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Bon... C'est pas comme si je vous avais pas prévenu. J'avais découvert l'écriture d'Elsa Roch avec son premier roman « Ce qui se dit la nuit »... J'avais été séduit... et je n'étais pas le seul. Après un premier succès, le cap du deuxième livre est souvent casse-gueule. Si vous pensez que l'autrice allait confortablement chausser ses godillots pour nous emmener une nouvelle fois dans cette ambiance rurale faussement tranquille qui nous avait tant plu, vous vous fourrez le doigt dans l'oeil jusqu'au cubitus... Nenni Ma Foi ! Avec ses petites bottines à talons et son blouson noir, Elsa nous entraîne à toute vitesse dans une ambiance urbaine sombre et sordide. Et c'est parti pour 350 pages en apnée dans un Paris nocturne, à la moiteur étouffante, aux mains de trafiquants violents et cruels.
Une jeune journaliste qui enquêtait sur la prostitution est sauvagement assassinée. Le36 est sur les dents. le premier suspect est son p'tit copain, un militaire qui revient d'Opex. D'autant plus suspect qu'à la première occasion, il se fait la malle pour se lancer aux trousses du coupable. Tout son être réclame justice, mais une justice à sa façon... Avec le personnage de Jérôme, victime du Syndrome Post Traumatique à son retour d'Afghanistan, Elsa Roch choisit de mettre en lumière ces hommes qui vont mourir à l'autre bout du monde pour défendre nos libertés ou qui reviennent détruits. Elle nous décrit intelligemment le trauma de cet homme meurtri. Et c'est ce qui fait avancer l'écriture d'Elsa Roch, cette volonté de décortiquer l'être humain, de le fouiller, de nous en livrer les failles...
On retrouve avec plaisir le commissaire Amaury Marsac, écorché, à la dérive, plongé dans l'attente morbide d'un appel qui ne vient pas... « Mon vide et moi, on retourne se noyer dans la nuit. » ; son adjoint Rimbault qui souffre de l'absence de sa famille, « L'histoire de jalousie qui s'esquissait lui perforait le coeur, et les souvenirs qu'il se contraignait à oublier ressurgissaient avec violence » ; Hélène, la flic rousse, « Elle était tombée amoureuse, par inadvertance, comme on rate une marche,et alors ? »...
Car un des atouts d'Elsa, est certainement, de réussir à mettre en avant le côté psychologique de ses personnages. Elle aime profondément les hommes et les femmes qu'elle crée. Elle les cisèle dans les moindres détails, ils sont profonds, attachants ou angoissants, hantés par leurs démons intérieurs... Des hommes et des femmes qui essaient de survivre dans un univers violent, dans un folie quotidienne.
On est loin ici des polars qui privilégient l'action. Pas plus que l'intrigue n'est le noeud du récit. Cette chasse à l'homme n'est qu'un prétexte pour aborder la barbarie humaine et les dégâts qu'elle fait en chacun de nous. Elsa Roch choisit de nous parler des être humains et de leur inhumanité. Mais derrière cette violence et cette haine, on est parfois saisi par la beauté des mots. L'écriture d'Elsa est travaillée et nous séduit avec une poésie sombre et rare dans le polar.
« On ne sort pas seul du noir, il faut une main tendue... »
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Après son excellent Ce qui se dit la nuit, Elsa Roch signe ici un second opus des enquêtes du commissaire Marsac qui sonne, à nouveau, comme un réquisitoire contre la folie humaine dans ce qu'elle a de plus barbare et de plus abject.
Psychanalyste de formation, Elsa Roch aurait pu simplement écrire de très intéressants essais médicaux sur son quotidien de clinicienne. Mais son divan à elle c'est le polar. Les mots et les personnages qu'elle couche sous sa plume noire sont les ambassadeurs des thèmes qui la touchent.
Dans ce second roman, les questionnements de Marsac, incapable d'avancer vers une résilience libératrice, sont ici mis en réserve pour aborder deux thématiques chères à l'auteur : le syndrome de stress post-traumatique ou SPT d'une part et la traite des êtres humains d'autre part.

Largement développé dans les media depuis les conflits en Syrie, en Irak ou en Afghanistan, le SPT avait déjà été identifié chez les vétérans du Vietnam, mais l'implication de nos soldats en OPEX a malheureusement vulgarisé de manière brutale la lente descente aux enfers de nos vétérans à nous, véritables « gueules cassées » du XXIème siècle.
La traite des êtres humains, et notamment celle qui consiste à faire commerce des femmes, nous plonge de la manière la plus abjecte qui soit dans ce que l'âme humaine a de plus noire.
De très jeunes filles, toujours vierges, deviennent les esclaves modernes d'un trafic répandu aux quatre coins de la planète et jusqu'au coeur de notre capitale. On les kidnappe, on les palpe comme de vulgaires pièces de boucherie, on les recoud lorsqu'elles ont trop servi et on les propulse dans les circuits ignobles de la prostitution. « Sept jours et sept nuits et elles sont matées. »

Dans Oublier nos promesses, Elsa Roch entremêle avec beaucoup de justesse ces deux thématiques d'une violence inouïe.
D'un côté, il y a Jérôme, héros anéanti par son passé militaire, mélange d'American Sniper et d'Apocalypse Now, qui veut massacrer celui qui a massacré la femme qu'il aimait, parce que le massacre, il ne connaît que ça et que ça lui colle à la peau jusqu'à la folie.
« Il arrive que toutes les fenêtres du monde se referment brutalement sur un homme déjà à terre. »
De l'autre, il y a Marsac l'homme de loi qui, pour les besoins de l'enquête, remise ses propres démons aux oubliettes... avant de se faire rattraper.

Le fond de ce polar est d'une brutalité absolue, on a parfois envie de hurler en lisant certains passages.
L'écriture est cependant magnifique, empreinte parfois de touches de poésie qui nous surprennent au détour d'une page. Mais qu'ils soient doux ou empreints de la plus grande cruauté, les mots de l'auteur font mouche à tous les coups.

Avec cette brillante analyse de l'âme humaine, de ses perversions et des méandres insoupçonnés de sa folie, Elsa Roch nous emporte aux fins fonds de l'enfer.
On ne ressort pas identique de cette lecture.

« A certains moments de la vie, ne faut-il pas oublier nos promesses, pour avancer, rester en vie ? »
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Elsa Roch est-elle adepte du grand écart ?

Après un premier polar rural, elle nous plonge cette fois-ci dans un Paris âpre, aux côtés de son personnage, le commissaire Marsac. le point commun ? Son écriture soignée, sans aucun doute.

Ambiance diamétralement opposée donc, mais mêmes qualités communes, loin des polars primant l'action aux sensations. Oublier nos promesses est une plongée dans l'horreur des bas-fonds parisiens, ce qui n'empêche pas les sentiments.

Une journaliste indépendante atrocement massacrée chez elle. Son amant, officier de retour d'Afghanistan et victime de stress post-traumatique. Marsac, flic à l'âme blessée et à la personnalité profondément attachante. Trio marquant pour un roman qui lorgne avec talent vers les polars à atmosphère.

Voilà bien un livre qui mérite d'être lu lentement, pour bien se laisser imprégner par ce sombre climat et par l'écriture travaillée d'Elsa Roch. L'auteure aime ses personnages, à n'en pas douter. Elle aime tout autant ciseler ses phrases pour en faire ressortir une noire poésie.

Ce n'est donc pas tant l'intrigue qui marque les esprits. Elle est, somme toute, assez classique. C'est plutôt le soin apporté à l'enveloppe qui apporte une certaine singularité au récit. Et puis, surtout, ce personnage de militaire au trauma intelligemment étudié. Meurtri avant, doublement meurtri maintenant. Amor à mort.

Les personnages de flics ne sont pas en reste. Loin d'être de gros bourrus, ce sont plutôt des enquêteurs qui questionnent et se questionnent, avec un côté psychologique très marqué. Nul doute que ce angle psy vient d'une certaine déformation professionnelle de l'auteure (et c'est tant mieux, ça leur donne du corps).

Oublier nos promesses est un polar sombre mais terriblement humain, et Elsa Roch y démontre sa propension à construire des histoires à la forme léchée, où la psychologie trouve toute sa place. A déguster.
Lien : https://gruznamur.wordpress...
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Aussitôt acheté, aussitôt dévoré !!
Après « Ce qui se dit la nuit », Elsa Roch nous fait retrouver avec Bonheur le commissaire Amaury Marsac de retour au 36 à Paris.
Une journaliste qui se battait pour les femmes (en dénonçant la prostitution nigériane à Paris, le business des filles de l'Est en Europe…), vient d'être découverte sauvagement assassinée.
Son amour, un militaire de retour d'Afghanistan prend la fuite.
Une chasse à l'homme s'engage alors dans Paris. Mais qui est vraiment le chasseur et qui est la cible.
Quelle joie et quel plaisir de retrouver la plume fluide et captivante d'Elsa Roch.
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Emma Loubry, journaliste, enquête sur des sujets polémiques. Son dernier papier concernait la traite des filles de l'Est. C'est celui-ci qui va provoquer sa mort : tuée à coup de machette, embryon arraché de son utérus. le meurtrier n'a pas fait dans la dentelle. Son amant, Jérôme Pieaud, militaire rentré d'Afghanistan est le premier suspect. le commissaire Amaury Marsac prend l'enquête en main et c'est dans les profondeurs de la ville qu'il va découvrir un monde où certains clans sont prêts à tout pour faire prospérer leurs trafics.

Je découvre la plume d'Elsa Roch par hasard. Dans mes résolutions 2019, j'avais envisagé d'alterner une nouveauté avec un livre plus ancien de ma pile à lire. Une belle occasion de découvrir des talents dont j'avais acheté les bouquins sans les lire. Cela avait déjà été le cas avec « Je serai le dernier homme » de David Coulon, je réitère donc avec « Oublier nos promesses ». Je persiste et je signe : de petits trésors dorment dans nos bibliothèques et il est vraiment dommage de les collectionner sans les ouvrir.

Elsa Roch écrit bien du polar, mais le polar n'est qu'un prétexte pour affirmer un talent qui va bien au-delà: celui d'une raconteuse d'histoires qui fait sonner les mots comme de la poésie. Son art se résume à l'intelligence du propos et à la beauté du style. Elle le fait si bien que le lecteur finit par oublier l'intrigue pour se noyer dans son phrasé. Il faudrait pouvoir lire ce roman à haute voix tant la musicalité des mots berce le propos. J'ai adoré ses phrases longues, ponctuées de plusieurs virgules, qui déferlent sur vous comme des vagues. Des vagues de mots, qui, assemblées, accentuent la profondeur des idées. Même dans ses descriptions de corps suppliciés, elle choisit des métaphores, des images et des mots si justes, que la violence est altérée par la beauté de la langue. Quand on la lit, on prend conscience de la richesse de notre langage, de la gradation des mots, du sens particulier des nuances. L'exercice consistant à mettre du sublime dans la noirceur est un travail d'équilibriste, épineux, périlleux, mais elle y parvient avec tant de fluidité, de naturel, que sa poésie vous embarque. Comme sa victime, son écriture est solaire. Sa parole est percutante parce qu'elle est documentée. Cela fait de « Oublier nos promesses » un polar intelligent qui met en lumière des thématiques fortes et des personnages de grande envergure.

La thématique principale de ce roman est le syndrome post-traumatique des hommes qui reviennent du front. « L'existence d'un stress post-traumatique est indéniable. Tout y est. L'arsenal au complet. Situation de stress cumulé, instabilité émotionnelle, irritabilité, cauchemars à répétition, hypervigilance, flashs diurnes, etc. » Mais il traite également de la difficulté à reprendre une vie normale quand l'esprit est assailli d'images de guerre, d'horreurs vécues, de traumatismes véhiculés parfois par des enfants ou des femmes armés qu'il faut abattre, de compagnons de cordée qui meurent sous les balles. Comment retrouver foi en l'être humain après avoir vécu l'innommable, comment en parler, comment se confier, comment dormir encore la nuit ? le personnage de Jérôme Pieaud concentre toutes ces questions et symbolise la difficulté de vivre. Elsa Roch a une formation de psy, cela explique indubitablement la justesse de son argumentation. Les retours en arrière, moments où Jérôme se trouvait alors confronté à la terreur de son prochain, sont d'une telle richesse que le lecteur devient lui. L'empathie fait son oeuvre et c'est tremblant et inquiet que l'on suit son cheminement psychologique vers ses transes cauchemardesques. Sa culpabilité m'a bouleversée : incapable de faire la paix avec lui-même, il en a oublié de veiller sur la femme de sa vie. Incapable de lui confier ses terreurs, il s'est retrouvé seul et démuni devant tant de souvenirs violents. Comment rester insensible à une telle détresse….

Face à ce personnage en perdition, Amaury Marsac est en proie à d'autres démons. Une enquête compliquée à boucler face à un crime d'une sauvagerie sordide, mais surtout une vie personnelle dont le vide abyssal affecte profondément son mental. Lui aussi a une blessure passée béante qui affecte son devenir et régit toutes ses émotions.

« Il arrive que toutes les fenêtres du monde se referment brutalement sur un homme déjà à terre. »

« On ne vaut plus rien lorsqu'on n'a pas su protéger ce qui comptait le plus au monde. »

Dans cet univers sordide, la jeune femme assassinée, Emma apparaît comme une madone suppliciée : solaire, lumineuse, rayonnante. Elle plane sur tout le récit par une force évanescente qui contrebalance les tortures psychologiques dont souffrent les personnages. Elsa Roch en a fait un éblouissant portrait de femme, forte, déterminée, et volontaire. « Peut-être était-elle seulement solaire, rayonnante, important tous ceux qu'elle croisait. Il y a des êtres comme ça, qui laissent une trace en vous, une empreinte, sans même le vouloir. »

Dans cette « poésie urbaine », comme elle aime à le rappeler, l'auteur donne des clés pour apprendre à accepter sa douleur et vivre avec elle, sans faux semblant et avec lucidité. Elle fait partie de nous comme la noirceur de l'homme fait partie de chaque être humain. Nous sommes ambivalents, et c'est avec nous-mêmes qu'il faut savoir composer, avant d'être capable de résoudre le mystère de l'Autre. « À certains moments de la vie, ne faut-il pas oublier nos promesses, pour avancer, rester en vie ? »

« On ne sort pas seul du noir, il faut une main tendue ».

Un roman fort, un auteur extrêmement doué, une force transcendante qui se dégage de ce livre par la puissance des mots, une grâce littéraire qui touche les étoiles et met votre coeur à vif.




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coup de coeur pour ce dernier opus d'Elsa Roch, après l'excellent "ce qui se dit la nuit"...un crime atroce, deux "héros", Marsac du côté de la loi, Jérome Pieaud le compagnon de la victime de retour d'Afganistan en proie à un syndrome post-traumatique.. ils vont poursuivre un but commun trouver l'assassin et plonger dans le milieu brutal et inhumain de la prostitution....la plume d'Elsa sensible, précise...j'ai adoré... "Poésie urbaine"
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Après l'excellent Ce qui se dit la nuit, nous retrouvons le commissaire Amaury Marsac dans une toute nouvelle enquête.
La journaliste Emma Laury est retrouvée sauvagement assassinée. Elle, qui défendait les causes perdues et fouinait dans des business à hauts risques a-t-elle énervée la mauvaise personne ou est-ce son fiancé, traumatisé de son retour d'Afghanistan, qui serait responsable de ce meurtre ignoble?

Amaury Marsac, avec ses failles, va se lancer, avec son équipe, dans une chasse à l'homme implacable, tandis que Jérôme, le fiancé, se lance dans une vengeance aveugle...

La plume d'Elsa Roch est toute en finesse et nous décrit un Paris inhabituel avec ses trafics, ses truands, sa violence barbare...

Bien que poétique, la plume de l'auteure révèle toute la barbarie humaine et arrive à poser le trauma de ses protagonistes.

En effet, nous avons deux personnages particulièrement torturés dans ce roman... Amaury Marsac, traumatisé par un drame familial et Jérôme, le fiancé de la victime, traumatisé par la guerre qui l'a laissé avec le syndrome du stress post-traumatique. Ces deux personnages, très semblables malgré les apparences, sont confrontés quotidiennement à la folie humaine.

Oublier nos promesses est un thriller noir, avec une intrigue foisonnante et extrêmement bien ficelée. Les personnages sont très bien développés et le lecteur se sent bien acteur de l'enquête en cours en phase avec les divers protagonistes.

J'ai eu une excellente évasion livresque avec ce thriller qui m'a happé du début à la fin et qui me conforte dans le talent d'écriture de son auteure.
Je vous laisse le soin de découvrir ce thriller à la plume singulière et avec ses personnages attachants.

Lien : https://aufildesevasionslivr..
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Déjà séduite par "Ce qui se dit la nuit" c'est avec impatience et curiosité que j'ai ouvert ce deuxième roman d'Elsa Roch. L'histoire est bien documentée et bien racontée, avec cette touche psychologique qui fait la différence. On découvre le fameux "Stress Post Traumatique" dont on entend beaucoup parler, en l'occurrence à travers un militaire rentré d'Afghanistan. Un autre thème tristement d'actualité est abordé, la traite de jeunes femmes venues de pays pauvres et confrontées à la réalité différente de ce qu'elles attendaient face aux belles promesses d'odieux exploiteurs de la crédulité et de la misère.
J'ai retrouvé avec plaisir le capitaine Marsac, qui n'a pas fini de tuer ses démons du passé, alors vivement le troisième volume…
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C'est la première fois de ma vie qu'un roman me laisse ainsi, sensation d'euphorie intense, d'avoir terminé, d'avoir tout un tas de frissons dans le corps, pourtant de base, je suis une femme intransigeante, avec un coeur de pierre, il est souvent difficile pour mon entourage proche de moi de savoir me cerner, sauf mon époux qui juste avec un regard me comprend.

Je l'ai trouvée tellement intense et bouleversant, je suis l'auteure depuis son premier roman que j'avais découvert, une véritable découverte où j'avais été séduite par son écriture poétique, donc je m'étais procuré celui-ci pour le lire, quand je sentirais le bon moment, par la même occasion son dernier roman vient juste de sortir " le baiser de l'ogre ".

L'inspecteur Amaury Marsac et appelle sur les lieux d'un crime atroce, barbare, une jeune femme journaliste assassinée, elle a été éventrée, qui a pu commettre ce crime horrible.

Tout le monde se pose cette fameuse question, est-ce que c'est son petit ami ex-militaire Jérôme Pieaud ?... Qui aurait pété les plombs… Course poursuite dans Paris…

L'auteur aborde le thème du trafic des femmes, prostitution sur le net, prostitution parisienne. Dans ce roman, on sent l'écriture de l'auteur à travers chaque page de l'histoire, elle nous dépeint cet univers sombre, glauque, c'est à la fois touchant et dure.

Du côté des personnages, on n'est pas en reste, car ses personnages sont travaillés avec minutie, une écriture riche et poétique, une véritable conteuse, l'inspecteur Amaury Marsac, j'ai ressenti avec lui sa peine immense d'avoir vécu une disparition, celle de sa soeur Solène, cette disparition, c'est son cheminement quotidien, il vit avec ça en permanence, mais il se doit d'avancer, trouver la force d'avancer chaque jour.

Puis en écrivant je ne voulais pas écrire ça, mais en fait si, car c'est important, il y a aussi de l'amour dans ce roman, vouloir se faire justicier, se dire que la personne qu'on aime le plus au monde et partit, qu'elle ne reviendra pas que ce n'est pas possible, de devoir apprendre à vivre sans elle, de se sentir démunie, bouleverser incapable d'avancer.

J'ai identifié un personnage de l'histoire à moi, je ressentais dans les tripes sa situation.

Mais il y a également quelque chose qu'elle a abordé, le stress post-traumatique, le retour après la guerre en Afghanistan. Ses soldats qui eux s'en souviendront toute leur vie, le stress post-traumatique, c'est cette blessure psychique qui ronge les soldats à leur retour du théâtre des opérations. Un mal invisible qui hante les militaires. Agoraphobie, agressivité, mais aussi cauchemars à répétition.

Quant au dénouement final où je me suis fait berner, je n'ai rien vu venir, je l'ai trouvé sensationnel." Oublier nos promesses ", c'est un roman policier très dur, je le répète, une écriture poétique, le choix des mots maîtrisés.

Une auteure femme qui mérite d'être encore plus CONNUE, on ne peut PAS passer à côté de ce roman complètement bouleversant, renversant, surprenant, addictif, magistral.


Il va au-delà du coup de coeur pour moi, il m'a touché vraiment, dans le fond, dans la forme , dans mon coeur de pierre.

Je ne suis vraiment pas près de l'oublier.
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"Oublier nos promesses" Elsa Roch

Une main de fer dans un gant de velours !

C'est ce qui me vient à l'issue de cette lecture.
La main de fer, c'est la froideur de la violence, la crudité des bas-fonds, la dureté de la survie quotidienne, le sordide de toutes ces vies perdues, gâchées, mutilées.
Ce sont les doigts implacables du syndrome post traumatique qui étrangement les héros anonymes et les renversent dans la folie, les addictions et la monstruosité. C'est l'étau de la culpabilité dont on ne s'extirpe j'allais seul et qui laisse des marques avec lesquelles ont doit vivre... Ou mourir...

Le gant de velours, c'est le style d'Elsa Roch, sa poésie noire, sa mélancolie, la perrière de l'amour qu'elle porte à ses personnages et qui rayonne comme un soleil noir dans un ciel sans lune.

Après la campagne obscurantiste de son 1er roman, (voir #cequiseditlanuit ) elle nous immerge dans les bas quartiers parisiens où la faune sans pitié écrase les rêves brisés des filles de l'Est.

La figure solaire d'Emma, cette jeune journaliste engagée jour avec celle, récurrente, d'Amaury Marsac, flic lunaire, attractif et inaccessible, et son équipe hétérogène et attachante. (Mention spéciale à Raimbault et Weber qui me touchent beaucoup.)

Ce 2nd roman confirme l'immense talent de l'auteure, sa connaissance profonde de la psyché humaine et sa capacité à se diversifier.
La fin est bluffante et c'est une nouvelle fois à regret qu'on referme le livre en attendant le suivant !

Je recommande +++
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