AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,97

sur 797 notes
5
88 avis
4
104 avis
3
25 avis
2
6 avis
1
0 avis
C’est pas son dernier mot, à Jean-Pierre – soixante-sept piges au compteur, miraculeusement réchappé d’une mort certaine par noyade intempestive et, de par le fait, coincé à l’hosto sous contrat à durée indéterminée – car ce grincheux désabusé va se récapituler (sic), comprenez écrire ses mémoires, histoire de s’occuper le neurone en milieu hospitalier.

Jean-Pierre donc, sa vie, son œuvre, son quotidien. Les visites, forcément importunes, succèdent aux souvenirs. Le passé refait surface, le présent change la donne. L’atrabilaire à la gouaille tontonflingueuse peu à peu se laisse aller à la nostalgie qui ramollit.

Là c’est moi qui raconte ma vie mais il se trouve que, par pur hasard, j’ai ouvert ce livre pendant un petit séjour à l’hosto. Coïncidence de contexte ou effets secondaires de la morphine en phase de dissipation, va savoir, toujours est-il qu’au risque de me voir transférée d’urgence au rayon psychiatrie gériatrique, j’ai gloussé sans retenue à la lecture de ce bouquin sans prétention, enlevé, tendre et bougrement drôle. Aucun risque d’ennui généralisé : salé, sucré, pimenté, ce Gavalda façon Audiard (si si, c’est compatible) est un bonbon au poivre et c’est une plume féminine qui nous l’a concocté (Marie-Sabine Roger, vous avez ma plus vive et envieuse admiration).

Il n’y a pas que Jean-Claude Dusse qui philosophe en Hexagonie, il faudra maintenant compter avec Jean-Pierre, et c’est bien aussi.

Bon rétablissement Jean-Pierre !



Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
Commenter  J’apprécie          11624
Jean-Pierre Favre, retraité, la soixante bien tassée, se retrouve à l'hôpital, sans aucun souvenir de ce qui lui est arrivé. Selon le flic qui est venu le questionner, il serait tombé d'un pont et aurait manqué de peu de se noyer si une bonne âme charitable ne l'avait pas sauvé des eaux de la Seine à cinq heures du matin. Avec quelques fractures et un traumatisme crânien, le voilà cloué au lit pendant plusieurs semaines. Et, on ne peut pas dire que cela réjouisse ce veuf acariâtre, bourru, sans état d'âme et qui ne demande qu'une chose: qu'on lui foute la paix et qu'on ferme la porte une fois que l'on quitte sa chambre! Mais, cela est certainement plus facile à dire qu'à faire. Entre son sauveur Camille, étudiant taciturne faisant le tapin pour pouvoir payer ses études, la boulotte Maëva qui vient squatter son ordi pour aller sur Facebook, la gentille infirmière Myriam, le flic sentimental en mal de père, son ami en cure de kouign-amann en Bretagne qui l'appelle pour prendre de ses nouvelles, un kiné optimiste ou encore un chirurgien aussi aimable qu'une porte de prison... Bref, tout ce petit monde va tourner autour de Jean-Pierre, peu enclin à autant de va et vient et qui va en profiter pour faire un petit bilan de sa vie, même s'il est certain de tenir au moins jusqu'à cent ans !

Ce petit roman est un condensé de la vie, tout simplement. A la fois drôle, attendrissant, émouvant, profondément humain, chaleureux, singulier, caustique, cynique, désolant ou bien encore surprenant, ce roman se lit avec un tel plaisir que l'on regrette de quitter Jean-Pierre et sa fausse rudesse, ses réflexions tantôt drôles tantôt maladroites. D'une écriture légère, aérienne, lucide sur la vieillesse, moderne et mordante, Marie-Sabine Roger nous offre une bien jolie tranche de vie et aborde intelligemment les multiples facettes de l'homme. C'est à la fois pétillant, frais et doux...
Commenter  J’apprécie          1069
C'est pas toujours drôle la vie.
Quand le matin j'entends parler à la radio des pics de pollution aux particules fines qui nous ruinent la santé, des déclarations nauséabondes des deux blondes sur l'IVG et la scolarisation des enfants d'immigrés, de la grippe qui ne va pas tarder à refaire son apparition, et j'en passe...ça ne me donne pas franchement la pêche !

Mais j'ai trouvé mon petit remède au vague à l'âme :

Un à deux comprimés matin et soir de dialogues truculents entre Jean-Pierre, cloué dans un lit d'hôpital, et ses visiteurs.
Un sachet d'humour à la Lupano juste avant les repas.
Deux gélules de générosité et de tendresse bourrue à prendre d'emblée, puis chaque fois que les symptômes de la morosité réapparaissent.

Il n'y a rien de tel pour un prompt et BON RETABLISSEMENT !
Commenter  J’apprécie          8013
« Fracassé par hasard, immergé dans la Seine, sauvé par un tapin et des éboueurs… mon destin est un vrai bonheur ».
Jean-Pierre est veuf, sans enfant et à la retraite depuis sept ans. A la suite d'un accident dont il ne se souvient pas, il se retrouve immobilisé sur un lit d'hôpital avec de multiples fractures et doit y passer plusieurs semaines. C'est l'occasion pour lui de revenir sur son passé, de rédiger ses mémoires, en quelque sorte. Il fait aussi des rencontres : il reçoit la visite d'un jeune policier cherchant les causes de son accident mais qui s'est pris d'amitié pour ce vieux bougon ; celle d'une jeune fille obèse et sans-gêne qui lui fera la surprise de lui présenter son enfant nouveau-né ; et celle du jeune étudiant qui l'a sauvé de la noyade : homosexuel, rejeté par ses parents, il se prostitue pour financer ses études. A leur contact et à celui des infirmières, ce vieil homme bourru va finalement s'humaniser.
Mon avis : Je me souviens... il y a un peu plus d'un an, ma première chronique sur Babelio... j'avais choisi un livre qui reste aujourd'hui encore un excellent moment de lecture, un vrai trésor que je garde en moi, plein de fraîcheur et d'humanité, qui joue de façon humoristique avec les mots : " La tête en friche " de Marie -Sabine Roger. Depuis, je suis avec beaucoup d'intérêt les ouvrages de cette auteure, aussi bien dans le secteur jeunesse que dans le secteur adulte. Aucune déception avec " Bon rétablissement "... le même coup de coeur pour l'écriture de l'auteure, cet humour truculent malgré un regard acéré sur notre civilisation ; toujours la fraîcheur et la tendresse, un vrai bonheur de lecture. Peut-être aussi parce que j'adore les vieux bougons plein de mauvaise foi et que je suis tombée sous le charme de celui-là ; sa façon de maugréer porte à sourire même si sa vision de la vie fait parfois un peu grincer des dents. Vous l'aurez compris, j'attribue cinq étoiles parce qu'on ne peut en donner plus... pour moi, comme " La tête en friche ", ce roman est un livre d'exception (parmi ceux que j'ai lu, bien évidemment, il y en a tant que je ne lirai jamais...).
Public : roman pour les adultes, accessible pour les juniors qui risquent cependant de ne pas en apprécier toute la saveur...
Commenter  J’apprécie          710
J'aime bien les romans de Marie-Sabine Roger en général car l'écriture est légère et assez drôle, donc après « trente-six chandelles » et « la tête en friche », pourquoi ne pas essayer « bon rétablissement »?

Ce héros, bourru, bougonnant sans cesse, abrupt dans ses propos, est assez sympathique, donc on suit son parcours avec plaisir car il a eu la même vie que nous tous, les mêmes désirs, les mêmes souffrances, les mêmes désillusions. Il est revenu de tout, comme on peut l'être à son âge, quand on est veuf, sans enfant, retraité.

Et bien-sûr, son accident va le faire réfléchir. Il découvre l'univers hospitalier (qui n'est l'est pas tellement, « hospitalier ») avec le grand patron, fier de son travail de « réparateur de fractures » qui fait sa visite et parade devant ses étudiants, (cela me rappelle tellement de souvenirs…) pour lequel le patient est réduit à un diagnostic, il n'est plus un homme souffrant d'un polytraumatisme, il est « le polytraumatisme », tellement réduit à l'état de meuble qu'on oublie toujours de fermer la porte…

Mine de rien, toujours par l'humour, Marie-Sabine Roger décrit très bien cette absence d'empathie devant le patient souffrant.

J'ai bien aimé les chapitres dans lesquels Jean-Pierre raconte la stérilité et le parcours difficile, les traitements, tous les charlatans qu'on peut être tenté de consulter : « Elle (Annie) a consulté des voyantes, des gourous, des magnétiseurs ; elle s'est fait poser des pierres de couleurs sur le ventre ; on lui a ouvert les chakras et planté des aiguilles le long des méridiens… elle a gobé des cachets, des gélules, des promesses, qui, comme chacun le saint, n'engagent que ceux qui y croient. »

Ce livre est drôle, tout est tourné en dérision, le personnage est souvent « lourdingue », « Je n'y peux rien, j'ai un tempérament de cheval de labour, j'ai besoin de tirer mon soc et de peiner un peu pour savoir que j'existe. Il me faut de l'air, de l'espace. de l'occupation », et à la fois touchant car on le voit évoluer, perdre certains a priori sur la société actuelle vue de son « grand âge » : immobilisé on a le temps de réfléchir et de s'ouvrir aux autres, découvrir la dureté du monde actuel, la précarité, les dérives de la religion, les réseaux sociaux…

Un bon moment de lecture, facile car les phrases sont courtes, le rythme enlevé, les bons mots et l'autodérision bien maniés, avec justesse et sans caricature. Ce roman va rester dans ma tête car les problèmes soulevés me touchent au propre et au figuré (et touche chacun d'entre nous), il est parfois jouissif et je le relirai sûrement ; ce n'est pas une bluette qu'on oublie aussitôt la dernière page tournée. le roman est bien moins caricatural que le film!!!

Même si elle n'est pas Balzac, Maupassant ou Tolstoï (pardon à ceux que je ne cite pas) Marie-Sabine Roger me plaît assez, elle joue quand même dans une autre catégorie de Gilles Legardinier que j'ai égratigné au passage, il y a quelque temps.

Note : 7,3/10
Lien : http://eveyeshe.canalblog.co..
Commenter  J’apprécie          675
Se retrouver à soixante-sept piges et des brouettes à l'hôpital sans se souvenir de ce qui s'est passé, c'est traumatisant, mais pour Jean-Pierre vieil ours renfrogné, ce n'est qu'un épisode observé du fond de son lit avec sa chemise d'hôpital. Les médecins, les infirmières, les sympas, les pressés, le manque d'intimité. Mais qui n'a pas connu la porte ouverte de la chambre d'hôpital alors qu'on est coincé dans le lit ? Et il s'en passe dans un hôpital ! Une comédie dramatique au goût sucré-salé, pimenté parfois. de la tendresse qui fait chaud au coeur, une réalité vu autrement, les livres de Marie-Sabine Roger font du bien, enlèvent une partie de la violence de notre quotidien, nous font accepter les différences et les contraintes de la vie en société. Je suis fan inconditionnelle !


Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
Commenter  J’apprécie          673
Je n'ai vraiment pas l'habitude de lire des livres de ce style et c'est peut-être un tort car j'ai passé un excellent moment et c'est très bon pour les zygomatiques !
Jean-Pierre est, comme le souligne la 4ème de couverture, « un vieil ours » qui se retrouve à l'hôpital suite à un accident. Dans cette chambre d'hôpital, on va y rencontrer Camille, le jeune homme qui l'a sauvé, Maxime, le jeune flic qui vient l'interroger, Maeva, une jeune fille de 14 ans et le personnel soignant, autant de personnages hauts en couleurs . On y rencontre aussi l'humour à chaque page. Des remarques, des répliques truculentes. Bref, ce petit séjour à l'hôpital a été bien agréable et chose bien rare, je regrette d'en sortir aussi vite.
Si l'humour ne quitte pas ces pages un seul instant, on y trouve aussi de la tendresse et beaucoup d'émotion. Ce « vieil ours » n'est pas un ours blanc sauvage mais un bon gros nounours. :-)

Commenter  J’apprécie          663
Voilà un roman agréable et marrant, qui met du baume au coeur quand on est attaqué de toute part par les virus !

Ce cher Jean-Pierre a de l'humour à revendre, je peux vous le dire ! Cependant, on l'a retrouvé (on = un jeune homosexuel qui faisait le tapin) quasi écrasé sur les piles d'un pont sur la Seine, à 5h du matin. Il est donc en morceaux, et doit passer plusieurs semaines à l'hôpital.
Veuf, sans enfants, il n'a pas beaucoup de visites.
C'est donc l'occasion pour lui de nous faire part de son état d'esprit, de son humour, de son passé, de ses retrouvailles avec un ami, de sa famille…

Un régal ! Les aléas de la vie nous sont contés avec tellement de verve, et les gestes quotidiens des infirmières et aides-soignantes également, que j'ai souri tout le temps.
Un roman qui rebooste le moral !
Merci à LoloKili qui m'a fait découvrir MS Roger, une auteure qui dépeint sans mièvrerie tout ce qui compose une vie : les grands bonheurs comme les catastrophes, les petites attentions et les mesquineries.

Une leçon de vie qui ne se prend pas au sérieux. A consulter, de toute urgence !
Commenter  J’apprécie          6514
C'est assez cocasse de rédiger mes petites impressions sur "Bon rétablissement" alitée, terrassée par la rentrée des petits virus et autres bestioles malfaisantes! Je vais donc tâcher de m'extirper des brumes qui m'enfièvrent le corps et l'esprit et vous concocter par le menu un billet sinon clair du moins fidèle à mon ressenti.
Le récit de son hospitalisation de quelques semaines par un sexagénaire suite à une mystérieuse chute dans la Seine est savoureux. Sans geignardise, avec beaucoup d'humour et d'autodérision, Jean-Pierre nous raconte la lente reconquête de l'autonomie. Il nous relate aussi la vie à l'hôpital, véritable ruche où la journée est orchestrée par les entrées et les sorties du personnel soignant, quelques visites des proches, et des rencontres improbables.

Ce roman se lit vite, trop vite hélas et nous aimerions prolonger la conversation avec le héros!
Je recommande aussi le très beau film qu'en a tiré Jean Becker avec Gérard Lanvin, dans le rôle de Jean-Pierre. Excellent notre Gégé, comme toujours!
Bon rétablissement est une petite gourmandise dont il serait dommage de vous priver!
Allez, santé tout le monde!
Commenter  J’apprécie          604
Jean-Pierre en pleine crise existentielle, ça vaut le détour.
Il faut dire que, cloué sur un lit d'hôpital suite à un accident épique, les évènements l'y contraignent. Arrivé à soixante-sept ans, il regarde d'un oeil affolé l'avenir qui se rétrécit comme une peau de chagrin, alors il préfère regarder derrière lui… Il a tout le temps désormais pour ouvrir sa malle à souvenirs poussiéreuse (celle de la couverture du livre), et pour nous les déballer dans le désordre : Pépé Jean, les premiers amours, Papa cheminot, les petits moments sympas de l'existence, et les grandes désillusions qui dessinent ces plis amères au coin des lèvres… J'ai beaucoup ri des remarques et des aventures de Jean-Pierre, mais mon rire était grinçant car, mine de rien, il énonce des vérités qu'on a toujours un peu de mal à entendre.
J'ai sorti ce livre de ma PAL après avoir vu le film à la télévision. Un film très honnête. Mais je trouve que le vrai Jean-Pierre, celui du livre, ne ressemble pas à Gérard Lanvin. Je l'imagine plutôt en Jean-Pierre Marielle, quand il jette un regard cynique et désabusé sur ses propres inconséquences et la connerie du monde.
Le monde hospitalier, où les patients par la force des choses sont infantilisés et perdent toute intimité, est décrit avec une ironie acerbe.
Mais le plus intéressant dans ce livre, c'est que Jean-Pierre se plante complètement dans ses analyses maussades énoncées à l'emporte-pièce. Il est en train de devenir vieux… Il est inutile et seul… Il n'a plus d'avenir… Achevons la bête…
Grâce ou à cause de cet accident, il va rencontrer Camille, et ce jeune flic qui s'est pris d'affection pour lui. On devine que quelque chose d'important va se passer dans l'existence finissante de Jean-Pierre, dans la mesure où il sait saisir sa chance. Et il la saisira. En ronchonnant, mais il la saisira. Lui qui croyait être arrivé au bout du long parcours de sa vie, il se retrouve en vérité avec un boulevard devant lui.
Un livre débordant d'optimisme finalement.
Commenter  J’apprécie          606





Lecteurs (1698) Voir plus



Quiz Voir plus

Et tu te soumettras à la loi de ton père, de Marie-Sabine Roger

. Comment s’appelle le petit frère de l’héroïne de l’histoire ?

Pierrot
Yoan
Fabien

10 questions
1 lecteurs ont répondu
Thème : Et tu te soumettras à la loi de ton père de Marie-Sabine RogerCréer un quiz sur ce livre

{* *}