Dans Cinema s'Trip il y a de l'humour, de la causticité, de la lucidité, de la fragilité, de l'action et du rêve. C'est direct et visuel. Mais la touche qui révèle la personnalité de l'oeuvre, c'est la sensation qui naît des expressions verbales (qu'on retrouve dans la narration) et qui appartiennent (ou semblent appartenir) à un personnage palpable, physiquement, humainement. C'est un sentiment troublant qui permet au lecteur de ressentir les expériences éprouvées par l'auteur avec force véracité... Par ailleurs, malgré le rythme soutenu, il y a une délicatesse certaine, notamment dans les rapports humains. A lire, donc !... pour qui connait l'univers des tournages, pour qui en rêve, et pour qui veut passer un bien agréable moment.
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Sur le qui vive, personne n’est réveillé, il est cinq heure et je suis en ébullition. Deux heures de sommeil tout au plus mais pas question de fermer l’œil. La nature respire, je l’entends de ma fenêtre, je tente d’être à l’unisson, de la sentir. Qu’est ce que les oiseaux pensent de tout ça ? Ils s’en foutent de mon travelling, du nombre de plans à tourner. Qui comprend ce que nous allons faire ? Qui comprend le monde dans lequel nous allons basculer ? Qui comprend que dorénavant les jours et les nuits se ressemblent, qu’il n’y a plus de différence. Que l’extérieur se déchirera, rira ou soupirera sans que nous n’en sachions rien, la terre pourra exploser nous serons toujours en train de tourner.
ll reste une semaine et toujours pas de fille. Où je vais trouver ça moi, une fille.
- Tu connais une fille toi ?
Maxime hoche la tête, il n’en connaît pas. Il en a une à chaque bras mais il n’en connaît pas.
- Je te préviens je prends n’importe laquelle. La première qui passe, tu ne viendras pas te plaindre…
Sa moue désabusée me laisse dubitatif. Il ne dit rien. Il s’en va. Il claque la porte quand même. Il la rouvre.
- Démerde-toi.