La famille de Pico est tout à fait normale. Ou presque. Pico Bogue, sa petite soeur Ana Ana, papa, maman, papic et mamite, Bobby le vendeur de bonbons, et les amis Charlie et Barnabé. Entre innocence de la jeunesse et répartie taillée au millimètre, Pico est très attachant. Pas forcément très doué à l'école, il a pourtant l'esprit très affuté pour renvoyer les adultes à leurs contradictions. Son niveau de maturité est bien plus important que celui auquel on s'attendrait de la part d'un petit garçon. le petit bougre est malin et tenace. Ce qui provoque des dialogues plein d'humour avec son entourage. D'autant que sa petite soeur Ana Ana lui ressemble beaucoup, alors ça se chamaille pas mal.
Ça réfléchit aussi beaucoup. Car au-delà de l'humour, c'est aussi une réflexion sur la vie, l'amour, la famille que nous propose cet album. On sent peser le regard à la fois fatigué et émerveillé des parents. Car Pico n'est pas facile à vivre, analysant tout. Ce qui, je pense, fait que ce n'est pas tellement un album pour enfants. le propos n'est pas une suite de gags hilarants, mais plutôt une alternance entre amusement et interrogation existentielle, subtilement et habilement dosée. le tout teinté de poésie.
Aux crayons et pinceaux,
Alexis Dormal propose un monde assez brouillon d'où sort la tignasse rousse de Pico. Une mise en image qui renforce cette impression de spontanéité, d'étincelle jaillissant au milieu de la grisaille du quotidien. Les couleurs sont douces et confèrent beaucoup de tendresse et de délicatesse aux situations.
Une jolie découverte que je poursuivrai, à l'occasion.
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