Rikimini était petit, tout petit et tout rikiki et cela lui attirait les moqueries de ses camarades de classe. En fait, ses seuls amis étaient son écharpe, sa scie, son bonnet rouge et ses moufles de laine, ils l'accompagnaient partout. Et pourtant,
Rikimini ne désirait rien de plus, un ami, aussi petit soit-il... et il passait beaucoup de temps à le chercher dans le bois voisin, à plus forte raison pendant les vacances, moment où sa solitude était encore plus lourde à porter. C'est ainsi qu'après une nuit de grand vent, il s'enfonça au coeur de la forêt profonde et trouva, entre la grande allée et la mare aux canards, qui l'attendait en silence, quelque chose de chaud, dans sa fourrure rousse... un gros doudours...
Mon avis : Je vous ai déjà dit à quel point je suis sensible à l'écriture de
Marie-Sabine Roger, aussi bien pour le public adulte comme avec «
La tête en friche » ou «
Bon rétablissement », que pour les jeunes lecteurs comme avec l'album «
Les Petits Papis en gris » ou le conte «
le Roi sans terre ». C'est donc avec un grand plaisir que j'ai trouvé «
Rikimini » dans la sélection de livres que j'ai à chroniquer pour mon prochain comité lecture. Une histoire touchante, avec un tout petit brin de fantastique... Cet album montre à quel point une petite différence physique peut isoler, dans cette époque où l'apparence est devenue à tel point prédominante qu'elle peut altérer complètement nos rapports avec les autres. le texte est très poétique, presque musical… et une petite note d'humour délicat permet d'aérer le récit et de le rendre plus léger. Au fil des jours qui passent, doudours devient de plus en plus gros grâce aux nuits ventées qui les ont précédés. Après les confidences de
Rikimini à son improbable ami, vient le temps du jeu qui entraînera les rires, rires qui attireront les enfants de l'école auprès de celui qu'ils ont précédemment rejeté. La chute finale est émouvante,
Rikimini étant enfin entouré, doudours n'a plus de raison d'être… L'éditeur ayant choisi un format à l'italienne (25 X 30 centimètres) les illustrations d'
Alexandra Huard sont encore plus parlantes. A quelques exceptions près, les nuances utilisées appartiennent à la palette des gris et des marrons. Les décors sont très spacieux, les détails minimalistes et le rouge de l'écharpe et du bonnet de
Rikimini nous le rend très présent avec sa solitude et malgré sa petitesse. Quand à doudours, elle parvient à faire émaner de lui une sorte de force tranquille alliée à une tendresse très attentive envers son petit ami. En conclusion, vous l'aurez compris, l'auteure est loin de me décevoir ; illustratrice, que je ne connaissais pas, vient d'éveiller ma curiosité ! Un bel album, utile s'il en est, bénéficiant de la collaboration de deux talents !
Public : à partir de cinq – six ans.
Si vous voulez vous rendre sur le blog de l'illustratrice,
Alexandra Huard, vous pouvez suivre cette adresse :
http://alexandrahuard.blogspot.fr/