La BD commence sur les dessins d'un homme dans une librairie, il reçoit un coup de fil de sa fiancée qui lui rappelle le rendez-vous qu'ils ont avec le banquier dans quelques minutes, évidemment il avait oublié et la banque ferme à midi.
Avant de quitter la boutique il décide quand même de lui acheter un « petit cadeau » : une statue grandeur nature de Corto Maltese. Il sort du magasin et reçoit un appel de son ami qu'il devait retrouver au… bistrot il n'a pas le temps de le rejoindre mais va quand même y aller … le retard s'accumule.
Il est déjà en retard, il décide alors de couper la vielle ville un chemin qu'il ne connaît pas vraiment et où il va se perdre dans le dédale de ruelles qui la compose. Effectivement il se perd, la nuit tombe déjà et va se rendre dans un hôtel pour demander son chemin, peine perdue pas moyen d'en placer une entre la patronne et le chauffagiste. Il prend finalement une chambre et se retrouve à la partager avec un vieil homme fatigué qui pourtant ne se mettra pas au lit avant le matin… étrange ? Oui mais tout est curieux dans cette BD.
Au matin il ressort de l'hôtel et se perd, se retrouve une fois de plus à la nuit tombée encore dans le labyrinthe, il s'assoupie et en se réveillant il constate qu'il se dédouble … le voleur d'identité. La seule chose à faire et de retourner à l'hôtel.
Chaque jour et un recommencement, des rencontres insolites et extraordinaires, personne ne s'écoute, chacun a ses problèmes comme ce père de famille qui s'entraine et se prépare à sa mort constamment couché dans son cercueil, un autre qui fait des plans du quartier alors qu'il ne sort pas de chez lui, une réceptionniste qui rêve de rencontrer le cartographe et de partir avec lui, le chauffagiste jaloux qui entretient des centaines de chauffages, une factrice qui écrit elle-même les lettres qu'elle distribue, un savant qui clone sa femme décédée par dizaine, un compagnon de chambrée qui compte et recompte chacun de ses outils nécessaire à sa fuite et un vampire qui conserve ou collectionne des objets insignifiants de chaque personne rencontrée, chacun a une occupation complètement démente.
Satyre sociale et récit fantastique pour ne pas dire horreur car qui aimerait et garderait son calme perdue dans un quartier sans sortie.
Ambiance lourde et absurde, on se marre bien au début puis l'atmosphère devient oppressante à mesure que l'on s'enfonce dans la frustration et le désespoir de cet homme qui finit par comprendre que sortir de ce quartier est une mission impossible, le suspense perdure jusqu'à la fin, l'histoire se concentre sur les personnages et un hôtel aberrant bien plus haut qu'un gratte ciel. Mais l'idée centrale de cette BD est la liberté.
Les Rues de Sables et ce grain qui vint tout bouleverser permet au héros de se découvrir lui-même et nous dévoile qu'un petit rien peut facilement tout chamboulé.
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