Au delà du récit de la quête intellectuelle du narrateur, Roosevelt nous interpelle sur la nature relative d'une oeuvre littéraire (et par extension artistique). Interrogations quant à l'absolu de son originalité et à la variabilité de sa perception et de ses influences en fonction du contexte (culturel, social, temporel, idéologique, économique, politique, etc ...) et de l'individu.
Pour moi, trop de questions directes et sous-jacentes sont soulevées dans cette bande dessinée et en définitive, l'auteur ne fournit pas assez de réponses, sinon des débuts d'explication. Plutôt que d'y voir un manque d'ambition, je pense qu'il nous propose simplement une petite invitation à la réflexion à laquelle on aura envie ou pas de répondre.
C'est sans moi. Fainéantise intellectuelle ? Peut-être. Cependant, ce qui me plait c'est la confrontation d'idées avec l'artiste et là, encore une fois, je réprouve le relatif manque de « matière ». La petite taille de l'album y est sûrement pour quelque chose et la lecture des autres volumes du cycle (La Bibliothèque de Juanalberto) devraient permettre de mieux s'approprier l'univers de Roosevelt.
Je me suis donc finalement attaché à la forme. Grâce à un graphisme « moebiuesque » très fin et très agréable, à une construction sans faille et à une ambiance légèrement fantastique et onirique, j'ai pris pas mal de plaisir à simplement « vivre » une histoire, au bout du compte, assez captivante.
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Vous pouvez être magnifique à trente ans, charmant à quarante ans et irrésistible pour le reste de votre vie.
José Roosevelt est un artiste atypique. Suisse d'origine brésilienne, il élabore année après année une série faussement feuilletonnesque, dont le le premier objet est de s'abandonner au plaisir du dessin : plaisir du dessinateur et plaisir du lecteur. le Monde de CE se déploie dans de grands livres, édités par José Roosevelt aux Éditions du Canard (label de l'auteur), propres à mettre en valeur un dessin foisonnant, envahi par la hachure et les pointillés, où l'on perçoit en suspension comme une odeur de garage hermétique. José Roosevelt est un habitué du SoBD. En 2015, nous l'avons interrogé sur ses influences brésiliennes et d'autres choses.
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