« Nos Passés imparfaits » est le premier tome d'une saga intitulée en anglais « Dark Star », dont le deuxième opus sort fin février aux Etats-Unis. Ces romans sont un mélange de dystopie, d'histoire, de SF et d'un peu de romance. Ce premier ouvrage narre principalement une histoire basée sur le voyage dans le temps.
Je suis plutôt friande de ce type d'intrigue, d'autant que ce choix scénaristique peut conduire à des récits variés, de la romance historique type Outlander, le Chardon et le Tartan, à des histoires clairement axées SF comme Les Voies d'Anubis, en passant par du young adult avec la « Trilogie des Gemmes » de
Kerstin Gier, pas encore chroniqué sur le Baz'art. Mais gérer ce genre d'histoire est clairement risqué, les erreurs temporelles sont rapides à arriver et je ne vous parle pas de la notion de continuum espace-temps! J'étais donc motivée mais un peu inquiète en débutant l'ouvrage de
Danielle Rollins.
« Nos passés imparfaits » a comme originalité d'alterner le point de vue de deux personnages principaux, Dorothy et Ash.
Dorothy vit à Seattle en 1913 avec sa mère. Toutes deux arnaquent des hommes riches pour subvenir à leurs besoins. L'ouvrage débute avec une Dorothy s'échappant de son mariage avec un riche médecin, homme leurré de plus. La jeune fille ne supporte plus cette vie de faux semblants et a envie de se libérer de sa mère et de ses escroqueries.
En parallèle, nous découvrons Ash, résidant à New Seattle en 2077. Il voyage dans le temps au moyen d'un machine un peu particulière, et lorsqu'il fait le saut de son époque jusqu'en 1913, il rencontre une jeune fille en robe de mariée… une damoiselle pas si en détresse, puisqu'elle monte clandestinement dans l'engin!
La mise en place des personnages et du contexte est rapide, on entre vite dans l'univers de l'auteure. L'intrigue est bien pensée. L'alternance des points de vue ne m'a posé aucun problème, au contraire, je trouve que cela donne un rythme agréable au déroulé.
Néanmoins, un problème est indéniable: les explications sur le voyage dans le temps sont racontées principalement du point de vue du scientifique inventeur de la machine, par le biais de son journal, et ces monologues sont hélas assez ennuyeux. J'ai eu du mal à comprendre les étapes de création de la machine, et ces interludes m'ont fait quitter l'histoire et brisent à mon sens le rythme de l'ouvrage.
Les personnages sont bien développés, ils sont tous attachants et bien pensés. On s'en doute, une romance est doucement intégrée dans l'histoire, mais elle n'est pas pesante et au final n'occupe que peu de place dans la narration, point que j'ai apprécié. L'auteure
Danielle Rollins prend son temps pour bâtir le relationnel entre les personnages, point positif, et j'imagine que ce pan de l'histoire sera davantage évoqué dans le tome suivant.
Niveau construction des protagonistes, j'ai apprécié le fait que leurs caractères soient nuancés. Certes, on peut trouver des gentils et des méchants dans l'histoire, mais la frontière entre le bon et le mauvais est floue, et ce de plus en plus à mesure que l'on se rapproche de la fin du livre.
Je tiens à souligner le grand travail de recherche historique de l'auteure. Les périodes évoquées sont remarquablement détaillées, on se projette aisément. Mais la partie complètement inventée et futuriste n'est pas en reste. En effet, j'ai particulièrement apprécié la réflexion écologiste autour de New Seattle, la description de cette ville recouverte par les eaux avait quelque chose de fantasmagorique et de fascinant. le lieu est gangrené par la violence et les gangs, les gens ne pensent qu'à leur survie et
Danielle Rollins a su mettre en place une atmosphère forte sans que cela soit anxiogène.
La fin de l'ouvrage est un cliffhanger mettant en place le prochain épisode de l'histoire. La fameuse révélation finale est certes prévisible, mais cela ne m'a pas gênée outre mesure. Clairement, je suis prête pour le prochain livre et apprécierais enchaîner rapidement avec ce fameux tome 2. Peut-être vais-je donc tenter la lecture en anglais!
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