Les seigneurs de la terre, tome 2 : To bio or not to bio

C'était à prévoir, le chemin de Florian s'annonce semé d'embûches et il va réaliser la difficulté de s'engager dans l'agriculture biologique. Fera-t-il le poids face aux coopératives, face à un père qui préfère l'enfoncer, l'empêcher d'obtenir les prêts dont il a besoin, changer d'avis, ne pas prendre sa retraite et le laisser galérer pour trouver une exploitation à acheter.

Mais Florian regorge d'énergie et se porte acquéreur d'une ferme, se lance dans la permaculture, exploite le verger, vend ses fruits à un commerçant... Et va se retrouver confronté à bien des difficultés qu'il n'avait pas envisagées : exploitation de l'agriculteur par le commerçant, mise en danger de ses cultures biologiques par un voisin qui traite à outrance, intempéries, problème de couple après son mariage avec Anne qui ne semble pas convaincue de la future réussite de son époux et ne sent pas venir, la vocation de femme d'agriculteur ... le tout sur fond d'incompréhension entre son père et lui-même. On sent d'ailleurs un brûlot qui couve, on cache un lourd secret, la famille semble prête à s'embraser, cela ajoute un certain suspens dans l'histoire.

On réalisera vraiment en lisant cette série, les problèmes de l'agriculture. Les illustrations sont vraiment superbes et le texte très lisible, ce qui produit des albums très agréables à lire. Se documenter sur les exploitations agricoles devient un plaisir, c'est heureux car il n'est pas facile d'aborder un sujet aussi grave et complexe que les problèmes de ces milliers de professionnels sans lesquels notre alimentation ne serait pas si variée.
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Pour ce tome 2 de la série, mon enthousiasme éveillé par le premier baisse d'un bon cran. En effet, même si la personnalité de Florian, qui tente une conversion d'avocat vers paysan, le charme de son histoire quelque peu.

Le pauvre garçon affronte de nombreuses difficultés, le contexte familial avec son père est au plus mal, sa vie conjugale souffre également, et, du côté de l'agriculture les déboires s'enchaînent : parasites divers sur ses plantations, conditions météorologiques hivernales défavorables, interférences avec d'autres agriculteurs, bref que des soucis.

Les dessins sont toujours réalistes et assez séduisants, précis et esthétiques aussi bien dans les champs et vergers qu'à Florence ou Venise.

Mais, c'est le scénario qui donne déjà une légère impression d'enlisement et la fin, laissant augurer d'une suite avec risque de mélodrame, n'altère pas cette perception personnelle.

Je garde tout de même espoir pour la suite car il me semble y avoir encore du potentiel dans cette histoire.

Anne et Florian ont recollé les morceaux, ils se marient et bientôt une petite fille viendra bénir leur union. le nouveau départ, Florian a décidé que c'était maintenant. le voilà qui passe son brevet agricole et s'apprête à créer son exploitation entièrement bio.

La bande dessinée prend ici son rythme de croisière. Elle se déroule sur plusieurs années durant lesquelles nous pouvons assister aux nombreuses difficultés pour un agriculteur néophyte comme Florian de réussir ce retour aux sources. L'agriculture bio est pour lui autant une passion qu'un amas de complications. Mais il tient bon.
Mais son couple dans tout ça? Sa famille? Là par contre ça se délite. On ne peut pas dire que les relations père-fils vont en s'améliorant, et sa femme s'épuise dans ce mode de vie qui ne lui convint pas.
Un tome agréable à lire et qui permet de découvrir le monde de l'agriculture, du bio comme des coopératives "conventionnelles". Un peu trop noyé tout de même sous les termes techniques et les acronymes.

Après un bon départ cette série sur l'agriculture et les difficultés du passage au bio fait dans le banal. Le scénario est manichéen et les situations convenues.
Florian, ex avocat, se jette à corps perdu dans le rêve d'une exploitation bio. Une course d'obstacle réglementaire (partie bien expliquée), qui se complique à cause de la haine que lui voue désormais son père, exploitant agricole et chef de coopérative "traditionnelle" (comprenez d'agriculture intensive). Le gentil Florian a contre lui son père, la coopérative paternelle, son cousin vendeur d'engrais chimiques, son voisin qui traite ses terres à coup de produits chimiques pour contrarier le label bio, et même sa femme Anne qui se languit de la vie à la ville... N'en jetez plus, la coupe est pleine. Le discours devient prévisible au possible : les tenants du bio sont l'avant-garde contrariée d'un monde meilleur...
Quant aux démêlés familiaux de Florian, ils tiennent de la série télé standard. Attendez-vous aux rebondissements habituels, ils seront au rendez-vous.
L'intention de cette série est bonne, mais sa vision du monde est caricaturale au possible.

La fantasque escrime.
A l'été 2000, Florian Brunet épouse Anne qui aurait pu tomber dans les bras d'un autre éternel soupirant, le propre cousin de Florian, Luc, soutenu par son propre père, Joseph. Dans la famille Brunet, « le coeur a ses raisons que la raison ne connaît point ». Loin de l'adage pascalien axé sur l'appréhension divine, proche d'une interprétation contemporaine où les décisions amoureuses apparaissent irrationnelles, l'attitude de Florian envers Anne relève pourtant davantage du contrat social. En surprenant Anne cherchant le réconfort dans les bras de Luc, Florian l'épouse si elle renonce à la vie aisée pour s'investir avec lui dans l'agriculture biologique. le parcours du combattant pour la vie va s'enclencher pour Florian, sa femme et leur jeune enfant. Entre formation professionnelle, implantation dans le terroir ardéchois, développement et commercialisation de cultures fruitières biologiques, la tâche est longue, rude et jalonnée d'embûches. Aux parasites naturels s'ajoutent les jalousies et les frustrations familiales ainsi que les traquenards de la concurrence et des mentalités. le drame s'ourdit. Même si la foi peut déplacer des montagnes, Florian va devoir reprendre des chemins intérieurs et réveiller des peurs et des tourments.
Le scénariste développe habilement sa tragi-comédie dans un deuxième acte fort en avancées et en rebondissements. Comme dans une livraison feuilletonnesque, la toute dernière image relance toute la mécanique de l'histoire. le dessinateur et le coloriste transalpins réalisent une belle partition, élégante et colorée. Les décors sont travaillés avec un luxe de détails. Les expressions sont vivantes. Rien n'est dissimulé, jouissance, tristesse, colère, joie. Les corps exultent dans des chaudes lumières. Ils s'affaissent aussi sur des lits d'hôpitaux.
La série accroche et retient. Bien pensée, militante et documentée, elle prend une place unique dans la production éditoriale. En mêlant l'intime et le cosmique, l'histoire dépasse l'anecdotique et transcende le genre. La suite ne pourra que confirmer une trajectoire riche et porteuse, un élan salutaire.