C'est un tout petit livre (60 pages) mais il est très structuré. La première moitié du bouquin expose les éléments qui constituent le système bancaire : les 3 fonctions de la banque, les 3 formes de monnaie, les 3 fonctions de la finance et enfin les marchés. On passe ensuite à la crise, celle de 2008, et là aussi c'est très bien expliqué. Il y a cependant à mon goût un peu trop de parenthèses mais cela permet une lecture à deux niveaux. On peut d'abord lire un passage en zappant ce qu'elles contiennent puis lire ces précisions (souvent du jargon). On peut donc se familiariser avec le monde de la banque et de la finance (la distinction est très importante) mais aussi agir ! le dernier chapitre présente 4 axes de solutions. Pour résumer il s'agit de mieux contrôler une finance devenue folle.
En effet, depuis la psychologie humaine jusqu'aux marchés globalisés il y a, au contraire d'une autorégulation naturelle, plutôt une tendance à l'emballement, une accentuation procyclique de l'économie. En gros des hauts et des bas. Il faut donc réguler l'humeur changeante de l'économie grâce aux bons médicaments. La bonne nouvelle c'est que ces traitements existent, il faut juste les prescrire collectivement et c'est là que ça va être compliqué. Mais avec le temps je suis optimiste, je pense qu'on y arrivera. Il y a souvent une explosion cambrienne, une créativité qui part dans tous les sens. Et puis des crises et donc une sélection nécessaire pour faire le ménage. Ainsi ce qui a commencé en étant anarchique finit par être plus organisé, comme la circulation par exemple. Essayons donc de ralentir et de réfléchir afin d'aller vers une circulation plus douce et plus régulée de la finance mondialisée. Cela afin d'éviter les accidents qui laissent beaucoup trop de victimes sur le bord de la route.
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Placées sous les fourches caudines des banques et de la finance, les entreprises sont contraintes d'imposer ces modes de fonctionnement à leurs salariés auxquels on impose :
- plus de flexibilité (contrepartie de la vision à court terme)
- moins de rémunérations alors que la productivité ne fait qu'augmenter (contrepartie des exigences de rentabilité)
- plus de précarité d'emploi (contrepartie des prises de risques)
les évolutions technologiques (...) ont considérablement réduit les coûts de fonctionnement des banques au cours des dernières décennies, alors que, parallèlement, les banques augmentaient constamment les commissions facturées à la clientèle.
l'effet "boule de neige" est fréquent en économie, largement autant que celui d'autorégulation qui, selon les libéraux, permet à l'économie de s'équilibrer toute seule sans intervention de l'État.
si interdiction [de la spéculation] il devait y avoir, il faudrait alors interdire également tous les paris, tombolas etc.
En revanche, nous considérons que tout parieur (et donc aussi tout spéculateur) ne doit engager que ses propres fonds et en aucun cas mettre quiconque en difficulté du fait des risques ("positions", en termes techniques) qu'il prend.
Toute innovation n'est pas bonne, surtout lorsque les faits montrent sa nocivité (on a bien supprimé l'amiante, et à un coût élevé), il faut savoir le reconnaître.