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Critique de BlackWolf


Mon Avis : J'ai découvert Michael Roch il y a un peu plus d'un an, avec son premier livre : Moi, Peter Pan. Il m'avait offert un très bon moment de lecture avec un récit philosophique, métaphysique, efficace et surtout porté par une plume soignée et poétique, qui avait fait que je me suis retrouvé rapidement immergé dans son récit, même si certaines réflexions m'avaient paru traité de façon parfois un peu sommaire (ma chronique ici). Il était donc logique que je me laisse rapidement tenté par le nouveau livre de l'auteur. Par conséquent, quand j'ai vu que Babelio le proposait dans son dernier masse critique, j'ai tenté ma chance et j'ai eu la chance d'être sélectionné. Je remercie donc Mü éditions et Babelio de m'avoir permis de découvrir ce livre. Concernant la couverture, j'avoue, pour ma part, elle me laisse un peu de côté, mais c'est personnel.

De nouveau, comme son précédent récit, je dois bien admettre qu'une fois ma lecture terminée j'aurai du mal à conseiller, ou ne pas conseiller, ce livre. Pour ma part j'ai encore une fois passé un très bon moment de lecture, mais on est clairement dans le genre de récit qui offre une sorte d'expérience propre à chaque lecteur. Certains accrocheront, comme moi, là où je ne doute pas que d'autres pourront se trouver hermétique au récit et surtout à l'aspect philosophique que développe Michael Roch. Je vais donc essayer de vous expliquer ce que moi j'ai trouvé avec ce Livre Jaune, en laissant après à chacun le soin, encore plus que d'habitude je pense, de se faire son propre avis. Déjà, la première chose qui rend les romans de l'auteur si fascinant, c'est la plume qui s'avère à nouveau pleine de richesse, me paraissant magnifique, poétique et surtout entraînante. Michael Roch ne donne ainsi jamais le sentiment de se perdre dans son style. Il trouve à chaque fois une certaine justesse, ce qui fait que le récit ne donne pas le sentiment de se perdre dans une envie de trop bien faire. le style est ainsi clair, concis, éclatant tout en offrant un récit qui se veut court, bien rythmé et tendu du début à la fin. D'une certaine façon on se rend compte que parfois on peut raconter beaucoup plus de choses en à peine 150 pages, qu'en 500 pages. La narration à la première personne permet une certaine emphase, sans pour autant rendre flou d'autres protagonistes.

Le récit est ainsi maîtrisé du début à la fin, chaque passage se révèle ainsi important, que ce soit dans cette descente de ce qui parait un enfer pour notre pirate, avec ensuite cette lente « remontée à la surface » ou le héros va devoir apprendre à s'en sortir. Chaque élément est une clé à l'évolution du héros. On plonge aussi dans un univers complètement onirique que construit Michael Roch, oscillant entre cauchemar, enfer, ou bien encore monde « interne et personnel », pour autant cette toile de fond ne manque pas de richesse, de puissance, proposant à la fois quelque-chose de violent, de sauvage, de réfléchi, mais aussi d'intime, d'irréel, d'envoutant, où les créatures étranges, les monstres sont aussi, d'une certaine façon, liées à la quête de notre pirate. L'univers n'est pourtant pas facile d'accès aux premiers abords, en perpétuel changement, en perpétuelle mutation, il ne se laisse pas facilement apprivoiser, mais pour autant, d'une certaine façon, il fascine et donne envie d'en apprendre plus. Au milieu de tout cela se dégage deux, voir trois héros principaux, que ce soit dans leurs représentations, leurs évolutions et leurs visions. Je pense ainsi principalement au héros, ce pirate qui se lance dans cette quête, entre enfer et psychologie, mais aussi Maar le guide aveugle qui, certes, est un peu « déjà-vu » dans son rôle de guide, mais va pourtant se révéler plus que cela et enfin Ananova qui va offrir une héroïne intéressante et ambigüe, apportant une certaine complexité à la quête de notre héros. Alors certes le format court fait que, parfois, ils paraissent manquer de profondeur, n'avoir d'autre rôle que de faire avancer l'intrigue, mais rien de dérangeant.

Comme je l'ai dit on est ici plus dans un récit qui se veut philosophique, psychologique, réfléchi, l'auteur ne cherche pas obligatoirement à construire un récit logique, mais plus à travers les aventures de notre héros à nous faire réfléchir, à nous questionner. En effet la quête de ce pirate est aussi bien de survivre qu'intimiste et ainsi, à travers le voyage, on va commencer à réfléchir sur la notion d'amour, de perte, de mort, de folie ou bien encore de changement, d'évolution. On découvre ainsi un héros qui doit apprendre de lui-même pour avancer et ne pas s'enfermer. Les références de l'auteur pour ce récit sont multiples, je pense même en avoir manqué plusieurs, ainsi que ce soit de Chambers en passant par Dante avec une pointe de King, voir de Lovecraft, on sent que l'auteur cherche à construire à partir d'eux, à s'en émanciper et à amener un certain hommage tout en apportant un vrai intérêt au récit. On n'est pas dans la référence gratuite, tout a un sens. le pirate vient aussi d'une certaine référence, dont je ne dirai rien, mais qui lui offre ainsi une facette supplémentaire et très intéressante. Je regretterai par contre peut-être une certaine linéarité dans l'intrigue qui amène une certaine prévisibilité par certains moments, mais rien de gênant. Au final, encore une fois Michael Roch offre un récit intelligent, philosophique et qui ne manque pas de faire réfléchir. Certes c'est le genre de récit qu'on accroche ou qui peut déconcerter, bloquer, frustrer, pour ma part j'ai passé un très bon moment de lecture et je lirai sans soucis d'autres écrits de l'auteur.
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