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530 pages
collection Fumées (06/11/2020)
4.38/5   4 notes
Résumé :
La Faction Cannibale, c’est une histoire du vandalisme éclairé, illustrée par une recherche iconographique, littéraire et musicale riche et disparate qui reflète avant tout les obsessions de son auteur, imprégné par la pop culture et les influences qu’elle charrie en son sein – le punk, Robespierre, Jack l’Éventreur, Debbie Harry, The Clash, André Breton, les Shakers, Alan Moore, Kim Gordon, Picabia, la bande à Baader, etc.

Servando Rocha se soucie pe... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Rocha est l'auteur d'une oeuvre littéraire protéiforme, passant avec la même grâce du roman à l'essai, et où confluent tous les courants et toutes les préoccupations de l'underground, qu'il explore avec une gourmandise remarquable. La Faction cannibale, son second livre traduit en français (après une histoire de la lutte armée au Royaume-Uni, Angry Brigade, publiée à L'Échappée en 2013), représente un exemple exquis de ce mille-feuilles d'influences et d'envies, placé sous le haut patronage du Walter Benjamin du Livre des passages ou du Greil Marcus de Lipstick Traces. Au fil de pages devant autant à L Histoire et à la philosophie qu'à la critique rock, Rocha y déploie une histoire capricieuse, personnelle et qui ne cache pas son Caractère outrancier voire fantaisiste, des liens qui existent entre "art,
terreur et vandalisme". Car la "faction cannibale" qui donne son titre au livre n'est nulle autre, pour Rocha, que le groupe informe, traversant le temps et l'espace, qui, de Thomas de Quincey à Richard Hell, de Jack l'Éventreur aux actionnistes viennois, de Violette Nozière à Kim Gordon, a fait de la création le lieu de l'exploration des pouvoirs Occultes d'une violence réprimée ailleurs. C'est cruel, beau, libre, Vertigineux et merveilleusement traduit.
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Si les éditions Tusitala publient avant tout de la littérature, le superbement nommé LA FACTION CANNIBALE est un essai. On le doit à l'espagnol SERVANDO ROCHA, déjà auteur du très bon ANGRY BRIGADE paru chez L'Échappée en 2013. Ici, Rocha explore les liens entre ART, TERREUR et VANDALISME. Sur la forme, résolument mutante, comme dans le fond, avec ses références constantes à DADA, aux LETTRISTES et aux SITUATIONNISTES, on pense très fort au fabuleux LIPSTICK TRACES de Greil Marcus. À l'instar de ce dernier ou de WALTER BENJAMIN, dont il revendique l'influence, Rocha emprunte des chemins de traverse, parfois connus de lui-seul, pour tisser des liens entre les JACOBINS et CHARLES MANSON, JACK L'ÉVENTREUR et les SEX PISTOLS, les attentats du 11 septembre et THROBBING GRISTLE, ou encore LA BANDE À BAADER, BOB DYLAN, SWELL MAPS et CRIME, l'auto-proclamé "seul groupe rock de San Francisco". le but : tracer les contours d'une carte de cette région de la psyché humaine où terrorisme, crime et ultra-violence deviennent oeuvres d'art, et inversement. Ça fait 507 pages, ça se lit tout seul et c'est vivement recommandé.
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Un livre très documenté qui explore la fascination que les créateurs et les penseurs éprouvent pour le macabre. On y croise des surréalistes, des dadaïstes, des punks, Charles Manson, la bande à Baader, et un type prénommé Jack, qui a éventré des prostituées et fini par devenir une icône pop. Intéressant. Une balade historique et culturelle aux accents pop qui navigue librement entre les Jacobins, les Illuminati, Warhol, Shelley, les Sex Pistols ou Blake, entre cent autres, créant des passerelles aussi passionnantes qu'inattendues. La Faction cannibale cherche au coeur de la nuit, du crime, des émeutes, des révolutions, des clubs interlopes ou ésotériques, des quartiers sales, des saccages, et dans leurs répressions parfois sanglantes, une forme d'esthétisme comme une lame de fond historique qui a pu amplement nourrir l'art et la littérature au travers des siècles. Complètement émancipé des contraintes savantes, cet essai très accessible est surtout hyper stimulant et se lit comme un roman.
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J'adore ce genre de livres, un livre qui traque les signes et propose de nouvelles perspectives.
J'ai mieux compris, à le lire, ce qui me heurte dans certaines positions quand elles miment la révolte pour être perçues comme telle.
La fascination contemporaine de la violence a trouvé sa généalogie (très partiale, et assumée).
Il me semble qu'à partir de là, on peut se mettre à commencer à penser par d'autres représentations.
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Rocha est aussi l'auteur d'une oeuvre littéraire protéiforme, passant avec la même grâce du roman à l'essai. La Faction cannibale représente un exemple exquis de ce mille-feuilles d'influences et d'envies. Au fil de pages, l'auteur déploie une histoire capricieuse, personnelle et qui ne cache pas son caractère outrancier voire fantaisiste, des liens qui existent entre art, terreur et vandalisme.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
« Comme beaucoup d’agitateurs politiques, propagandistes ou démagogues, affirme Paul Virilio, les artistes d’avant-garde savaient depuis longtemps ce que le TERRORISME allait bientôt vulgariser : rien n’est plus facile pour trouver place dans « l’histoire révolutionnaire » que de provoquer une émeute, un attentat à la pudeur, sous des prétextes artistiques. » Virilio se trompe pourtant sur un point : je doute qu’à l’heure actuelle, il soit si simple de « provoquer une émeute, un attentat à la pudeur, sous des prétextes artistiques ». Les artistes d’avant-garde ont beau prétendre injecter l’horreur dans la haute culture (les musées), ils se sont finalement révélés très dociles. La culture dominante a fini par intégrer leur discours. D’autant plus que, si l’art est capable d’esthétiser la terreur, aujourd’hui la terreur est aussi esthétisée : le fantomatique Ben Laden, avec ses fréqueuntes et terrifiantes apparitions à la télé (un Coran dans une main, une mitrailleuse dans l’autre, dans un éternel décor de montagnes), est peut-être devenu l’artiste vidéaste le plus célèbre de ces dernières années. (…)
J’ai l’impression que tout n’a pas encore été dit, qu’il reste quelque chose de plus tacite, lié à cette volonté d’établir des connexions, des ancrages qui nous permettraient d’interpréter et d’interroger notre présent. Je n’ai certes pas retrouvé la trace de Tyburn, mais sa présence est toujours là. Cette Histoire du Vandalisme Éclairé est une tentative d’aborder l’histoire comme quelque chose de plus qu’une compilation d’événements morts, qu’un simple corps mutilé. A présent, j’ai le sentiment d’avoir moi aussi tissé ces liens, d’avoir mis mon flair à l’épreuve. Au fil de ces pages, j’ai vu défiler des centaines de visages. Je repense aux jacobins, qui regardaient du coin de l’œil le passé impérial romain, ou aux révolutionnaires français de 1848 qui imitaient leurs ancêtres jacobins. J’ai également croisé le profil de Lénine, ce Robespierre du XXe siècle. Autant de personnages qui ont, à leur manière, foulé des terres déjà conquises et parlé un langage dont ils avaient hérité. J’ai tâché de les mettre à nu, d’en percer les codes, de déchiffrer la façon dont s’exprime l’horreur contemporaine, et dont la culture populaire véhicule la transgression et la terreur.
Sartre disait, avec le recul, s’être battu toute sa vie « pour l’avènement d’une société dans laquelle il n’avait pas envie de vivre ». C’est un peu ce qui est arrivé aux artistes d’avant-garde fascinés par les tueurs en série, les terroristes et les criminels. Ils ont convoqué un monde, en sachant pertinemment qu’il ne ferait jamais son retour. Ils ont revendiqué quelque chose d’insaisissable et d’obscène, même pour eux. Et ils ont fini par fantasmer une violence qui, si elle devait se concrétiser, les aurait probablement dévorés.
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