Jean Rolin s'embarque pour un an sur l'Albatros, patrouilleur «dédié à l'exercice de l'« Action de l'Etat en mer», quelle que soit la définition de ce concept, et habituellement affecté à la surveillance des pêches dans les
Zones Economiques Exclusives (ZEE) des Terres Australes et Antarctiques Françaises (TAAF)»
Ce patrouilleur est un ancien chalutier «le Névé» acheté et reconverti par la Marine Nationale qui participe parfois à la lutte contre la piraterie au large des côtes somaliennes.
Jean Rolin va accompagner une mission qui de Port-des-Galets à La Réunion, base du patrouilleur, va les mener jusqu'aux Kerguelen après avoir mouillé dans le canal du Mozambique et fait escale en Afrique du Sud à Simonstown. le commandant «très désireux de rencontrer des icebergs, qu'il s'obstine, par coquetterie, à désigner comme des «glaçons» souhaiterait bien poursuivre jusqu'au 60e parallèle.
Jean Rolin ne se départit pas de cette lueur ironique dans le regard, qui fait tout le charme de ses récits (celui-ci est court mais savoureux), en nous décrivant la vie quotidienne de l'équipage, discipliné mais dont le sens critique n'est pas éteint. Une vie qui a sa part de monotonie et de solitude tout en étant aussi ponctuée de bien des anecdotes comiques comme «M.Nicolas, le bosco qui tue le temps en faisant des pompes, clope au bec et sur une seule main» ou lorsque des membres de l'équipage, volontaires, débarquent sur l'île Longue (archipel des Kerguelen) pour aider le berger Christian à trier ses moutons qui introduits «sont devenus un véritable fléau par les dégâts qu'ils infligent à la végétation et à tout l'écosystème, de l' île».
.... Une vie qui, parfois, ne manque pas de sel.