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EAN : 9782756038759
112 pages
Delcourt (03/01/2013)
3.91/5   167 notes
Résumé :
Admis dans une résidence pour le troisième âge parce qu'il souffre de la maladie d'Alzheimer, Ernest ressent la vie en collectivité comme une épreuve. Mais il accepte bientôt son nouvel environnement et décide de se battre afin d'échapper à la déchéance à laquelle son mal le destine. Pour l'auteur, la communauté des hommes est pareille à une bibliothèque dans laquelle les livres s'amoncellent en montagnes de papier jaunissant peuplées de rêves et de fantaisies. L'us... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (45) Voir plus Ajouter une critique
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Jean n'en peut plus de l'état de santé de son papa, Ernest. Alors qu'il essaie de lui faire avaler sa soupe, celui-ci lui parle de prêt hypothécaire. Directeur d'une banque pendant plus de 20 ans, il se croit face à un client. Cela ne fait plus aucun doute pour Jean: son papa est malade, a certainement la maladie d'Alzheimer et ne peut que se résoudre à le mettre dans une maison de retraite. C'est ainsi qu'Ernest fera la connaissance d'Alphonse qui répète tout ce que les autres disent, Emile, son compagnon de chambre, chapardeur et rusé pour soutirer de l'argent à ses camarades, Simone qui veut sans arrêt appeler ses enfants pour qu'ils la ramènent chez elle, Madame Rose qui se croit toujours dans un train en direction d'Istanbul ou encore Georgette et Marcel, un vieux couple amoureux comme au premier jour... C'est ici qu'il fera connaissance avec ces petits vieux dont il se sent si éloigné, cet hospice où l'on passe son temps devant des reportages animaliers à la télé, à prendre ses médicaments, à manger et surtout à attendre que le temps passe...

Adapté en film d'animation sous le titre Arrugas, cet album s'attaque ici à un des sujets encore tabous et peu exploités dans la bande dessinée à savoir la vieillesse, la maladie d'Alzheimer et les personnes âgées. Paco Roca a su traiter tout en finesse, délicatesse, humour et tendresse ces sujets auxquels nous serons tous confrontés un jour ou l'autre. A la fois drôle et dramatique, enjoué et triste, léger ou plus grave mais toujours profondément humain, cet album, sans être larmoyant, est vraiment touchant et incroyablement juste et magnifique. A cela, ajouter un dessin au plus proche de la réalité, un trait fin et des couleurs vivantes et l'on obtient un beau récit sur la vie.
En prime, une préface de Jirô Taniguchi, de quoi être comblée...

La tête en l'air... de quoi ça parle déjà?
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Ernest, ancien directeur de banque, entame son dernier voyage.
Accompagné de ses enfants, il arrive à la maison de retraite.
Diagnostiqué "Alzheimer", sa compréhension des choses qui l'entourent commence à se ressentir d'un certain effacement de sa mémoire dite "récente" au profit de la résurgence involontaire d'anciens souvenirs surgis de son passé.
Bref, ses facultés cognitives ne sont plus aussi pointues !
Émile, un autre résident, va lui faire découvrir son nouvel univers...
Si vous croisez ce petit chef-d'oeuvre, ne le laissez pas échapper.
Lisez-le, à tout prix. Vous en sortirez changé, meilleur, peut-être.
Cette bande-dessinée est un livre humain, profondément humain.
L'auteur, Paco Roca, est espagnol.
Son sens de l'observation, sa compréhension de la pathologie de la démence d'Alzheimer et sa connaissance de l'univers d'une maison de retraite sont sidérants !
Sa manière de les retranscrire, textes et dessins confondus, ne l'est pas moins.
Tout y est.
Les deux premières pages, astucieusement bluffantes, donnent le ton.
Le propos est lucide, sans concession mais ne tombe à aucun moment dans le misérabilisme.
Il réussit l'exploit de redonner à la maladie sa part de responsabilité dans le comportement de ses personnages et replace chacun dans sa dignité naturelle.
Je travaille comme aide médico-psychologique et assistant de soins en gérontologie dans un établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes et je pense, qu'après avoir rendu ce volume emprunté à la médiathèque, je vais m'empresser d'en acheter un autre exemplaire pour le déposer dans la salle de pause de mon établissement.
Il va faire sensation !

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J'ai découvert assez tardivement cet auteur espagnol. Désormais, je peux affirmer sans la moindre hésitation qu'il serait le meilleur auteur espagnol que je connais. Chacune de ses oeuvres m'a donné un aperçu à chaque fois différent de son immense talent. C'est dire !

Avec rides, j'ai été littéralement attendri. J'ai eu également peur. La peur de vieillir, de devenir sénile, de perdre toute indépendance et autonomie. Dans ces moments, on se dit qu'on aimerait mourir jeune pour ne pas finir abandonné dans une maison de retraite.

Le constat fait par l'auteur est sans appel. Il nous montre une réalité sans détour, sans pointe de romance qui ferait passer la pilule. C'est abordé notamment (et pas que) sous l'angle de la maladie d'Alzheimer qui frappera de plus en plus de monde dans le futur avec le vieillissement de la population.

Aujourd'hui, j'ai lu sur Internet qu'une géorgienne habitante dans un village de montagne serait née en 1880 et aurait près de 130 ans aujourd'hui si les documents officiels le confirment bien entendu. Cela serait la plus vieille humaine au monde. Et dire que Jeanne Calmant est morte âgée de 122 ans. Cela laisse également de la marge sur ce qui nous attend !

Pour en revenir avec cette lecture, j'ai bien entendu apprécié les premières pages qui traitaient le problème avec un certain humour. Perdre la mémoire et se croire dans une autre situation du passé peut avoir un côté rigolo. Cependant, à force et à mesure que le récit avance, cela devient plus grave. Les effets de la dégénérescence sont abordés dans toutes leurs extrémités.

Je ne crois pas que le but de l'auteur était que nous éprouvions de la pitié pour ces malades. Bien sûr, éprouver de la compassion est tout à fait normal. Cependant, il voulait nous montrer le mécanisme, le regard des autres, la prise de conscience de cette maladie ... Quelques fois, il va trop vite en effet notamment dans la progression de ce mal qui ronge la mémoire.
J'ai bien aimé une scène en particulier où l'un des malades plongés dans un mutisme total se souvient de son passé grâce à un seul mot qui a une profonde signification pour lui.

Rides est véritablement une oeuvre profonde et émouvante. Elle m'a laissé un goût assez triste. Elle me dit aussi qu'il faut savoir profiter de la vie à chaque instant. Tant qu'on le peut encore ! Cette lecture ne sera pas facile car le sujet n'est pas marrant et il n'y aura aucun angélisme de bon aloi. La réalité pure ! C'est ce qui rend cette oeuvre si poignante !
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RidesPaco Roca
Choco : « Voilà un album bouleversant qui traite comme aucun autre du sujet délicat de la vieillesse, de la maladie et du placement des personnes âgées. »
Zaelle : « Une bande dessinée très émouvante, qui rend hommage à nos petits vieux et parle d'Alzheimer sans tabou ni mélodrame. »
Yvan : « Pourtant, [Rides] parvient à le faire de manière habile, sans jamais tomber dans le pathos. »
Mo' : « Pour tout dire, j'ai refermé ce livre avec la gorge nouée. »

Rides est une histoire qui traite de la maladie d'Alzheimer dite la maladie des casseroles en aluminium. Quatre de nos bloggeurs ont eu le plaisir de se laisser emporter par l'histoire d'Ernest, pensionné souffrant d'Alzheimer et nouveau pensionnaire de la maison de repos.

Tous sont unanimes sur le côté fort et bouleversant de l'histoire. « Rides est un récit très poignant qui sait toucher chacun de nous au coeur » (Choco). « Paco Rocca signe ici une bande dessinée magnifique, pleine de tendresse pour ces petits-vieux qui perdent progressivement la tête » (Zaelle). « Rides est une histoire humaine et émouvante » (Legof).

Ernest est placé par ses enfants en maison de repos car sa mémoire lui fait de plus en plus défaut. Lors de son séjour à l'hospice, Ernest perdra des facultés élémentaires comme celle de savoir que c'est un couteau qui permet de couper la viande et pas une cuillère ou encore celle de savoir qu'il est amoral d'ouvrir un compte en Suisse… C'est par la perte de capacités aussi basiques (surtout concernant le compte en Suisse) que le sort d'Ernest nous touche au plus haut point.

Mais ce côté bouleversant n'appesantit pas la lecture de l'album. L'auteur adopte un ton très juste avec humour et subtilité lorsque nécessaire. « Avec finesse, Paco ROCA nous invite à parler du Troisième Âge » (Mo'). « L'auteur parvient néanmoins à intégrer de la légèreté et de la drôlerie sur un fond pourtant foncièrement triste et touchant » (Yvan). « L'auteur parvient cependant à nous faire sourire, sans jamais manquer de respect aux pensionnaires de sa bd » (Zaelle). « Voilà donc un sujet difficile mais traité avec tendresse et même humour » (Choco). « L'histoire est touchante, avec beaucoup de poésie » (Legof).

Le ton chaleureux dégagé par l'oeuvre de Roca est en grande partie dû à Emile, un personnage présent de longue date à l'hospice. Celui-ci donne l'impression d'être à la maison de retraite plus pour le fun que pour un quelconque traitement . Il s'agit d'un personnage haut en couleur et attachant qui connaît tout le monde, connaît les faiblesses de chacun et en use à son profit, à la manière d'un Philippe Noiret dans « Les Ripoux » : « gagner petit, mais longtemps ».

Une autre technique très juste de l'auteur qui amène de la légèreté dans ce sujet difficile est de matérialiser les « folies » des personnages. J'en veux pour exemple l'apparition d'extra-terrestres dans ces pages car une des pensionnaires est persuadée qu'ils sont là, à l'affût de sa pauvre personne, prêts à l'attraper ! Brrrr.

Pour Choco, Mo' et Legof, cette histoire est également l'avènement d'une amitié sur le tard entre Ernest et Emile. « Rides est aussi une belle histoire d'amitié naissante » (Legof). « le temps est long, très long pour Ernest dont le seul réconfort est l'amitié d'Emile » (Choco). « Émile sera un précieux soutien pour Ernest » (Mo').

Cette amitié apparaîtra par le fait qu'Emile, le profiteur local, va se révéler altruiste. Dans une scène que nous ne révèlerons pas ici, il fera preuve vis-à-vis d'Ernest d'un sens du sacrifice qui montre qu'une vraie relation d'amitié s'est nouée entre eux.

Le dessin est lui décrit au « ton léger » par Yvan, « doux et touchant » pour Zaelle et « épuré, sans chichi et correspond bien à une histoire humaine comme celle-là » pour Legof. Pour Mo', « le dessin de Roca est tendre, il caresse les personnages et les anime avec respect ».

Un album à l'humanité touchante, chaudement recommandé par l'équipe.

Allez lire les chroniques détaillées de nos bloggeurs participants pour en savoir plus et vous laisser séduire.

PS : Certains éléments financiers fortement liés à l'actualité et présentés dans cette synthèse n'ont bien entendu pas une once de présence dans l'oeuvre de Roca. « Sauras-tu les retrouver ? ».
Lien : http://blogkbd.wordpress.com..
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C'est avec beaucoup de talent et de justesse que Paco Roca aborde le thème difficile de la maladie d'Alzheimer et l'admission en maison de retraite qui en découle.

Une BD criante de vérité, tout y est : la colère et le désarroi des familles impuissantes, le sentiment d'abandon et la détresse du futur résident à son arrivée en EHPAD, le manque de personnel, le temps qui s'y écoule lentement dans une routine monotone et dans l'ennui, la progression inéluctable de la maladie, la perte progressive des fonctions cognitives, l'accablement puis l'envie de se battre, de vivre, d'échapper à la déchéance, de s'échapper et enfin, la mémoire qui s'effrite jusqu'à l'absence complète au monde, si bien illustrée par cette effroyable double page blanche.

Les personnages sont attachants ; humour, malice, tendresse, bienveillance, cette lecture,
c'est aussi et surtout une belle histoire d'amitié intense et riche en émotions.

Impressionnant de réalisme, incroyablement juste, tellement vrai mais profondément triste, ce roman graphique ne peut pas nous laisser indifférents tant nous sommes tous concernés.



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critiques presse (1)
ActuaBD
14 février 2013
Avec une trame remarquablement construite, La Tête en l’air trouve en permanence des transitions dynamiques, autant dans l’approfondissement des personnages que la progression de la maladie d’Ernest.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
"La tête en l'air" a fait l'objet d'une adaptation en film d'animation par Ignacio Ferreras (titre original : Arrugas). Sorti sur les écrans espagnols en 2011, le film connaît depuis une très belle carrière interniationale.
Il a obtenu les récompenses suivantes :
- prix Goya 2012 du meilleur film d'animation et du meilleur scénario adapté
- mention spéciale au festival international du film d'animation d'Annecy (2012)
- prix du meilleur film d'animation au festival du film d'animation de Stuttgart (2012)
- prix du public du meilleur long métrage au festival Anima, en 2012, à Bruxelles.
(extrait de la quatrième de couverture de l'album paru aux éditions "Delcourt" en 2013)
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Merci à Juanjo, l'auxiliaire aux dreadlocks qui s'occupe des personnes âgées avec tant de tendresse, à Juan l'infirmier qui m'a raconté un grand nombre d'anecdotes et a répondu à toutes mes questions, à Macarena pour m'avoir permis de consulter ses notes de pathologie de la vieillesse, à R Soto pour sa relecture des passages à caractères médicaux, à Boke pour l'aide apportée à la conception des designs de l'album et à tous les amis qui m'ont confié les histoires de leurs proches....
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- Nous devons agir. Profiter de ces dernières années de vie. Vous voulez vraiment rester ici, à dormir et à jouer au bingo en attendant la mort ?
- Qu'est-ce que tu veux faire ?
- Je ne sais pas, moi. Tenter de changer le monde. C'est une mission trop sérieuse pour a laisser aux mains des jeunes. Ils sont trop occupés à penser au sexe et aux drogues...
- Emile, la sénilité vous a frappé d'un coup. Je vous rappelle que nous sommes vieux et c'est pour ça que nos agissons comme des vieux.
- C'est justement grâce à notre âge que nous n'avons plus rien à perdre. Nous ne pourrions même pas aller en prison.
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Il parait que l'on est devenu vieux lorsqu'on se regarde dans un miroir et que l'on croit voir son père. Mon reflet commence à ressembler à mon père et mon père ressemble depuis quelques temps déjà à l'image que je garde de mon grand-père.
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- En vérité, vous détestez la vieillesse.
- Evidemment, on devient des poids morts, une charge pour la société. Nos familles font appel à nous quand il s'agit de faire des cadeaux ou pour aller chercher les enfants à l'école, et quand nous n'en sommes plus capables, elles nous laissent ici et nous oublient.
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Videos de Paco Roca (107) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Paco Roca
La brillantez que genera la obra de los grandes artistas los aísla en una genialidad aparentemente solitaria. Pero esto no es así. Todos ellos llegaron a su arte admirando, a veces copiando, la obra de sus predecesores antes de emprender su propio camino. Escuchar a los artistas hablar de sus predecesores, que han tenido un profundo impacto en ellos, es una buena manera de hacerse una idea de su cultura gráfica. Aquí proponemos descubrir una generación de artistas a través de los ojos de la siguiente. Tomando prestado el título de uno de los primeros libros de PLG, Anabel Colazo, Kim y Paco Roca nos hablarán cada uno de los autores que les iniciaron en el cómic, y que les han acompañado. Y nos mostrarán las imágenes.
Nos cruzaremos con Dan Barry (más que con Alex Raymond), Harold Foster, Frank Robbins, los ilustradores de Mad, Richard Corben, la pandilla de El Juves, Tardi, Peyo, Kasumi Yasuda, Vittorio Giardino, Ambros, Francisco Ibáñez, Albert Uderzo, Jack Kirby, Moebius, Bruce Tim, Jaime Hernández, Hayao Miyazaki, además de películas, series, novelas y videojuegos...
Los tres artistas pertenecen a generaciones diferentes, pero, por supuesto, tienen distintas fuentes de inspiración, lo que da lugar a una interesante confrontación. La conversación, iniciada durante las mesas redondas de SoBD 2023, está dirigida por Manuel Barrero.
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