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EAN : 9782100708543
136 pages
Dunod (05/03/2014)
3.24/5   37 notes
Résumé :
Savez-vous de quoi votre cerveau est composé ?
Comment la mémoire fonctionne ?
Ce qu’est un neurone et comment il marche ?
Neurocomix nous invite à un voyage dans le cerveau : arpentez des forêts de neurones, explorez les grottes de la mémoire et pénétrez le château des illusions !
En cours de route, vous rencontrerez créatures étranges, un calmar géant, une limace de mer joueuse de guitare ainsi que les grands pionniers des neurosciences... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Une sorte de symphonie dont le rythme permet au cerveau de lire le signal de neurones individuels
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Ce tome correspond à une présentation du fonctionnement du cerveau d'un point de vue scientifique, ne nécessitant pas de connaissances préalables. Son édition originale date de 2013 pour la version originale. Il a été réalisé par Matteo Farinella, détenteur d'un doctorat en neurosciences, pour le scénario et les dessins, et par Hana Roš, docteur en neurosciences, pour le scénario. Il comprend cent-trente-deux pages de bande dessinée, en noir & blanc. Il se termine avec des notes : huit pages de bandes dessinées supplémentaires présentant succinctement les découvertes de Santiago Ramón y Cajal (1852-1934), Charles Scott Sherrington (1857-1952), Sir Bernard Katz (1911-2003), Alan Hodgkin (1914-1998) & Andrew Huxley (1917-2012), Eric Kandel (1929-), William Beecher Scoville (1906-1984), Brenda Miller (1918-). Enfin se trouve une page de lectures conseillées, des ouvrages de Larry Squire & Eric Kandel, Karine & Lionel Naccache, Alfred David, Alain Lieury, Jean-Pol Tassin, Matthew Cobb.

Un homme seul marche dans un paysage de campagne, avec deux petits arbres dénudés dans le lointain, et des nuages moutonnant dans le ciel. Il regarde autour de lui, curieux de ce qui peut se trouver là. Il avise une jeune femme en jupe et corsage en train de lire un livre, assise devant une petite table ronde de jardin, avec une tasse de café posée dessus. Il la trouve séduisante et s'apprête à lui adresser la parole. Elle se retourne et le regarde en enlevant son chapeau : il commence à flotter dans les airs et il se retrouve comme collé sur l'un des pages du livre. Il est lu et aspiré à l'intérieur du cerveau d'un lecteur. Il reprend conscience dans un paysage avec deux nombreux arbres nus, et un ciel noir. Il trouve que cela ressemble à une forêt épaisse. Il commence à avancer sur le chemin, en se disant qu'il doit trouver un moyen de sortir d'ici.

Morphologie. Au milieu de cette forêt d'arbres dénudés, il aperçoit une silhouette : un homme en blouse en train de dessiner un arbre sur son carnet. L'homme s'adresse au scientifique lui demandant s'il a vu passer une jeune femme, et lui disant qu'il doit la retrouver : Y a-t-il un chemin pour sortir de cette forêt ? L'homme lui répond : il n'y a aucun moyen de sortir d'ici, il est à l'intérieur du cerveau, le centre de sa propre existence, ce ne sont pas des arbres, ce sont des neurones, les cellules finement ramifiées qui constituent le système nerveux. L'homme se présente : Santiago Ramón y Cajal (1852-1934), neurobiologiste, lauréat du prix Nobel. Il continue : Tout commence et s'achève avec les neurones, depuis les récepteurs sensoriels jusqu'aux nerfs qui contrôlent les muscles. Toutes les sensations, les souvenirs ou les rêves sont transcrits dans ces cellules. Dans cette forêt qui est celle de son interlocuteur réside le secret de l'esprit humain. Cajal a passé sa vie à observer ces neurones, essayant de résoudre ce grand mystère. Hélas, les scientifiques n'ont pas encore découvert toute la vérité.

Un voyage fantastique dans le cerveau : le lecteur souhaite savoir comment il peut situer le niveau scientifique de l'ouvrage, vulgarisation par des journalistes généralistes, ou par des scientifiques spécialisés. La présentation des auteurs sur le rabat de la première de couverture permet de savoir : deux docteurs en neurosciences britanniques. Outre la courte présentation des découvertes de huit scientifiques, le déroulé de l'histoire évoque également Camillo Golgi (1843-1926), Hans Berger (1873-1941), Ivan Pavlov (1849-1936), et le cas du patient HM (Henry Gustav Molaison, 1926-2008, souffrant d'épilepsie depuis l'âge de 10 ans, puis d'une amnésie à la suite d'une opération à 27 ans). Les auteurs présentent ainsi la notion de neurones (dendrites, soma, axone) formant un réticulum, les différentes formes de neurone, les synapses, les neurotransmetteurs et les vésicules, les signaux électriques neuronaux grâce aux pompes ioniques, le fait que les connexions entre neurones évoluent en fonction de l'expérience, l'existence, la propagation et la fonction des ondes cérébrales. le lecteur lit chaque partie en se rendant compte qu'elles sont assez denses en informations, tout en se lisant avec une facilité trompeuse.

Cette impression de simplicité provient également de la narration visuelle. L'artiste met en oeuvre une esthétique réaliste et descriptive, avec un degré de simplification dans les représentations. Avec la première page, le lecteur voit un homme à la tête légèrement trop grosse par rapport à son corps, des nuages dessinés de manière enfantines, un terrain naturel sans consistance tout juste délimité par un trait vallonné pour marquer la différence entre la terre et le ciel. Les boutons de la chemise ne sont pas représentés. Dans les pages suivantes, la dame est un peu plus réaliste, cependant les expressions de visage sont surjouées. le tout dégage une forme de naïveté, en décalage avec la complexité du sujet, laissant supposer que le discours ne s'adressera pas forcément à des adultes. La représentation des arbres dans la forêt renforce cette impression : des silhouettes blanches sur fond noir, des troncs très allongés sans aucune texture, des branchages plus évocateurs que naturalistes. Il en va ainsi de chaque élément de décor qu'il soit naturel, ou construit de la main de l'homme (un sous-marin, un ordinateur des années 1960, la cage à taille humaine pour le chien de Pavlov, un château de conte).

Pour autant, les dessins viennent montrer aussi bien les différentes étapes du voyage du personnage principal et les péripéties correspondantes, qu'illustrer les concepts scientifiques comme les neurones ou les canons ioniques. En page cent-trente-quatre, le monsieur a retrouvé la jeune femme et celle-ci lui fait observer que leur existence est le fruit du cerveau du lecteur, l'image montrant un être humain en train de lire L'art invisible (1993) de Scott McCloud, attestant de la culture des auteurs en matière des bandes dessinées. le lecteur peut aussi voir l'influence d'un bédéiste comme Chester Brown dans les choix graphiques de traits de contour simples, de dessins épurés, et d'une forme de focalisation sur l'étrangeté de l'individu en déformant légèrement les proportions anatomiques. En prenant un peu de recul, il se rend compte que les auteurs savent utiliser les spécificités de ce mode d'expression pour produire des effets sophistiqués. Dès le prologue, le personnage principal se retrouve sur une page de livre (ou de bande dessinée), une mise en abîme de l'acte de lecture, et une façon de briser indirectement le quatrième mur en mettant au premier plan le fait qu'il s'agit d'un ouvrage imprimé. Ils utilisent les rapprochements visuels entre une forêt et le réticulum des cellules nerveuses, tout en n'hésitant pas à s'inscrire dans un registre humoristique et tout public pour la représentation des différentes formes de neurones. Ils mettent à profit la possibilité de faire des schémas qu'ils soient descriptifs comme pour l'axone du neurone pré-synaptique possédant une terminaison synaptique qui contient des vésicules remplies de molécules de neurotransmetteurs, ou qu'ils soient des schémas de principe pour la production d'un courant se diffusant à travers la membrane d'un neurone. Ils s'amusent avec un chien anthropoïde, comme ils représentent fidèlement un calmar ou une aplysie, en évoquant le tableau le cri (1893-1917) de Edvard Munch (1863-1944), ou en donnant une forme humaine aux neurotransmetteurs (avec un parachute et une clé).

Aussi, malgré une apparence de naïveté initiale dans la narration visuelle, le lecteur se rend compte que l'exposé repose sur de solides bases. La forme de la promenade dans différents niveaux du cerveau donne lieu à des rencontres avec des neuroscientifiques ou des précurseurs : une narration en mouvement, une balade de découverte, parsemée de péripéties. le langage reste également à un niveau assez simple, le lecteur pouvant parfois trouver une tournure de phrase un peu naïve ou maladroite, l'attribuant à une traduction trop littérale. Outre le prologue et l'épilogue, l'aventure se compose de cinq chapitres intitulés : Morphologie (pour la description du neurone), Pharmacologie (pour les neurotransmetteurs), Électrophysiologie (pour les impulsions électriques au niveau du neurone), Plasticité (pour l'évolution de l'utilisation des neurones en fonction des sollicitations et de l'expérience), Synchronisme (pour la manière dont les neurones fonctionnent ensemble, alors qu'il n'y a pas de contrôle centralisé). le lecteur a parfois l'impression que les explications sont un peu simples, voire expéditives, ce qui est contingent de la pagination assez faible, et de la démarche de vulgarisation. À d'autres moments, une question ou une remarque vient ouvrir la réflexion sur un horizon vertigineux : l'utilisation de produits psychotropes pour agir sur le fonctionnement du cerveau (avec l'utilisation du mot Drogue en traduction trop littérale de Drugs) comme les antagonistes, les agonistes ou les neuromodulateurs, le questionnement sur la nature de la conscience c'est-à-dire le problème du dualisme (L'esprit est-il différent du cerveau ? Ou l'esprit n'est-il que le produit du cerveau ?). le lecteur ressent alors que le savoir scientifique des auteurs va bien au-delà des éléments basiques qu'ils exposent. Il garde également à l'esprit que l'ouvrage date de 2013, et que les neurosciences ont progressé depuis.

Il n'est pas toujours évident de pouvoir situer un ouvrage de vulgarisation avant de l'avoir lu. de prime abord, celui-ci n'inspire pas forcément conscience : des illustrations un peu naïves, des pages peu chargées en texte, des images parfois comiques plus ou moins volontairement. Pour autant à la lecture, il apparaît une présentation solide, bien construite, documentée, avec une narration visuelle utilisant à bon escient les spécificités de la bande dessinée, dans toute sa diversité. le lecteur en ressort avec une idée claire sur les différentes étapes dans le développement des neurosciences et sur les différents modes de fonctionnement du cerveau. Enrichissant.
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Et si le but de Neurocomix n'était pas de nous enseigner les mystères du cerveau mais de nous faire comprendre que plus nous croyons en savoir, plus nous sommes sûrs de ne rien savoir ?


Matteo Farinella et Hana Ros condensent les informations pour être accessibles au plus grand nombre, tout en prenant la peine d'innover les représentations afin de surprendre les lecteurs plus aguerris aux mystères cérébraux. Toutefois, chercheurs en neurosciences plus que scénaristes, ils peinent à dissimuler l'amateurisme de leurs pratiques bédéphiles. La progression de l'histoire se montre aussi artificielle que nos vies, créées de toutes pièces par des cerveaux assoiffés de cohérence.
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Que sommes-nous ?

Être vivant, biologie pensante avec son caractère, ses réflexions, ses intermittences du coeur et ses vicissitudes, dont les convictions domestiquent la volonté et le libre arbitre ? Ou simplement un exceptionnel mécano biochimique, une personnalité parmi tant de possibilités, prédisposée, finalement soumise à l'agencement, aux interconnexions de milliards de petites cellules, tributaire de la plasticité d'une étonnante matière molle et grise ? Deux jeunes neuro-scientifiques britanniques ont crânement donné corps à leurs réponses dans cette ébouriffante aventure, une virée incongrue aux tréfonds du cortex humain dévoilant moult coulisses et autres cachotteries fascinantes.

Il existait sûrement mille et une façons pour anatomiser ce fameux carafon. Intrusives ou pas. Salissantes ou moins. La plus habile, et à n'en pas douter la plus appétissante, émoustille le sujet même que l'on ambitionne visiter. Par le prisme des yeux et du croquis. Un pinceau ludique, philanthrope, illustrant ex professo, des notions méta textuelles épineuses avec une évidence que la plume seule aurait bien du mal à délivrer. du pain béni pour celui qui, à l'instar de mézigue, aurait la comprenette un chouia récalcitrante. En route donc ! Offrons-nous une balade pédagogique aux lisières du fantastique et, fermement agrippés aux basques d'un héros littéralement perdu, prisonnier de ses propres pensées, osons arpenter les chemins cognitifs et électrisants d'une forêt synaptique oppressante. Dans un aperçu extravagant des populations locales, examiner, câliner un neurone (stupéfiant à envisager dans un intellect typé homme tant les certitudes féminines logent cette gent organique plus, mais alors beaucoup plus au sud du nombril et de la banalité du mâle), dénuder les méandres mnémoniques et leurs gardiens bizarres ou fuir des monstres psychotropes spectaculaires.

Aux tours et détours des circonvolutions encéphaliques, observer, tendre oreille et curiosité à une équipée de sommités émaillant l'Histoire, toutes flanquées du même zèle irrésistible pour exposer leurs découvertes, leurs savoirs dans des leçons précieuses. S'accommoder de quelque idiome barbare inévitable qui viendra écorcher le tympan, d'un concept ardu qui mettra plus de temps à se laisser embrasser. Rien d'irrémédiable. Et marcher, encore un peu. Jusqu'au croisement des raisonnements scientifique et philosophique, pour s'égarer dans le dualisme du qui-suis-je, aspirant à dénicher la cachette de l'âme dans le brouillard des illusions. Enfin, au bout du chemin, se voir récompensé, désaltéré à la dialectique subtile d'un épilogue rudement bien senti, à la poésie fulgurante de sa case ultime.

Neurocomix se dégustera comme une bourlingue prométhéenne à travers l'esprit, capiteuse, démystifiante, transportée par la résonance d'un graphisme noir et blanc tout en courbes, amusant puis inquiétant, parfois grotesque et dont la légère disproportion dans les caboches ou le vide de certains regards souligne la perspective hallucinée de l'exposé. Un jeu de mollets pour cerveau lent, burlesque et incroyablement instructif, un « brain » trop linéaire, qui mériterait davantage de ce flegme barré « mad » in England prompt à générer les meilleures endorphines. Mais je me montre difficile...

Vous rependrez bien un peu de cervelle ?
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Un ouvage scientifique original par la forme. le fonctionnement de notre cerveau est bien expliqué, les scientifiques qui ont effectué les recherches amenant à ces connaissances, présentés.
Pour une découverte mais pas pour approfondir.

J'avoue cependant que la littéraire que je suis éprouve le besoin de relire pour mieux comprendre cette simple découverte....
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Je m'attendais à un BD assez dense vu le sujet, mais ce n'est pas du tout le cas et à mon grand étonnamment, j'ai malgré tout beaucoup appris. Peut-etre est-ce un style qui me correspond, mais j'ai trouvé les explications fluides. Un livre plus dense aurait fini par me perdre par trop d'informations, je pense. Ce format permet de revenir rapidement en arrière pour se remémorer le sens de certains termes.
Bref, super content d'avoir lu ce livre qui permet à mon avis d'en apprendre plus et en moins de temps qu'un cours académique.
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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Laissez-moi vous présenter notre équipe : mon nom est dopamine et je joue un rôle important dans la récompense et l’apprentissage. Sérotonine est ma sœur. Comme moi, elle est la médiatrice du plaisir, fortement impliquée dans la régulation de l’humeur, du comportement alimentaire et du sommeil. Acétylcholine nous seconde parfois mais elle est aussi responsable du contrôle des muscles par le système nerveux périphérique. Glutamate est le principal neurotransmetteur excitateur du cerveau humain. Il est impliqué dans toutes sortes d’activités importantes comme l’apprentissage et la mémoire. Enfin, il y a G.A.B.A. le plus étrange de nous tous, notre principal neurotransmetteur inhibiteur. Il est capable d’inhiber et dans certains cas d’exciter les neurones du cerveau. […] il y a beaucoup de drogues qui interfèrent avec l’activité normale des neurotransmetteurs. Elles se présentent sous trois formes différentes : certaines sont appelées antagonistes, elles empêchent simplement l’accès aux récepteurs perturbant la neurotransmission. Les agonistes, quant à eux sont capables d’activer un récepteur. L’alcool, par exemple, peut stimuler le système inhibiteur du cerveau. Vous êtes plus détendu mais dans le même temps vos réflexes sont ralentis. Enfin, les neuromodulateurs ont un effet plus complexe : ils ont besoin du neurotransmetteur pour activer le récepteur, mais ensuite ils le neutralisent. Beaucoup de drogues modulent l’activité de la dopamine et de la sérotonine et ont un effet stimulant, prolongeant et accroissant les sensations agréables. Ceci étant dit, quelques drogues utiles comme les antidépresseurs sont nos amis. Souvent, dans les troubles mentaux, les neurones ne produisent pas assez de neurotransmetteurs pour activer les récepteurs synaptiques (de ce fait, par exemple, le cerveau n’est plus capable de ressentir le plaisir).
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Bien avant que Golgi ne commence à observer les neurones au microscope, on savait que le système nerveux est une machine électrique. Au XVIIIe siècle, un autre scientifique italien avait découvert que les muscles peuvent être contrôlés par l’électricité. Luigi Galvani s’était intéressé aux effets de l’électricité sur le corps humain. Un jour, Galvani écorcha une grenouille afin de mener des expériences sur l’électricité statique. Son assistant toucha un nerf dénudé de la grenouille avec un scalpel en métal ce qui créa une décharge électrique. Au même moment, ils virent une étincelle et la patte de la grenouille se mit à bouger comme si elle était vivante. Galvani répéta l’expérience sur d’autres organismes et il fut l’un des premiers à comprendre que les nerfs transportent de l’électricité, bien que cette découverte ne soit pas vraiment mise à son crédit. L’électricité est produite par un flux d’ions (particules chargées électriquement) d’une région à l’autre. Voyez-vous, les ions de même charge se repoussent. S’ils sont nombreux à l’intérieur de la cellule, ils ont tendance à s’échapper par des pores, produisant ainsi un courant électrique. C’est exactement ce qui se passe dans le neurone : les nombres d’ions à l’intérieur et à l’extérieur de la cellule diffèrent, ceci grâce à des pompes ioniques qui maintiennent un potentiel électrique à travers la membrane cellulaire. Quand les neurotransmetteurs se fixent sur les récepteurs post-synaptiques, les ions, qui sont nombreux à l’extérieur de la cellule pénètrent rapidement à l’intérieur, générant un courant électrique dans le neurone en modifiant son potentiel de membrane. Imaginez que l’intérieur et l’extérieur d’une cellule constituent les deux pôles d’une batterie, la membrane, chargée du fait de l’activité des pompes ioniques. Quand un récepteur s’ouvre, les deux pôles sont connectés, et un courant diffuse à travers la membrane. Chaque récepteur produit un courant d’intensité et de durée différentes. Quand suffisamment de courant traverse la cellule au même moment, la lumière jaillit et la cellule émet un nouveau signal.
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À la surface du cerveau, vous pouvez apercevoir des vagues : elles sont parfois plus fortes, parfois plus faibles, et c’est difficile d’expliquer d’où elles viennent. Mon nom est Hans Berger, et j’ai été le premier à observer ces ondes cérébrales à l’aide d’une machine que j’ai inventée en 1924 (appelée un électroencéphalographe) qui enregistre l’activité électrique du cerveau grâce à des électrodes placées sur le crâne. Aujourd’hui les scientifiques pensent que ces ondes reflètent l’activité synchrone de populations de neurones avec des pics d’activité correspondant à une synchronisation maximale. Quoi qu’il en soit, on ne sait pas si cette synchronisation est simplement une coïncidence ou si c’est une sorte de symphonie dont le rythme permet au cerveau de lire le signal de neurones individuels. Certaines régions du cerveau contrôlent et activent des parties précises du corps. Mais pour déplacer et percevoir le corps comme un tout, toutes ces parties doivent fonctionner ensemble et les ondes cérébrales pourraient aider à les coordonner. C’est pourquoi les ondes et leur synchronisation sont si importantes : il n’y a pas de contrôle centralisé. Ce que nous percevons comme nous-mêmes est simplement l’activité globale du cerveau.
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Enchanté, je suis sir Charles Scott Sherrington et vous êtes dans une synapse. Ce nom vient du grec syn-aptein (relier). Un nom terriblement adapté, ne trouvez-vous pas ? c’est ici que l’axone et la dendrite sont en contact étroit et que l’information est transmise de l’un à l’autre. En fait, il n’y a pas de contact entre les deux : l’axone du neurone pré-synaptique possède une terminaison qui contient des vésicules remplis de molécules de neurotransmetteurs. Quand le neurone émet un signal, le contenu des vésicules est libéré dans la fente synaptique. Les molécules s’approchent alors de la surface de la dendrite post-synaptique, où le neurotransmetteur se lie avec des récepteurs spécifiques, stimulant le neurone suivant. La transmission synaptique a deux grands avantages : premièrement, le même signal peut avoir différentes significations selon les liaisons entre les molécules présentes dans la synapse. Deuxièmement, un neurone transmet le signal à toutes ses terminaisons synaptiques, mais de nombreuses synapses doivent être actives pour générer un nouveau signal. Tous les neurones ne sont pas actifs au même moment et cela nécessite un processus d’intégration dans le cerveau.
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Vous êtes à l’intérieur du cerveau ! Le centre de votre propre existence. Ce ne sont pas des arbres, ce sont des neurones : les cellules finement ramifiées qui constituent votre système nerveux. Tout commence et s’achève avec les neurones : depuis vos récepteurs sensoriels jusqu’aux nerfs qui contrôlent vos muscles. Toutes vos sensations, vos souvenirs ou vos rêves sont transcrits dans ces cellules. Dans cette forêt qui est la vôtre réside le secret de l’esprit humain. J’ai passé ma vie à observer ces neurones, essayant de résoudre ce grand mystère. Hélas, nous n’avons pas encore découvert toute la vérité. - Santiago Ramón y Cajal
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