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EAN : 9782702161739
300 pages
Calmann-Lévy (07/02/2018)
4.13/5   78 notes
Résumé :
DANS PARIS, LA NUIT,
UN FLIC ET DES VIES BRISÉES.

Emma Loury aimait les causes perdues et dangereuses. Emma vient d’être découverte, sauvagement assassinée, dans son appartement du IVe arrondissement. Son amant, un officier français de retour d’Afghanistan, s’est enfui. Le coupable idéal.

Le commissaire Marsac se plonge dans cette enquête avec rage : de l’avis de tous, Emma était une personnalité solaire et une excellente ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (37) Voir plus Ajouter une critique
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Bon... C'est pas comme si je vous avais pas prévenu. J'avais découvert l'écriture d'Elsa Roch avec son premier roman « Ce qui se dit la nuit »... J'avais été séduit... et je n'étais pas le seul. Après un premier succès, le cap du deuxième livre est souvent casse-gueule. Si vous pensez que l'autrice allait confortablement chausser ses godillots pour nous emmener une nouvelle fois dans cette ambiance rurale faussement tranquille qui nous avait tant plu, vous vous fourrez le doigt dans l'oeil jusqu'au cubitus... Nenni Ma Foi ! Avec ses petites bottines à talons et son blouson noir, Elsa nous entraîne à toute vitesse dans une ambiance urbaine sombre et sordide. Et c'est parti pour 350 pages en apnée dans un Paris nocturne, à la moiteur étouffante, aux mains de trafiquants violents et cruels.
Une jeune journaliste qui enquêtait sur la prostitution est sauvagement assassinée. Le36 est sur les dents. le premier suspect est son p'tit copain, un militaire qui revient d'Opex. D'autant plus suspect qu'à la première occasion, il se fait la malle pour se lancer aux trousses du coupable. Tout son être réclame justice, mais une justice à sa façon... Avec le personnage de Jérôme, victime du Syndrome Post Traumatique à son retour d'Afghanistan, Elsa Roch choisit de mettre en lumière ces hommes qui vont mourir à l'autre bout du monde pour défendre nos libertés ou qui reviennent détruits. Elle nous décrit intelligemment le trauma de cet homme meurtri. Et c'est ce qui fait avancer l'écriture d'Elsa Roch, cette volonté de décortiquer l'être humain, de le fouiller, de nous en livrer les failles...
On retrouve avec plaisir le commissaire Amaury Marsac, écorché, à la dérive, plongé dans l'attente morbide d'un appel qui ne vient pas... « Mon vide et moi, on retourne se noyer dans la nuit. » ; son adjoint Rimbault qui souffre de l'absence de sa famille, « L'histoire de jalousie qui s'esquissait lui perforait le coeur, et les souvenirs qu'il se contraignait à oublier ressurgissaient avec violence » ; Hélène, la flic rousse, « Elle était tombée amoureuse, par inadvertance, comme on rate une marche,et alors ? »...
Car un des atouts d'Elsa, est certainement, de réussir à mettre en avant le côté psychologique de ses personnages. Elle aime profondément les hommes et les femmes qu'elle crée. Elle les cisèle dans les moindres détails, ils sont profonds, attachants ou angoissants, hantés par leurs démons intérieurs... Des hommes et des femmes qui essaient de survivre dans un univers violent, dans un folie quotidienne.
On est loin ici des polars qui privilégient l'action. Pas plus que l'intrigue n'est le noeud du récit. Cette chasse à l'homme n'est qu'un prétexte pour aborder la barbarie humaine et les dégâts qu'elle fait en chacun de nous. Elsa Roch choisit de nous parler des être humains et de leur inhumanité. Mais derrière cette violence et cette haine, on est parfois saisi par la beauté des mots. L'écriture d'Elsa est travaillée et nous séduit avec une poésie sombre et rare dans le polar.
« On ne sort pas seul du noir, il faut une main tendue... »
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Après son excellent Ce qui se dit la nuit, Elsa Roch signe ici un second opus des enquêtes du commissaire Marsac qui sonne, à nouveau, comme un réquisitoire contre la folie humaine dans ce qu'elle a de plus barbare et de plus abject.
Psychanalyste de formation, Elsa Roch aurait pu simplement écrire de très intéressants essais médicaux sur son quotidien de clinicienne. Mais son divan à elle c'est le polar. Les mots et les personnages qu'elle couche sous sa plume noire sont les ambassadeurs des thèmes qui la touchent.
Dans ce second roman, les questionnements de Marsac, incapable d'avancer vers une résilience libératrice, sont ici mis en réserve pour aborder deux thématiques chères à l'auteur : le syndrome de stress post-traumatique ou SPT d'une part et la traite des êtres humains d'autre part.

Largement développé dans les media depuis les conflits en Syrie, en Irak ou en Afghanistan, le SPT avait déjà été identifié chez les vétérans du Vietnam, mais l'implication de nos soldats en OPEX a malheureusement vulgarisé de manière brutale la lente descente aux enfers de nos vétérans à nous, véritables « gueules cassées » du XXIème siècle.
La traite des êtres humains, et notamment celle qui consiste à faire commerce des femmes, nous plonge de la manière la plus abjecte qui soit dans ce que l'âme humaine a de plus noire.
De très jeunes filles, toujours vierges, deviennent les esclaves modernes d'un trafic répandu aux quatre coins de la planète et jusqu'au coeur de notre capitale. On les kidnappe, on les palpe comme de vulgaires pièces de boucherie, on les recoud lorsqu'elles ont trop servi et on les propulse dans les circuits ignobles de la prostitution. « Sept jours et sept nuits et elles sont matées. »

Dans Oublier nos promesses, Elsa Roch entremêle avec beaucoup de justesse ces deux thématiques d'une violence inouïe.
D'un côté, il y a Jérôme, héros anéanti par son passé militaire, mélange d'American Sniper et d'Apocalypse Now, qui veut massacrer celui qui a massacré la femme qu'il aimait, parce que le massacre, il ne connaît que ça et que ça lui colle à la peau jusqu'à la folie.
« Il arrive que toutes les fenêtres du monde se referment brutalement sur un homme déjà à terre. »
De l'autre, il y a Marsac l'homme de loi qui, pour les besoins de l'enquête, remise ses propres démons aux oubliettes... avant de se faire rattraper.

Le fond de ce polar est d'une brutalité absolue, on a parfois envie de hurler en lisant certains passages.
L'écriture est cependant magnifique, empreinte parfois de touches de poésie qui nous surprennent au détour d'une page. Mais qu'ils soient doux ou empreints de la plus grande cruauté, les mots de l'auteur font mouche à tous les coups.

Avec cette brillante analyse de l'âme humaine, de ses perversions et des méandres insoupçonnés de sa folie, Elsa Roch nous emporte aux fins fonds de l'enfer.
On ne ressort pas identique de cette lecture.

« A certains moments de la vie, ne faut-il pas oublier nos promesses, pour avancer, rester en vie ? »
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Emma Loubry, journaliste, enquête sur des sujets polémiques. Son dernier papier concernait la traite des filles de l'Est. C'est celui-ci qui va provoquer sa mort : tuée à coup de machette, embryon arraché de son utérus. le meurtrier n'a pas fait dans la dentelle. Son amant, Jérôme Pieaud, militaire rentré d'Afghanistan est le premier suspect. le commissaire Amaury Marsac prend l'enquête en main et c'est dans les profondeurs de la ville qu'il va découvrir un monde où certains clans sont prêts à tout pour faire prospérer leurs trafics.

Je découvre la plume d'Elsa Roch par hasard. Dans mes résolutions 2019, j'avais envisagé d'alterner une nouveauté avec un livre plus ancien de ma pile à lire. Une belle occasion de découvrir des talents dont j'avais acheté les bouquins sans les lire. Cela avait déjà été le cas avec « Je serai le dernier homme » de David Coulon, je réitère donc avec « Oublier nos promesses ». Je persiste et je signe : de petits trésors dorment dans nos bibliothèques et il est vraiment dommage de les collectionner sans les ouvrir.

Elsa Roch écrit bien du polar, mais le polar n'est qu'un prétexte pour affirmer un talent qui va bien au-delà: celui d'une raconteuse d'histoires qui fait sonner les mots comme de la poésie. Son art se résume à l'intelligence du propos et à la beauté du style. Elle le fait si bien que le lecteur finit par oublier l'intrigue pour se noyer dans son phrasé. Il faudrait pouvoir lire ce roman à haute voix tant la musicalité des mots berce le propos. J'ai adoré ses phrases longues, ponctuées de plusieurs virgules, qui déferlent sur vous comme des vagues. Des vagues de mots, qui, assemblées, accentuent la profondeur des idées. Même dans ses descriptions de corps suppliciés, elle choisit des métaphores, des images et des mots si justes, que la violence est altérée par la beauté de la langue. Quand on la lit, on prend conscience de la richesse de notre langage, de la gradation des mots, du sens particulier des nuances. L'exercice consistant à mettre du sublime dans la noirceur est un travail d'équilibriste, épineux, périlleux, mais elle y parvient avec tant de fluidité, de naturel, que sa poésie vous embarque. Comme sa victime, son écriture est solaire. Sa parole est percutante parce qu'elle est documentée. Cela fait de « Oublier nos promesses » un polar intelligent qui met en lumière des thématiques fortes et des personnages de grande envergure.

La thématique principale de ce roman est le syndrome post-traumatique des hommes qui reviennent du front. « L'existence d'un stress post-traumatique est indéniable. Tout y est. L'arsenal au complet. Situation de stress cumulé, instabilité émotionnelle, irritabilité, cauchemars à répétition, hypervigilance, flashs diurnes, etc. » Mais il traite également de la difficulté à reprendre une vie normale quand l'esprit est assailli d'images de guerre, d'horreurs vécues, de traumatismes véhiculés parfois par des enfants ou des femmes armés qu'il faut abattre, de compagnons de cordée qui meurent sous les balles. Comment retrouver foi en l'être humain après avoir vécu l'innommable, comment en parler, comment se confier, comment dormir encore la nuit ? le personnage de Jérôme Pieaud concentre toutes ces questions et symbolise la difficulté de vivre. Elsa Roch a une formation de psy, cela explique indubitablement la justesse de son argumentation. Les retours en arrière, moments où Jérôme se trouvait alors confronté à la terreur de son prochain, sont d'une telle richesse que le lecteur devient lui. L'empathie fait son oeuvre et c'est tremblant et inquiet que l'on suit son cheminement psychologique vers ses transes cauchemardesques. Sa culpabilité m'a bouleversée : incapable de faire la paix avec lui-même, il en a oublié de veiller sur la femme de sa vie. Incapable de lui confier ses terreurs, il s'est retrouvé seul et démuni devant tant de souvenirs violents. Comment rester insensible à une telle détresse….

Face à ce personnage en perdition, Amaury Marsac est en proie à d'autres démons. Une enquête compliquée à boucler face à un crime d'une sauvagerie sordide, mais surtout une vie personnelle dont le vide abyssal affecte profondément son mental. Lui aussi a une blessure passée béante qui affecte son devenir et régit toutes ses émotions.

« Il arrive que toutes les fenêtres du monde se referment brutalement sur un homme déjà à terre. »

« On ne vaut plus rien lorsqu'on n'a pas su protéger ce qui comptait le plus au monde. »

Dans cet univers sordide, la jeune femme assassinée, Emma apparaît comme une madone suppliciée : solaire, lumineuse, rayonnante. Elle plane sur tout le récit par une force évanescente qui contrebalance les tortures psychologiques dont souffrent les personnages. Elsa Roch en a fait un éblouissant portrait de femme, forte, déterminée, et volontaire. « Peut-être était-elle seulement solaire, rayonnante, important tous ceux qu'elle croisait. Il y a des êtres comme ça, qui laissent une trace en vous, une empreinte, sans même le vouloir. »

Dans cette « poésie urbaine », comme elle aime à le rappeler, l'auteur donne des clés pour apprendre à accepter sa douleur et vivre avec elle, sans faux semblant et avec lucidité. Elle fait partie de nous comme la noirceur de l'homme fait partie de chaque être humain. Nous sommes ambivalents, et c'est avec nous-mêmes qu'il faut savoir composer, avant d'être capable de résoudre le mystère de l'Autre. « À certains moments de la vie, ne faut-il pas oublier nos promesses, pour avancer, rester en vie ? »

« On ne sort pas seul du noir, il faut une main tendue ».

Un roman fort, un auteur extrêmement doué, une force transcendante qui se dégage de ce livre par la puissance des mots, une grâce littéraire qui touche les étoiles et met votre coeur à vif.




Lien : https://aude-bouquine.com/20..
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C'est la première fois de ma vie qu'un roman me laisse ainsi, sensation d'euphorie intense, d'avoir terminé, d'avoir tout un tas de frissons dans le corps, pourtant de base, je suis une femme intransigeante, avec un coeur de pierre, il est souvent difficile pour mon entourage proche de moi de savoir me cerner, sauf mon époux qui juste avec un regard me comprend.

Je l'ai trouvée tellement intense et bouleversant, je suis l'auteure depuis son premier roman que j'avais découvert, une véritable découverte où j'avais été séduite par son écriture poétique, donc je m'étais procuré celui-ci pour le lire, quand je sentirais le bon moment, par la même occasion son dernier roman vient juste de sortir " le baiser de l'ogre ".

L'inspecteur Amaury Marsac et appelle sur les lieux d'un crime atroce, barbare, une jeune femme journaliste assassinée, elle a été éventrée, qui a pu commettre ce crime horrible.

Tout le monde se pose cette fameuse question, est-ce que c'est son petit ami ex-militaire Jérôme Pieaud ?... Qui aurait pété les plombs… Course poursuite dans Paris…

L'auteur aborde le thème du trafic des femmes, prostitution sur le net, prostitution parisienne. Dans ce roman, on sent l'écriture de l'auteur à travers chaque page de l'histoire, elle nous dépeint cet univers sombre, glauque, c'est à la fois touchant et dure.

Du côté des personnages, on n'est pas en reste, car ses personnages sont travaillés avec minutie, une écriture riche et poétique, une véritable conteuse, l'inspecteur Amaury Marsac, j'ai ressenti avec lui sa peine immense d'avoir vécu une disparition, celle de sa soeur Solène, cette disparition, c'est son cheminement quotidien, il vit avec ça en permanence, mais il se doit d'avancer, trouver la force d'avancer chaque jour.

Puis en écrivant je ne voulais pas écrire ça, mais en fait si, car c'est important, il y a aussi de l'amour dans ce roman, vouloir se faire justicier, se dire que la personne qu'on aime le plus au monde et partit, qu'elle ne reviendra pas que ce n'est pas possible, de devoir apprendre à vivre sans elle, de se sentir démunie, bouleverser incapable d'avancer.

J'ai identifié un personnage de l'histoire à moi, je ressentais dans les tripes sa situation.

Mais il y a également quelque chose qu'elle a abordé, le stress post-traumatique, le retour après la guerre en Afghanistan. Ses soldats qui eux s'en souviendront toute leur vie, le stress post-traumatique, c'est cette blessure psychique qui ronge les soldats à leur retour du théâtre des opérations. Un mal invisible qui hante les militaires. Agoraphobie, agressivité, mais aussi cauchemars à répétition.

Quant au dénouement final où je me suis fait berner, je n'ai rien vu venir, je l'ai trouvé sensationnel." Oublier nos promesses ", c'est un roman policier très dur, je le répète, une écriture poétique, le choix des mots maîtrisés.

Une auteure femme qui mérite d'être encore plus CONNUE, on ne peut PAS passer à côté de ce roman complètement bouleversant, renversant, surprenant, addictif, magistral.


Il va au-delà du coup de coeur pour moi, il m'a touché vraiment, dans le fond, dans la forme , dans mon coeur de pierre.

Je ne suis vraiment pas près de l'oublier.
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Elsa Roch est-elle adepte du grand écart ?

Après un premier polar rural, elle nous plonge cette fois-ci dans un Paris âpre, aux côtés de son personnage, le commissaire Marsac. le point commun ? Son écriture soignée, sans aucun doute.

Ambiance diamétralement opposée donc, mais mêmes qualités communes, loin des polars primant l'action aux sensations. Oublier nos promesses est une plongée dans l'horreur des bas-fonds parisiens, ce qui n'empêche pas les sentiments.

Une journaliste indépendante atrocement massacrée chez elle. Son amant, officier de retour d'Afghanistan et victime de stress post-traumatique. Marsac, flic à l'âme blessée et à la personnalité profondément attachante. Trio marquant pour un roman qui lorgne avec talent vers les polars à atmosphère.

Voilà bien un livre qui mérite d'être lu lentement, pour bien se laisser imprégner par ce sombre climat et par l'écriture travaillée d'Elsa Roch. L'auteure aime ses personnages, à n'en pas douter. Elle aime tout autant ciseler ses phrases pour en faire ressortir une noire poésie.

Ce n'est donc pas tant l'intrigue qui marque les esprits. Elle est, somme toute, assez classique. C'est plutôt le soin apporté à l'enveloppe qui apporte une certaine singularité au récit. Et puis, surtout, ce personnage de militaire au trauma intelligemment étudié. Meurtri avant, doublement meurtri maintenant. Amor à mort.

Les personnages de flics ne sont pas en reste. Loin d'être de gros bourrus, ce sont plutôt des enquêteurs qui questionnent et se questionnent, avec un côté psychologique très marqué. Nul doute que ce angle psy vient d'une certaine déformation professionnelle de l'auteure (et c'est tant mieux, ça leur donne du corps).

Oublier nos promesses est un polar sombre mais terriblement humain, et Elsa Roch y démontre sa propension à construire des histoires à la forme léchée, où la psychologie trouve toute sa place. A déguster.
Lien : https://gruznamur.wordpress...
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Citations et extraits (32) Voir plus Ajouter une citation
Quelque chose de moi est resté là-bas. A la place, un trou. Dans ce trou, ça me démange. Une hallucinose à la sauce amputée psychique. Celui que j'étais est resté là-bas. Je suis un nouvel homme.
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Il avait appris à repérer les tarés de loin et plaça son curseur d’alerte sur vigilance 3. L’échelle, mise en place lors de sa première nuit dehors, en comptait 10. Les vigiles aux portes des centres commerciaux, les chiens, les bandes de zonards, les bains douches municipaux et les ponts, c’étaient des 10. Le 0 n’existait jamais. Le froid, la chaleur et la faim, 5, parce qu’on s’habituait ou qu’on en crevait. Y avait pas de demi-mesure, dans la rue. Dans la rue, la vie muait en une torture pérenne, qui te donnait deux âges, celui de l’état civil et celui des pavés, et ça ne correspondait jamais. La frontière était invisible mais il y avait un avant et un après la rue.
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Sans fric, t’es rien. Quand tu viens de nulle part, que tu es personne et que tu veux du blé et arriver à quelque chose dans la vie, soit tu piques le sac des petites vieilles dans le métro mais alors t’iras jamais bien loin, soit tu vois grand, et là, la rue peut te propulser. Tu commences par fréquenter le bon milieu, tu t’immisces, tu joues l’homme de main fidèle et docile, et tu gravis les échelons un par un. Jusqu’au sommet de la pyramide si tu ne lâches jamais rien. Cette dernière règle est la seule valable dans ce monde, sinon tu te fais bouffer tout cru sans avoir eu le temps d’embrasser ta mère une dernière fois.
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L'être humain est finalement imprévisible. Nous bataillons pour le formater dès sa naissance et l'étiqueter une bonne fois pour toutes, normal, anormal, mais il n'est pas un produit à code barre immuable, et les surprises sont toujours possibles. Bonnes ou mauvaises.
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— C'est vrai que Pieaud a dégommé ce con qui tournait autour de sa copine comme une mouche à merde. Mais à sa place j'aurais fait pareil et, pour moi, ça ne signe aucune propension à la violence. Juste une certaine idée de la défense de son territoire.
Marsac resta dubitatif.
— Si on devait se mettre à cogner tous les prédateurs qui rôdent autour de nos conjoints et considérer comme territoire exclusif ce qui ne nous appartient finalement pas, le monde serait à feu et à sang.
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