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3,75

sur 2162 notes
Pièce brillante, très bien ficelée, tout en finesse.
Mais surtout très drôle.

Peut-être que, par ma profession, j'ai un autre regard sur cette pièce que quelqu'un d'autre (bienque je ne le pense pas), mais en ces temps de médicaments en -or et de dépistage à gogo, je la prend très au sérieux.
Attention à Knockisation !
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Très belle comédie qui utilise le portrait caricatural à la mode de Molière pour fustiger, plus que les médecins charlatans, une société de consommation qui, en 1924, était à peine les prémices de ce que l'on connaît aujourd'hui.

Le texte est vivant, les répliques cultes fusent, et la figure de Louis Jouvet, premier et indépassable interprète de Knock, est indissociable de ce faux médecin a qui Romains refuse le titre jusque dans le titre.

100 ans plus tard, la pièce de théâtre prend une couleur nouvelle avec la crise Covid, où la volonté de contrôle absolu de la santé générale de certains scientifiques, et d'une grande partie d'une population prête à s'abandonner corps et âme pour ne pas potentiellement mourir, rejoint aisément le discours hilarant et acerbe de Jules Romains.
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La pièce a autant de mal à se lancer que la voiture du docteur qui ne parvient pas à faire carrière et qui part de cette ville de campagne où Knock exercera à sa place la médecine moderne, aux méthodes particulières, celle qui consiste à faire des patients des clients. Dès le deuxième acte, on assiste aux premières consultations gratuites de Knock. C'est une bonne parodie de la médecine, cette profession qui dicte ses ordonnances pour prendre et garder le contrôle sur le corps et sur l'esprit des hommes. Je recommande la pièce à tout amateur de théâtre, au comique grinçant, qui s'attaque aux idéologies, à la Ionesco.
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Savoureux et drôle, du Molière en plus "contemporain", où l'on voit que la connaissance ne préserve pas de la cupidité. Mais, où l'on voit également que notre crédulité est un levier qui nous rend aisément manipulables.
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Pièce relue dernièrement et,comme auparavant, je revois les scènes, je les imagine et surtout, on peut se transporter dans une autre époque.
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Petite pièce sur la crédulité du genre humain. Je n'ai pu m'empêcher d' imaginer ce docteur Knock sous les traits de louis Jouvet. Lecture très rapide, un bon petit moment.
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A Saint Maurice, les gens sont plutôt robustes, et ont peu l'habitude d'aller chez le médecin. Est-ce le bon air de la campagne qui fait que les professionnels de la santé n'arrivent pas à prospérer, ou est-ce tout simplement le fait que les habitants de ce village n'ont pas l'habitude de consulter?
En tout cas, le docteur Papalaid a décidé de quitter ce canton pour Lyon afin d'y rencontrer un public plus nombreux et y gagner un peu mieux sa vie. Il cède, donc, sa place à un certain Knock mi-charlatan, mi-commerçant.
Chez ce nouveau praticien, çà va être la révolution à Saint Maurice. D'abord, la première consultation y est gratuite, ce qui attire tout de suite la chaland. Ensuite, Knock va rapidement trouver des maladies à ses clients (euh... pardon ses patients), comme à cette dame par exemple : "vous avez peut-être, madame les artères du cerveau en tuyau de pipe".
La courbe des consultations va donc exploser. Des gens, qui au départ, étaient bien portants, vont rapidement souffrir de maux divers. L'apothicaire retrouve une belle activité, et l'hôtel est même réquisitionné pour soigner les patients.
Jules Romains signe ici une pièce drôle et singulière où le spectateur ne doit pas s'ennuyer.
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J'avais lu ce bouquin au bahut, en 5e je crois, et il me semble que ça m'avait plutôt plu, même si je ne me souvenais pour ainsi dire de rien.
Je l'ai vu récemment au théâtre pour la première fois, pour le centenaire de sa sortie (1923), et j'ai passé un très très bon moment, d'autant que la mise en scène était péchue et audacieuse.
Utiliser la médecine pour parler de charlatanisme est presque un prétexte comme un autre, pour cette pièce d'une étonnante modernité qui ne parle en vérité de rien d'autre que de la société de consommation.
Coluche disait à propos des politiciens : "dites-nous de quoi vous avez besoin, on vous expliquera comment vous en passer". Jules Romains dit à propos de certains commerçants peu scrupuleux (on dirait aujourd'hui marketers ou merchandisers) : "dites-nous de quoi vous n'avez pas besoin, on vous expliquera comment en avoir besoin quand même."
Des dialogues d'une grande richesse et un humour assez fin animent cette satire féroce, et il est même curieux que ce soit la réplique "ça vous gratouille ou ça vous chatouille ?" qui soit passée à la postérité, tant cette pièce a bien mieux à proposer en termes de phrases cultes.
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Cette relecture d'une pièce des années 20, c'est à dire peu après la pandémie de grippe espagnole , n'est à mon avis pas une bonne idée par les temps qui courent, car le risque est grand de voir dans cette histoire un parallèle avec la période actuelle. Parallèle qui aurait malheureusement tendance à conforter les gens dans le déni, et à les tourner vers des profiteurs d'un autre genre (ceci dit, certains influenceurs qui répandent des fake news, vendent leurs livres, prônent des remèdes de bonne femme, et qui ne sont pas docteurs sont assez proche du docteur Knock). Alors que c'est quasiment l'inverse car dans Knock ce que reproche la population au Docteur Parpalaid c'est d'abord de ne pas être à son écoute et surtout de ne pas avoir su la soigner pendant l'épidémie de grippe espagnole. Ce à quoi le Docteur Parpalaid répond : « Quelles choses il faut s'entendre dire ! Alors, vous croyez qu'un « vrai médecin » peut combattre une épidémie mondiale ? A peu près comme le garde champêtre peut combattre un tremblement de terre. Attendez la prochaine, et vous verrez si le docteur Knock s'en tire mieux que moi. » Il n'y a donc aucun déni de la maladie ou de sa gravité, bien au contraire nous assistons à la création du malade imaginaire, à une marchandisation de la médecine et à la course au malade comme client dont effectivement il y a quelques traces aujourd'hui dans l'industrie pharmaceutique (les statines par exemple), dans les pénuries de médicament, la fermeture de lits d'hôpitaux, … Pour revenir à Knock et à Jules Romains, son Triomphe de la médecine tient du Malade imaginaire de Molière. Dans l'acte I nous faisons connaissance avec le Docteur Knock et avec son confrère et prédécesseur qui tente de l'escroquer sur la valeur de son cabinet ainsi que de sa voiture, les scènes sont truculentes et nous commençons très vite à cerner le personnage. A noter que le Docteur Parpalaid n'a aucun scrupule à laisser la population aux mains de Knock alors qu'il a très vite de gros doutes. L'acte II est constitué de quelques scènes des premières entrevues de Knock avec l'instituteur, le pharmacien et quelques habitants du cru. Nous découvrons alors l'ampleur de son talent de charlatan, sa capacité à prendre l'ascendant, à dominer le patient en lui inspirant la peur de la maladie. Ce Knock se comporte presque en gourou. L'acte III se déroule quelques mois plus tard, et nous découvrons en même temps que Parpalaid venu encaisser son dû, les résultats de la méthode Knock, ainsi que les procédés froids et calculateurs dignes d'un entrepreneur qu'il a utilisés pour parvenir à ses fins. Knock ou le triomphe de la médecine, c'est l'art et la manière de transformer une population bien portante en une population de malades à coups de diagnostics alarmistes (mais aussi de quelques conseils d'hygiène de vie). Il invente la médecine à trois vitesses selon les revenus, sans trop de dommages puisque tous ses malades sont en bonne santé.
Cette pièce est une farce truculente, mais pleine de finesse psychologique et sociologique. On y voit l'évolution de la médecine vers un métier très lucratif, entouré de tous les services paramédicaux qui y trouvent aussi leur compte. C'est aussi une belle fable sur le capitalisme ou l'art de créer des besoins. La pièce est pleine de répliques qui font mouche, de formules ou de sentences mémorables, la plus courte étant « Pas de bras, pas de choléra ! » Une pièce désopilante qui fait un bien fou.
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Le Dr Parpalaid quitte la campagne pour la ville, car sa clientèle est quasi-nulle. Ce qui ne l'aura pas empêché de la revendre au Dr Knock, médecin fort atypique puisqu'il a commencé à exercer avant d'obtenir son diplôme, et qu'il a de surcroît une méthode infaillible pour s'attirer et fidéliser une clientèle.

D'abord, les entrevues avec le tambour, l'instituteur, le pharmacien. Puis, des consultations gratuites. En moins de temps qu'il ne faut pour le dire, ses affaires deviennent des plus florissantes, à tel point que l'auberge du village s'est transformée en sanatorium ! De retour au pays quelque temps plus tard pour percevoir son dû, le Dr Parpalaid n'en croira pas ses yeux...

Humour grinçant, cynisme et manipulation, on rit, mais jaune. De la cupidité du pharmacien, de la bêtise des paysans, de la médecine, ramenée au rang de simple commerce. Les bonimenteurs comme Knock, malheureusement, en médecine ou ailleurs, sont intemporels... tout comme leurs crédules victimes.
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