Un délicieux voisin

Après avoir lu et beaucoup apprécié les deux premiers tomes de la trilogique histoire Les ambitieuses de l'âge d'or j'ai attendu quelques temps avant de découvrir le troisième et dernier tome des aventures de jeunes femmes fortes et indépendantes dans le New York des années 1800.

En 1895 après seize ans d'un mariage arrangé particulièrement désastreux Béatrice est de retour à New York, divorcée mais libre et bien décidée à redorer le blason du magasin familial. Ce qu'elle n'avait pas prévu en revanche c'est que son principal concurrent ne soit autre que Wes Dalton, son amour de jeunesse autrefois sans le sous. Devenu un redoutable homme d'affaire Wes est bien décidé à se venger et à regarder l'empire commercial de Béatrice péricliter pour s'en emparer.

Ce troisième tome a clairement été mon favori de la série au point de m'avoir fait verser quelques larmes de frustration face à la situation purement injuste dans laquelle se trouve Béatrice à un moment du récit. Bien que n'étant pas particulièrement amatrice de romances historiques j'ai été bluffée par la modernité des personnages, de leurs actions et des thématiques abordées par ce roman.

Et les thématiques justement parlons-en. L'autrice évoque des sujets qui sont à la fois inhérents à l'époque et malheureusement encore trop contemporains: il est question dans cet ouvrage de divorce, de mariage qui emprisonne, de violences émotionnelles et psychologiques, du monde des affaires qui lutte pour rester masculin, des désirs des femmes et du peu de cas que l'on en fait parfois...Plus qu'une romance historique c'est un témoignage sur les moeurs d'une époque et ses évolutions que nous raconte Maya Rodale et avec elles certaines des petites et des grandes révolutions de ce siècle pour les femmes comme pour les hommes.

J'ai admiré Béatrice, son désir de ne plus jamais se laisser dicter sa conduite ou d'être possédée par qui que ce soit et sûrement pas par un homme; j'ai aimé Wes qui sous ses airs d'homme d'affaire sans scrupule ne veut que se montrer digne de celle qu'il aime et traite les femmes comme ses égales, Béatrice tête ; la mère de Béatrice qui nous donne un éclairage nouveau sur la frustration des femmes de l'époque et bien sûr les femmes de la société de soutient aux femmes parmi lesquelles une certaine Adeline et une certaine Daisydont les visages ne seront pas inconnus aux lecteurs de la saga. Tout ce petit monde donne du rythme à l'histoire notamment à l'aide de dialogues bien souvent hilarants, de réparties bien placées et de cette petite
pointe d'insolence qui fait les meilleurs échanges.

À mon sens ce n'est pas tant la partie romance que la partie féministe qui fait la véritable force de cette histoire ainsi que de toute cette série. Un troisième tome qui s'est donc révélé parfaitement à la hauteur de ces deux prédécesseurs et qui me donne envie de pousser un peu plus loin mon incursion dans l'univers de la romance historique.
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