En Russie

Olivier Rolin a pris le parti de nous faire découvrir la Russie ou plutôt l'URSS de 1986 en décrivant des portraits, des scènes de vie, des anecdotes de rencontres. le récit est parsemé aussi de rencontres d'écrivains, Gogol perspective Nevski, Tchékhov et Dostoïevski dans les bistrots enfumés et « empuantis »… et même Jules Verne.
Nous voyageons à Leningrad, Yalta, Sotchi, Odessa … voyage dans l'Histoire sous les regards de marbre des colossales statuts de Lénine (elles sont toujours là dans la Russie d'aujourd'hui) elles nous écrasent, c'est du moins l'impression qui se dégage du récit. Nous prenons le Transsibérien, traversant la taïga enneigée, dans un froid polaire. Nous découvrons le Baïkal figé dans sa gangue de glace, et un peu plus loin l'Amour et la ville de Khabarovsk « une ville d'où écrire à une femme qu'on aimerait ».
Ce baroudeur solitaire qui affectionne les grands espaces et la steppe ces paysages du bout du monde où l'on se sent exister, plus que partout ailleurs.
Une réserve toutefois il semblerait qu'il y ait quelques erreurs de retranscription qui rendent parfois la lecture difficile ?

Olivier Rollin est un fantastique conteur. Érudit, passionné, humain, il nous promène, au travers de courts billets, dans la Russie qu'il aime et nous fait partager ses rencontres, ses descriptions de paysages, ses ressentis. Sotchi, Odessa, le transsibérien, St Pétersbourg, Moscou... une écriture serrée, une pointe d'humour, un style qui accroche..Un vrai bonheur. Olivier Rollin aime la Russie, mais surtout les russes. Nous, on aime Olivier Rollin qui nous fait aimer ce pays et ses habitants, mais aussi le voyage.
bien qu'il me reste encore qq ouvrages à lire de lui, il n'y a rien à jeter dans son oeuvre (car c'en est une, assurément)
Merci Mr Rollin

En 1987, la Russie était encore soviétique, et je ne savais pas encore où était Sotchi. Olivier Rolin, lui, y était,  à une époque où le tourisme en solitaire était une gageure.

« J'aimerais pouvoir penser qu'il s'agit d'une promenade poétique. Des esquisses de choses vues, une série d'instantanés - ce qui ne veut pas dire, je l'espère, des clichés. »

Voilà, tout est dit, Olivier Rolin se balade, regarde, rencontre des gens, discute, se retrouve dans des chambres d'hôtel déprimantes, « mélange de faste et de médiocrité », mange des borschs innommables, raconte, se remémore ses lectures russes, décrit, rêvasse, s'ennuie d'un ennui délicieux. Malgré les splendeurs touristiques, qui ne sont finalement pas son intérêt premier, le manque de liberté et d'horizon, la grisaille générale, l'effroyable frugalité des biens et des services, les tentatives de propagande sont, parfois, compensées par un sourire, un dialogue, un échange. 

« Nous échangeons nos adresses, je me demande bien à quoi cela pourra lui servir, une adresse à Paris, mais c'est plutôt touchant, et après tout c'est peut-être justement d'être rare et inutile qui fait le prix d'une adresse occidentale : comme un poème sur un agenda. »

Pour survivre dans ce marasme plombant, Olivier Rolin garde un ton d'une distance amusée et amusante, s'attache aux détails, un homme qui passe, une goutte qui tombe, la neige qui ressemble à de la crème fouettée…C'est vraiment plaisant de le suivre.

« L'Abondance à moins bien réussi en Russie que la Puissance, voilà tout. »

j'aime décidément le style de Rolin,
c'est presque ce qu'un simple touriste aurait pu "voir, éprouver, ressentir, comprendre ...
ce livre m'a fait voyager dans un pays disparu
nostalgie