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EAN : 9782844205414
86 pages
Editions Thierry Magnier (14/03/2007)
3.84/5   181 notes
Résumé :
Le mois dernier, on a fêté les cent ans de Mme Vivieux.
C'est bien d'avoir un centenaire, pour une maison de retraite.
Le centenaire, ça donne toujours un petit coup de pouce à la liste d'attente. À peine on a fini de souffler les bougies, hop, trois ou quatre nouveaux inscrits. On a droit aux articles dans les journaux locaux, La Petite Gazette, et L'Écho du pays. Dans le quotidien régional, aussi. Comme dit Mme Prunier, de l'accueil: le centenaire, c... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (52) Voir plus Ajouter une critique
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Sept nouvelles sur le thème des encombrants (non, non, je ne déménage pas !) autrement dit les vieux, les viocs, le quatrième âge, les anciens, les vieillots, les ancêtres, les gâteux... et j'en passe !

Pourquoi diable Eliette s'active tant depuis qu'elle a appris que ses petits-enfants passaient la voir ? Au grand dam de Léonard qui s'agace de la voir s'agiter autant pour si peu, finalement...
Monique Lemasson est garde de nuit dans une maison de retraite, plus pour payer son loyer que par vocation, c'est sûr... Parce que la pisse, la merde et la bave, c'est elle qui nettoie et n'hésite pas à filer une toute petite correction si cela ne tourne pas rond...
Un homme âgé dans une maison de retraite reçoit la visite de sa fille. Une démarche lourde de conséquences pour l'un comme pour l'autre...
Madame Vivieux, un nom prédestiné, il faut croire, puisqu'elle fête ses cents ans ! le député est venu en grande pompe célébrer l'événement avec des journalistes, la télé locale, des cotillons et le gâteau avec ses innombrables bougies... C'est bon tout ça pour se faire une belle image !
Une jeune femme, traductrice de romans russes, est venue dans la maison familiale. Remontent à la surface les nombreux souvenirs de sa maman décédée. Imperturbable... jusqu'à ce qu'un vieil homme vienne sentir les roses de son jardin...
Georges et Vic, une belle histoire d'amour entre le maître et son toutou, ou plus précisément son foutu clébard qui ne pense qu'à flairer les poubelles et les crottes de ses congénères...
Une femme attend impatiemment une autre dame. Comme d'habitude, celle-ci est en retard. Elle s'impatiente, fulmine jusqu'à l'arrivée de cette dernière. Elle a un peu changé, maigri, est bien coiffée... Qu'a-t-elle donc à lui annoncer pour avoir l'air si fébrile ?

Une fois de plus, Marie-Sabine Roger décortique avec finesse, drôlerie, fraîcheur, maladresse ou indifférence les personnes âgées. Avec des textes courts mais ô combien parlants, elle porte un regard plein d'humanité et de tendresse sur ces personnes qui montrent à quel point elles méritent qu'on les considère comme telles. D'une écriture poétique, fine, parfois cynique ou empathique, ces petites nouvelles mettent du baume au coeur et nous interpellent immanquablement... puisque nous y passerons tous !

Les encombrants...à ne surtout pas jeter à la poubelle !
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Sept nouvelles pour parler des encombrants, ces vieux qui irritent, ralentissent, dégoûtent, ces vieux que l'on ne veut pas voir. Eh oui, le constat de l'auteure est cruel, effrayant, hélas souvent réaliste et juste, à travers ces bribes de fin de vie...

Il faut donc aborder ce livre en ayant le moral, car il va vite être mis à l'épreuve. Notamment dès la deuxième nouvelle" Une garde de nuit", où la maltraitance en maison de retraite est narrée par la " tourmenteuse" sur un ton acide effarant. Heureusement ces histoires noires et haineuses alternent avec d'autres, douces-amères ou malicieuses.

J'ai aimé en particulier " Rose-thé " , tout en délicatesse , nostalgie et affection. " Eliette et Leonard" et " Comment fait-elle?" surtout ont une chute inattendue , en forme de clin d'oeil. Enfin, " On n'a pas tous les jours cent ans" est un bijou d'humour sarcastique et d'observation subtile.

On ressort de cette lecture un peu secoué, et c'est justement le but, je pense, pour nous faire réfléchir au fait que les personnes âgées sont des êtres à part entière, pas ces encombrants , qui finissent par se sentir inutiles et se laissent dériver. Comme l'écrit Marie-Sabine Roger : " Vieillir est un trop long chemin. Une impasse".... Prenons soin de nos aînés, ne les infantilisons pas, adaptons-nous à eux. Je sais, ce n'est pas simple, surtout quand la mémoire se lézarde ou quand le corps lâche, essayons au moins...
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Un joli petit recueil.
7 histoires sur les encombrants: nos vieux !
C'est tendre, anecdotique, acerbe aussi, triste.
J'aime toujours autant ce regard tendre mais, aussi surtout, plein de justesse que porte Marie-Sabine Roger sur les "exclus" de la société: les personnes en situation de handicap (Vivement l'avenir), les analphabètes (La tête en friche).
Marie-Sabine Roger, au travers de ces 7 nouvelles sur la thématique de la vieillesse, révèle à nouveau tout l'humanisme qui la caractérise, sans pour autant prendre des chemins de traverse et sensibilise le lecteur, mais sans fioritures, tout en simplicité.
Un auteur bienveillant comme il fait bon lire.
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style excellent, vivant, réaliste ; certaines nouvelles (celle des personnes âgées maltraitées par la garde malades) sont insoutenables ; la tendresse est bien présente dans d'autres ; positif malgré le sujet scabreux : fin de vie, dans quelles conditions, rejetés ou acceptés et par qui ?
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« Les encombrants » regroupe 7 nouvelles écrites par Marie-Sabine Roger autour du thème de la vieillesse.

« Eliette et Léonard » : Eliette est une mamy comblée : ses petits enfants se sont annoncés pour une visite. Elle s'anime, s'active, met les petits plats dans les grands sous l'oeil attentif et désabusé de Léonard.
« Une garde de nuit » : Monique Lemasson a 58 ans, deux chiens adorés « Youpi » et « Bamboula » et une peur panique du grand âge. Elle est garde de nuit dans une maison de retraite et maltraite sans scrupule les pensionnaires qu'elle hait viscéralement.
« Son père » : Voici l'histoire d'un homme âgé de 89 ans, en maison de retraite, qui n'a plus toute sa tête. Sa fille lui rend visite et souffre de ne plus reconnaître son père : il lui est soudainement devenu étranger, ainsi qu'il est étranger à lui-même.
« On n'a pas tous les jours cent ans » : Mme Vivieux a cent ans. La maison de retraite où elle est pensionnaire lui organise une belle fête. Pour l'occasion, M. le député s'est déplacé, assez pressé cependant, puisqu'une heure plus tard, il doit assister à un enterrement. Les médias sont également de la partie, entre deux reportages. Entre discours orienté et caméra manipulatrice, comment Mme Vivieux va-t-elle vivre l'événement ?
« Rose thé » : Une femme un peu sauvage dans sa maison d'enfance. Elle traduit avec peine un roman russe. Un homme âgé fait irruption dans son domaine. Il s'est égaré, il est confus. Il s'extasie devant les roses du jardin.
« Vic » : Georges et Vic. Un homme âgé et son chien. Aujourd'hui, Georges fulmine : son maudit bâtard s'est fait la belle. Il jubile déjà intérieurement de la belle correction qu'il lui donnera à son retour. Vic, de son côté, un mâle fringuant, gambade, flairant les fragrances excitantes des femelles en rut…
« Comment fait-elle ? » : Une femme retraitée dans un café attend impatiemment une autre dame âgée. Après une longue attente, la voici enfin, porteuse d'une nouvelle pour le moins surprenante…

« Les encombrants » : n'est-ce pas ainsi que l'on désigne les déchets imposants que l'on doit, de ce fait, porter en déchetterie ? C'est sous ce signe que Marie-Sabine Roger (l'auteure également de « La tête en friche ») place ce recueil de nouvelles consacré aux personnes âgées. Comment les perçoit-on aujourd'hui ? Telle pourrait être la question que pose l'auteure ici.
Comment les perçoivent les petits-enfants ? de manière opportuniste et intéressée, ainsi que semble le penser le mystérieux Léonard dans la première nouvelle ? Cette dernière m'a semblé particulièrement cruelle et j'ai vraiment souffert pour la pauvre mamy, si pleine d'espoir et d'illusion face à ses petits-enfants. J'ai apprécié, par contre, l'originalité du point de vue narratif.
Comment les perçoivent les soignants ? « Une garde de nuit » est particulièrement éloquent à ce sujet. L'auteure conte la maltraitance de cette soignante en donnant quelques clés compréhensives. Mais le ton m'a semblé très violent et dur. L'auteure sait bien dire au final combien les personnes âgées nous renvoient le masque insupportable de notre limite ultime : la mort.
Comment les enfants appréhendent-ils la vieillesse de leurs parents, notamment quand le voile de la confusion leur ôte toute clarté d'esprit ? « Son père » explore cette question avec pudeur et sensibilité.
Comment les maisons de retraite perçoivent-elles l'extrême vieillesse ? « On n'a pas tous les jours cent ans » est à mes yeux la meilleure nouvelle du recueil : l'humour y est particulièrement noir, ourlé de cynisme. Elle vient pointer l'absurdité de ce type de célébration. le sens qui y est donné par chacun des protagonistes diffère, mais peut trouver un point d'unification autour de la récupération et de l'intérêt personnel mesquin : le directeur de la maison de retraite, M. le député, en pleine période électorale, la journaliste et ses caméras qui ne peuvent filmer que le correct, le vernis des situations. Aussi, quand survient l'accident mictionnel de Mme Vivieux (qui fête donc ses cent ans), c'est la brèche du réel qui fait retour.
Avec « Vic », c'est le chien, fidèle compagnon du vieillard, qui apparaît. Une nouvelle cruelle, dont je devinais l'issue, mais qui explore bien les liens maître âgé – chien, qui peuvent révéler à un spectateur extérieur bien des surprises.
« Comment fait-elle ? » clôt le recueil sur une note de surprise, avec un dévoilement d'identité inattendu.

Un excellent recueil de nouvelles qui explore la vieillesse, la mort et la peur de la mort. Les premières me sont apparu extrêmement dérangeantes, les suivantes plus tendres et un peu plus nuancées, avec un coup de coeur pour « On n'a pas tous les jours cent ans », cynique à souhait et teintée d'humour noir.
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Citations et extraits (33) Voir plus Ajouter une citation
Aujourd'hui, elle n'est plus là. Quatre ans déjà. Je l'admets n'importe où au monde. Pas ici. Je ne peux pas m'y résigner. Certains jours, la maison sans son pas qui résonne, c'est une trahison. Les lieux devraient mourir, eux aussi. Disparaître. Ne pas offrir leur théâtre désert au jeu truqué des souvenirs. Il faudrait effacer les jardins, qu'ils se volatilisent. Les objets, qu'ils partent en fumée, se changent en brouillard. Avancer dans la vie sans racines, au hasard.
Il faudrait mourir le premier.
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Il y a des gens auprès de qui tout vous semble facile. Des gens qui meublent le désert, avec un sourire et trois mots. Qui vous apportent un sentiment de complicité immédiate, quelque chose de fraternel, d’évident.
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On voit bien des petites jeunes qui viennent pour faire leurs stages. Seulement il y a ce qu’on vous apprend dans les livres, et le reste. Dans les livres, il n’y a pas d’odeurs. Pas de cris, de coups de sonnette. De soupe répandue, de caprices du soir. Dans leurs bouquins de cours, c’est toujours propre et net. Enfin, elle le suppose, rien qu’à voir leur figure, aux petites jeunettes, aux premières diarrhées, aux premiers désespoirs.
Elle, elle s’en fout, voyez ? Elle est blindée. Blindée comme une porte.
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Son père est en maison de retraite. Il va fêter ses quatre-vingt-neuf ans.
Elle craint de le revoir. Elle le retrouve un peu plus faible, à chaque fois. Il diminue, il se dissout, par degrés infimes, subtils. Il jaunit, il se parchemine. Les voici presque aux derniers jours. Le temps pour s'aimer se fait court.
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Tu y es bien, dans ce fauteuil, là ? Ton vieux fauteuil Voltaire, tu y es bien ? Ils en font des drôlement mieux maintenant, tu sais... Plus confortables... Si tu veux t'en débarrasser, on le met dans le break, et on va t'en chercher un autre à Confo, non ? Tu tiens à garder celui-là ? Tu y es habituée ?... Bah, ça, depuis le temps, faut dire. Enfin bon, c'est toi qui vois, hein ? On va pas t'obliger, non plus...
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Videos de Marie-Sabine Roger (25) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Marie-Sabine Roger
Film de Jean Becker et Jean-Loup Dabadie avec Gérard Depardieu, Gisèle Casadesus et Patrick Bouchitey, 2010.
Adaptation du roman de Marie-Sabine Roger.
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