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Au massif des Écrins, un troupeau de brebis se fait attaquer violemment, en pleine nuit, par une louve. Plusieurs d'entre elles meurent sous ses dents. Gaspard, le vieux berger, suivi de près par son fidèle Max, tire. Abat les brebis trop blessées mais aussi la louve. Il retire la balle logée dans son corps et retourne à sa cabane. Non loin de là, un louveteau affamé n'a d'autre choix que de s'abreuver du sang encore chaud de sa mère. Un louveteau qui n'oubliera pas l'homme qui vient de la tuer... Deuxième attaque de l'année. Cinquante bêtes. Des brebis et des agneaux recouverts de sang. Des hurlements de douleur. Gaspard, ce vieux berger rustre, taciturne et complètement isolé dans son chalet, avait-il réellement d'autre choix que d'abattre la louve qui venait s'en prendre à ses bêtes ? Pouvait-il la laisser se repaître de ses animaux ? L'on pressent, dès les premières pages, dès le regard du louveteau posé sur sa mère, qu'une confrontation est inéluctable. Et c'est bien à cela que nous conduit Jean-Marc Rochette. Mais d'une manière si subtile, si poétique que le chemin n'en est que plus émouvant, parfois éprouvant. L'auteur, sans être moralisateur, cherche à montrer la complexité des liens entre les animaux et l'homme et la place de l'homme dans l'environnement. Une fable fascinante, mystérieuse et emplie d'émotions. Graphiquement, le trait épais, presque charbonneux et imprécis, apporte rudesse et âpreté à ce récit. L'ambiance est tout à la fois sombre, de par des couleurs obscures, froide, de par ce blanc immaculé, et rayonnante, lorsque la vie renaît. + Lire la suite |