coup de poing quand on les lit (je me souviens encore du choc ressenti en lisant l'Antigone d'Anouilh en quatrième), et Montserrat est de celles-là.
C'est une lecture intemporelle qui ne pourra laisser personne indifférent. L'histoire se déroule au Vénézuela durant les luttes pour l'indépendance, mais elle pourrait se passer n'importe où et n'importe quand. Quant au dilemme auquel doit faire face Montserrat, on se demande tout au long de la pièce ce qu'on ferait à sa place...
Ce texte écrit juste après guerre n'a donc pas pris une ride et pose des questions morales toujours valables.
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Je lis peu de pièces de théâtre, j'avais beaucoup apprécié la dernière que j'aie lue, elle était signée Stefan Zweig et parlait d'un événement historique (Un caprice de Bonaparte).
Là encore il s'agira d'Histoire avec une fiction autour de Simon Bolivar, El Libertador.
J'ai été captivé par le scénario machiavélique que nous propose l'auteur, si vous aimez la rhétorique et n'êtes pas allergique au cynisme le plus absolu alors je vous promets un très grand moment de lecture et de cogitation.
Le texte étant relativement court je me contenterai de dire qu'Emmanuel Roblès va nous amener à réfléchir sur beaucoup de sujets tels que la culpabilité, la force des convictions, l'honneur ou encore la notion de sacrifice, et la liste n'est pas exhaustive.
Le résumé ne dit rien ou presque, se contentant de donner de façon succincte un bref contexte historique et croyez moi cela permet de rentrer dans cette histoire de la meilleure façon, sans divulgâcher.
J'ai apprécié les dialogues qui sont d'une grande force émotionnelle, on imagine sans peine l'effet que pourrait avoir cette pièce de théâtre jouée avec le juste ton sur le spectateur.
Nous trouverons en fin d'ouvrage une analyse riche et pertinente qui m'a proprement passionné.
Je me suis régalé, j'ai adoré la foule de débats intérieurs procurés par cette lecture.
Une oeuvre que je n'aurais probablement pas rencontrée sans Babelio et ses lecteurs (Et notamment Nastasia).
J'ajouterai qu'une fois le livre terminé, je me suis empressé de faire des recherches concernant Simon Bolivar, un personnage à connaître, un monument en Amérique du Sud !
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Un livre que l'on peut rapprocher de Huis Clos de Sartre. Il est facile à lire.
Il pourrait être proposé pour des élèves de collège et lycée professionnel pour l'écriture et le vocabulaire accessible. Cependant, il nécessite une bonne préparation car il est fortement ancré dans l'histoire de la guerre civile au Venezuela au début du 19è siècle.
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Avec mon Amie Nadou, nous avons joué à un jeu. le principe était de proposer 3 thèmes et sous chacun d'eux, se cachait un livre. J'ai choisi l'histoire et « Montserrat » fut mon défit littéraire. J'avoue qu'à première vue, je n'ai pas du tout été emballé et j'ai presque regretté d'avoir participé. Il faut dire que le théâtre n'est pas du tout un genre littéraire qui m'attire, sans parler de l'Amérique latine dont je ne suis pas forcément captivé.

Pour reprendre les paroles traduites d'un célèbre groupe de musique : « L'homme blanc est venu et a tout pris ». Je reviendrais pas sur la colonisation, après tout c'est une affaire de nos lointains aïeuls que nous ne pouvons que critiquer. L'homme blanc est venu, a pillé, a violé, souvent en l'honneur d'un Dieu. Les guerres révèlent le vrai visage de l'être humain.

Reconcentrons-nous un peu sur « Montserrat ». Cette pièce de théâtre de 1948 revient sur une période obscure méconnu, voire inconnue, en France, sur la guerre civile du Venezuela. L'auteur, Emmanuel Roblès, nous dépeint des personnages antipathiques, parmi lequel se cache un homme censé du nom de Montserrat. Je ne reviendrais pas sur l'intriguqe, puisqu'il vaut mieux la découvrir soit même.

Il est intéressant de voir, par le jeu des acteurs, le questionnement du monstre. Pour les otages, il ne peut s'agir que de Montserrat, alors que celui qui le vrai dément n'est autre que le premier lieutenant. La liberté d'un peuple est le prix de quelques âmes.

C'est un récit bouleversant, percutant, philosophique, je dirais même une vision de l'être humain. le format théâtral m'a un peu dérangé dans mon confort de lecture, mais il s'agit là d'une belle découverte. Merci Nadou et j'espère que ton voyage en Scandinavie se passe à merveille ;)
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Une claque, voilà l'impression que l'on a en refermant le livre! Une émotion qui vous saisit à l'image du récit : violente. Une pièce magistrale en trois actes écrite en 1948, au sortir de la deuxième guerre mondiale. Emmanuel Roblès situe son histoire au début du XIXème, lorsque les Espagnols vivent l'invasion française en 1812 sur leurs propres terres (couverture illustrée avec le tableau El tres de Mayo 1808 de Francisco de Goya), et dans le même temps oppriment les vénézuéliens qui tentent de se libérer du joug de leurs colonisateurs en Amérique Latine. Les Espagnols opprimés et oppresseurs, comme de nombreuses puissances au XXème siècle. le début de la lecture a été difficile en ce qui me concerne de par la violence qui se dégage de la guerre : on pille, on viole des femmes, des jeunes gens, on torture, on tue gratuitement pour montrer que l'on détient le pouvoir. La domination masculine, notamment lors des guerres, qui utilise la femme comme un objet, un trophée, une récompense, leur niant par là toute humanité me donne profondément la nausée. Mon coté trop sensible sans doute. Toutefois, dès lors que l'on s'implique moins dans la lecture d'un point de vue émotionnel, on se prend très vite à l'histoire, qui est fascinante, terrifiante et qui bien sûr amène tout à chacun à réfléchir. Nous avons un huis-clos angoissant, oppressant qui nécessite un choix : Bolivar, lieutenant de Miranda désormais capturé, représente l'espoir pour les Vénézuéliens de retrouver leur indépendance. Les espagnols sont sûrs de la capturer car l'homme est blessé et ils savent où il se cache : mais voilà, lors de la descente, Bolivar est parvenu à s'enfuir. Très vite les Espagnols comprennent qu'il y a une taupe dans leur rang : l'officier Montserrat. Ce dernier n'accepte plus en effet la façon d'opprimer les vénézuéliens, alors que finalement de l'autre côté de l'océan, les espagnols vivent la même chose à cause des français. Il a donc prévenu Bolivar du danger car ce dernier représente l'espoir pour tout un peuple. Montserrat sait qu'il va mourir pour cette trahison. le huis-clos s'organise entre officiers de l'armée, un prêtre, et des civils. Tout le monde peut ainsi se reconnaître dans la pièce puisque toute la société est représentée. Izquierdo, lieutenant espagnol, veut obtenir de Montserrat toutes les informations dont il dispose afin de capturer Bolivar. Pour le faire parler, il organise un chantage effroyable, d'une simplicité infantile : les espagnols capturent six civils au hasard. Ils donnent une heure aux otages pour faire parler Montserrat. S'il ne dit rien, les otages seront fusillés. Parmi les otages, deux femmes et quatre hommes d'univers différents : un espagnol comédien, un jeune homme de vingt ans, un potier père de cinq enfants, un riche marchand venant de se marier, une jeune fille de 18 ans et une mère de famille avec deux enfants en bas-âge. Commence alors l'angoisse, la pression psychologique : le lecteur écoute les arguments des uns et des autres et ne peut rien faire d'autre que de réfléchir aux actes des uns et des autres. La religion est prise à partie : tantôt elle défend les opprimés, tantôt elle justifie les crimes commis. La liberté incertaine d'un peuple grâce à un lieutenant blessé contre la vie de six innocents. Izquierdo se montre intraitable en bourreau, près à commettre les pires crimes et avouant ses faiblesses d'homme blessé. Tout cela est triste pour la nature humaine. Choisir, c'est renoncer. Quel choix fera donc Montserrat?

De nombreuses questions se dégagent du récit : comment l'imminence de la mort nous amène-t-elle à nous comporter : serons-nous courageux? lâche? désespéré? Quelle place pour la religion dans nos vies terrestres? Faut-il se rebeller contre ce qui nous paraît injuste? Les sacrifices en valent-ils la peine? La force magistrale du récit est que cela marche en changeant d'époque et de lieu : la douleur des massacres est universelle. Parviendrons-nous un jour à éradiquer ces cruautés, tout cela pour un bout de territoire, pour montrer que l'on a du pouvoir, pour assouvir un désir de domination? La question reste ouverte.



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Quelle pièce ! Quelle magnifique et émouvante pièce de théâtre que nous offre Emmanuel Roblès sur la bravoure et le courage des humains pour faire face aux pires atrocités afin de gagner leur liberté !
Nous sommes en 1812, les espagnols occupent toujours plus de trois quart du Venezuela mais une rébellion va être mener par Simon Bolivar pour libérer le peuple opprimé par les colons espagnols. Mais pour que la révolution réussisse, un officier espagnol répondant du nom de Montserrat doit trahir les siens pour permettre à Bolivar de s'enfuir et de mieux organiser la rébellion. Il est torturé par Izquiedro qui lui donne un choix cornélien à faire, s'il ne parle pas, six vies innocentes vont être fusillées ! Une monstruosité à laquelle Montserrat doit faire face pendant sa captivité : se tenir à l'espoir que Bolivar réussira un jour à libérer le Venezuela ou sauver ces six innocentes vies ?
Une excellente pièce de théâtre que je vous recommande à toutes et à tous car elle va vous émouvoir à travers trois actes plein de puissance et de beauté.
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Cette pièce de théâtre "classique" est pour moi une belle surprise et un choc par la modernité de son propos et l'actualité des enjeux débattus par les protagonistes.
L'avant-propos de mon édition indique bien que, même si l'auteur a situé sa pièce au Vénézuela alors que Bolivar cherche à faire tomber les colonisateurs Espagnols qui persécutent le peuple, ce qui se joue dans ce huis-clos pourrait faire écho à bien d'autres contextes historiques et géopolitiques.
Un officier espagnol, Montserrat, est accusé d'avoir aidé Bolivar à échapper à la capture, trahissant là son pays... pour des raisons d'humanité.
Izquierdo, lieutenant enragé contre les indigènes sous son pouvoir armé, voudrait lui faire avouer la cachette du révolutionnaire et va user d'un stratagème cruel et diabolique. Il fait arrêter 6 innocents dans la rue (un marchand, un potier, une mère de famille, un comédien espagnol, une jeune fille et un jeune homme) et leur donne une heure pour convaincre Montserrat d'avouer sinon il les fera exécuter un à un...
La vie de Bolivar, et l'espoir qu'il représente pour tout un peuple, vaut-elle ces 6 morts ?
Lien : http://toutzazimuth.eklablog..
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J'ai été littéralement emportée par cette pièce de théâtre alors que je suis peu friande du genre.
La guerre civile bat son plein au Venezuela en juillet 1812.
Bolivar a réussi à s'enfuir. Montserrat sait où il se cache ; 6 otages innocents seront exécutés s'il ne le livre pas.
Voici le cas de conscience au coeur de cette pièce.
Les personnages sont attachants par leurs failles ou leur courage. Le clergé, complice des atrocités, n'est pas ménagé.
Tout y est : les dialogues, le suspense, la dramaturgie. On croit même entendre le tambour d'abord en sourdine puis de plus en plus puissant.
J'ai trouvé l'écriture résolument moderne et d'actualité.
J'ai retenu mon souffle tout le long de ma lecture.
A lire même si vous n'êtes pas adepte de théâtre. Vous ne serez pas déçu ; j'en suis sûre.
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