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Critique de gill


gill
07 décembre 2014
C'est sous le titre de "sur les quais de la Villette" que parut, peu avant la guerre, la première édition de cet ouvrage.
Plusieurs de ses textes avaient été préalablement publiés par des revues ou des journaux en 1913 et 1914 ("Le Mercure de France", "L'Humanité", "Le Matin").
Le titre que porte ce volume est celui que son auteur lui avait d'abord donné.
C'est un recueil de nouvelles, le seul que je connaisse de Jules Romains.
Chaque texte est une scène de conversation qu'un court chapitre préalable, sorte d'introduction intitulée "conversations dans le port", lie entre elles.
Qu'il soit matin ou après-midi, qu'il fit un petit soleil allègre ou une pluie menue, Bénin et Broudier aimaient à descendre, par la rue des Récollets, au petit port de la Villette.
Chassés de la balustrade du pont mobile lorsque quelque bateau demandait le passage, ils se mêlaient volontiers, le temps de boire une chopine, à l'assemblée des buveurs de l'Ambassade.
La salle ne manquait jamais ni d'un débardeur, ni d'un charbonnier, ni d'un éclusier, ni d'un cocher d'omnibus, pour engager une de ces conversations où l'on trouve un tel goût au vin blanc.
A la fin d'avril 1906, Bénin faisait une année de service à Pithiviers, une petite ville étranglée par des murailles....
Jules Romains nous parle ici de la protestation des hommes devant la société qui les broie, il décrit l'âme humaine, son mystère et ses faiblesses.
Il met dans la bouche de chacun de ses personnages une anecdote autour des manifestations des 1er mai 1905 et 1906, de celles qui suivirent la mort de Ferrer en Espagne et la répression sanglante du 22 janvier 1905 à Saint-Pétersbourg sur la place du Palais d'Hiver.
Tout Jules Romains est dans ce petit volume.
Son pacifisme tranquille et paisible, sa connaissance des hommes, la finesse d'écriture dont il ne se dépare jamais, sa sensibilité devant le malheur, son sens aigu de rendre par de belles descriptions les petites choses de la vie, ici, tout est plaisir et profondeur des mots.
En tout, ce sont douze textes courts, "La prise de Paris", "Les conquérants", "Devant le cirque d'hiver", "Une simple promenade", "La mort de Ferrer", "Le 22 janvier", "La charge des autobus", "Le lynchage de la rue Rodier", "Ancien maître des hommes", "Le dormeur" et "Le lion" qui composent ce magnifique recueil.
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