Malgré les apparences, La Sultane andalouse n'est pas en priorité un roman historique, ni un roman sentimental "à l'eau de rose" comme pourrait le faire penser le titre ou la première de couverture. Il y est question de l'émancipation d'une femme à travers l'apprentissage de la calligraphie.
L'écriture de Muriel Romana fait la part belle aux sensations et à la sensualité et plonge le lecteur dans l'atmosphère des sérails et des relations délétères qui sont celles des femmes entre elles. L'auteur montre qu'il n'existe aucune échappatoire à la condition d'esclave qui est la leur. Samara, la jeune danseuse du désert, va tenter de ne pas se laisser briser.
Ce roman a comme sujet la danse en tant que voie vers l'abstraction de l'écriture. Danse et écriture ont en commun d''être un acte sacré, une célébration de la vie et de la liberté. Le corps de la danseuse laisse dans l'air des traces qui peuvent être captées par le calame du calligraphe. Le texte peut être inscrit sur le parchemin, gravé dans la pierre des mosquées ou dessiné sur le corps humain sous la forme d'un tatouage au henné ou d'une blessure infligée qui peut être mortelle.
"Le calame se frayait un passage dans ma chair pour ciseler ma peau et incruster son message."
Ce livre est un très bel éloge des femmes et du corps féminin.
Il est à mettre en parallèle avec celui de Carolyn Carlson ( chorégraphe, danseuse poète et calligraphe) : Traces d'encre.
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L'histoire de Barbe Bleue, revue et corrigée à la mode orientale est ensorcelante. Samara, fille du désert, est achetée par le calligraphe du Sultan pour danser pendant qu'il écrit. A travers sa destinée, on visite le harem où la vie s'égrène derrière de hauts murs. Mais le calligraphe pompe le sang de ses danseuses pour en faire de l'encre….Le scénario, très original, est si fascinant qu'il nous plonge dans l'admiration. M.B.
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Je n'ai pas pu aller jusqu'au bout de ma lecture, j'ai trouvé l'histoire trop lente à démarrer.
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Ma chevelure brillait des couleurs de la nuit, éblouissant tous les regards. Je m'y étais habituée. Mes sourcils longs et noirs surprenaient davantage. Ma mère prétendait que cela me donnait un air de princesse.[...] Je me cambrai, le ventre tendu vers le ciel, les cheveux rayonnant autour de moi. Ma danse devenait serpentine, ondoyante.
Oubliez les murs du sérail, créez votre chemin de liberté à travers celui de la lettre, suivez les courbes où le calame vous invite, découvrez les horizons que le signe vous dévoile. Accueillez votre geste pour lui donner sens. L'écriture est une fenêtre que vous percez sur le monde, vous pouvez en sceller les barreaux ou en ouvrir les grilles.
Soudain, en une brassée d'éclairs noirs, il jeta son silence sur le papier.