Nous vivons l'expérience de la mort à travers les autres, mais au tréfonds de nous-même nous ne pouvons l'assurer. Nous voulons vivre à jamais. Voilà pourquoi nous conservons nos corps en vue de la résurrection. Les enterrer, c'est les conserver. Étymologiquement, le mot "cimetière" ne se réfère pas à la mort, mais au repos, en attendant que le corps soit réuni avec l'âme. C'est beau, n'est-ce pas ?
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Dans certaines cultures précolombiennes, on enterrait les morts avec tous leurs ustensiles, pour qu'ils puissent s'en servir dans une vie ultérieure. Ici même, à trente kilomètres de ce qui est maintenant Ayacucho, les wari enterraient les gens importants jusqu'avec leurs esclaves. Sauf que les esclaves étaient enterrés vivants. C'était une culture guerrière.
Dans les Andes, le mythe de l'Inkarri, l'Inca Roi existe. (...) Après avoir étouffé la rébellion, l'armée espagnole tortura Tupac Amaru (...) Ensuite, ils l'écartelèrent avec des chevaux. (...).
Les paysans andins croient que les morceaux de Tupac Amaru furent enterrés dans des points distincts de l'empire, pour que son corps ne puisse jamais se réunir. D'après eux, ces parties croissent jusqu'à se réunifier. Et lorsqu'elles trouveront la tête, l'inca se lèvera de nouveau et un cycle se terminera. L'empire ressurgira et écrasera tous ceux qui le saignèrent. La terre et le soleil avaleront le Dieu que les espagnols amenèrent de l'extérieur.
Les curés sont comme des femmes cancanières. C'est pour ça qu'ils portent des robes.
- Les gens des Forces Armées. Ils vont par là et disent aux paysans qu'ils ont la technologie pour savoir pour qui ils ont voté. C'est è dire qu'ils voteront tous pour le Président, donc.
- Et n'avez-vous pas demandé de renforts?
- Des renforts? Bien sur. Et aussi nous avons demandé une piscine et un bar à putes. Et on attend encore.
Les autres créatures de Dieu n'ont pas d'expérience collective de la mort, ou bien elles en ont une totalement fugace. Peut-être que le chat ou le chien se croit immortel, parce qu'il n'est pas mort. Vous me suivez? Mais nous nous savons que nous mourrons et nous vivons obsédés à combattre la mort, ce qui fait qu'elle a une présence démesurée, parfois écrasante, dans nos vies. L'être humain a une âme dans la juste mesure où il est conscient de sa propre mort.
....personne ne peut commencer une lutte en pensant qu'il va gagner rapidement, tu comprend, sa prendra des siècles, sa a prit des siècles, ce souvenir est important, chaque vie, chacun de ceux qui sont tombé, sacumule dans l'histoire et se dissout en elle comme les larmes dans la pluie, c'est une sève qui abreuve ceux qui doivent mourir....