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Jean Talva (Traducteur)
EAN : 9782714481344
528 pages
Belfond (01/10/2020)
3.93/5   41 notes
Résumé :
On retrouve ici Olivia, l'héroïne de l'Invitation à la valse : elle a vieilli, s'est mariée. A nouveau son chemin croise celui du séduisant Rollo. Vont-ils céder à leur commune passion ? Dans l'état intermédiaire qui sépare le vert paradis de l'enfance de l'âge de raison, l'invitation à l'amour sera cette fois plus grave, presque dramatique. Rosamond Lehmann, au sommet de son art, dépeint les bonheurs et les souffrances du cœur avec autant d'acuité que de tendresse ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Dans la foulée de l'invitation à la valse, j'ai relu Intempéries, qui en est la suite...Mais pas la suite directe, on retrouve les personnages 10 ans après.
Olivia a changé, Kate a changé, tout le monde a changé, des promesses faites n'ont pas été tenues, des espoirs ont été déçus. Olivia se sent dans sa vie comme une feuille volant au gré du vent...
Elle vit à présent à Londres...Je ne veux pas trop en dire...entre le groupe des gens qui appartiennent à son passé, sa famille, les Spencer, qu'elle ne voit plus que rarement, et un groupe d'amis nouveaux, des bohèmes, peintres, écrivains, photographes.
Il est excessivement intéressant d'écrire une telle suite, pour observer comment l'âge adulte s'empare des rêves adolescents. Comment on peut atterrir, ou pas, dans la réalité, sortir de soi et de ses fantasmes. Cette thématique tient à coeur à l'auteure, car elle était déjà explorée dans Poussière. Ici s'ajoute une réflexion sur la passion amoureuse, car Olivia va vivre une grande passion. Mais cette passion est, pour elle, intimement liée à son passé. Aime-t-elle l'homme ou ce qu'il représente en terme de revanche ? Et puis, comme dans tous les bons textes sur ce thème, il y a, effrayante, la perception rendue tangible du gouffre entre deux êtres qui se pensent si proches...
A lire aussi ! Oh, la couverture, poche 1964....à mourir de rire ...Et pourtant, avec Olivia, on a assez peu envie de rigoler...
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Nous retrouvons dans ce roman Olivia, le personnage principal de L'invitation à la valse. Dix ans ont passé, elle s'est marié, s'est séparé de son mari, elle vit à Londres, a un petit emploi dans un studio photo. Elle rencontre par hasard dans un train Rollo Spencer, le beau et rayonnant Rollo qui l'a ébloui au bal dix ans auparavant. Il est marié lui aussi, mais une sorte de magie opère entre eux deux, magie qui s'était déjà un peu manifesté au fameux bal. Elle devient sa maîtresse, celle qui doit rester dans l'ombre, ne pas gêner la vie professionnelle et surtout familiale. Ils passent des moments volés, au gré de ses disponibilités à lui, font quelques voyages.

Rosamond Lehmann réussit encore un beau livre. Un portrait de femme, toute en doutes, en incertitudes, qui cherche sa place, qui se cherche. La passion amoureuse pour Rolle, si absurde, tellement ils sont différents et tellement il n'y a pas de vraie place pour elle dans sa vie à lui, autre que subalterne, est un moment où les choses se cristallisent et où d'une certaine manière elle arrive à mieux se définir elle-même. C'est un retour vers le passé, vers l'admiration qu'elle éprouvait pour la famille Spencer et leur monde brillant, enviable. Un monde qui se révèle bien moins séduisant vu de près, plein d'hypocrisie, de conventions, d'égoïsmes, où même l'aisance financière se lézarde.

A son habitude, l'auteure mène de main de maître sa description de son héroïne, d'une manière subtile et profonde. L'analyse psychologique se fait par petites touches, par les événements, les réactions, les discussions, les gestes du quotidien.

Le roman est aussi un extraordinaire état des lieux de la condition féminine de l'époque (les années 30 du siècle dernier) : travailler est difficile, comme exister en dehors du mariage, qui en même temps assigne un rôle et des fonctions précises et secondaires aux femmes. Kate, la flamboyante soeur d'Olivia, l'a expérimenté. Tout l'art de Lehmann est de suggérer la manière dont Kate s'est d'une certaine façon éteinte, sans rien asséner, ni préciser de manière explicite. Mais l'alternative est là : soit un sage mariage, qui assure un confort matériel et une place claire dans la société, au prix de son individualité, soit une situation incertaine et tâtonnante, comme celle d'Olivia, un peu honteuse, un peu pitoyable pour la plupart des gens. Mais qui devient au final une sorte de choix pour elle, peut-être le seul choix honnête possible, même s'il n'est pas forcément facile en permanence. Sa liaison avec Rollo, exaltante et douloureuse, lui permet peut-être de prendre davantage conscience d'elle-même, de ses exigences, de tourner aussi une page, de réévaluer les choses et les êtres.
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J'étais tellement triste de devoir quitter Olivia et Kate à la fin de L'invitation à la valse que j'ai immédiatement enchaîné avec Intempéries. Dix années ont passé, les deux jeunes filles se sont mariées, Kate est mère de quatre enfants. Dès le début, on comprend que du côté d'Olivia, les choses sont peut-être moins simples. Un appel de sa mère lui apprenant que son père est alité et souffre d'une pneumonie, la voilà quittant Londres pour retourner dans la maison familiale.

C'est à cette occasion que sa route va de nouveau croiser celle de Rollo Spencer par qui elle était secrètement attirée dix ans plus tôt. le dialogue va rapidement se renouer entre eux. Et Olivia va se laisser happer par cette passion. Jusqu'à s'oublier ? 

Ce roman de Rosamond Lehmann est beaucoup plus grave que L'invitation à la valse. Moins d'humour, plus d'introspection et de nostalgie mais une plume toujours aussi pleine d'élégance et des personnages auxquels on a du mal à s'arracher.

Olivia est à la fois très libre, elle est séparée de son mari sans être divorcée, elle travaille pour subvenir à ses besoins, sort beaucoup, et à la fois très corsetée par la société dans laquelle elle évolue. Elle essaie ainsi tant bien que mal de conserver un équilibre entre ce qu'elle souhaite et ce qui est acceptable.

Si dans L'invitation à la valse, Olivia avait la légèreté de ses 17 ans, on sent ici qu'elle a gagné en maturité et en gravité face aux épreuves de la vie. Sa liaison avec Rollo faisant partie de ces épreuves car si elle sait qu'il ne quittera jamais sa femme, comment ne pas l'espérer malgré tout. Rosamond Lehmann entre ainsi dans les pensées les plus intimes et complexes d'Olivia alternant le « elle » et le « je » et donnant au lecteur cette impression d'être à la fois spectateur et acteur. 

Ce roman est aussi une satire sociale de l'époque, mettant en avant les petites hypocrisies et les petits arrangements, ce qui nous vaut de beaux moments d'humour. Encore une fois, le style de Rosamond Lehmann est d'une extraordinaire modernité et les sujets abordés toujours autant d'actualité. Il me semble qu'il s'agit d'une grande écrivaine injustement méconnue et l'édition de ces deux romans chez Belfond Vintage est un bien bel hommage à son talent.
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J'ai commencé la lecture du présent roman avec réserve et prévention. J'étais resté sur la mauvaise impression du Jour enseveli, oeuvre bavarde, désuète, rance disons le carrément, guère intéressante pour le lectorat français. Pour aggraver le cas, je me suis rendu compte qu'Intempéries était en quelque manière la suite de l'Invitation à la valse. Tout complotait à ce que je lise cette oeuvre dans les affres d'un abyssale ennui, dans une solitude sans remède, à la marge du récit. Je confesse que j'aurai dû "laisser sa chance au produit".

Intempéries peut se lire indépendamment de l'Invitation à la valse, j'imagine que çà peut être intéressant de lire un roman avant celui qui le précéder. C'est le récit des amours adultères entre un aristocrate et une femme d'honnête famille certes, mais sans prestige. Rollo est marié à une femme souffreteuse, mais séparé de corps, alors qu'Olivia ne s'est pas encore engagée dans la voie matrimoniale. Oui, rien de nouveau. C'est essentiellement dans la manière de l'auteure que se situe l'intérêt. le point de vue de la narration alterne entre le narrateur omniscient et distancié et récit à la première personne pour certains passages impliquant Olivia. Il appert que Rosamon Lehmann à recours à la technique de la sous conversation chère à Nathalie Sarraute. Les dialogues sont bien élaborés.

Tout bien considéré je peux m'avancer et dire que c'est le meilleur roman de l'auteure, remarquez je n'en ai lu que deux... C'est bien construit, çà ne sent pas le produit passé de date, c'est encore comestible, bien que remontant à 1936, pas de danger d'intoxication, de crise de narcolepsie, improbabilité que le livre ne vous tombe des mains. Moralité : il faut toujours donner sa chance au produit.
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Intempéries de Rosamond Lehmann

Traduit par Jean Talva

J'étais pressée de retrouver Olivia après l'invitation à la valse et c'est 10 ans après qu'on la retrouve, métamorphosée, ayant perdu ses rondeurs, carburant à la cigarette, elle est mariée mais vit séparément. Elle a gardé son gout pour l'écriture et sa lucidité pour s'interroger sur son époque. 

Elle est appelée au chevet de son père. Dans le train, elle rencontre le jeune homme qui l'avait charmée lors du bal de ses 17 ans, devenu un homme d'affaires, Rollo, qui est, lui aussi, marié. 

Leur liaison va commencer timidement et se poursuivra passionnément. Ce sont les tourments d'Olivia qu'on va suivre, les tourments dans cette relation mais aussi des questionnements sur son positionnement en tant que femme, séparée, amoureuse, n'ayant pas d'enfant au milieu de la bourgeoisie anglaise où elle est surveillée, jugée, aux cotés d'une soeur qu'elle adore et qui est le modèle même de la femme “aux normes” : mariée avec quatre enfants.

Déchirée entre sa volonté de vivre pleinement cet amour, même avec un homme marié, son envie de liberté et sa réticence face aux conventions de l'époque, celle de la bonne société, Olivia sait garder le cap et ne pas se faire écraser.

J'ai aimé toute l'ambiguïté de cette héroïne aux pensées modernes, un peu coincée dans son époque mais passionnée. Une Une héroïne solitaire dans ses réflexions mais qui a une vie mondaine bien marquée. Elle refuse une vie basée sur les conventions. 

Tout cela orchestré par la plume délicate de l'auteure offre un beau dépaysement. 


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critiques presse (1)
LeFigaro
01 octobre 2020
Dans ces deux tomes, la romancière britannique dépeint la bonne société britannique de l’entre-deux-guerres.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
- J'aime ce qui est incertain... ce qui est imparfait. J'aime ce qui se révèle tout à coup sous les traits d'un visage, subitement présent, subitement disparu. J'aime qu'un visage s'anime et s'épanouisse, puis retombe, et qu'il soit différent chaque jour, chaque nuit, et sous n'importe quel angle ; et qu'il ne craigne pas d'être parfois laid, et parfois risible...
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Nous n'avions pas envie, cette fois, de nous arrêter dans un hôtel - je ne supportais pas l'idée d'avoir encore à inventer un nom, d'être encore une fois dévisagée. Nous attirions trop l'attention, Rollo, avec ses manières d'anglais riche et distingué, déchainait l'empressement des garçons et des portiers partout où il apparaissait : personne ne pouvait le prendre pour un modeste voyageur en train de faire un petit tour avec sa femme.
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Près de vous je m'assieds, tranquille, et je redeviens un être pensant... près de vous, les idées comptent pour moi, et l'injustice, et le chômage, et les abus, et l'hypocrisie des dirigeants, et les révolutions, et Beethoven, et Shakespeare, et ce que le poète pense et écrit... et non pas les individus, leurs rapports, leurs accouplements, leurs habits, leurs voitures, et le reste...
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Ce qu’il y a en réalité, c’est que je n’aime pas vivre seule. J’entends le vent qui s’élève. Je cherche à me représenter ceux qui ont vécu là avant moi et qui ne sont plus, je pense à la mort, à la mienne qui est peut-être proche, à tout ce mystère. Je reste sur une chaise, ou les coudes sur la cheminée, inoccupée…
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Nous ne sommes pas uniquement nous-même. Nous ne sommes que le minuscule noyau de notre être, et le reste, c’est une masse confuse d’additions inconnues, suivant celui qui vous regarde.
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Video de Rosamond Lehmann (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Rosamond Lehmann
Découvrir "L'Invitation à la valse" : https://bit.ly/2GWWNAq Découvrir "Intempéries" : https://bit.ly/3nKuFkO
Paru en 1932, "L'Invitation à la valse" dresse le portrait tendrement féministe d'Olivia Curtis, une jeune fille sur le point d'entrer dans l'âge adulte. Plusieurs décennies plus tard, nous redécouvrons ce roman d'apprentissage, drôle et poignant, de Rosamond Lehmann, auteure culte en Angleterre.
Dix ans après ce premier volet, nous retrouvons Olivia Curtis, notre héroïne dans "Intempéries", une suite plus dense, plus grave et plus haletante !
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