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EAN : 9782812603495
208 pages
Editions du Rouergue (07/03/2012)
3.97/5   797 notes
Résumé :
"Depuis que je suis là, le monde entier me souhaite bon rétablissement, par téléphone, mail, courrier, personnes interposées. Par pigeons voyageurs, ça ne saurait tarder. Bon rétablissement. Quelle formule à la con!" "Veuf, sans enfants ni chien", Jean-Pierre est un vieil ours bourru et solitaire, à la retraite depuis sept ans. Suite à un accident bien étrange, le voilà immobilisé pendant des semaines à l'hôpital. Il ne pouvait pas imaginer pire. Et pourtant, depuis... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (236) Voir plus Ajouter une critique
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C’est pas son dernier mot, à Jean-Pierre – soixante-sept piges au compteur, miraculeusement réchappé d’une mort certaine par noyade intempestive et, de par le fait, coincé à l’hosto sous contrat à durée indéterminée – car ce grincheux désabusé va se récapituler (sic), comprenez écrire ses mémoires, histoire de s’occuper le neurone en milieu hospitalier.

Jean-Pierre donc, sa vie, son œuvre, son quotidien. Les visites, forcément importunes, succèdent aux souvenirs. Le passé refait surface, le présent change la donne. L’atrabilaire à la gouaille tontonflingueuse peu à peu se laisse aller à la nostalgie qui ramollit.

Là c’est moi qui raconte ma vie mais il se trouve que, par pur hasard, j’ai ouvert ce livre pendant un petit séjour à l’hosto. Coïncidence de contexte ou effets secondaires de la morphine en phase de dissipation, va savoir, toujours est-il qu’au risque de me voir transférée d’urgence au rayon psychiatrie gériatrique, j’ai gloussé sans retenue à la lecture de ce bouquin sans prétention, enlevé, tendre et bougrement drôle. Aucun risque d’ennui généralisé : salé, sucré, pimenté, ce Gavalda façon Audiard (si si, c’est compatible) est un bonbon au poivre et c’est une plume féminine qui nous l’a concocté (Marie-Sabine Roger, vous avez ma plus vive et envieuse admiration).

Il n’y a pas que Jean-Claude Dusse qui philosophe en Hexagonie, il faudra maintenant compter avec Jean-Pierre, et c’est bien aussi.

Bon rétablissement Jean-Pierre !



Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
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Jean-Pierre Favre, retraité, la soixante bien tassée, se retrouve à l'hôpital, sans aucun souvenir de ce qui lui est arrivé. Selon le flic qui est venu le questionner, il serait tombé d'un pont et aurait manqué de peu de se noyer si une bonne âme charitable ne l'avait pas sauvé des eaux de la Seine à cinq heures du matin. Avec quelques fractures et un traumatisme crânien, le voilà cloué au lit pendant plusieurs semaines. Et, on ne peut pas dire que cela réjouisse ce veuf acariâtre, bourru, sans état d'âme et qui ne demande qu'une chose: qu'on lui foute la paix et qu'on ferme la porte une fois que l'on quitte sa chambre! Mais, cela est certainement plus facile à dire qu'à faire. Entre son sauveur Camille, étudiant taciturne faisant le tapin pour pouvoir payer ses études, la boulotte Maëva qui vient squatter son ordi pour aller sur Facebook, la gentille infirmière Myriam, le flic sentimental en mal de père, son ami en cure de kouign-amann en Bretagne qui l'appelle pour prendre de ses nouvelles, un kiné optimiste ou encore un chirurgien aussi aimable qu'une porte de prison... Bref, tout ce petit monde va tourner autour de Jean-Pierre, peu enclin à autant de va et vient et qui va en profiter pour faire un petit bilan de sa vie, même s'il est certain de tenir au moins jusqu'à cent ans !

Ce petit roman est un condensé de la vie, tout simplement. A la fois drôle, attendrissant, émouvant, profondément humain, chaleureux, singulier, caustique, cynique, désolant ou bien encore surprenant, ce roman se lit avec un tel plaisir que l'on regrette de quitter Jean-Pierre et sa fausse rudesse, ses réflexions tantôt drôles tantôt maladroites. D'une écriture légère, aérienne, lucide sur la vieillesse, moderne et mordante, Marie-Sabine Roger nous offre une bien jolie tranche de vie et aborde intelligemment les multiples facettes de l'homme. C'est à la fois pétillant, frais et doux...
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C'est pas toujours drôle la vie.
Quand le matin j'entends parler à la radio des pics de pollution aux particules fines qui nous ruinent la santé, des déclarations nauséabondes des deux blondes sur l'IVG et la scolarisation des enfants d'immigrés, de la grippe qui ne va pas tarder à refaire son apparition, et j'en passe...ça ne me donne pas franchement la pêche !

Mais j'ai trouvé mon petit remède au vague à l'âme :

Un à deux comprimés matin et soir de dialogues truculents entre Jean-Pierre, cloué dans un lit d'hôpital, et ses visiteurs.
Un sachet d'humour à la Lupano juste avant les repas.
Deux gélules de générosité et de tendresse bourrue à prendre d'emblée, puis chaque fois que les symptômes de la morosité réapparaissent.

Il n'y a rien de tel pour un prompt et BON RETABLISSEMENT !
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« Fracassé par hasard, immergé dans la Seine, sauvé par un tapin et des éboueurs… mon destin est un vrai bonheur ».
Jean-Pierre est veuf, sans enfant et à la retraite depuis sept ans. A la suite d'un accident dont il ne se souvient pas, il se retrouve immobilisé sur un lit d'hôpital avec de multiples fractures et doit y passer plusieurs semaines. C'est l'occasion pour lui de revenir sur son passé, de rédiger ses mémoires, en quelque sorte. Il fait aussi des rencontres : il reçoit la visite d'un jeune policier cherchant les causes de son accident mais qui s'est pris d'amitié pour ce vieux bougon ; celle d'une jeune fille obèse et sans-gêne qui lui fera la surprise de lui présenter son enfant nouveau-né ; et celle du jeune étudiant qui l'a sauvé de la noyade : homosexuel, rejeté par ses parents, il se prostitue pour financer ses études. A leur contact et à celui des infirmières, ce vieil homme bourru va finalement s'humaniser.
Mon avis : Je me souviens... il y a un peu plus d'un an, ma première chronique sur Babelio... j'avais choisi un livre qui reste aujourd'hui encore un excellent moment de lecture, un vrai trésor que je garde en moi, plein de fraîcheur et d'humanité, qui joue de façon humoristique avec les mots : " La tête en friche " de Marie -Sabine Roger. Depuis, je suis avec beaucoup d'intérêt les ouvrages de cette auteure, aussi bien dans le secteur jeunesse que dans le secteur adulte. Aucune déception avec " Bon rétablissement "... le même coup de coeur pour l'écriture de l'auteure, cet humour truculent malgré un regard acéré sur notre civilisation ; toujours la fraîcheur et la tendresse, un vrai bonheur de lecture. Peut-être aussi parce que j'adore les vieux bougons plein de mauvaise foi et que je suis tombée sous le charme de celui-là ; sa façon de maugréer porte à sourire même si sa vision de la vie fait parfois un peu grincer des dents. Vous l'aurez compris, j'attribue cinq étoiles parce qu'on ne peut en donner plus... pour moi, comme " La tête en friche ", ce roman est un livre d'exception (parmi ceux que j'ai lu, bien évidemment, il y en a tant que je ne lirai jamais...).
Public : roman pour les adultes, accessible pour les juniors qui risquent cependant de ne pas en apprécier toute la saveur...
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J'aime bien les romans de Marie-Sabine Roger en général car l'écriture est légère et assez drôle, donc après « trente-six chandelles » et « la tête en friche », pourquoi ne pas essayer « bon rétablissement »?

Ce héros, bourru, bougonnant sans cesse, abrupt dans ses propos, est assez sympathique, donc on suit son parcours avec plaisir car il a eu la même vie que nous tous, les mêmes désirs, les mêmes souffrances, les mêmes désillusions. Il est revenu de tout, comme on peut l'être à son âge, quand on est veuf, sans enfant, retraité.

Et bien-sûr, son accident va le faire réfléchir. Il découvre l'univers hospitalier (qui n'est l'est pas tellement, « hospitalier ») avec le grand patron, fier de son travail de « réparateur de fractures » qui fait sa visite et parade devant ses étudiants, (cela me rappelle tellement de souvenirs…) pour lequel le patient est réduit à un diagnostic, il n'est plus un homme souffrant d'un polytraumatisme, il est « le polytraumatisme », tellement réduit à l'état de meuble qu'on oublie toujours de fermer la porte…

Mine de rien, toujours par l'humour, Marie-Sabine Roger décrit très bien cette absence d'empathie devant le patient souffrant.

J'ai bien aimé les chapitres dans lesquels Jean-Pierre raconte la stérilité et le parcours difficile, les traitements, tous les charlatans qu'on peut être tenté de consulter : « Elle (Annie) a consulté des voyantes, des gourous, des magnétiseurs ; elle s'est fait poser des pierres de couleurs sur le ventre ; on lui a ouvert les chakras et planté des aiguilles le long des méridiens… elle a gobé des cachets, des gélules, des promesses, qui, comme chacun le saint, n'engagent que ceux qui y croient. »

Ce livre est drôle, tout est tourné en dérision, le personnage est souvent « lourdingue », « Je n'y peux rien, j'ai un tempérament de cheval de labour, j'ai besoin de tirer mon soc et de peiner un peu pour savoir que j'existe. Il me faut de l'air, de l'espace. de l'occupation », et à la fois touchant car on le voit évoluer, perdre certains a priori sur la société actuelle vue de son « grand âge » : immobilisé on a le temps de réfléchir et de s'ouvrir aux autres, découvrir la dureté du monde actuel, la précarité, les dérives de la religion, les réseaux sociaux…

Un bon moment de lecture, facile car les phrases sont courtes, le rythme enlevé, les bons mots et l'autodérision bien maniés, avec justesse et sans caricature. Ce roman va rester dans ma tête car les problèmes soulevés me touchent au propre et au figuré (et touche chacun d'entre nous), il est parfois jouissif et je le relirai sûrement ; ce n'est pas une bluette qu'on oublie aussitôt la dernière page tournée. le roman est bien moins caricatural que le film!!!

Même si elle n'est pas Balzac, Maupassant ou Tolstoï (pardon à ceux que je ne cite pas) Marie-Sabine Roger me plaît assez, elle joue quand même dans une autre catégorie de Gilles Legardinier que j'ai égratigné au passage, il y a quelque temps.

Note : 7,3/10
Lien : http://eveyeshe.canalblog.co..
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Citations et extraits (380) Voir plus Ajouter une citation
En termes de douleurs, la palette est très riche. Il y en a qui rongent et d’autres qui déchirent. Il y en a qui pressent, qui broient. Il y a la lancinante qui ne vous lâche pas. L’invasive, qui monte, qui monte, qui installe en sourdine son petit matos avant de déchaîner la grosse caisse et les cuivres. Celle qui vous pulse dans la pulpe. Celle qui vous plie en deux. Celles qui viennent outillées comme l’Inquisition, ici la hache et là, la scie…

Il y a les douleurs salopes, qui vous réveillent en pleine nuit et attendent avec vous que le soleil se lève. Les douleurs viscérales et les douleurs osseuses. La familière, qui a fait son nid depuis longtemps, qui fait partie des habitudes… Celles qui se pointent au bal toujours accompagnées, qui entraînent les nausées à leur suite, ou les essoufflements, es oppressions, les vertiges, les frissons.

Celles qui arrivent en fanfare de 14 juillet, le grand chambard du corps et toutes ses débâcles de ventre et d’estomac. Les grosses douleurs lourdes, qui lâchent leur boulet du quatrième étage. Les violentes, qui vous disloquent. Les petites douleurs putes, qui font leurs innocentes et jouent avec vos nerfs. Qui vous vrillent, vous agacent, vous tournent à l’intérieur comme une mouche à merde autour de votre tête.



Au-delà d’un certain seuil, d’une certaine durée, on n’est plus rien, à part ce corps qui souffre.

Plus d’idées, de patience, d’envie de se marrer.

Quand on a vraiment mal, on n’a même plus, on n’a même plus d’endroit où pouvoir se réfugier.

On est exproprié.
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Ce n'est pas la croyance qui me gêne , c'est ce que certains croyants en font.On a tué et on tuera encore au nom d'un Dieu hypothétique, auquel on prête - s'il existe - bien des médiocrités humaines.Au final, je me demande même ce que je crains le plus, de l'intégriste violent ou du prosélyte onctueux. Chacun brandit à la la face su monde son Dieu, ses préceptes et ses textes sacrés, comme autant de drapeaux dans un stade. Les fanatiques ne sont qu'une foutue bande de hooligans de merde : dangereux, hostiles et butés.
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Tu lis quoi en ce moment ? Moi je suis en train de relire Histoire de la France des origines à nos jours, de Duby.
-Oui, très bien, ça, bon choix. Moi, vu que j'ai du temps de libre, j'ai commencé l'annuaire. J'en suis à "Giraudin Jean-Claude, 13 rue Amiral Courbet".
-Ah oui, je me souviens de ce passage... Tu verras, après, dès que tu arrives à "Lefebvre Jocelyne", ça commence à te prendre aux tripes.
-Ne me raconte pas, je ne veux pas savoir la fin.
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Il avait droit à tous les noms d'oiseaux. Tantouze, lopette, p'tite fiotte, pédé, c'était les plus flatteurs et les plus distingués.
Son père était routier et le cognait chaque dimanche pour le guérir de ses mauvais penchants. Sa mère le consolait et l'appelait mon bébé. Il se faisait charrier par tous les cons de mon âge.
Sa vie n'était qu'une tartine de fiel sur un quignon de pain moisi.
Il s'est jeté du toit de sa maison, à la fin d'un week-end trop long. Sûrement découragé par la bêtise humaine. Il a raté son grand plongeon, et s'est retrouvé paraplégique.
Il avait à peine quinze ans.
Quand j'ai appris ce qui lui était arrivé, je me suis senti merdeux, même si je n'y étais pour rien à titre personnel - à titre plus "personnel" que les autres, en tout cas. Je ne lui avais jamais adressé la parole. Mais les regards en coin, les rires gras, les clins d'oeil, ça aussi ça peut pousser quelqu'un dans le vide, je crois. Du coup, si on fait bien le compte, on était quelques uns à le faire sauter du toit, ce soir-là. Son père en première ligne, et nous autres, en renfort. Nous tous, les hommes forts.
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Je tenais à mes parents, même si c'était des parents, avec tous les défauts que ça peut sous-entendre, question autorité et interdictions. Je tenais à mon père, surtout. Je le trouvais balèze, pas seulement pour ses biceps plus épais que des cuisses. Il était fort, vraiment. Droit planté dans ses bottes. Riche de convictions, à défaut d'autre chose. Un gueulard, un sanguin, mais qui trempait ses mouchoirs aux mariages, aux baptêmes, appelait ma mère Mon p'tit bouchon d'amour, en se foutant pas mal du ridicule, et n'avait jamais peur de lui dire Je t'aime.
L'homme que j'aurais sûrement bien aimé devenir.
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Vidéo de Marie-Sabine Roger
Film de Jean Becker et Jean-Loup Dabadie avec Gérard Depardieu, Gisèle Casadesus et Patrick Bouchitey, 2010.
Adaptation du roman de Marie-Sabine Roger.
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