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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Enorme coup de coeur pour le premier roman d'Anne de ROCHAS.
ll est remarquable parce qu'il brosse une fresque de soixante-dix années de l'Histoire de l'Allemagne, depuis l'effervescence artistique des années 1920 avec ces hommes et ces femmes aux desseins fabuleux jusqu'à la chute du Mur de Berlin en 1989, en passant par les sombres années de la seconde guerre mondiale. le récit est passionnant et profondément singulier. En effet, si la littérature regorge de romans avec ce dernier épisode comme toile de fond, ils sont peu nombreux à dresser le portrait de la vie quotidienne des Allemands sous le régime nazi.
Outre cette première distinction, il y a une construction narrative extrêmement intelligente. le livre mêle formidablement fiction et réalité. Ainsi, dans un exercice littéraire fantastique, Anne de ROCHAS construit son roman autour de trois personnages sortis tout droit de son imagination. Il y a Clara Ottenburg, Theodor Schenkel de Hambourg et Holger Berg, le Bavarois. Tous trois vont permettre à l'écrivaine de tisser une toile dans laquelle elle fera se croiser une cinquantaine d'artistes en tous genres dont le point commun aura été de se former ou d'enseigner au Bauhaus.
Plus qu'une école d'art, le Bauhaus, c'est un courant de pensée. C'est d'ailleurs à ce titre que le régime en place les a fichés comme les instigateurs de "l'art dégénéré".
La littérature offre cette possibilité de revisiter la grande Histoire, une manière de nourrir le souvenir d'une époque que l'on voudrait révolue à jamais et avouons que Anne de ROCHAS, dans ce premier roman, l'assure tout en beauté. Je me suis délectée des 463 pages de "La femme qui reste", un livre foisonnant dans une plume d'une éblouissante poésie.

Lien : http://tlivrestarts.over-blo..
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Août 1961, sur le pont du bateau qui la ramène de New-York en Allemagne, face à la mer les souvenirs de Clara resurgissent. A dix-huit ans, encouragée par Louise sa tante, elle participe à cette fête fabuleuse: Ce soir-là elle danse sous un ciel de boules argentées, où scintille désormais le reflet évanescent des artistes, les visages, les regards qui ont traversé sa vie depuis 1925. Ce 4 décembre 1925 deux écoles d'art se réunissent pour faire la fête, celle de Weimar et celle de Halle, scellant son envie audacieuse d'intégrer l'école du sulfureux Walter Gropius qui venait de s'installer à Dessau. Elle fait la connaissance de Théo et Holger et rêveuse se questionne déjà « Lequel des deux prénoms rend sa peu si douce.»
En 1919 dans l'Allemagne effervescente Gropius invente le nom de Bauhaus, et, fonde le manifeste qui concentrait un grand nombre d'idées en faveur d'une réforme de l'enseignement et insistait sur la nécessité d'une coopération entre artistes et artisans. Il a construit sa légendaire école, où règnent ses idéaux avant-gardistes. le spirituel Klee enseigne et Kandisky y égraine ses analyses lumineuses. Après le départ de Gropius en 1928, Hannes Meyer et Mies van der Rohe ses successeurs à la direction de l'école ont également contribué au profil de l'école. La situation politique fut favorable au Bauhaus jusqu'en 1932. Face à la montée du nazisme, aux persécutions, certains ont dû s'enfuir déployant le Bauhaus à travers le monde. Clara est la femme qui reste, elle choisit de rester à la fin des années 30, elle n'est ni juive, ni communiste, mais contrainte de se soumettre au régime. Anne de Rochas signe un premier roman prolifique. Une fresque qui sillonne le 20ème siècle de 1925 à 1989, la chute du mur de Berlin. de l'Allemagne aux Etats-Unis en passant par la Russie, elle nous entraine dans le sillage prometteur de Clara, Théo et Holger trois étudiants ambitieux, passionnés qui resteront fidèles à cet enseignement malgré leur choix. Une histoire émouvante des plus grands designers qui ont participé à ce mouvement. Ce livre j'aurai adoré le lire sous le soleil de Tel-Aviv là où brille fièrement le Bauhaus.💙
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Attention, ne pas lire ce roman, assise n'importe où. Ce serait sacrilège. Un fauteuil a chaviré le monde du design en 1929, concept repris depuis par Ikea. Où est donc le fauteuil Barcelona qui a tant fait fureur au Bauhaus ? Ah, le voilà, je m'assois et je savoure. Bon, à présent, connaissez-vous le célèbre film « Jules et Jim » ? Nous y sommes presque. A quelques détails près : d'abord, on file en Allemagne dans les années 20. Ensuite, Jules s'appelle Théo et Jim s'appelle Holger. Entre eux deux, ce n'est pas le joli corps de Jeanne Moreau qui apparait mais celui de Clara. Voilà, vous êtes prêts ? du coup, on plonge dans une Allemagne minée par le chômage et la pauvreté, mais qui connaît néanmoins un petit miracle. En effet, il existe aussi une autre Allemagne : bouillonnante, créative, délirante dans une école absolument géniale, le Bauhaus, qui façonne l'environnement et bouleverse le monde. de grands artistes y sont profs : Kandinsky, Klee, Oskar Schlemmer. Ce roman nous conte ainsi cette folle aventure sous les traits de trois élèves qui vont en être. La chance ! J'en suis jalouse à un point. Ce roman est donc une pépite. Un bonheur sans nom. Et lorsque le 11 avril 1933, la Gestapo la fait définitivement fermer, le monde de l'art s'éteint. Cette école, ces élèves et ces profs ont marqué une époque exceptionnelle qui a transfiguré l'architecture et le design moderne.
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