La mort en partage

Nous faisons connaissance de Pierre Chalet, célèbre humoriste, la cinquantaine, le 24 février, un mois après que sa femme et sa fille enceinte ont été tuées dans un attentat islamiste. Nous allons le suivre jusqu'au 6 avril. Il a repris ses spectacles malgré la douleur et est admiré pour l'humanisme dont il a fait preuve après le drame, en appelant à un sursaut citoyen et à rejeter la haine. Il rencontre Jenna, humoriste débutante, qui fait la première partie d'un de ses spectacles et qui lui redonne envie de croire en un avenir. Pendant ce temps, des islamistes liés à l'attentat où ses proches ont péri, sont assassinés les uns après les autres.

Contrairement à ce que le titre peut laisser penser, ce premier roman de Thierry Rocher n'est ni un polar, ni un thriller mais un roman avec un très léger suspense, très vite éventé, mais ce n'est que secondaire. Il s'agit d'un roman sur l'être et le paraître d'où les masques stylisés de la couverture. Jusqu'où sommes-nous capable de les porter? Comment survivre avec cette sorte de schizophrénie?
Pierre Chalet est un homme englué dans ses paradoxes; il prône l'humanisme alors qu'il est rongé par la haine, il joue ses spectacles humoristiques alors qu'il n'est que douleur, peine et tristesse. il est attiré par Jenna mais elle est musulmane et sa femme est morte il y a un mois à peine, il a du mal à gérer le sentiment de culpabilité de celui qui reste.
Nous sommes les témoins de son combat pour essayer de redevenir lui-même, de ses déchirements intimes, de la paix à jamais disparue. Nous souffrons avec lui, nous errons avec lui, nous comprenons ses dilemmes.
L'ambiance des tournées et des spectacles est très bien rendue, on s'y croirait, ce qui n'a rien d'étonnant puisque l'auteur est dramaturge, comédien, chroniqueur et chansonnier.
Un premier roman réussi sur un sujet difficile et polémique.
Je remercie Babélio et les éditions De Borée pour cette découverte d'une nouvelle plume intéressante.

Pierre Chalet est humoriste. le samedi 24 février, il remonte sur scène, un mois après avoir perdu son épouse et sa fille, dans un attentat. Il émeut la France entière avec un discours humaniste, destiné à apaiser les haines. Il force le respect par sa dignité et les messages de paix qu'il transmet. En réalité, comme on peut le deviner, il est dévasté par le chagrin. Pourtant, il tient bon. Même s'il a réduit le nombre de représentations et d'interviews, il continue à faire rire son public. Il accepte même de partager la scène avec une jeune humoriste, Jenna, qui commence à percer. Lors d'une soirée, cette dernière assure sa première partie et les deux artistes nouent une amitié équivoque.


Pourtant, quand il est seul chez lui, Pierre rassemble des coupures de journaux sur une série de meurtres qui tient les médias en haleine : les islamistes, soupçonnés d'avoir participé à l'attentat qui a tué Eva et Fiona, sont tués les uns après les autres. Chaque exécution est perpétrée avec un mode opérationnel différent.


Le récit est conté par un narrateur extérieur, mais tous les chapitres sont entrecoupés de texte en italique qui dévoile les véritables pensées de Pierre et tous se terminent par une pirouette au sujet de la mort. Très vite, une contradiction apparaît entre l'attitude publique de l'humoriste et ses véritables sentiments. Il lui devient de plus en plus difficile de mettre le masque de la solidité, ses failles entaillent le roc et il s'effondre de plus en plus. Il est écartelé : le soir, il rit de tout pour amuser ses admirateurs et lorsqu'il se retrouve seul, le chagrin est insurmontable ; en public, il prône la paix, alors qu'en privé, il est empli de haine ; il souffre de la perte de sa femme, aussi, il culpabilise de l'attirance qu'il éprouve pour Jenna ; il est meurtri et il se raccroche à des futilités (ses repas, ses voyages, etc). Il décrit la complexité du deuil. Il montre les différentes facettes de l'artiste, qui doit laisser ses blessures en coulisses. Nous comprenons rapidement le coeur de l'intrigue. Malgré tout, la dualité de Pierre finit par nous faire douter de nos certitudes. Et si, l'objectif était de nous faire croire à l'évidence ?


Pendant une grande partie de ma lecture, j'ai beaucoup pensé à Antoine Leiris et à son livre Vous n'aurez pas ma haine. J'avais la sensation que Thierry Rocher était sur un fil et j'avais peur qu'il bascule dans une similitude que je n'aurais pas aimée. J'ai apprécié qu'au fil du livre, l'ombre de ce texte s'éloigne, car j'aurais eu une impression de sacrilège.


La mort en partage est un roman qui interroge et qui nous force à affronter nos convictions profondes. Je l'ai beaucoup aimé.


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Bonsoir,
Je vous parle ce soir de « la mort en partage » de Thierry Rocher chez De Borée Éditions. Merci à Alain Pons - Attaché de Presse pour cet envoi.
Le héros de ce roman est Pierre Cholet un humoriste qui vient de perdre sa femme et sa fille dans un attentat. Il remonte pourtant sur scène et se fait le porte parole de la non violence et du pardon.
Pourtant, on sent qu'il est partagé que l'image qu'il donne n'est pas celle qu'il est et ressent au fond de lui, mais il a un métier public et il doit continuer à faire rire les gens, surtout que la bienveillance dont il fait preuve en apparence ne lui apporte que des soutiens. Il joue à guichets fermés.
Son manager va lui proposer pour la première partie de son spectacle une jeune humoriste, très belle, qui va le séduire, elle l'admire mais on le sent vraiment tiraillé entre son attraction pour cette belle jeune femme et le fait qu'elle soit d'origine maghrébine, l'attentat meurtrier ayant été revendiqué par les islamistes intégristes.
Un roman sur le paraître et l'être, sur l'image que l'on donne de soi et l'image perçue par les autres. Une très belle découverte, car même si au départ le sujet me semblait un peu dur, on se laisse emporter.
Quatrième de couv. Pierre Chalet, humoriste célèbre, perd sa femme et sa fille unique dans un attentat Contre toute attente, il prend la décision de continuer à faire rire et remonte sur scène peu après ce drame épouvantable Il montre rapidement une solidité morale qui force le respect du public et de ceux qui l'entourent Et tandis que Pierre noue une relation particulière avec Jenna, jeune figure montante de l'humour et qu'il semble accepter de faire face aux angoisses et aux doutes qui l'étreignent, des membres présumés de réseaux terroristes sont assassinés, chaque fois avec un mode opérationnel différent Peu à peu les contradictions de Chalet se révèlent.

Une lecture dans le cadre de Masse Critique organisée par Babelio.
Tous mes remerciements à la maison d'édition pour son envoi.

Point de départ : la mort de sa femme et de sa fille dans les attentats de Paris.
La suite : Pierre prône la non-vengeance et continu de se produire sur scène.
Le hic : la disparition de certains membres du réseau terroriste.

Mon attente : vivre au travers Pierre son évolution psychologique, sa remise en cause de ses propos, ses doutes et ses douleurs.

A la place : j'ai partagé moults repas au restaurant et voyagée aux quatre coins de la France grâce au TGV.

Ce que j'aurais aimé : beaucoup moins de blabla sur son quotidien, franchement inintéressant à force d'être répété, et plus de travail sur la transformation de Pierre avec un pourquoi et un comment développé.

Ici j'ai vu un homme qui aime la bonne chère, qui se débat un peu dans ses angoisses mais je n'ai pas vu l'homme qui a décidé d'être celui qu'il ne veut plus paraître.

Dommage, une histoire au départ très originale mais qui manque malheureusement de travail sur son personnage.

Alors que Pierre est rongé par le chagrin et la douleur de la perte sa femme et sa fille dans un attentat terroriste à Paris. Il force l'admiration de tous en remontant sur les planches pour reprendre son métier d'humoriste. Il tient un discours humaniste en appelant au calme et à la raison. Il va alors devoir montrer un visage enjoué alors qu'il est dévasté à l'intérieur. Comment fait-il pour gérer ce paradoxe ? Il va faire la rencontre de Jenna, humoriste débutante qui fait sa première partie de spectacle, la jeune femme est musulmane et il va ressentir une attirance pour elle mais la culpabilité est bien là alors que le décès de sa femme est encore très récent. Pour ne rien arranger, les islamistes radicaux qui ont perpétué l'attentat tombent comme des mouches.
Un roman qui bien que traitant d'un sujet grave garde une narration du quotidien de Pierre plutôt légère. On le suit dans ses tournées au travers de la France mais cela n'apporte finalement pas grand chose au personnage, alors qu'on n'attend qu'une chose comprendre son cheminement psychologique, sa reconstruction et sa lutte pour y parvenir.
Dommage que le côté thriller psychologique ne soit pas plus travaillé, j'aurai adoré vivre plus de suspense et d'action mais l'auteur a préféré nous entraîner dans un monde qu'il connaît bien , celui du spectacle et des humoristes. Vivre à ses côtés en comprenant la douleur de sa perte, observer cette dualité en lui, entre sa face sombre et celle qu'il donne à voir. Savoir assez rapidement de quoi il retourne, n'a pas suffit a me faire apprécier ma lecture, bien au contraire, Lire et relire en détails le choix de ses menus au restaurant aura finit de me lasser. Rendez-vous manqué en ce qui me concerne malgré un sujet et une thématique intéressante. Bonne lecture.
Lien : http://latelierdelitote.cana..