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EAN : 9782266259019
128 pages
Pocket (28/01/2016)
3.14/5   56 notes
Résumé :
- Tu veux voir ma cabane ? - Hein ? - Je me suis fait une cabane. Tu veux la voir ? J'allais dire : " Non, pas le temps, tu m'excuseras, j'aurais bien voulu tu sais, mais... " Je n'ai pas osé refuser. Il me regardait à présent. Il ne posait pas seulement les yeux sur moi : il me regardait. Il y avait de l'espoir, dans ses yeux. Un espoir très grave, sensible. Comment aurais-je pu le décevoir ? D'ailleurs, je n'avais pas grand-chose au programme, aujourd'hui. À part ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
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Elle a 60 ans ou plus précisément 59 ans et 8 mois. Il lui semble avoir fait le tour de sa vie. Elle s'est mariée, a divorcé, a un garçon qu'elle ne voit pas très souvent. Alors, pour elle, il est temps d'en finir. Elle se sent vieille, flétrie de toutes parts, n'ose regarder dans le miroir le reflet de son propre corps. Elle va louer une chambre dans un hôtel, près de la mer. La noyade, pourquoi pas ? Même si l'eau est un peu fraîche à cette époque de l'année, il faudra bien faire le grand plongeon. Alors qu'un soir, elle s'apprête à franchir le pas, un jeune garçon vient s'asseoir près d'elle, lui demande impunément si elle va y aller. Abasourdie d'abord puis intriguée par ce jeune homme qui veille si tard sur la plage, elle se laisse aller au jeu de la discussion. Il lui fait promettre de répondre à quatre de ses questions et ensuite, elle pourra le faire. Durant ces quelques jours, c'est ainsi qu'elle va raconter sa vie et la considérer autrement, grâce à ce Petit Prince...

Ce premier roman de Marie-Sabine Roger est bel et bien annonciateur de ce qu'elle écrira par la suite. A travers les méandres, les doutes, les fausses impressions de cette femme, l'on suit pendant quatre jours, c'est à dire pendant ces quatre questions, la remise en cause de la vie, de sa propre vie, de ce qu'elle est vraiment et de ce qu'elle souhaite au final, tout ça grâce à ce Petit Prince qui aura su lui ouvrir les yeux bien malgré elle. L'auteure tire un portrait de femme sensible, en proie à ses doutes, parfois blessée, mais toujours en quête d'un certain bonheur. D'une écriture poétique, franche, délicate, ce petit roman est une belle leçon sur la vie, ce qui la fait et ce qu'on en fait...

Le ciel est immense... et étoilé...
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Elle va avoir soixante ans, « soit cent ans »
Son dernier amour l'a quittée
Et surtout, elle se sent vieille, si vieille, si peu apte à la vie.
Assise face à l'océan, elle va s'y laisser engloutir. Mais un enfant surgi de nulle part, un enfant plein de questions, va retarder son projet, la plonger dans son passé.
« Mourir, d'accord, mais l'eau est froide. Si j'attendais juin ? »
Encore une fois, tendresse, poésie et humour se mêlent pour brosser un portrait de femme des plus touchants.
Pas facile de vieillir ! Pas facile la solitude ! Et tout ce bilan de vie qui étouffe, qui empoisonne !
Marie-Sabine Roger a l'art de créer des personnages de tous les jours et de les rendre uniques. Quelle sensibilité, quelle connaissance de l'âme humaine, quelle positivité quand tout est sombre !
Les critiques lui sont un peu moins favorables pour ce livre. Personnellement, j'ai encore une fois beaucoup aimé.
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" Moi. La première étonnée d'en être arrivée là. Bientôt, trop bientôt, soixante ans"

Elle vient d'atterrir dans cet hôtel, chambre 43. Son projet ? mourir le soir même. Drôle de programme.
Trois personnes à qui laisser un mot. Un fils qu'elle n'a pas su aimer, sa soeur, mieux, tellement mieux qu'elle et un ami...
Ce qui la pousse ? la désillusion? l'âge ? la vie passée, dépassée ?
En tout cas la mer est tout près. Cela ne prendra que quelques secondes.
C'est sans compter sur un gamin qui s'incruste. Qui l'entraîne dans des souvenirs... qui parle avec une certaine sagesse. Un gamin seul.
Ce sont débuts de Marie-Sabine Roger en littérature. Il y a de belles phrases dans ce livre, l'histoire s'étire un peu... On la suit dans ce désespoir feutré.
Une réflexion sur le temps, des souvenirs donnent un certain relief à l'histoire. On ne se passionne pas... mais on écoute la petite voix de l'auteure.
Ce que j'ai aimé : les paroles intérieures en italique.
Ce que j'ai le moins aimé : les dialogues avec ce gamin...

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N°440– Juillet 2010
LE CIEL EST IMMENSEMarie-Sabine Roger. Éditions le Relié.

Après « La tête en friche », je m'étais promis de pousser un peu plus loin la découverte de cet auteur dont l'oeuvre, par ailleurs, se déclinait autour des enfants.

« Je ne m'en vais pas contre quelqu'un ni malgré moi, je m'en vais, c'est tout, c'est un choix... C'est déjà trop de dire adieu lorsqu'on s'en va » C'est ainsi que la narratrice, une femme de 60 ans commence(presque) ce récit. Elle a choisi un petit hôtel au bord de la mer, à la morte saison, pour évoquer la fin d'une histoire, comme un ultime refuge, comme un point final face à l'immensité. Avec elle, elle emporte ses souvenirs, comme autant de trésors dont on veut se munir pour affronter une épreuve. C'est donc sur une plage de nulle part, en dehors de la saison touristique, qu'elle choisit de se retrouver face à elle-même. Dans ce décor un peu désolé, c'est la solitude et la tristesse qui surnagent, avec, au bout du chemin la mort volontaire. Un cadre idéal pour « boucler la boucle, en finir ».

C'est que la vie a été un peu ingrate pour elle, c'est ce qu'elle pense en tout cas peut-être parce qu'elle est toujours passée à côté du « grand amour » ou qu'elle a manqué le rendez-vous avec son fils, mais en réalité rien que de très normal en ce qui concerne les épreuves, les deuils, les chagrins, rien de plus que ce que la condition humaine, la chance ou le hasard imposent à chacun individuellement. Pourtant, c'est une «  fêlure » qui l'a amenée au bord de l'océan, un homme de rencontre, aimé, mais d'un amour différent, pas charnel, pas jouissif, pas sensoriel mais comme un plaisir serein et tranquille, un désir en demi-teinte et silencieux « Nous n'avons jamais fait l'amour ensemble » avoue-t-elle! Un peu comme si les relations sexuelles entre eux étaient interdites, taboues ou impossibles! Cette cassure, cet échec ajoutés aux autres ont provoqué chez elle non seulement un chagrin mais un détachement face à la vie, un désamour de soi, une indifférence au monde extérieur, le repli sur soi, une profonde dépression à 59 ans!

Dès lors, c'est la ronde des médicaments compliqués et dangereux et si on en abuse, si on les mélange, c'est le coma et la mort. C'est un vide immense qu'on ressent sans pour autant avoir envie de se raccrocher à une ordonnance ou à une boîte de pilules. Dormir! le sommeil vécu comme un palliatif ou un cautère et le sommeil est un autre monde ou des difficultés se gomment, s'apaisent. Pourtant au réveil les choses sont là, dans leur réalité, leur cruauté et cet amour qu'on avait voulu d'autant plus fort qu'il serait sûrement le dernier s'en allait et avec lui l'envie de vivre.

Face à l'immensité de cette plage qui n'est pas sans rappeler le désert, apparaît un adolescent « comme un Petit Prince qui aurait un peu grandi » et, comme dans un autre roman célèbre, un dialogue un peu surréaliste va s'engager entre cette femme au bord du suicide et cet être sorti de nulle part. Comme un bon génie, il va lui demander de lui parler d'elle sous forme de quatre choses qui pourraient la résumer, une sorte d'obligation de se confier autant qu'une occasion de refaire le chemin à l'envers parce qu'il a compris très vite que ce paysage du bord de mer serait le dernier pour elle. A travers ces rencontres épisodiques, elle va donc revenir progressivement à la vie. A travers cet exercice, elle va aller à la rencontre de ses souvenirs, de ses amours et ainsi se rendre compte qu'elle n'a pas été aussi malheureuse qu'elle veut bien se le dire. C'est autant une acceptation de soi, de la vieillesse, de la condition humaine.

J'avais bien aimé « La Tête en friche », j'avoue qu'ici, si j'ai pu retrouver cette ambiance un peu délétère de la dépression, si j'ai goûté le style, les phrases courtes et fluides, j'ai rapidement décroché, lisant cependant jusqu'à la fin davantage par curiosité que par intérêt pour l'histoire, sans y entrer véritablement ... Peut-être parce qu'elle évoque trop St Ex?



Hervé GAUTIER – Juillet 2010.http://hervegautier.e-monsite.com
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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J'aime beaucoup ce qu'écrit Marie-Sabine Roger alors je me suis laissé tenter par ce court roman à la belle couverture.
Le début n'est pas d'un abord forcément simple. L'héroïne est une femme d'âge mûr qui ne tient plus à la vie. Elle loue une chambre d'hôtel en bord de mer hors saison et c'est la rencontre avec un adolescent solitaire dans les dunes à la tombée de la nuit qui l'empêche de passer à l'acte.
Pendant qu'elle dresse le bilan de sa vie qui semble sombre, on comprend qu'elle est rongée par la dépression.
L'analogie avec le Petit Prince est fort bien trouvée dans le symbole de ce qui peut sauver de soi-même.
C'est un texte que j'ai trouvé très fort, très pur dans sa progression. Une pépite.
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Citations et extraits (66) Voir plus Ajouter une citation
Lorsque j'avais six ou sept ans, ma grand-mère parlait souvent de son retour d'âge. Je voyais ça comme un moment magique où l'on pouvait retourner à l'âge de son choix. Je m'étonnais même, vaguement, qu'elle ne choisisse pas d'être à nouveau petite. Elle l'a été. Beaucoup plus tard. Pour quelque temps.
Pour ma part, j'ai vécu ces moments entre hormones et chaleurs, ce désarroi du ventre qui désarme. Larmes qui montent, gorge qui serre, comme à quinze ans, le charme en moins. La félonie du corps, sa lente forfaiture. La taille un peu moins fine, la peau moins veloutée. Le regard qui qui se plisse en mille pattes-d'oie. Les rides, ces vergeures imprimées par le temps sur la peau, quand elle parchemine.
On ne dit pas tout ça. Même entre femmes. On le brime, on le tait. On voile de pudeur la difficulté du passage. Ne plus être réglée, c'est être déréglée.
Prochaine étape : à la casse, hors d'usage.
Cette dérive inéluctable qui nous force à passer d'un état à l'autre : objet de désir, objet d'indifférence. Objet, tout simplement.
Tout ce lent mouvement de glacier qui nous presse, et change imperceptiblement les courbes, les reliefs. Cette noire alchimie, qui transmute nos ors en plomb. Qui nous oxyde.
Cette retenue de barrage, pour corseter tous les épanchements, quand le geste coquin d'hier devient un jour d'une impudeur, d'une indécence obscène. Cette dignité sans noblesse, cette gravité sans grandeur à censurer toute folie, à mesurer ses démesures, quand on est une vieille peau.
Lorsque l'on sait que tout, l'épiderme, le derme, et ce qui suit de muscles et de nerfs, de viscères, d'organes, d'humeurs et de sanie, tout cela n'est qu'un contenant.
Et que l'âme, en dedans, piaffe toujours, ne sait pas ce que vieillir veut dire. Cruelle reddition, parce qu'on aime aussi fort, de la même façon, mieux même.
Et qu'on a honte. De vouloir caresser, se soumettre, jouir. Honte d'aimer faire l'amour, plus tendrement ! encore, quand on se croit enfin un peu de science, passé l'interminable initiation.
Pour celles qui ont vieilli près de leur compagnon, et pour peu que la passion vibre, la tendresse s'est peaufinée.
Elle se sublime, elle suffit à donner le désir.
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Je crois que je suis allée trop loin dans la tristesse. Trop profond.
Il n'y a pas eu - pas vraiment - d'acharnement du destin contre moi. Pas de ces accumulations inhumaines de drames. Des chagrins, oui. Et des deuils, ressentis ou vécus. Mais dans une proportion, j'allais dire normale...
Si la norme, c'est d'être malheureux souvent.
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Disperser ma vie, l'éparpiller pour la distraire. Vivre superficiel. Ne surtout pas penser, surtout pas. M'étourdir.
Mettre les soucis dans ma poche, un mouchoir bien tassé dessus. Comme si le malaise était quantité négligeable, et dérisoire l'anxiété...
Sans autre soin, sous le mouchoir, la plaie suppure. On croit n'avoir qu'une infime écorchure. Elle suffit. La tristesse, parfois, ça infeste en silence, ça envahit, ça contamine. Ça vire à la septicémie.
Le chagrin usurpe la vie.
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Après des mois de cris intérieurs, de larmes en dedans, après une peine trop dense, qui m'essoufflait, j'ai peu à peu coulé dans une eau croupissante. Perdu pied dans la vase trouble.
Ce lac obscur était en moi depuis toujours, sans doute. J'avais marché au plus près du bord, sans m'en soucier.
Comme si, exactement comme si une part de moi, détachée, m'avait attendue au dernier tournant, au dernier dérapage.
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’ai entendu les phrases assassines, les diktats pontifiants : « les femmes prennent sept kilos en moyenne à la ménopause.. ». Les découragements des copines, minaudant pour un chocolat : » On doit faire attention, à nos âges… ».Quelques années auparavant, le mot de quarantaine sonnait déjà comme une mise à l’écart suspicieuse, pour se garder d’une possible contagion. La cinquantaine la suivrait dans un bruit terrifiant de crécelle, ce hochet bruyant des lépreux. La soixantaine. Elle frapperait le glas des illusions. Autant s’y faire, la vieillesse ne s’arrangeait pas avec l’âge. Vieillir, c’était mourir à tout enchantement. Je me suis réfugiée dans tous les magazines qui m’assuraient pour quinze balles que cinquante ans c’est merveilleux. Que soixante ans sera meilleur encore. Et qu’à soixante-dix ans ce sera la fête pour de vrai. Ils n’osaient pas titrer : « Vivement qu’on soit mort ».
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Vidéo de Marie-Sabine Roger
Film de Jean Becker et Jean-Loup Dabadie avec Gérard Depardieu, Gisèle Casadesus et Patrick Bouchitey, 2010.
Adaptation du roman de Marie-Sabine Roger.
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