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EAN : 9782413048206
184 pages
Delcourt (12/10/2022)
4.02/5   48 notes
Résumé :
Antonia est une femme simple issue d'une famille dont la précarité a été aggravée par la guerre civile. Carmen, sa mère adorée, l'a entretenue dans une foi religieuse naïve justifiant tous les sacrifices par l'assurance d'être récompensée dans l'au-delà. Elle a connu pourtant de petits instants de bonheur, comme à cet été 46, sur cette plage où a été prise cette photo qui ne la quitte pas...
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Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
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À la mort de son mari, Antonia part vivre chez l'un de ses fils. Mais parmi ses affaires qu'elle a rapportées avec elle, elle ne retrouve plus une photo qui lui tient à coeur. Une photo d'elle, avec ses frères, sa soeur et sa mère, prise lors d'une journée à la plage. Aussi, ses fils n'ont eu d'autre choix, après des mois de bouderie et de cierges allumés, de retourner dans sa maison. Comble de chance, ils la retrouvent là-bas. Antonia s'empresse alors de la coincer sous le verre de la table de chevet. Pourquoi cette photo a-t-elle tant d'importance à ses yeux ? D'autant que la famille est incomplète...

À partir de ce cliché, datant de la fin de l'été 46, Paco Roca rembobine le film et nous invite à faire connaissance avec sa mère, Antonia. La jeune fille grandit dans une famille très modeste, avec ses parents, Carmen et Vicente, et ses cinq frères et soeurs. Une famille qui sera frappée, comme beaucoup d'autres, par la guerre espagnole. Il dépeint, avec une grande sensibilité, les liens entre frères et soeurs, l'éducation très croyante de sa mère, la violence de son père, le machisme omniprésent, les salaires de misère pour un travail harassant, l'avenir tout tracé pour les femmes qui ne semblent avoir d'autre choix que de devenir mère au foyer, l'impossibilité pour elles de faire des études, les événements tragiques qui marqueront toute la famille... Avec en toile de fond, la guerre espagnole et ses conséquences dramatiques, les rationnements, le marché noir... Sans misérabilisme, l'auteur dépeint, avant tout, la vie d'une femme courageuse, au crépuscule de sa vie, qui aura su s'adapter, se relever, faire front parfois et recréer l'illusion et l'idéalisation parfaites du bonheur, photographié en ce jour d'été. Profondément humain, tendre et poignant, cet album est un très bel hommage d'un fils à sa mère...
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Retour à l'Eden , c'est un très beau roman graphique sur la jeunesse de la mère de l'auteur Antonia .
Elle a connu le régime dictatorial du général Franco , la misère absolue du milieu ouvrier de l'époque , la main mise implacable de l'église , malgré tout comme la plupart d'entre nous elle a gardé les bons souvenirs de sa jeunesse .
C'est l'évocation d'un milieu rude , avec du chômage , les femmes étaient les esclaves de leur mari , enfin elles ne le percevaient pas ainsi , toute leur éducation était basée sur ça .
Il y a une photo , la photo du temps du bonheur qu'Antonia va garder toute sa vie , le souvenir édulcoré de sa jeunesse , photo prise en été 1946 .
Un très beau moment de lecture sur ces espagnols ' les rouges ' , les vaincus .
Merci aux éditions Delcourt et à #netgalley ‘
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Antonia grandie dans une Espagne gangrénée par la guerre civile qui va jeter une partie de la population dans un grand dénuement. Elle est bercée par la foi naïve de sa mère. Malgré la brutalité de son père, les fracture dans sa famille et la misère, elle réussit quand même à trouver quelques moments de bonheur.
Paco Roca raconte l'enfance de sa mère Antonia, dans cet album mâtiné de mélancolie. Avec leurs couleurs sépia, les dessins font penser à de vieilles photographies, comme celles auxquelles s'accroche Antonia. Avec la vie de cette jeune fille, l'auteur croque en arrière-plan les débuts du régime franquiste qui vont mettre son pays à terre. Mais l'on découvre surtout une jeune fille naïve et pleine de rêve de vie meilleure qui croit au bonheur, malgré une vie difficile et les pertes qui vont la rythmer.
Un très beau roman graphique, visuellement réussi, qui retrace un pan de l'histoire espagnole à l'échelle d'une jeune fille une peu naïve.
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La mère de l'auteur était profondément attachée à une photo de famille. Au point que devenue veuve et après avoir déménagé chez un de ses fils, elle fit la vie à tout le monde jusqu'au jour où la photo égarée fut retrouvée.
Cette photo, datant sans doute d'un dimanche d'été en 1946, fut prise sur la plage de Valence en Espagne. Elle ne comporte pourtant pas toute la famille : un frère et une soeur y sont absents, ainsi que le père. Que représente-t-elle pour cette mère si silencieuse et discrète, un moment heureux ou spécial ? Durant cette quête dans les souvenirs familiaux, Paco Roca retrace la vie d'une famille républicaine et pauvre durant la dictature de Franco, peu après la guerre civile. C'est là toute la force de cette BD : allier l'intime à l'universel.
Une enfance marquée par la faim et le dénuement. Mais aussi par la religion (un catholicisme punitif et menaçant) et les mystifications du pouvoir fasciste. La promiscuité d'une grande famille et les lacunes de l'éducation. Et puis, surtout, le rôle de la femme dans la société : mise en valeur pour un unique rôle, celui d'une femme au foyer, mère de nombreux enfants (les marottes de l'extrême droite ne changent pas). le patriarcat de cette époque ne laisse pas de place à tout autre schéma familial.
L'amour d'Antonia pour sa mère et les histoires que celle-ci lui racontera au fil de son enfance détermineront sa personnalité, celui d'une femme discrète, dont la volonté, voire l'obsession, sera de protéger et de garder uni le cercle familial, le mari et les enfants, avec un sens du sacrifice que partagent beaucoup de femmes. Une vie simple et modeste et pourtant remarquable.
Ce récit est mis en valeur par un dessin efficace et expressif, sans fioritures (selon moi, Paco Roca est le Étienne Davodeau espagnol, à de nombreux points de vue). Un dessin qui convient parfaitement à ce récit intimiste, à cette famille, à ce portrait de femme et à son enfance où l'on compte de rares moments de bonheur. La mélancolie qui en ressort n'en est que plus touchante.

Un livre réussi de la première à la dernière planche.
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Un grand merci aux éditions Delcourt qui, via NetGalley, m'ont permis une première incursion dans l'univers de Paco Roca avec Retour à L'Éden.
L'auteur évoque ici le destin d'Antonia, sa mère, dont l'enfance, déjà marquée par le dénuement, fut bouleversée par la guerre civile espagnole.

Les premières pages m'ont un peu déroutée : très peu de texte sur fonds noirs pour passer des origines de l'humanité à la photographie… Les dernières pages reprennent les mêmes images à rebours, des photos à la mort, refermant la BD dans un écrin métaphorique que chacun(e) s'appropriera plus ou moins selon sa sensibilité.

En effet, le récit a, pour point de départ, un cliché pris sur une plage à la fin de l'été 1946, une photo de famille peu représentative à première vue à cause des absents, peut-être aussi un rare moment de bonheur dans la vie d'Antonia qui y tient beaucoup au point de ne jamais s'en séparer...
À partir de cette photo, Paco Roca a construit le scénario de l'histoire de sa famille, de ses parents, de ses grands-parents, de ses oncles et tantes et entretenu le mystère. le récit est à la fois historique avec des références à la guerre civile et à la politique du général Franco, mêlant sphère publique et conséquence sur la sphère privée, et introspectif autour de silences et de non-dits. La place des femmes y est mise à l'honneur dans une Espagne encore très puritaine.
Le scénario, d'une rare sensibilité, n'est pas dénué d'humour et de cynisme, surtout vis à vis du patriarcat, de la religion et de la répression contre les Républicains, mais également pour mettre en avant la naïveté, la simplicité et la volonté d'Antonia.
L'ambiance de la BD est toute en couleurs sépia, à l'instar de la photo. le graphisme est détaillé et épuré en même temps. de vraies photos sont insérées entre les planches ; parfois, ce sont des visages de la photo initiale, agrandis. Parmi les dessins qui m'ont le plus marquée figurent ceux qui représentent le volcan intérieur des émotions d'Antonia, souvent éteint dans les larmes. le format paysage est peu conventionnel.
J'ai apprécié les titres de chapitres en écriture cursive, très scolaire et appliquée, les références à un paradis perdu.

L'ensemble est très intimiste, mais parfois un peu longuet et répétitif.
Un hommage à la mère, à son parcours à la fois digne et tragique.

#RetouràlÉden #NetGalleyFrance

Lien : https://www.facebook.com/pir..
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critiques presse (4)
Bedeo
06 février 2023
A-t-on besoin de savoir si tout ce que Paco Roca a raconté sur la vie de sa mère est vérifié et authentique pour apprécier son Retour à l’Éden ? Évidemment que non. A-t-on besoin de penser que ces pages de papier sont, comme une photographie, un symbole fragile de vies qui peuvent s’oublier et souvent s’oublient sans trace dans le flot des générations ? Évidemment que oui.
Lire la critique sur le site : Bedeo
Sceneario
29 décembre 2022
Un hommage vibrant à une mère courageuse à l’existence privée de bonheur qui vaut pour sa sensibilité et son réalisme confondant.
Lire la critique sur le site : Sceneario
BDGest
07 novembre 2022
Simple mais dense, profond sans être pesant, largement autobiographique mais étrangement universel, le dernier album de Paco Roca est de ceux qu’il faut prendre le temps de lire afin de pouvoir en apprécier toute la subtilité.
Lire la critique sur le site : BDGest
LigneClaire
02 novembre 2022
Retour à l’Éden est le portrait de sa mère, une vie de souffrance et de pauvreté que la Guerre d’Espagne viendra aussi bouleverser en y rajoutant malheurs et souffrance. Un récit à fleur de peau qui s’appuie sur ces photos oubliées ou pas que l’on a tous dans des albums, dans des boites, derniers instants de papier avant l’ère du numérique. Car il y a chez Roca un sens inné de la narration soutenu par des accessoires du quotidien qui prennent d’un seul coup leur place incontournable.
Lire la critique sur le site : LigneClaire
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
À l'échelle du cosmos, la vie d'Antonia n'est qu'une lueur fugace sur la ligne temporelle.
Comme Antonia, nous aussi nous scintillons un instant, parmi une myriade d'étincelles qui percent les ténèbres de la non-existence.
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Le passé nous est essentiel.
Nous ne sommes rien sans lui, sans cette certitude de faire partie d'un ensemble plus grand, formé de nos ancêtres, et que nous nommons « humanité »...
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Le jour où j'ai apporté à ma mère un exemplaire de Retour à l'Eden, elle l'a lu devant moi, pleurant parfois. Elle conclut sa lecture en me disant : " Quand je serai partie, je veux que tu gardes ce livre et que tu le lises régulièrement pour te souvenir de moi. Prends-en soin, il est unique." Quand je lui répondis qu'il avait été imprimé à plusieurs dizaines d'exemplaires et qu'il avait été publié à plusieurs dizaines d'exemplaires et qu'il serait publié dans d'autres pays, elle a été bouleversée cherchant les raisons qui pouvaient amener les gens à lire son histoire. Sûrement parce que sa vie n'a rien d'extraordinaire et qu'elle témoigne de celle de tant de femmes, privées d'études, soumises à un machisme féroce, sans même la liberté de s'imaginer une autre destinée que celle de femme au foyer.
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La pauvreté était avant tout causée
par une défaillance morale.
Les pauvres, des sauvages mus par le vice
et la haine,qui ne veulent pas travailler.
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Comme la majorité des hommes, Vicente
n'exposait pas ses sentiments au grand jour.
A part peut être la colère,
qu'il exprimait sans honte ni retenue.
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Videos de Paco Roca (107) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Paco Roca
La brillantez que genera la obra de los grandes artistas los aísla en una genialidad aparentemente solitaria. Pero esto no es así. Todos ellos llegaron a su arte admirando, a veces copiando, la obra de sus predecesores antes de emprender su propio camino. Escuchar a los artistas hablar de sus predecesores, que han tenido un profundo impacto en ellos, es una buena manera de hacerse una idea de su cultura gráfica. Aquí proponemos descubrir una generación de artistas a través de los ojos de la siguiente. Tomando prestado el título de uno de los primeros libros de PLG, Anabel Colazo, Kim y Paco Roca nos hablarán cada uno de los autores que les iniciaron en el cómic, y que les han acompañado. Y nos mostrarán las imágenes.
Nos cruzaremos con Dan Barry (más que con Alex Raymond), Harold Foster, Frank Robbins, los ilustradores de Mad, Richard Corben, la pandilla de El Juves, Tardi, Peyo, Kasumi Yasuda, Vittorio Giardino, Ambros, Francisco Ibáñez, Albert Uderzo, Jack Kirby, Moebius, Bruce Tim, Jaime Hernández, Hayao Miyazaki, además de películas, series, novelas y videojuegos...
Los tres artistas pertenecen a generaciones diferentes, pero, por supuesto, tienen distintas fuentes de inspiración, lo que da lugar a una interesante confrontación. La conversación, iniciada durante las mesas redondas de SoBD 2023, está dirigida por Manuel Barrero.
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