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sur 96 notes
Des tranches de vie... celle d'Éric Romand, l'auteur, qui nous raconte ses souvenirs de son enfance à aujourd'hui... Quel besoin de raconter sa vie ? Et surtout, en quoi sa vie peut-elle nous intéresser ?

Le milieu social dans lequel il évolue : une famille populaire dans « un village des coteaux lyonnais » (p. 11). Mais, c'est surtout la confrontation de ce milieu avec la découverte de son homosexualité. Un mot que sa mère a du mal à prononcer (p. 88). Partagé entre rejet et amour de ses parents, Éric Romand va apprendre à vivre sa vie, avec pour seul échappatoire : la musique. Celle de Sheila notamment qui le fascine sur le petit écran des années 70, et dont il écoute sans limite les chansons dans son mange-disque rouge. « J'écoutais la chanteuse en boucle, allongé sur le lino du salon, les yeux rivés sur la pochette, l'oreille collée contre le haut-parleur. En passant, ma mère me disait : « Si tu pouvais y mettre la tête dans ce machin, tu le ferais ! »
Si j'avais pu y entrer tout entier, je l'aurais fait » (p. 28-29).

C'est un parfum de nostalgie qui nous saisit le plus souvent dans ce récit. le « cendrier Ricard en plastique jaune » ou le « distributeur de cacahuètes rouge » nous transporte dans une époque que connaissent bien tous les plus de trente ans.
Les années passent entre petits bonheurs et l'attirance pour tout ce qui est féminin et contraire à son genre pour Éric ; et le rejet des homosexuels de sa famille, les violences familiales notamment contre les femmes, ou encore le racisme latent : « Rince les fruits avant de les manger ! Tout le monde les touche, même les Arabes ! » (p. 43).
Il est dur de trouver sa place, son équilibre, entre son père, sa mère... et Sheila, c'est-à-dire lui même, son moi idéalisé...

Tour à tour touchants, charmants, choquants ou agaçants, mais toujours signifiants, ces bribes, ces « fragments » (p. 92) ne font pas un récit en tant que tel, mais bien un Roman(d).

Lu en janvier 2018.

Mon article sur Fnac.com/Le conseil des libraires :
Lien : https://www.fnac.com/Eric-Ro..
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Le grand-père pense que son père est un fainéant et un bon à rien, le père dit que le grand-père est un vieux con. Son cousin Jean-Jacques préfère Sylvie Vartan à Sheila parce qu'elle a un plus beau cul. Il s'appelle Eric, il a six ans, il pisse encore au lit et il a une tête de fayot. le dimanche après-midi avec la Renault 12, ils vont prendre l'air en famille dans la nouvelle zone commerciale.

Eric Romand utilise un style sobre et très épuré pour nous plonger dans ses souvenirs d'enfance dans les années 70. Les sous-pull en nylon, le mange disques, les meubles en formica, les cendriers Ricard en plastique jaune, le téléphone à cadran, les vacances au camping, les sachets de Tang à diluer dans l'eau, et Guy Lux à la télé.

A travers sa passion pour son idole, Sheila, de l'évolution de son répertoire et de ses tenues de scène, l'auteur nous entraîne avec légèreté dans une France populaire bon enfant, macho, un peu raciste et remplie de préjugés notamment envers les tantouzes.

Mais l'écriture se fait plus sensible et plus grave, pour évoquer une séparation difficile entre ses parents, la déchéance su père, la difficulté pour un adolescent attiré par les garçons de vivre et d'affirmer son homosexualité.
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Eric raconte son enfance. Né en 1964, il fait le tour de l'univers quotidien de cette époque : voitures, émissions de télévision, apparition du Minitel et j'en passe.
A travers une vie ordinaire, rythmée par les repas de famille et l'école, il décrit, paragraphe après paragraphe, la construction de l'adulte qu'il est devenu. Il grandit dans une famille dite populaire qui dispense tendresse et préjugés avec la même vigueur. Il y a de la souffrance dans ces souvenirs mais aussi une forme de lucidité qui n'occulte pas les bons moments. Pour le lecteur, c'est une alternance de sentiments contraires qui rend la lecture passionnante.
Un très court récit qui m'a subjugué par sa simplicité.
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Voici un petit livre (en taille) qu'on commence avec jubilation et qu'on referme avec des sentiments mêlés de compassion et nostalgie.

C'est un premier roman singulier.
On y entre de façon insolite, par des petits chapitres très courts, mis bout à bout de manière désordonnée. Passant du coq à l'âne, comme on dit. Se dessine peu à peu la vie d'un enfant des années 70, fan inconditionnel de Sheila, évoquant des instantanés familiaux et assumant de façon chaotique son homosexualité naissante.
L'enfant devient adolescent, jeune adulte, subit le divorce des parents, un père mal aimant et parfois violent, et grandit dans cette difficulté à assumer sa "différence".

Raconté ainsi, c'est plutôt plombant!
Mais la formulation est grinçante, féroce, caustique sans pour autant être revancharde ou portant jugement des parents ou des événements.
De façon lapidaire, les flashs descriptifs du quotidien racontés à hauteur de garçonnet égratignent l'entourage, les habitudes, les manies, l'art de vivre de tout petits-bourgeois à l'esprit passablement étriqué.

Un florilège de la France des années 70 qui parlera surtout à ceux ayant vécu cette période. Ils y retrouveront un contexte, une mode, des situations cocasses, voire gênantes ou une petite "madeleine de Proust" personnelle. Pour ma part, les émissions de Guy Lux regardées en famille étaient un cérémonial incontournable.

Je retiendrai de cette lecture ce sentiment doux amer, quand le récit twiste de la cocasserie des souvenirs à la tristesse finale de l'adulte qui raconte.

Remerciements aux Editions Stock et NetGalley
Rentrée littéraire 2017
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Voici un premier roman qui se lit comme on feuillèterait un album photo. A partir d'éléments très autobiographiques, l'auteur dessine les chroniques d'une famille des années 60-70 dans lesquelles toute une génération se reconnaîtra. Il croque des instants, qui tels des images racontent son apprentissage, une construction de soi jusqu'à l'acceptation de sa différence.
Eric grandit dans entre un père "virilo-macho" et une mère effacée. C'était l'époque des sous-pulls en nylon, des vignettes panini et des mange-disques. Il développe une passion pour Sheila au point de copier ses tenues à paillettes... C'est la découverte de son homosexualité à une époque où la famille, encore plus dans une banlieue lyonnaise n'était pas ouverte à ce genre de révélation. On se doute que cela n'arrange pas les relations père-fils.
Une évocation touchante d'une personnalité qui trace peu à peu son chemin, professionnel en devenant coiffeur puis gérant de salons de coiffure, et personnel en rencontrant l'amour.
L'expression de ces fragments de vie a certainement une vertu apaisante sur l'auteur qui trouve ainsi un moyen de faire la paix avec la figure paternelle.
Un joli petit livre, très vite lu mais qui diffuse une petite musique à ceux qui ont traversé les mêmes années.
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Un début banal, presque ennuyeux avec souvenirs lancés ça et là que nous connaissons tous. Puis, de façon inattendue, des mots arrivent. Des mots qui sont mis sur une souffrance d'un garçon différent face à des parents conventionnels. Bio touchante, mais rien de nouveau.
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ric a grandi dans une famille française moyenne. Ses parents se disputent et les beaux-parents ne se rencontrent pas. Toute la famille passe des vacances au camping. Éric a une idole : Sheila, si éblouissant dans ses robes lamées ou ses minishorts. « Bien que déçu par la dégoulinante coiffe de roses en tissu qu'avait choisie Sheila pour son mariage, je la trouvais toujours aussi belle. Son époux était inexistant à mes yeux. Que Sheila se marie me faisait un peu chier. » (p. 55 & 56)

Mais l'enfance n'était pas vraiment heureuse : il y a l'adultère du père, le divorce, la séparation de la famille, la troublante découverte de l'homosexualité. « 'Maman, puisque tu voyais que j'étais attiré par les garçons, pourquoi tu n'as pas cherché à en discuter avec moi ? / Ben j'attendais que tu m'en parles !' Sa réponse était d'une logique implacable. Je m'en suis contenté. » (p. 92)

Avec ce premier court roman, chronique familiale et d'une époque pas si loin, Éric Romand offre des instantanés d'une vie. Ses descriptions d'un meuble ou d'un son sont saisissantes, très sensibles et nourrissent le texte d'une grande force de vie. Hélas, la brièveté du texte est frustrante. Il m'en aurait fallu plus.
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Encore un ouvrage découvert grâce à Net Galley et aux éditions Stock, qui me permettent donc pendant mes vacances de découvrir la rentrée littéraire en avant-première, chouette :)
Ce "roman" est très personnel car le narrateur est Eric, l'auteur, et il nous livre ici ses souvenirs d'enfance et d'adolescence, son début dans la vie active...
Des souvenirs très intéressants, qui nous permettent de découvrir ce qu'il a vécu, notamment la découverte de son homosexualité, ses premiers émois (soft, rien de scabreux là dedans, mais au contraire, des souvenirs un peu édulcorés, tout en douceur), ou encore le divorce de ses parents.
Il est né en 1964, moi en 1974 et ses souvenirs d'enfance ne me parlent pas toujours, par exemple les passages sur Sheila. je ne me souviens notamment pas de son mariage, j'avais deux ans :)
Mais certains souvenirs de l'auteur me parlent : le mange-disque rouge, tous les gamins des années 60 jusqu'au milieu des années 80 en voulaient un mais le mien était orange, je m'en souviens comme si c'était hier :)
Et les fameux sous-pull en nylon, ou le "magnifique" dessus de lit en chenille d'un jaune bien moche :)
J'ai trouvé ce premier roman frais, avec une écriture très agréable, et j'ai souri plusieurs fois.
C'est un petit coup de coeur, j'avoue, et j'espère qu'Eric Romand continuera dans l'écriture. Il est prometteur :)
Je mets cinq étoiles, et je vous le recommande.
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Un tout petit livre bien écrit et qui fait ressurgir les souvenirs d'enfance de l'auteur comme ceux de la lectrice que je suis. Un livre qui oscille entre émotion et drôlerie pour exorciser la peine et les manques.
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Je bloquais un peu dans ma lecture en cours, j'avais envie d'une lecture différente et c'est ce premier roman que j'ai choisi. J'ai bien fait, un petit bonheur ! ♥

Quel bon moment de lecture en compagnie d' Éric Romand qui est né la même année que moi. Il décrit l'ambiance des années de son enfance, alors forcément cela me parle . Oh nostalgie quand tu nous tiens...

J'ai adoré l'ambiance de ce petit livre qui se lit trop vite. Éric nous raconte son enfance, pas drôle tous les jours. Un père macho, distant, peu liant. Une mère préoccupée par son intérieur, amoureuse d'un mari volage. Un manque d'amour et de communication flagrant.

Heureusement pour Éric, il a des grands-parents formidables qui l'adorent, les disques de Sheila, son idole lui apportent du réconfort.

Éric grandit peu à peu troublé par son homosexualité naissante.

Il nous présente un premier roman où de courts chapitres s'enchaînent sans lien apparent comme des flashs, des instantanés de son enfance.

Il se souvient des "sous pulls en nylon", de son premier mange-disques, du camping, des loisirs qui se limitaient souvent à la télé, clins d'oeil aux jeux de 20 heures, à Danielle Gilbert, Drucker ou Guy Lux... Il guette à chaque fois le passage de son idole : Sheila.

Toute une époque qui nous plonge à merveille dans les années 70. Ce sont aussi des années douleurs : le divorce de ses parents, la violence et un certain rejet de son père, une mère qui l'aime mais qui ne veut pas voir ou parler de l'essentiel : l'homosexualité de son fils. Il doit se construire par lui-même. Un récit touchant.

L'écriture est fluide, épurée, allant à l'essentiel. Elle est sincère, et c'est cette authenticité que j'ai aimée. Une fragilité qui m'a émue. Une plume à suivre. J'ai vraiment passé un excellent moment.


Coup de coeur pour sa sensibilité.
Lien : https://nathavh49.blogspot.b..
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