Ce livre plein d'un humour élégant et mélancolique nous raconte la vie dérisoire d'un groupe de maoïstes des années 70. Ce qui s'est passé après mai 68 est peu étudié et pourtant il y eu un foisonnement d'idées révolutionnaires, certaines assez bizarres, mortes sans postérité, d'autres plus fécondes mais dont on a oublié l'origine. L'auteur réussit à restituer l'atmosphère de l'époque au sein d'un groupuscule gauchiste comme on disait alors.
J'apprécie cet auteur et je recommande la lecture de ce livre.
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Extrême gauche, anarchisme, collectivisme, vie communautaire, alcool et drogue, tous les vieux rêves de soixante-huitards me semblent être le sujet principal de de livre.
Il en découle bien sûr des heurts avec la police, des séjours en prison, des amitiés profondes mais aussi des trahisons. Une pincée d'amour complète le tout.
Ce livre, lors de sa parution, m'avait laissé une impression nauséeuse et une certaine forme d'incompréhension.
A ce jour, je ne suis toujours pas en phase avec les héros (le terme me semble mal choisi) même si l'un deux arrive à se sortir dignement de ce magma oppressant.
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p.188/De nouveau nous conduisions la nuit des automobiles auxquelles il manquait toujours quelque chose pour être en règle. De nouveau nous transportions des substances illicites que nous devions désigner par des noms de code et, même si nous ne travaillions plus à la destruction de la société, nous pouvions persister dans l'illusion réconfortante qu'elle-même n'avait pas renoncé à nous détruire, puisque de nouveau il nous fallait craindre les barrages, éviter les contrôles, et mentir avec aplomb lorsque nous étions obligés de nous y soumettre. De nouveau nous étions unis par des liens de circonstance, à la fois artificiels et forts comme tous ceux qu'engendre l'illégalité. Et par surcroît, ce qui cimentait le groupe et le vouait à l'opprobre de la société procurait du plaisir, un plaisir qui remplissait le corps et l'esprit au point de ne laisser de place pour rien d'autre, un plaisir qui dispensait de tout commerce, y compris de l'usage de la parole : jusque-là, rien n'avait eu la force de me faire taire ainsi, même du dedans.
" Celui qui attend une révolution sociale "pure" ne vivra jamais assez longtemps pour la voir".
"Bienvenue aux éditions P.O.L", un film de Valérie Mréjen. Pour les 40 ans des éditions P.O.L, quelques un(e)s des auteurs et des autrices publié(e)s aux éditions P.O.L écrivent une carte postale et laissent un message aux éditions P.O.L.
Avec par ordre d'apparition de la carte postale: Violaine Schwartz, Jean-Paul Hirsch, Lucie Rico, Emmanuel Lascoux, Jacques jouet, Philippe Michard, François Matton, Frédéric Boyer, Catherine Henri, Suzanne Doppelt, Lamia Zadié, Marianne Alphant, Suzanne Duval, Laure Gouraige, Emmanuel Carrère, Jean Rolin, Elisabeth Filhol, Célia Houdart, Nicolas Fargues, Nicolas Bouyssi, Louise Chennevière, Frédérique Berthet, Marie Darrieussecq, Jocelyne Desverchère, Jean Frémon, Kiko Herrero, Julie Wolkenstein, Emmanuelle Bayamack-Tam, Liliane Giraudon, Frédéric Forte, Pierric Bailly, Valère Novarina, Hélène Zimmer, Nicolas Combet, Christian Prigent, Patrice Robin,, Emmanuelle Salasc, Alice Roland, Shane Haddad, Mathieu Bermann, Arthur Dreyfus, legor Gran, Charles Pennequin, Atiq Rahimi, Anne Portugal, Patrick Lapeyre, Caroline Dubois, Ryad Girod, Valérie Mréjen / Dominique Fourcade, Marielle Hubert, Robert Bober, Pierre Patrolin, Olivier Bouillère, Martin Winckler, Jean-Luc Bayard, Anne Parian, Nathalie Azoulai, Julie Douard, Théo Casciani, Paul Fournel, Raymond Bellour, Christine Montalbetti, Francis Tabouret, Ryoko Sekiguchi,
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