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Si j'ai choisi ce roman en l'absence de mon indispensable libraire , c'est tout simplement parce que je n'ai jamais été déçu par un livre aussi bien noté par les amies et amis babeliotes . Je dis bien " noté " et non pas "critiqué " car lire les critiques est trop "suicidaire " , un certain nombre ne respectant pas les limites permettant de ne " pas trop en apprendre " . C'est dommage à dire , mais hélas...Donc on attend d'avoir sa propre idée avant de la confronter à celle des autres .
L'action se déroule à Paris .Marsan est furieux . L'une de ses collaboratrices vient d'être retrouvée grièvement blessée d'une balle dans le dos dans un immeuble . Son arme de fonction a disparu et un homme gît près d'elle , mort : une balle dans la bouche l'a expédié " ad patres " ...Un second corps est retrouvé dans le même état ." Quand un flic côtoie un crime d'aussi près, le pire est à craindre ..." se dit Marsac qui va... On transporte Lise , la policière , à l'hopital , Marsac va s'occuper de sa fille , Liv , une jeune autiste , tout en fouillant son passé dans la plus grande discrétion . Qui est vraiment cette policiére récemment intégrée dans l'équipe de Marsac ? Quelles relations entretenait - elle avec la victime ?
Attention , ceux ou celles qui s'attendent à de grandes poursuites , à de nombreux coups de feu , coups tordus , rebondissements risquent de déchanter . Point de tout cela , non , mais beaucoup plus de finesse , d'originalité , d'analyse ... Et tous ceux et celles qui veulent tout saisir des ambiguïtés du " genre humain " , des conséquences du passé, de l'absence d'un père, du désintérêt d'une mère, vont pouvoir donner libre cours à leurs intuitions , à leurs déductions les plus folles .Les lieux sont très peu nombreux, reviennent de façon récurrente , sans aucun intérêt descriptif .L' enquête avance , lentement , comme une sorte de puzzle pour lequel il faut tout étudier , les formes , les couleurs , l'environnement , avant de placer la pièce sans " coup férir " .
L'écriture, remarquable , s'adapte au moment dépeint, phrases courtes ou non , simples ou complexes , verbales ou nominales, une " symphonie " pour décrire un monde " rude et âpre " , celui du présent et celui , moins accessible , du passé , de l'enfance , de l'absence , du manque . Pénétrer l'âme humaine , n'épargner personne pour nous permettre de mieux comprendre tout le monde , c'est un travail "d'orfèvre ", un travail de " pro " , pas étonnant quand on sait que l'autrice .....
C'est , comme " noté " , plus un roman noir qu'un polar , et , sans aucunement opposer les genres qui s'associent ici avec bonheur , il convient de saluer la qualité du résultat et remercier l'auteure pour cet excellent moment de lecture.
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Mon premier roman d'Elsa Roch.

Je suis conquis.

Le commissaire Marsac, sombre et portant le poids d'une douleur sans fin, mais dont l'amour est à fleur de peau pour une enfant, Liv, la fille d'un membre de son équipe, Lise qui, grièvement blessée ne peut s'occuper d'elle.
Marsac va mener la lutte contre l'Ogre tout en s'occupant de l'enfant. Son équipe est composée de flics très attachants.

Une histoire avec le sourire lumineux de Liv face à la noirceur absolue de l'Ogre.

Des personnages poignants, abîmés par la vie.

L'auteure les traite avec beaucoup d'humanité, avec une sensibilité exacerbée.

Avec ce livre, nous sommes bien au-delà d'un polar...Liv, l'enfant autiste et l'autisme sont au centre du récit.

Il n'y a pas de temps mort, il y a du nerf, un rythme haletant...Des chapitres très courts qui accélèrent l'action.

Un bouquin qui se lit frénétiquement.

Elsa Roch m'a "scotché".

A lire absolument.
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Coup de coeur pour le Baiser de l'Ogre, d'Elsa Roch.
Ce troisième roman de l'auteure confirme donc son talent et son inimitable plume sous laquelle pudeur, beauté et délicatesse côtoient les instincts les plus sombres.

Une nuit, Amaury Marsac répond à un appel d'urgence de Lise, jeune membre de son équipe, et la rejoint sur une scène de crime.
Arrivé sur place deux surprises l'attendent : la première lorsque la jeune femme, grièvement blessée, lui demande de l'exfiltrer sans en parler au reste de l'équipe et la deuxième quand elle lui fait promettre d'aller lui-même veiller sur Liv, sa petite fille, dont ils ignoraient tous l'existence, et de la protéger d'une menace dont elle n'a pas le temps d'expliquer la nature.

Pourquoi Lise se trouvait-elle dans cet immeuble ? Quel est ce danger encouru par Liv et qu'il ressent jusqu'au plus profond de lui ? Et comment parvenir à gérer l'enquête de son équipe, tout en leur cachant le peu d'infos qu'il a en sa possession ?

Un roman sur l'enfance, la différence, les blessures et la résilience, vécue ou à venir.

Dès les premières pages le lecteur est plongé dans l'action, avec ce sentiment d'urgence qui ne se démentira à aucun moment durant cette lecture.

L'histoire est prenante à souhait, et c'est une véritable réussite, mais c'est loin d'être le seul point fort de ce roman, qui en a d'ailleurs pléthore.

Parmi eux, les personnages : attachants, complexes, voire contradictoires, donc humains au plus haut point.
Qu'ils soient doux, colériques, réservés, excentriques, réfléchis ou emportés, ils nous ressemblent tous, à un moment ou à un autre.

La trame, bien sûr. Ficelée, efficace et prenante, elle captive du début à la fin.

La plume, ensuite. Délicate, poétique même, dans les pages les plus sombres, elle entraîne et enchaîne le lecteur.
Les mots sont beaux, les phrases, sublimes.

Et pour finir, Liv. Ce petit bout, de douceur, de bonheur, de silence et d'amour, qui dégage tant de choses sans avoir à dire un seul mot...

Un polar brillant, un roman noir poétique et lumineux, qui parle d'ogres, de papillons, et nous rappelle ce que l'Homme peut faire de pire, mais également sur ce qu'il sait faire de mieux.

À lire sans hésiter !
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Troisième opus d'Elsa Roch
J'avais compté, depuis l'année dernière, les quelque 365 jours qui me sépareraient de ce Baiser de l'Ogre.

Et puis le jour J arrive, intensité, palpitations et émotion.
Deux jours passent. Et l'on en vient à détester ce temps qui vole les mots bien trop vite. Parce que la lecture est effrénée.
Parce que la beauté et la délicatesse du propos glissent sous nos yeux et qu'on a le coeur trésaillant.

Je quitte Marsac, le héros, encore une fois, le toquant un peu vide, parce qu'il me manque déjà. Il est usé, et pourtant il n'a que quarante-trois ans. Certains commencent une seconde vie à cet âge-là. Mais la vie de flic passe bien plus vite qu'une vie normale. Comme une vie de chien. Alors il tente d'évacuer toutes les laideurs du monde, la nuit, au bord de la Seine, amie fidèle des désespérés.
Avec Elsa, derrière l'uniforme et la plaque de flic, il y a toujours l'humain. Et les personnages nous plaquent contre nos propres démons, nos propres ogres.
Elsa distille la mélopée de la vie, de ces écorchés qui pourraient être nous.
L'écriture de cette autrice tient de la noblesse. De cette noblesse respectueuse du verbe et de la poésie. Elle esquisse les doutes. Elle peint et dépeint cette liesse d'être en vie. Jusqu'au vers qui pigmente la nuit faucheuse en aube insatiable d'espoir. Puisque lorsque les mots manquent, c'est à nous de les créer, de les sentir, de les dessiner. de les écouter.
Elsa a réinventé le genre policier.
Il y a bien le meurtre, l'ADN, l'enquête, mais il y a surtout l'Homme. Cet être si robuste et si fragile, qui cherche toujours, qui trébuche souvent, qui tait les lumières trop insolentes, mais qui aime, à en crever les cris des absents.

AlskComblée Elsagrâce
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Marsac est chef de groupe au 36 quai des Orfèvres « Une adresse mythique pour une vie usante, et un métier de chien, qui le dévore avec application. » Une nuit, sa nouvelle recrue Lise Brugguer l'appelle pour lui demander de venir à son secours. C'est touchée d'une balle dans le dos qu'il l'a retrouve au pied d'un escalier, dans un immeuble inconnu, à côté du cadavre d'un homme mort, abattu d'une balle en pleine tête. En attendant les secours, dans un dernier souffle, elle le supplie de s'occuper de sa fille Liv, 3 ans dont elle n'avait jamais parlé à personne. Pour la première fois, Marsac se voit contraint de mentir à son équipe et de mener une enquête qui commence par de lourds secrets.

J'avais découvert la plume d'Elsa Roch en février 2019 en lisant son roman « Oublier nos promesses. » J'avais alors été subjuguée par cette fascinante capacité à mettre tant de lumière dans un récit noir. Dans ce nouvel opus, Elsa Roch fait montre d'une poésie exacerbée dans ce récit tendre et suffocant qui touche au domaine de l'intime, de l'enfance et de l'adolescence d'une gamine qui s'est tue. Les ogres, surtout présents dans les contes pour enfants, existent dans la vraie vie, et lorsqu'ils prennent forme humaine, au sein d'un foyer, c'est tout un équilibre en construction qui vacille. « L'amour, cette belle excuse, cette chimère qui mène au pire » fait parfois entrer le loup dans la bergerie.

On reproche parfois aux auteurs du noir d'être trop explicites dans la description des violences subies par leurs héros. Des scènes trop détaillées, trop réalistes, trop visuelles donnent souvent au lecteur des hauts le coeur. Vous ne trouverez pas ces scènes-là ici. Néanmoins, la violence psychologique peut être bien plus cruelle et Elsa Roch psy de formation va nous en faire une formidable démonstration. Si « Sous les murmures d'amour se cachent parfois de belles saloperies », la vie cache aussi de beaux salopards ordinaires : votre voisin de pallier, votre patron, votre collègue de vie associative, votre frère…. C'est précisément de ces personnes ordinaires que l'auteur nous parle, celles qui se cachent sous des masques d'honorabilité.

Avant de vous parler des deux personnages emblématiques de ce roman, je voudrais m'exprimer sur le rôle de la mère très présent dans ce texte, celle que l'on a eue et celle que l'on s'efforce d'être. « Certaines mères n'ont de maternel que le titre. Rangez-la dans cette case. » dit Brugguer à propos de sa mère. Elsa Roch oppose la mère défaillante (ici celle de Lise) et la mère en devenir. À l'heure où, de retour dans ma région natale, celle où vit ma propre mère, je continue de m'interroger sans cesse sur l'importance de ce rôle clé, phare, essentiel dans notre construction. Elle est pour moi le commencement de toutes ces défaillances humaines lorsqu'elle ne joue pas son rôle de protectrice ou de confidente et qu'elle fait montre de silence devant des actes odieux. Je suis touchée en plein coeur dans la façon inspirée que l'auteur a de les opposer et d'en faire une leçon de vie.

Ce roman révèle les secrets d'une famille défaillante, boiteuse et chancelante, à la fois dans la vie de Lise Brugguer, mais d'une certaine façon aussi, dans celle de Marsac. C'est la façon dont elles boitent qui est différente. « Il y a quelque chose de pourri au royaume des secrets de famille, et les plus lourds, dans cette insistance à les cacher à n'importe quel prix, s'emparent des rênes de nos destins, maîtres impitoyables et silencieux. »

Marsac et Lise Brugguer étaient donc faits pour se rencontrer, se comprendre et s'épauler. Amaury Marsac vit avec le fantôme de sa soeur disparue. Son souvenir le hante, la culpabilité le dévore, l'absence de deuil officiel demeure une plaie béante. C'est à travers le personnage de Marsac qu'Elsa Roch ausculte les failles de l'être humain et fait naître une profonde sensibilité chez cet homme abonné aux -ides ( homicides, infanticides, etc..) Lorsque Marsac rencontre Liv, son coeur s'ouvre. « Cette fille lui déchire ce qui lui reste de coeur. C'est bien la dernière chose à laquelle il s'attendait. » Liv, petite fille aux yeux aurifères pas comme les autres, « (…) son visage d'ange serein se balance d'avant en arrière, sans un mot (…) Ses mains voltigent parfois dans l'air. On dirait deux papillons qui s'envolent. » sera baptisée Miss Butterfly. Marsac, « lui qui, certains matins comme celui-ci, aimerait bénéficier d'une existence alternative, où parfois il existerait, et parfois pas. » devient le protecteur, le père de coeur de cet amour de 3 ans qu'il faut protéger.

Préparez-vous ! Cette rencontre, ces liens, cette relation est l'une des plus bouleversante qu'il m'ait été donné de lire. Au-delà du fil conducteur de l'intrigue policière, c'est ce tête-à-tête, magnifique, poignant qui sublime le roman et la façon dont Elsa Roch la raconte fait le reste. Cette plume poétique, vibrante, empreinte d'émotions virevolte à travers les pages, et nous permet, à nous lecteur, d'en être le témoin privilégié. « Contre toute attente et en dépit de ses effroyables silences, Liv les attire dans un monde meilleur, celui de la différence, mais aussi de la candeur, des coeurs qui palpitent plus fort à son contact, de l'envie qu'elle fait naître de se surpasser. Oui, cette enfant est aussi un bonheur. » Cette petite fille, certainement atteinte de troubles autistiques est une magicienne qui rassemble et ouvre le coeur des hommes qui l'approche. Raimbault, bras droit de Marsac en est le second touché. « Pour lui, les heures avec Liv ont laissé leurs traces. Submergé par un désastreux sentiment d'impuissance, il ne sait plus s'il faut essayer d'entrer dans son monde, à elle, ou tenter de l'amener, elle, dans le leur. Ses certitudes se sont évanouies dans le regard d'une petite fille de trois ans. Elle le bouleverse, lui, le flic rodé aux vertiges du mal et de la mort… »

le quotidien d'une vie de flic, la difficulté d'un métier impossible à quitter le soir venu « Une autre nuit s'achève au milieu des hurlements des sirènes de police et des véhicules d'urgence, son ciel de plomb zébré par des éclairs bleutés qui n'en finissent pas de mettre en lumière la dévastation du monde. », s'oppose aux mantras de Miss Butterfly « MamanAmour, PapaLàHaut, JulietteChérie, AmauryDouceur, MarcRainbow ». La beauté du texte, la pureté de cette relation bouleversante fera naître quelques papillons dans votre ventre, et des émotions cristallines à toucher les étoiles.

Elsa Roch prouve une fois encore, par une maîtrise de style irréprochable, que l'on peut raconter des choses noires avec beauté et grâce littéraire sans s'enfermer dans pléthore de descriptions crues. Elle marque vos pensées au fer rouge et l'on se souvient finalement que de la pureté de cette rencontre entre un homme blessé et une petite fée qui fait danser les papillons.

Lien : https://aude-bouquine.com/20..
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Chronique d'un roman où littérature noire et blanche nous offrent un ballet tout en sensibilité
Paris, en pleine nuit. Amaury Marsac, chef de groupe à la Criminelle, découvre dans le hall d'un immeuble sa plus jeune équipière, Lise Brugguer, gisant entre la vie et la mort. Près d'elle, un cadavre d'homme à la tête explosée, mais pas d'arme.
Avant de sombrer dans l'inconscience, Brugguer lui révèle qu'elle a une fille de trois ans, qui est peut-être en danger, et que lui, Marsac, doit veiller sur elle.
Marsac est stupéfait d'apprendre l'existence de cette enfant. Et quand il la rencontre, petite fille muette aussi mystérieuse qu'attachante, la protéger devient son obsession. Mais pourquoi Brugguer était-elle dans ce hall ? Quelles étaient ses relations avec la victime, vermine criblée de dettes ? Et qui pourrait en vouloir à cette petite fille ?
Je suis une amoureuse de la plume d'Elsa Roch depuis son premier roman. Elle est littéraire, poétique, douce mais tellement sombre que je l'ai surnommée la Dark Swan de la littérature noire.
Pour ce troisième roman, Elsa nous livre une intrigue brillante et c'est un sans faute. Tous les ingrédients du bon polar sont là. Une équipe de flics soudés, des méchants, une enquête qui ne souffre d'aucune approximation, d'aucun temps mort, et qui ne dévoile « sa » vérité qu'en fin de roman. Amoureux des histoires bien ficelées, vous allez être servis!
D'un autre côté, si vous aimez être touchés, là encore ce roman est fait pour vous. Mettre en mots avec tant de justesse et de poésie les émotions, les blessures, les fractures, est un défi que cet auteur relève chaque fois à la perfection.
Vous le savez maintenant, pour moi, un bon roman et ce qui va déclencher le coup de coeur, ce n'est pas uniquement une très bonne histoire et des personnages bien campés. C'est aussi et surtout le style et les thèmes abordés, et je dois vous dire que le baiser de l'Ogre m'a chambouleversée ! Je l'ai refermé avec des frissons et une larme perlant au coin des yeux, orpheline en quittant Amaury, Miss Butterfly, Lise et Raimbault
Il y a beaucoup de sensibilité et de tendresse dans les mots d'Elsa.
Ce roman, c'est un roman qui parle de l'Amour. Celui qui nous torture, que l'on idéalise, que l'on appelle de nos voeux mais que l'on maltraite quand il frappe à notre porte.
Le baiser de l'Ogre, c'est un roman qui parle du passé à qui l'on doit savoir lâcher la main pour prendre pleinement conscience du présent. Un passé par lequel nous sommes parfois rattrapés mais auquel il ne faut pas céder.
C'est aussi un roman sur le pouvoir de l'innocence, quand celle d'un enfant fait naître sur nos visages les sourires les plus francs et les plus sincères.
Il y également beaucoup d'humanité dans cette histoire portée par Liv, jeune autiste, qui a fait fondre mon coeur de maman.
Enfin, le baiser de l'Ogre c'est l'histoire d'une rencontre entre Amaury Marsac et Miss Butterfly. Une de ces rencontres qui change nos vies…
Vous direz sans doute que les coups de coeur sont nombreux en ce début d'année. Mais chaque roman est différent, de part son genre, le sujet traité, le style… Et ils peuvent tous déclencher un coup de coeur. le baiser de l'Ogre est au-delà de ça pour moi. Ce roman est une pépite, un bijou que je garde au chaud dans son écrin : mon petit coeur de lectrice passionnée.
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Le baiser de l'ogre n'est pas un énième roman policier. Il est tellement plus que ça…

Depuis son premier roman noir, Ce qui se dit la nuit, Elsa Roch imprime sa patte, avec une belle écriture noire emprunte de poésie où les émotions sont exacerbées. Mais avec ce troisième roman, je l'ai sentie passer un nouveau cap.

Cette histoire marque surtout par ses personnages : Amaury Marsac, chef de groupe à la Criminelle, et son équipe, dont certains sont directement impliqués dans l'affaire. Troisième rencontre avec lui, et on le retrouve sur le fil, au point qu'il se permet de grandes largesses par rapport aux procédures officielles.

Et il y a surtout Liv, petite fille autiste de trois ans. Un personnage que vous ne pourrez pas oublier. Un petit ange qui traverse ces pages.

L'enquête existe, mais dès les premières lignes on en connaît les conséquences. C'est donc bien l'aspect humain qui est au coeur du livre.

Tous les protagonistes sont d'ailleurs dessinés avec soin, on sent que l'auteure tient à ce qu'ils aient tous leur vraie place.

Elsa Roch a une manière bien à elle de mener ses histoires. Une façon de faire un peu décalée, où la langue est soignée et où les émotions comptent davantage que l'action.

Il y a un sentiment qui émerge de cette lecture, d'un genre qu'on ne ressent que peu dans les romans noirs : la tendresse. Elle est présente tout du long, malgré la noirceur du thème. le récit en devient bouleversant d'humanité par moment, souvent en lien avec cette étonnante petite fille qui pourtant ne dit pas un mot.

D'ailleurs, cette Liv mérite qu'on s'y attarde, et d'expliquer qu'elle n'est pas qu'un être de papier. Dans sa jeunesse, Elsa Roch a été la baby-sitter d'une enfant semblable. Cette fillette l'a marquée à tel point que cette rencontre a décidé de sa carrière professionnelle de psy.

Elle est maintenant le poumon de ce roman, même si elle reste un personnage secondaire, ou plutôt « à part ». En tout cas, elle est touchante au possible. Pas étonnant que les passages la décrivant sonnent si vrai.

Le roman est une (ou plusieurs) histoire(s) de rencontres. Pour les personnages qui vont réagir totalement différemment après avoir été mis en présence. Pour le lecteur aussi qui risque fort de se dire que décidément, on n'éprouve pas si souvent une palette d'émotions aussi vaste dans un roman.

Le baiser de l'ogre prouve que le pouvoir du polar et du roman noir est infini quand il est tourné vers les autres. Elsa Roch a donné clairement beaucoup d'elle-même dans cette histoire et dans ces personnages. Ça rend le roman d'autant plus vrai, d'autant plus touchant, d'autant plus prenant.

Lecteurs insensibles s'abstenir. C'est noir, mais c'est profondément beau.
Lien : https://gruznamur.com/2019/1..
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C'est encore avec prouesse et délicatesse que je me suis plongé dans le nouveau roman d'Elsa Roch " le baiser de l'ogre ".

J'ai retrouvé aussi vite que je l'avais quitté le Chef de groupe à la Criminelle, Aumary Marsac, qui se retrouve confronté à découvrir dans le hall d'un immeuble sa jeune équipière Lise Brugger gisant entre la vie et la mort.
Près d'elle, un cadavre d'homme à la tête explosée, mais pas d'arme.

Avant de sombrer dans l'inconscience, Lise va lui confier sa fille muette, mystérieuse, une petite fille hyper attachante, il va veiller sur elle, comme la prunelle de ses yeux, elle va devenir son obsession coûte que coûte. Lui qui ne connaît rien de son équipière va devoir se retrouver confronté à sa fille muette au visage doux, il est un peu désemparé au début, mais au bout du compte, cette merveilleuse petite fille, il va s'attacher à elle, il va peu à peu changer, devenir moins froid, moins distant, mais il va se sentir en phase avec lui-même, peu à peu changer doucement vers le sourire, apprendre sur lui-même.

En parallèle, il va mener l'enquête pour trouver qui aurait pu en vouloir à son équipière, pourquoi elle était dans le hall, pourquoi en avoir après elle, qu'elle était sa relation avec la victime, vermine criblée de dette.Il va devoir faire table rase pour entrevoir la vérité et démêler cette affaire pas comme les autres et surtout comprendre le secret du passé de son équipière.

Pour ainsi vaincre l'Ogre.

Avec brio à nouveau, l'auteur nous plonge dans une histoire fascinante, on sent dans ce roman qu'elle évoque une rencontre qui a changé sa vie et c'est le choix qu'elle a choisi de nous faire part en l'incluant au personnage Amaury Marsac.

J'ai beaucoup aimé aussi en savoir plus sur Lise, sa coéquipière.

Qu'elle nous aborde aussi le thème de l'autisme si parfaitement écrit, j'ai trouvé cela beau, j'ai pu ainsi comprendre cette jolie petite fille attachante, Miss Butterfly.

Je viens de le terminer, je suis à nouveau ultra-conquise par l'écriture de l'auteur, cette façon qu'elle a d'écrire tout en harmonie, tout en finesse, tout en poésie, c'est beau, ça devient dur de quitter cette écriture quand le roman se termine.

Malgré que l'histoire n'est pas facile et qu'à chaque fois, je ne voie rien venir au dénouement final, il est difficile de quitter, les personnages.
Vivement le prochain.

Bluffant, magnifique ce roman. Il n'y a plus qu'attendre son prochain.
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Polar original chapitres courts permettant d avancer
Une enquête dans l enquête
Une belle et forte relation adulte enfant rendant les protagonistes attachants
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Si le deux premiers romans d'Elsa Roch m'avaient déjà séduite, celui-ci a achevé de me conquérir ! On y retrouve Amaury Marsac, flic usé et profondément humain en proie à un dilemme éthique : mener son enquête sur le meurtre d'un odieux personnage pédophile et parasite et garder le secret d'un membre de son groupe un peu trop impliqué dans cet assassinat. Secret dont il ignore d'ailleurs tout et qui va l'amener à rencontrer une petite fille, belle comme le jour et énigmatique comme la nuit, qu'on soupçonne atteinte d'un spectre autistique.
Et j'arrête là mon résumé pour vous laisser le bonheur de plonger dans ce roman hors norme.

Différent des autres volets, Marsac y est plus solitaire, intime, face à lui-même. On le savait sensible, il fend ici l'armure et se dévoile entièrement. (Cette fin !!!!)
Car outre une intrigue très bien tenue et menée avec rythme et efficacité, c'est le traitement des personnages qui fait ici toute la force. Marsac, on l'a dit, mais aussi Brugguer, impénétrable, sauvage, fille abusée et mère louve, Rimbauld, le faux misanthrope, fidèle, aimant, de l'altruisme brute qui croit se protèger en se détruisant lentement, et puis Liv ! Wouah !
Dans cette enfant, il y a toute la maîtrise mais aussi tout l'amour de l'auteure, (dont la spécialité est la psychologie de l'enfant et l'autisme). Sans jamais jargonner ni prendre son roman pour prétexte, elle montre les difficultés de saisir, comprendre et aimer un enfant mutique, absent au monde, qui ne donne, malgré lui, que des miettes d'amour à ceux qui l'entourent. Elle dévoile l'impuissance, la solitude, la frustration mais aussi le bonheur des parents d'enfants atypiques. La vie et le bonheur peuvent aussi être silencieux et profond et perennes...

Bref, une merveille d'humanisme, un roman noir solaire et poétique qui nous bouleverse foncièrement par les thèmes qu'il aborde et l'écriture qui les sert !
Je recommande +++
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