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EAN : 9782844208248
105 pages
Editions Thierry Magnier (08/05/2010)
3.93/5   77 notes
Résumé :
Une employée modèle et dévouée se découvre égoïste et révoltée lorsqu’elle adopte un chat. Une femme libre et célibataire toujours réquisitionnée pour les corvées familiales en oublie sa vie. Un vieux voisin maniaque terrifie sa voisine de palier. La garde alternée c’est une semaine vide pour ce père solitaire. Un couple de mariés valse, tendrement enlacé sous le regard goguenard des convives : ils ont les tempes blanches. La charge est lourde pour ce conducteur de ... >Voir plus
Que lire après Il ne fait jamais noir en villeVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (35) Voir plus Ajouter une critique
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Une petite boule de poils noirs qui bouleverse la vie d'une employée soumise… Et Aniéla qui côtoie les Anges… La frangine corvéable à merci, celle qui se porte toujours bien, et tant pis si ce n'est pas vrai… L'écrivaine délurée et son drôle de voisin, un mort vivant qui lui fiche une frousse de tous les diables… le père divorcé qui cherche dans la chambre vide quelques traces de son amour impossible avec ses « folies de chaton et ses épines au bout des pattes » … le Père Noël en Harley qui offre un cadeau à une petite fille de quatre-vingt-dix ans. Voilà une éternité qu'il n'avait pas versé sa petite larmichette, notre grand balèze… Et les nouveaux mariés si beaux, qui ne touchent plus le sol, lui avec ses cheveux blancs, elle avec ses cheveux gris… L'épuisant labeur du vieux tireur de pousse dans les rues poussiéreuses et chaotiques d'une grande ville africaine… La petite fille perdue qui ne sait pas « comment on dit adieu au père, lorsqu'on reste sans lui du côté des vivants » … Et puis Liliane qui s'en va habiter en ville, là où il ne fait jamais noir, laissant derrière elle toute sa vie ou presque…
Dix histoires de gens bien ordinaires avec leurs rêves déchus, leurs fiertés et leurs petits moments de joie, leur tristesse et leur solitude qu'il faut bien essayer de combler. L'espérance est là, toujours, qui se profile au loin ! Faible lueur dans la nuit. Il ne fait jamais noir en ville !
Rien que du banal et du très humble… Oui ! Mais c'est raconté par Marie Sabine Roger… Elle a les mots pour nous faire aimer ces quidams croqués sur le vif, qui ressemblent à tous ceux que je peux rencontrer au coin de ma rue, qui me ressemblent. Elle a une drôle de petite musique, Marie Sabine Roger, pleine de retenue, de tendresse, et de goguenardise aussi qui me fait rire aux éclats ou bien me fend le coeur.
Comme j'aime Marie Sabine Roger !
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Comment un chat va transformer une employée modèle et dévouée en femme rebelle qui va réussir à tenir tête à sa patronne ?
Comment des anges en rollers vont réaliser le rêve d'une vieille dame ?
Pourquoi ne pas montrer parfois aux gens que l'on ne va pas bien ?
Pourquoi une jeune femme qui vient d'emménager en ville a-t-elle si peur de son voisin, pourtant si serviable ?
Pourquoi un homme appréhende-t-il autant le départ, comme tous les dimanches soirs, de l'être tant aimé ?
Comment une vieille dame qui vit dans une cabane avec quatre amis depuis des années va voir se réaliser son rêve de petite fille ?
Pourquoi de jeunes mariés intriguent-ils autant les invités ?
Comment voyager à Madagascar pour que la balade soit digne de ce nom ?
Pourquoi cette jeune femme est-elle si désemparée lorsqu'elle rend visite à quelqu'un ?
….et si c'était pas si mal que ça lorsqu'il ne fait jamais noir en ville ?

Dix nouvelles toutes aussi attachantes les unes que les autres... Marie-Sabine Roger explore l'âme humaine dans toute sa splendeur et décortique à l'envi les relations entre personnes âgées, les relations père/fille ou frère/soeur. Elle décrit toute une galerie de personnages avec une profonde émotion, une tendresse palpable et un charme incroyable. Chaque nouvelle est une vraie petite pépite. le dénouement nous fait tomber des nues et, parfois, la toute dernière phrase donne une envolée à la nouvelle qui se veut encore plus émouvante et on se surprend à la relire pour faire durer le plaisir. D'une écriture fine, précise, élégante, envoûtante et sans fioritures, l'auteure sait jouer avec les mots subtilement et ses nouvelles sont tout simplement magnifiques.

Il ne fait jamais noir en ville... une étincelle...
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Mais quel lien peut-t-il bien exister entre... Un chaton qui va changer la vie d'une stakhanoviste, des adolescents skateurs admirés, un vieux maniaque qui fait peur à voir, un homme avec un trop plein d'amour, des "jeunes" mariés, le conducteur d'un pousse-pousse malgache, une paysanne qui doit quitter canes et copines, un motard bourru qui se fait piéger par des vieillards...?
À priori...aucun...si ce n'est que chacune de ces dix nouvelles annonce un changement dans la perception de la vie ou un sentiment nouveau...

Tour à tour, légers, tristes, tendres, avec une écriture soignée dans laquelle on reconnaît l'amour des mots de l'auteur, ces récits nous parlent de la nature humaine et la raison d'espérer.
La chute de chaque histoire, souvent imprévisible, se savoure avec le sourire aux lèvres...ou, le coeur serré... : dans la vi(ll)e, il reste toujours une lueur qui permet de s'éclairer ou de se réchauffer...
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Adepte de Marie-Sabine Roger, de son écriture sensible et de son sens du romanesque mettant en relief des personnages souvent atypiques, je viens de découvrir ce recueil de nouvelles à l'occasion d'un atelier d'écriture.
Que dire de ces textes magnifiques? Des mots simples pour présenter avec poésie des situations qui jalonnent le cours de l'existence. La tendresse infinie de l'auteure pour ses personnages y est palpable. Elle n'a pas son pareil pour évoquer sous toutes ses formes, l'amour, la séparation, la solidarité, les liens intergénérationnels ou sociaux en nous emportant dans une direction inattendue.
Par petites touches, on voit aussi se redessiner les contours de la cellule familiale, de la parentalité, du couple et des relations avec les autres dans une société qui change de visage.
Le format court de ce type d'ouvrage ne permet pas d'en dévoiler plus au risque d'en gâcher le plaisir du lecteur.
Je veux juste souligner l'émotion ressentie à la lecture de certaines nouvelles quand des êtres vulnérables ou marginaux se contentant de peu retrouvent l'émerveillement de l'enfance (Ce soir, c'est la fête) ou se voient pousser des ailes à la vue d'un spectacle de rollers (Libres oiseaux), quand l'amour inconditionnel d'un père pour sa fille s'exprime dans un moment suspendu où la séparation se profile (La parenthèse) ou bien quand un fils éloigné de sa mère vieillissante par sa vie professionnelle choisit de la rapprocher de lui (Il ne fait pas noir en ville).
Pour terminer, un petit extrait qui caractérise la musicalité de cette écriture en présentant le tempérament d'une petite fille:
"Elle passe du rire aux larmes, elle est toute d'intempéries, de coups de vents et d'accalmies"





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J'appréciais déjà l'auteur comme romancière , ayant lu " Bon rétablissement" et " Trente-six chandelles", je la découvre nouvelliste de talent ! Je trouve même qu'elle excelle dans ce genre si difficile: concentrer la qualité et l'intensité en quelques pages, ce n'est pas donné à tout le monde...

Justement, j'ai hésité à acheter ce livre parce que je pensais me lasser un peu en ne retrouvant que l'humour féroce et les personnages hauts en couleur de ses romans et rien de plus.Cela n'a pas été le cas.

Chacune de ces dix nouvelles a son univers et chacune à sa façon est émouvante et subtile.Je les ai toutes aimées.Certaines sont fort poignantes et m'ont serré le coeur.Le point commun est de présenter des personnages qu'un évènement en apparence anecdotique va transformer.

Dans une seule nouvelle, on reconnait la plume acérée et humoristique de la romancière, c'est " Ce bon Monsieur Mesnard". D'ailleurs,( clin d'oeil ?), la narratrice est un écrivain en panne d'inspiration.Pour les autres textes, j'ai beaucoup apprécié la délicatesse et la tendresse qui émanent de la présentation des personnages.Le style est vif mais aussi poétique, en osmose avec l'histoire racontée.

le principe même de la nouvelle est respecté puisqu'il y a toujours une chute, une fin inattendue.Très souvent, j'ai été émue, surprise aussi, par le dénouement, heureux ou malheureux.

Ont eu une résonance particulière en moi les nouvelles suivantes: " La loi de Murphy" où un petit chat change complètement la manière d'être d'une comptable trop dévouée, qui s'ennuie dans sa vie. " Libres oiseaux", évoquant une femme admirative de " riders" où j'ai savouré de belles images du déplacement aérien de ces adeptes des rollers, et la dernière, qui a donné son titre au recueil, à la fin imprévue.

J'ai constaté que Marie-Sabine Roger avait publié avant celles-ci d'autres nouvelles, je suis impatiente de les découvrir.Elle exprime dans ces récits courts toute une palette de sentiments, d'émotions plus intenses, selon moi, que dans ses romans.

Une découverte enchanteresse.



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Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
Ils sont nombreux, ici, dès six heures du soir, à se rejoindre à l'esplanade.
Ils glissent, avec un balancement cadencé des épaules, le buste un peu penché en avant, le regard concentré. Parfois, ils se redressent et avancent en roue libre, rois d'échecs droits et fiers sur l'échiquier de marbre. Libres oiseaux glissant au milieu d'un étang. [...]
Ils se postent en haut de la rampe, sur la glissière de métal. Ils restent en équilibre, un court instant, puis sautent dans l'enfer, le vide, la gueule du volcan, prennent la pente à contre-courant pour s'en aller jaillir dans un bruit de tonnerre, presque à la verticale, tout en haut de l'autre paroi. On dirait qu'ils s'envolent. Parfois, le vol s'immobilise, ils restent un court instant hors du temps, se tournent sur eux-mêmes et repartent à l'assaut des pentes.
S'ils tombent, ils recommencent aussitôt, et c'est elle qui a mal pour eux, qui pousse un petit cri, se mordille les lèvres. Eux, rien ne les arrête, et surtout pas la peur.
Ce sont de vrais seigneurs.
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C'est toi qui es parti, mais c'est moi qui m'éloigne, le cœur serré sur cette idée qui blesse: tu vas rester tout seul dans cette pièce nue, dans cette ville mal connue qui n'a jamais été la tienne. Et j'aurais dû rester, peut-être plus. Un peu plus.
Il n'est plus temps.
Je ne sais pas comment on dit adieu au père, lorsqu'on reste sans lui du côté des vivants.
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Il reste trois quarts d'heure, à peine.
Est-ce que le sac est prêt ? Est-ce qu'après son départ, il ne trouvera pas, éparpillées ici ou là, quelques traces de son passage ? Un tee-shirt oublié, dans la salle de bains. Une jupe. Un chouchou de tissu où s'accrochent des cheveux bruns, un peu frisés, parfumés à la pomme.
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En approchant du grand marché [...] les passants se pressent, plus nombreux. Mélange surprenant d'Afrique et d'yeux bridés. Malgaches, Karanes, Chinois, peaux cuivrés et peaux chocolat.Et les Blancs qui font grain de sel dans la foule de poivre dense.
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La mémoire est un bien qui ne prend sa valeur que lorsqu'elle se partage.
Si la parole est sans écho, elle n'atteint pas l'autre versant. Elle ne prend pas les vents, les courants ascendants. Elle s'abîme.
Si la paroles est sans écho, elle n'est plus qu'un discours vide, souvenir du passé, vestige.Bientôt, sans doute, elle n'est plus rien.
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Videos de Marie-Sabine Roger (25) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Marie-Sabine Roger
Film de Jean Becker et Jean-Loup Dabadie avec Gérard Depardieu, Gisèle Casadesus et Patrick Bouchitey, 2010.
Adaptation du roman de Marie-Sabine Roger.
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