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EAN : 9782702160923
306 pages
Calmann-Lévy (08/02/2017)
3.64/5   126 notes
Résumé :
Rentrer chez soi.
Tout oublier après le cadavre de trop, vingt ans dans la police à collectionner les «ides»: homicides, infanticides, parricides... À peine quadragénaire, le commissaire
Amaury Marsac a l’impression de porter mille ans de noirceur sur ses épaules. Il n’en peut plus. Il fuit Paris direction le village de ses origines.
Mais alors qu’il renoue avec Elsa, son amour de jeunesse, une vieille dame est retrouvée morte chez elle, égorgée... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (53) Voir plus Ajouter une critique
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Il est 21 heures et le block des enfants est plongé dans le noir.
Susanna Aleïev, 5 ans, se glisse sur sa paillasse infestée par la vermine, enjambant deux autres fillettes décharnées et s'allonge entre elles.
Elle serre dans ses bras Anna, sa soeur jumelle et effleure les larmes opaques qui perlent à travers ses paupières closes.
Le médecin qui se fait appeler "oncle Mengele" leur a dit qu'elles allaient avoir les yeux bleus. Susanna sait que demain ce sera son tour.
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Condensé du prologue de quelques pages, si ça peut rassurer les lecteurs les plus sensibles.
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Le roman nous présente Marsac, du 36, en vacances dans le village où il a passé son enfance.
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Les habitants vivent dans leur bulle, croyant dur comme fer aux légendes et aux malédictions.
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Une vieille sorcière leur concocte potions et sortilèges pour tout et n'importe quoi. le médecin est un rebouteux, pas de première jeunesse non plus.
Son voisin vit des mêmes pratiques, ce qui ne les empêche pas d'être proches.
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L'amour de jeunesse de Marsac, Elsa, s'occupe de sa jeune soeur qui n'a jamais grandi.
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Un village où il fait bon vivre, jusqu'au jour où une femme est assassinée.
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Bien entendu, Marsac se mêle de l'enquête, hors de sa juridiction, ce qui déplaît fortement à la police locale.
Il connaît tout le monde et les vieux de la vieille préfèrent lui parler à lui de toute façon, alors ses collègues font contre mauvaise fortune bon coeur et le laissent farfouiller dans son coin, tant qu'il y reste.
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Les gentils habitants qui s'aiment tous ont de bien lourds secrets à porter.
Sinon, il n'y aurait pas de livre, me direz-vous.
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J'avais les livres d'Elsa Roch dans mon pense-nouille depuis très longtemps, il ne me restait qu'à me décider à les lire.
J'ai bien entendu commencé par le premier et bien m'en a pris puisque ce cher Marsac est le héros récurrent.
Du reste, lui-même porte un très lourd secret qui le hante et l'empêche de dormir la nuit.
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Ce fut une très belle découverte. Des phrases courtes mais très bien tournées. Des chapitres courts aussi, ce qui fait que ce roman se lit très vite.
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Un vocabulaire riche, un style impeccable, zéro bémol.
La psychologie des personnages est disséquée, on les comprend, on les aime, on les regrette une fois le livre refermé.
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Une lecture que je conseille à tout amateur du genre. Thriller / polar / quelques pincées de sorcellerie, si l'on peut dire.
De l'amour, mais pas sirupeux. Qui dit amour dit parfois jalousie.
On a tout ça servi sur un beau plateau.
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J'ai vraiment hâte de lire les suivants.
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" Ce qui se dit la nuit " est un roman que je n'aurais sans doute pas lu s'il ne m'avait été offert " pour l'achat de deux livres de poche " , vous savez , cette opération qui ne peut que satisfaire les " grands lecteurs " en perpétuelle recherche de nouvelles découvertes. Et bien , je dois dire que ce fut là un bien beau cadeau puisque c'est une histoire qui m'a scotché quelques heures sur mon canapé et qui , ma foi , m'a beaucoup plu pour bien des raisons .
D'abord , l'action se déroule dans un petit village du Berry .Tout le monde le sait , George Sand a écrit de bien belles choses sur cette terre de traditions rurales , de mystères , ce pays de plans d'eau couverts de brume derrière laquelle se cachent d'effrayants secrets , où guérisseurs, rebouteux font " la pluie et le beau temps " , une région où les taiseux un peu " rustres " se fient au hululement de la chouette pour prévoir l'arrivée du malheur, où les superstitions les plus folles règnent sur la société rurale ....Oui , mais ça , c'était avant , me direz vous , au temps de " la mare au diable " ou de " François le Champi " ou encore de " la petite Fadette " .Et non . La preuve , c'est que lorsque le commissaire Marsac , en burn- out , comme on dit aujourd'hui , vient s'y ressourcer , c'est ...un cadavre qui l'accueille , celui de Marianne , rien moins , dit- on , que la " sorcière du village" ...une vieille dame égorgée et tondue !!!.Quand on est flic au 36 , qu'on connaissait bien la victime et qu'on l'appréciait , que faire sinon s'immiscer dans l'enquête, au grand dam de certains ambitieux policiers du cru . Et oui , si la vie est , dit - on , calme dans le Berry , quand il s'y passe un tel événement , forcément....Nombre de vieux secrets refont surface et se mêlent à de nouveaux faits ....Bien "emberlificoté " tout ça . Les " surprises " pleuvent .....
Attention , pas de violence (!) , pas de poursuite , pas de coups de feu , non , tout en finesse , en non- dits , en fausses pistes , tout se trouve dans le décor et dans les personnages à la psychologie complexe , tout est dans les brumes , se devine , s'imagine , se déduit....et n'est pas " au 36 " qui veut ...
C'est un premier roman de très belle facture pour cette auteure qui , depuis , a enrichi sa bibliographie . Je ne la connaissais pas et c'est une très belle rencontre que je ne demande qu'à poursuivre puisqu'on retrouvera son personnage principal , Marsac , dans d'autres circonstances .Un roman difficile à classer , mais qui réussit à nous guider merveilleusement dans les nappes brumeuses , silencieuses , dangereuses du Berry.
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Loin de l'agitation des thrillers urbains, le 1er roman d'Elsa Roch est une descente subtile dans le mal qui ronge un petit village du Berry.
Le commissaire Amaury Marsac, du 36, est à bout du rouleau. Trop de morts, trop de tueurs, trop de violence. On l'envoie se mettre au vert et il choisit de revenir sur les lieux de son enfance. Pas de bol, a peine arrivé, voilà qu'il apprend le meurtre barbare de Marianne, une herboriste dont Amaury a été très proche.
Nous voilà plongés dans une intrigue qui prend son temps pour mieux nous conter les personnages. Car ici l'action importe bien moins que les secrets, le passé dont chacun est porteur. C'est une histoire d'hommes et de femmes, de ce qu'ils ont dans la tête. Les non-dits et les mensonges plongent ce village dans une brume dramatique.
Dans une écriture soignée, Elsa Roch, nous dit leurs secrets.
Marsac tout d'abord, héro qui refuse de l'être, rongé par la disparition de sa soeur Solène et écrasé par le poids de la culpabilité.
Manon la soeur d'Elsa, belle jeune femme qui voit le monde à travers ses yeux d'enfant, elle est est faite d'innocence.
Et puis il y a Elsa, l'amour non dit de Marsac, qui se dévoue à sa soeur.
Les hommes sont moins subtils : les deux rejetons de la défunte, deux brutes avinées.
Les deux vieux, Ferdinand et Henri sentent le terroir berrichon. Des hommes du cru, rebouteux, faiseurs de sorts, craignant par dessus tout la malédiction.
Et puis les flics, perdus dans une enquête qui n'avance pas, qui hésitent, qui tâtonnent autant dans leurs recherches que dans leur errements sentimentaux.

Loin des thrillers violents, tout est ici plus subtil. Avec Marsac, on cherche la vérité sous les escaliers, dans les greniers... On découvre les faiblesses des hommes, les secrets des uns, la lâcheté des autres. Chacun porte ses fautes et ses regrets.
Elsa Roch écrit juste, avec tendresse et lucidité, avec style, mais sans fioriture. Son texte prend racine dans la campagne profonde où les traditions sont encore très présentes.
Une autrice qui cite Philippe Léotard au début de chaque chapitre mérite qu'on s'intéresse de près à ce qu'elle écrit.
Ça tombe bien, on retrouvera le commissaire Marsac dans une atmosphère beaucoup plus violente et urbaine pour le deuxième opus: « Oublier nos promesses ».


Elsa Roch, n'oubliez pas ma promesse à moi, celle de venir vous rencontrer la semaine prochaine pour vous dire tout le plaisir que j'ai eu à vous lire...
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Voilà une belle découverte pour les amoureux du monde particulier du polar.Ici pas de lieux à la mode ou exotiques mais le bocage inquiétant et mystérieux si cher à G. Sand, pas non plus de super héros auréolés de toutes les qualités mais des personnages vrais avec leurs failles, leurs doutes, leur noirceur et leurs secrets qui résonnent en nous. L'auteure fouille la psyché de ses individus qui nous parlent de par leur humanité et nous entraine avec sagacité dans les méandres des processus de perte auxquels tout un chacun se trouve confronté un jour ou l'autre. Avec finesse l'auteure nous parle du sentiment de perte, celle de nos illusions confrontées à une réalité qu'on a fantasmé comme à celle plus brutale de notre identité quand la vie nous ampute de morceaux de nous-mêmes. le style oscille entre le roman psychologique et le théâtre privilégiant les dialogues, le tout bercé par des citations philosophiques qui touchent par la justesse de leurs propos et l'adéquation à l'action. Un polar à l'intrigue percutante et un très bon moment de lecture.
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Un polar, un roman noir, un thriller ?? En fait tout à la fois et juste ce qu'il faut de psychologie pour nous perdre dans le labyrinthe de la psychologie humaine.
Un mélange des genres qui ravira les amateurs d'écriture fine et juste.

Ici pas de super-flic à l'américaine, de cadavres qui s'empilent, de personnages fouillés à l'extrême ne laissant aucune place à l'imagination du lecteur.

Un flic avec ses doutes et ses failles où gravitent autour des personnages atypiques, intrigants qui font que l'on lit ce livre d'une traite avec délectation.

A chacun de découvrir ce nouvel inspecteur qui j'espère, pour ma part, se retrouvera dans d'autres histoires.
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Citations et extraits (42) Voir plus Ajouter une citation
Elle leva les yeux – il était bien plus grand qu’elle. Une fraction de seconde lui suffit pour s’apercevoir qu’il n’avait pas changé. Toujours la même allure. Les mêmes yeux vert d’eau. Si on savait s’y attarder, on pouvait y lire comme à livre ouvert. Mais le commissaire Amaury Marsac avait la sale manie de savoir cligner des yeux comme personne. Du coup ça brouillait les pistes, ça devenait ardu, il fallait vraiment vouloir lire au fond. Ça prenait du temps. Et personne n’en avait plus, de nos jours. Du temps à perdre pour lire dans les yeux des gens. Elle non plus.
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Aussi fine, aussi brune, mais surtout toujours terriblement lumineuse, accrochant la lumière comme il imaginait qu’avait pu l’avoir fait avant elle la première femme de l’univers. Il sentit très nettement la flamme qu’il s’était acharné à éteindre renaître de ses cendres. Cette femme le rendait fou. Il l’avait fuie. S’attacher était inenvisageable.
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Vous allez vous faire tout petit, et vous fondre dans le paysage. Je vous veux invisible au milieu de nos paisibles vallons et de notre campagne humide et généreuse. Je vous veux dans les verts pâturages admirant le regard placide des vaches ou au bord d'un de nos étangs surveillant l'envol d'un oiseau rare. Pour faire court, je vais vous tolérer parmi nous. Vous serez un figurant, Marsac.
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Ce n’était pas l’amour fou entre eux mais cela ne lui posait aucun problème. L’amour en particulier et les sentiments en général n’avaient pas leur place dans le boulot, et à ses yeux, Ferdinand Maître et Henri Baranger n’étaient que deux hommes comme tant d’autres : plutôt grandes gueules mais guère dangereux. Parfois, se disait Batthe, ceux qui aboient le plus fort sont les plus inoffensifs. Beaucoup de bruit pour pas grand-chose. Et puis ils avaient l’âge d’être grands-pères.
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Tu es têtue comme une mule et tu refuses de voir la vérité en face, mais Dieu seul sait ce qu’elle pourrait te faire ! Ou se faire ! Elsa ! Si personne n’ose te le dire, moi si. Il faut faire vite maintenant. Tu ne pourras pas être sa psy à vie. Place-la en institution. À trop tirer sur la corde, un jour elle va craquer. Ça ne peut pas continuer comme ça, ça risque vraiment de mal finir. Elle a besoin d’autres soins.
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