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EAN : 9782365695152
480 pages
Editions Les Escales (20/08/2020)
3.27/5   30 notes
Résumé :
" Que cherchez-vous, mademoiselle ? " À la question posée par Walter Gropius, Clara répond : " Une vie. "

Dans l'Allemagne exsangue et tumultueuse des années 1920, le Bauhaus est plus qu'une école d'art. C'est une promesse. Une communauté dont le but est de mettre en forme l'idée de l'Homme nouveau. En 1926, l'école s'installe à Dessau. Dans le grand bâtiment de verre et d'acier, Clara, Holger et Théo se rencontrent, créant une sorte de Jules et Jim. ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Nous sommes en 1961, Clara Ottenburg quitte New-York où elle est venue pour un concert, quelques interviews, une conférence… une manière de rendre hommage à Brecht et à Kurt Weill. Elle a choisi de rentrer à Berlin, alors que Théo son amour de jeunesse lui conseillait de rester aux USA : en effet, on est en train d'ériger le Mur. Mais, Clara n'abandonnera pas Berlin, elle est restée pendant les années de plomb du Reich, alors qu'ils étaient tous partis alors elle persiste. Elle est « la femme qui reste ».

On retrouve ensuite l'année 1925, dans une Allemagne exsangue, sous la République de Weimar ; Clara se rend à la fête donnée à l'école des arts décoratifs de Burg Giebichenstein. Alors qu'elle désire être admise au Bauhaus, Clara est reçue de manière un peu cavalière, car si des filles sont admises, cela semble être en fait plus pour être dans l'air du temps que par réelle conviction. Elle y fait la connaissance de Théo, le flamboyant, qui occupe l'espace et de Holger son double version silence, timidité… le trio se constitue rapidement, et nous fait penser à « Jules et Jim » bien-sûr.

Clara ne peut pas compter sur sa mère Helga, véritable iceberg avec elle, alors que son père est décédé. Seule sa tante Louise croit en son talent artistique et la soutiendra toujours.

On va suivre ainsi toute la « scolarité » des étudiants du Bauhaus, leurs relations amoureuses, leurs créations, leurs frustrations, mais les chemises brunes sont de plus en plus visibles, le Bauhaus dérange, il est vécu comme un lieu de perdition, de débauche, un repère de Juifs et de communistes pour certains.

Peu à peu, beaucoup parmi les professeurs, les étudiants, vont fuir les persécutions.

J'ai bien aimé retrouver les étapes importantes du Bauhaus : la création du Bauhaus de Dessau à partir de la structure de Weimar par Walter Gropius, architecte plutôt controversé, qui va le diriger jusqu'en 1928 avec des méthodes assez sexistes, les femmes n'ayant pas le droit d'être architecte, elles doivent se contenter de tisser. Pour lui, il faut commencer par désapprendre ce que l'on vous enseigné auparavant.

Il cède la place pour que le lieu puisse continuer à évoluer à Hannes Meyer dont l'orientation est différente, plus communautaire tendance communiste.

« La créativité individuelle disparaitrait au profit de la construction coopérative … Garçons ou filles mêlés, tous semblables ; un enthousiasme collectif. »

Ensuite, c'est Ludwig Mies dan der Rohe qui prend la suite de 1930 à 1933. Il est célèbre mondialement pour avoir réalisé le pavillon allemand lors de l'Exposition universelle de Barcelone.
Dévoiler le texte masqué
J'ai trouvé Clara courageuse, quand elle s'accroche pour survivre dans Berlin, acceptant n'importe quel travail : fabriquer les costumes au théâtre par exemple, avant de monter sur scène…

J'ai aimé suivre Berlin dans ses différentes évolutions, le nazisme, les bombardements, l'occupation à la fin de la guerre, puis le mur, et on a même droit à la liesse de la chute en 1989.

J'ai choisi ce roman pour retrouver le Bauhaus et son histoire car c'est un de mes centres d'intérêt, mais, je suis restée sur ma faim. J'ai tellement mieux aimé « le bal mécanique » de Yannick Grannec que m'avait conseillé la bibliothécaire il y a quelques temps… je vous le conseille d'ailleurs si vous ne l'avez pas déjà lu…

Vous pouvez d'ailleurs retrouver ma chronique ici :https://leslivresdeve.wordpress.com/2017/05/14/le-bal-mecanique-de-yannick-grannec/

Certes, j'ai passé un bon moment avec « La femme qui reste » mais il me reste un goût d'inachevé, un peu de frustration, même si « L'Opéra de quat'sous » et la complainte de Mackie accompagnent le lecteur, telle une toile de fond … je pense que la prochaine fois je lirai un ouvrage consacré au Bauhaus…

Un grand merci à NetGalley et aux éditions Les Escales qui m'ont permis de découvrir ce roman et son auteure dont c'est le premier roman, je tiens à le préciser.

#LaFemmequireste #NetGalleyFrance
7,5/10
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Dans un contexte historique, l'auteur nous livre dans ce roman la vie de trois jeunes : Clara, Théo et Holger. Une belle amitié les unie, une amitié qui se transforme en amour. Tous les trois sont élèves du Bauhaus. Clara nous raconte sa première rencontre en décembre 1925, lors de cette fête de l'école des arts, fête de la nouvelle objectivité, les premières paroles de Walter Gropius, l'architecte controverse, le fondateur de cette célèbre école. C'est là que tout va commencer pour elle. Une aventure inespérée qui va voir, au fil des années, son destin basculé en raison de la déclaration de guerre...

Le roman s'ouvre sur cette année 1961, Clara revient des Etats-Unis, sur le bateau et elle se souvient et se remémore ses années 30, sa jeunesse ambitieuse dans cette école qui pour elle était la promesse d'une vie...

Je suis attristée de ne pas avoir été vraiment captivée par ces personnages, cette histoire. Il manque un liant, des émotions, je en sais quoi qui aurait pu retenir toute mon attention... L'écriture riche, et très documentée nous raconte des faits, des sentiments sans que ceux-ci touchent l'âme, à regret. Ce n'est pas très bien, mais en commençant cette lecture, me revenait sans cesse en image ce film présenté sur Arte Bauhaus un temps nouveau dans lequel nous avions découvert le personnage de Gropius, ses amours, les élèves surprenants et attachants et que j'avais beaucoup apprécié, qui était une immersion complète dans cette école très particulière. C'était très vivant !

Mais ce livre n'est pas à mon humble avis l'histoire du Bahaus, ni un roman sur la création, l'art, c'est avant tout l'histoire et le destin d'une jeune fille devenue femme, une histoire quelque peu décousue d'amitié, de fidélité et de choix dans une période de l'histoire très mouvementée, c'est comme cela que je l'ai lu.
#LaFemmequireste #NetGalleyFrance
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Allemagne 1926, Theo, Clara et Holger sont admis à la prestigieuse école d'art du Bauhaus. Une grande et belle histoire d'amour et d'amitié liée à l'histoire de l'Allemagne et à l'histoire de la modernité. Porté par le vent tragique des évènements qui embraseront l'Europe et le Monde, les trois jeunes gens devront faire des choix politiques et artistiques. Qui a dit que choisir c'est d'abord renoncer ? Créer pour se libérer ce sera le choix de Clara.



Différente ; bien sûr, elle souhaite l'être. Elle est différente du garçon à la pomme d'Adam, et de ce Lux qui tripote son appareil photo. "Si nous sommes honnêtes, nous nous révélerons." En tout cas, s'il y en a un qui ne fait aucun effort, c'est bien lui. Il s'est assis par terre, le dos calé contre le mur, et il a fermé les yeux. "



« La femme qui reste » est une formidable saga du XXe siècle. Kandinsky, Klee, Léger, Breuer, Schlemmer, Bartók, Mies van der Rohe…Un name droping de tout ce qui fera notre environnement artistique et culturel un siècle plus tard.

Malgré un style parfois un peu ampoulé, Anne deRochas- qui a longtemps travaillé comme graphiste pour la maison Yves Saint Laurent signe un roman historique passionnant et instructif, à savourer, le dos délicatement calé dans un fauteuil Barcelona, le modèle avec ottoman évidemment.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Dans l'Allemagne exsangue et tumultueuse des années vingt, le Bauhaus est plus qu'une école d'art. C'est une promesse. Au sein du grand bâtiment de verre et d'acier, Clara, Holger et Théo vont partager l'aventure intense et créative de la modernité. Les femmes y cherchent leur place. Des liens se tissent. Amitié, amour... Entre rêves d'Amérique et certitudes de Russie, les futurs se dessinent. Bientôt, à Berlin, le temps s'assombrit. Lorsqu'à son tour l'école est prise dans les vents contraires de l'Histoire, les étudiants doivent faire leurs propres choix. Mais les convictions artistiques ou politiques ne sont pas les seuls facteurs qui décident du cours d'une vie. À qui, à quoi rester fidèle, lorsqu'il faut continuer ?
Dans ce récit, il s'agit plus de la vie des trois personnages que du Bauhaus ... ce n'est qu'un décor, un prétexte pour évoquer la vie de ces jeunes gens en quête d'aventure et de curiosité ....
Je n'ai pas particulièrement accroché à cette histoire ... C'est peut être cet air détaché vis à vis des personnages, ce recul, cette observation qui m'a dérangée... Ou ce n'était pas l'histoire que je souhaitais lire, tout simplement !Quelquefois, il n'y a juste pas d'autres explications !
merci toutefois aux éditions les escales et à netgalley pour le prêt de ce livre ...
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L'histoire s'ouvre dans les années 60, sur un bateau où Clara, qui revient des Etats-Unis, se rappelle sa jeunesse allemande dans les années 20. Elle se remémore ses amis, Holger et Théo, et l'école du Bauhaus.

Clara, une jeune femme aux relations complexes avec sa mère, portée par sa tante Louise, est élève au cours préparatoire du Bauhaus, une école d'art très moderne fondée par Gropius. Il est difficile d'être une femme dans ce monde moderne qui ne l'est pas toujours tant que ça. Au delà de l'art, en arrière plan, il y a l'Allemagne. D'abord le tumulte de l'après-guerre, puis celui de la prise de pouvoir d'Hitler...Il faut alors assumer ses convictions, ses origines, ses choix...

J'avoue que je n'ai pas bien réussi à entrer dans l'histoire, je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages, pour bien apprécier ce livre. le thème est pourtant très intéressant et m'a donné envie de découvrir d'autres aspects de cette école d'art....

Merci aux Editions Les Escales et à Netgalley pour cette lecture.
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critiques presse (1)
Telerama
04 octobre 2022
Mais Anne de Rochas ne se contente pas de raconter avec précision l’histoire du Bauhaus, depuis ses célèbres fêtes jusqu’à sa fin tragique. Inventant des dialogues qui sonnent juste, la romancière pétrit les faits authentiques dans une pâte vivante où les affaires de cœur comptent autant que les batailles artistiques et les combats politiques.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
Près de la table des professeurs, un homme est debout. Il tourne la tête et lève aussi son verre. Clara le reconnaît. C’est Walter Gropius. Celui dont Weimar ne veut plus, l’architecte controversé, l’ex-époux sulfureux d’Alma la scandaleuse, le trop à gauche pour les uns, trop bourgeois pour les autres, celui des entrefilets mondains, des comptes rendus culturels et des billets politiques. Comme ils ont l’air de l’aimer, tous, ces garçons et ces filles qui semblent n’avoir peur de rien, et comme il les regarde !
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Qui sommes-nous pour critiquer l’or de Kandinsky ? Nous le voyons comme un objet. Passéiste. Des morceaux de sacré, voilà ce que sont ces feuilles d’or ! Ce que Kandinsky nous enseigne, malgré nous, malgré tout. Voilà ce que nous disent aussi Klee, Feininger et Schlemmer, ne faites pas semblant de ne pas comprendre ! Nous avons tout notre fond d’or… Peu importe son nom… Peu importe sa forme…
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C'est écrit dans le règlement. Chacune doit prendre soin de ses costumes. Mais l'Allemagne est à nouveau ruinée. La vague brillante d'objets, luisante de beurre et du gras confisqués aux pays occupés, s'est tarie. On a faim à nouveau. Et on a peur. On rentre dans le rang, il ne faut pas qu'une seule tête dépasse. Déjà il a fallu donner du métal. Si on ne le faisait pas soi-même, ils enverraient quelqu'un le chercher. Elle a donné le cadre de la photo de mariage de ses parents. Son poids de chagrin a acheté sa tranquillité. Partout on entend le cliquetis des collectes, à chaque coin de rue ces boîtes en fer-blanc dans lesquelles on glisse son effort, sa pièce, en lui donnant un élan pour qu'elle fasse assez de bruit, pour qu'elle paraisse plus grosse, plus lourde, pour que le regard soupçonneux du fonctionnaire ne s'attarde pas sur vos pas ; on sourit pour qu'il garde le souvenir de ces lèvres joyeuses. Illusion. Les filles se rendront en bande à ces repas que le parti organise, chaque dimanche, ces soupes populaires payantes, obligatoires, car les boîtes en fer-blanc ne génèrent pas assez d'armes, pas assez de canons, d'obus, de balles, il en faut toujours plus. La guerre est une grande Fête métallique.
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C'est ça, la vie. Il y a toujours des manques. Alors on maquille, avait-elle pensé. C'est ça, la vie, un squelette, avec plein de petits trous, il faut juste ne pas se tromper. Trouver la bonne forme, et la fixer. Bien droit. Les plus petites sont les plus difficiles. On croit qu'elles se voient moins. C'est faux. En pleine lumière, c'est un trou noir. Alors on prend des pincettes. Et on retient son souffle pour ne laisser échapper aucun de ces minuscules morceaux de verre coloré qui feront illusion.
C'est ça, la vie. S'asseoir sur le vieux tabouret, écouter les bruits, écouter les filles à la pause raconter leurs histoires d'amoureux, leurs histoires de gosses.
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Une robe pour aller danser. Voilà ce que ce lin était devenu. Clara voulait qu’il soit touché par des mains de garçons, de belles mains fortes, chaudes, joyeuses. Elle voulait des bras qui la prennent par la taille, des cuisses qui froissent l’étoffe, la fièvre du jazz dans les corps, la danse jusqu’à l’épuisement. Elle désirait ce que la blancheur du lin, dans le discours encore maladroit dont son corps l’habitait, semblait ne pas promettre. La liberté de mouvement, la simplicité, tout ce qui était moderne, ne faisait qu’accentuer sa jeunesse, la renvoyait à l’état de jeune fille, à l’enfance. Elle se voulait troublante, elle n’était que touchante. Être plus femme… ou n’être plus fille.
Clara passa la main dans ses cheveux, encore étonnée d’éprouver dans sa paume la caresse nerveuse et souple des pointes fraîchement coupées. Sous le carré lisse, elle cherchait la résistance élastique des boucles. « C’est curieux, avait dit Tante Louise, les ciseaux à la main, tu as des mèches frisées dans la nuque. Ton père avait les mêmes, quand il était jeune. Il appelait cela son grain de folie… Tu lui ressembles », avait-elle ajouté dans un souffle.
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Video de Anne de Rochas (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Anne de Rochas
"Toute l'équipe des Escales est heureuse de vous présenter sa rentrée littéraire 2020. Nous avons le plaisir de vous faire découvrir trois auteurs inédits en France : - Elizabeth Wetmore et son récit choral féministe qui nous fait redécouvrir le grand roman de l'ouest américain. - Anne de Rochas et son inoubliable héroïne Clara, femme éprise d'art et de liberté. - Et enfin, Kiese Laymon qui nous propose un ouvrage coup de poing dont le New-York Times dit « un livre sublime qui vous prend aux tripes ». Nous espérons que cette vidéo vous donnera envie de faire une escale dans leurs univers." Sarah Rigaud, directrice éditoriale
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