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Roger Salomon (Traducteur)
EAN : 9782912084040
222 pages
Rue du Monde (19/06/1998)
4.09/5   32 notes
Résumé :

Cette Grammaire de l'imagination, unique en son genre par son humour et son intelligence pétillante, constitue un ouvrage essentiel pour tous ceux qui s'intéressent aux processus de l'imagination : enseignants, animateurs, formateurs, parents, mais aussi tout "candidat libre" à une écriture débridée.

"Somme du gai savoir de Rodari, livre à la fois de pédagogie et du poétique pour pédagogues et pédagogie pour poètes", comme l'a défini Ital... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Ouvrir ce livre est un bonheur, un plaisir, un rayon de soleil et, si vous ne le connaissez pas, allez vite vous le procurer, ce sera ma B.A. pour Juillet ! le ton, le style, la joie de vivre de Gianni Rodari permettent d'entrer avec facilité dans cet ouvrage qui se révèle être une promenade bien plus qu'un ouvrage théorique. Partager l'expérience de ce grand pédagogue et imaginer mille façons de faire écrire les jeunes gens (et les moins jeunes, les auteurs seront aussi intéressés par cette Grammaire), voilà ce que propose donc Rue du monde dans cette réédition d'un ouvrage qui n'a plus à faire ses preuves. Jeux d'écriture principalement, activités orales, réflexions sur la littérature jeunesse se mêlent dans la Grammaire de l'imagination, qui se lit comme un roman, un stylo à la main, pour essayer soi-même les exercices proposés. le livre est agréable, maniable et clair, ce qui ajoute encore au plaisir de sa lecture.
Lien : http://callioprofs.com/Calli..
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Gianni Rodari connait les enfants et aussi les références théoriques en linguistique, pédagogie, psychologie, etc. ce qui fait de cette Grammaire de l'imagination un bouquin très agréable à lire, même si l'édition est un peu désuète (1ère édition : 1973).
Il n'y a pourtant pas de recettes, mais de longues réflexions (parfois pragmatiques) sur la créativité, verbale ou ludique, dans un désir profondément humain d'épanouissement de l'être. C'est donc au lecteur de faire à son tout preuve d'imagination pour aller vers cette liberté !
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J'ai attendu longtemps avant de le lire. de ce fait, j'avais, justement, imaginé beaucoup de choses à son sujet. Je fus donc un peu déçu au cours de la lecture. Et puis, au fur et à mesure que j'avançais, je me suis dit que ce n'étais pas si négatif que cela. Qu'en fin de compte, ce à quoi je m'attendais, une baguette magique pour l'invention des histoire, était une attente déraisonnable. Alors ? Alors ce livre est, en fin de compte une mine de trouvailles. A mi chemin entre un guide à l'usage des pédagogues et d'une autobiographie, il m'apparait comme étant très intéressant et instructif.
Il est construit de manière tout à fait logique, rendant digeste ce qui aurait pu être un gros catalogue difficile d'accès.
Il peut même être lu d'un bout à l'autre sans pour autant avoir l'impression de lire un livre de recettes.
A présent que je l'ai terminé et digéré, ce livre, bien que commençant à dater un tout petit peu, reste une lecture fascinante ouvrant sur le monde de l'imagination et de l'imaginaire des enfants.
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Ouvrir ce livre est un bonheur, un plaisir, un rayon de soleil et, si vous ne le connaissez pas, allez vite vous le procurer, ce sera ma B.A. pour Juillet ! le ton, le style, la joie de vivre de Gianni Rodari permettent d'entrer avec facilité dans cet ouvrage qui se révèle être une promenade bien plus qu'un ouvrage théorique. Partager l'expérience de ce grand pédagogue et imaginer mille façons de faire écrire les jeunes gens (et les moins jeunes, les auteurs seront aussi intéressés par cette Grammaire), voilà ce que propose donc Rue du monde dans cette réédition d'un ouvrage qui n'a plus à faire ses preuves. Jeux d'écriture principalement, activités orales, réflexions sur la littérature jeunesse se mêlent dans la Grammaire de l'imagination, qui se lit comme un roman, un stylo à la main, pour essayer soi-même les exercices proposés. le livre est agréable, maniable et clair, ce qui ajoute encore au plaisir de sa lecture.
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Une vision moderne des mécanismes de l'imagination.

Je suggère néanmoins au lecteur intéressé de commencer par la lecture de vladimir propp : morphologie du conte.

Il retirera beaucoup plus de richesse, de réflexion et d'inspiration de cette grammaire peu commune
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
D’un lapsus peut naître une histoire, c’est bien connu. Si, par exemple, il m’arrive d’écrire couvent des «cara- mélites» au lieu de couvent des «carmélites», je fonde un nouvel ordre religieux susceptible d’éveiller bien des vocations chez les enfants gourmands. De la même façon, si j’écris «Vanille» pour «Manille» ou «Miélorus- sie» pour «Biélorussie», voici découvert un nouveau pays doux et parfumé: ce serait dommage de la bannir, d’un simple coup de gomme, des cartes du possible; mieux vaux l’explorer, en touristes de l’imagination.

[...]

Un magnifique exemple d'erreur créatrice est celui que l'on trouve, selon Thompson (Les contes de fées dans la tradition populaire) dans un célèbre conte de Charles Perrault : la pantoufle de Cendrillon, à l'origine, aurait dû être de "vair" (sorte de fourrure), et ce n'est que par une heureuse méprise qu'elle se transforma en "verre". Une pantoufle de verre est à coup sûr beaucoup plus séduisante et féconde sur le plan de l'imagination qu'une quelconque pantoufle de fourrure, même si elle est née d'un calembour ou d'une erreur de transcription.

[...]

N'importe quelle faute d'orthographe contient une histoire en puissance.
Une fois, à un enfant qui avait écrit "poison" pour "poisson", je suggérai d'inventer l'histoire d'un poissonnier qui avait peint sur la vitrine de son magasin l'inscription "poison frais". D'autres enfants se précipitèrent sur ce thème. Il en sortit toute une histoire : le malheureux poissonnier perdait toute sa clientèle et n'y comprenait rien : la police s'en mêlait, faisait une enquête, etc.
Un "vollume" avec deux l, est-ce seulement un livre plus volumineux que les autres, ou bien un livre raté, ou encore un livre très spécial ?
Un "révolvair", est-ce un pistolet qui tire des balles, des fléchettes ou des violettes ?
Entre autres choses, jouer avec les fautes d'orthographe, c'est déjà une façon de s'en débarrasser en prenant du recul. Le mot correct n'existe que par rapport au mot incorrect. Voilà qui nous ramène au "binôme imaginatif" (ndrl. : idée définie plus tôt et qui explique comment faire le lien entre deux mots ou deux idées sans rapport pour créer une histoire) : l'exploitation d'une faute, volontaire ou involontaire est un cas intéressant et subtil de "binôme" ; en effet, le premier terme du binôme engendre spontanément le seconde, presque par parthénogenèse. Un "coq de gruyère" naît d'un "coq de bruyère" [...]. Et souvent, les référents des deux termes - par exemple "chatte" et "chate" - restent des parents très proches ; le second est dépourvu d'une signification propre : son sens dérive exclusivement du sens du premier, dont il n'est qu'une altération (une "chate" est un animal mutilé et pitoyable : elle n'a qu'une moustache, marche sur trois pattes et - honte suprême ! - est pourchassée par les rats...). En somme, le second est une "maladie" du premier. Maladie particulièrement évidente dans l'exemple de "coeur" et "queur" : il n'y a pas l'ombre d'un doute que ce "queur" est un coeur malade. Il a besoin de vitamine C.
L'erreur peut révéler des vérités cachées, en particulier sur le plan idéologique.
On peut obtenir plusieurs erreurs à partir d'un seul mot, et donc plusieurs histoires. Par exemple, à partir du mot "l'automobile" : "l'octomobile" (il s'agit d'une voiture à 8 roues, j'imagine), "lotomobile", "l'autonubile", "l'autonoble" (cette auto doit être au moins duchesse et refuse probablement d'être garée dans un quelconque garage plébéien).
C'est en se trompant qu'on apprend, affirme un vieux proverbe. Un nouveau pourrait aussi bien affirmer : c'est en se trompant qu'on invente.
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Parlant de la création littéraire, Roman Jakobson a remarqué que "la fonction poétique projette le principe d'équivalence de l'axe de la sélection (verbale) sur l'axe de la combinaison". La rime, par exemple, peut faire apparaître des équivalences de sons et les imposer au discours : le son précède le sens. Cela arrive aussi dans l'invention enfantine, comme nous l'avons déjà vu. Mais encore avant l' "axe de la sélection verbale", c'est d'abord celui de l'expérience personnelle que nous voyons se projeter dans l'histoire (...).
En somme, dans le récit, le langage assume pleinement sa fonction symbolique, en refusant le support matériel du jeu. S'agit-il pour autant d'un rapport moins riche avec le réel que ne l'est le jeu proprement dit ? (...) Je ne le pense vraiment pas. Au contraire, le récit m’apparaît comme une étape plus avancée de conquête du réel, comme un rapport plus libre avec les matériaux. C'est un moment de réflexion qui va au-delà du jeu. C'est une forme de rationalisation de l'expérience : un premier pas sur le chemin de l'abstraction.
P. 136-137
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L'enfant qui lit une Bande Dessinée
Pour reconstituer intégralement le déroulement de l'histoire, l'imagination doit combiner les indications fournies par le récit avec celles des dialogues et des onomatopées, avec celles du dessin et de la couleur ; elle doit réunir en un seul fil continu tous les bouts de fils qui composent le scénario, dont la trame reste invisible pendant de longs moments. C'est le lecteur qui donne un sens à l'ensemble : aux caractères des personnages, qui ne sont pas décrits mais montrés en action ; à leurs rapports, qui résultent de l'action et de ses rebondissements ; à l'action même, qui ne se révèle que par à-coups et fragmentairement. (...)
Je serais tenté de dire que, jusqu'à un certain point, l'intérêt principal de l'enfant pour la BD ne dépend pas de son contenu mais se branche directement sur la forme et la substance de la BD en tant que moyen d'expression. (...) Il se délecte du travail de son imagination, plus que des aventures des personnages. Il joue avec son esprit, non avec l'histoire. (...)
P. 159
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Techniquement, le jeu des associations se déroulait sur ce que les linguistes appellent "l'axe de la sélection" (Jakobson), comme une recherche , le long de la "chaîne parlée", des mots sémantiquement apparentés. (...) Dans le travail du poète, dit Jakobson, l' "axe de la sélection" se projette sur l' "axe de la combinaison" : ce peut être un son (une rime) qui évoque un sens, une analogie verbale qui suscite la métaphore. Il en est de même lorsque l'enfant invente une histoire. Il s'agit d'une opération créative qui a aussi un aspect esthétique : mais ce phénomène nous intéresse ici sous l'angle de la créativité, non de l'art.
P. 29
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En somme, les contes seraient nés par un processus de chute, en tombant du monde sacré dans le monde profane : tout comme sont tombés dans le monde enfantin et ont été réduits à de simples jouets, selon le même processus de chute, des objets qui au cours des ères précédentes avaient été des objets rituels et culturels. Par exemple, les poupées, la toupie.
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Vidéo de Gianni Rodari
Conférence de Bernard Friot
Le Centre national de la littérature pour la jeunesse, service du département Littérature et art de la BnF, propose chaque année une dizaine de conférences qui donnent la parole à des historiens du livre ou des spécialistes de l'enfance et de la jeunesse venus présenter leurs travaux.
Bernard Friot rend hommage au plus grand écrivain italien pour la jeunesse, Gianni Rodari dont on a fêté le centenaire de sa naissance en 2020.
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